CHANSON DES FLOTS
I.
L’Océan mugit et palpite
Dans le vaste abîme des eaux,
Et plus largement et plus vite
Les fleuves courent vers les flots ;
Du fond de la mer haletante
Sortent de longs mugissements,
Avec ces râles d’épouvante,
Ô mer, pleures-tu tes enfants ?
Racontes-tu, mère géante,
Comment tes fils des premiers jours
Ont soulevé leur chair vivante
Dans les éléments en amours ?
Comment, dans les chaleurs énormes,
Parurent les étranges formes
Des monstres effrayants et lourds ?
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