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3.6/5 (sur 5 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Toulon , 1947
Biographie :

Luce Van Torre - Rodriguez entreprend des études de philosophie et de sociologie à Aix-en-Provence. Elle travaille pendant plusieurs années à Marseille, s’y marie et à deux enfants. Après un divorce et un remariage, elle vient s’installer avec son mari, Albert Rodriguez et son jeune fils, Pierre, dans les Hautes Alpes.
Parallèlement à une activité professionnelle dans le secteur de l’insertion, du social et de l’administration, elle conduit une activité artistique de peintre. Elle ouvre dans le village de St Bonnet en Champsaur, un atelier de peinture, multiplie les expositions et travaille au côté de son mari, à l’illustration des ouvrages sur le terroir champsaurin.
Également passionnée par l’écriture et les métiers du livre, elle crée en janvier 2011 (en Bretagne, lors d’un séjour d’une année), une petite maison d’édition à compte d’éditeur : « Les Autanes ».
Revenue vivre dans les Hautes Alpes, elle met en place, avec une équipe d’amis, une association dont l’objectif est de développer des actions en direction du livre et de faire connaitre aux habitants du 05, les ressources littéraires de leur région. L’association Festi’Livres 05, dont elle est présidente, est créée en janvier 2012 et le 1° Salon du Livre en Champsaur s’ouvre le 2 et 3 juin 2012, accueillant éditeurs, auteurs locaux et un nombreux public.
Elle passe le relais pour l'organisation de cet événement en 2015, à une autre association dirigée par Lisa Pradeilhe.
Elle partage actuellement son temps entre sa Maison d’édition, la participation à différents salons du livre et autres animations (lectures, conférences, dédicaces), et l'écriture.
"Cheminement en Champsaur" et "Versants" sont deux ouvrages de poésie, qu’elle a écrits, publiés et diffusés aux Éditions Les Autanes.
Elle Participe en 2013 au travail collectif d'écriture de l'ouvrage "De L'Une à L'Autre" et l'illustre de certains de ses dessins.

Fin 2014, elle publie la biographie d'une féministe et femme de lettres de la Belle Époque, Louise Grouès/Héra Mirtel.
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Source : http://www.editions-les-autanes.com/
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Louise ne peut s’empêcher de sourire. Son frère. Un visage avenant, tellement sérieux, un homme jeune posé et déterminé qui a très tôt entrevu ses responsabilités. Et qui est prêt à les prendre.
- Prêt, se murmure Louise, à les assumer pleinement. Une âme de chef de famille !
Antoine, le seul garçon, la coqueluche de la famille, adoré par sa mère et par ses soeurs, sans exception. Il a occupé et occupe toujours une place centrale dans l’amour des siens.
Les liens avec son frère ont été forts jusqu’à présent, durant toutes ces années difficiles à Lyon. Des liens d’affection, de complicité et de soutien, quand le père allait mal, que les affaires devenaient catastrophiques, quand la mère, dépassée par toutes les difficultés du quotidien, se repliait sur elle-même, se retirait de la lutte.

Et il n’y eut jamais de trêves. Pour être près de son père, de plus en plus défaillant, Antoine, dont l’éducation s’est faite dans un établissement religieux, sous la tutelle de son oncle paternel, jésuite, arrête ses études. Il vient travailler auprès de son père.
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Peut-on trouver parcours de femme plus alourdi de contradictions ? Plus enchevêtré ? Plus complexe ? Plus pathétique ? Si peu exemplaire ?
Alors, pourquoi en parler ? Pourquoi ne pas suivre ce que d’aucun aurait souhaité : l’oublier, l’abandonner, fermer derrière elle toutes les portes, ne jamais lui tendre une main secourable, la maudire, la faire disparaitre ? Tout faire pour qu’elle n’existe plus ?

Mais comment masquer cette évidence ? Son existence, comme toute existence, en aucune manière, ne peut être niée. Elle fut et continue d’être. Heureusement trahie par les traces ténues et intemporelles de ses mots, ses pensées, ses rêves.

Comment ne pas être interpellé par cette vie faite de naïveté et de machiavélisme, d’amour et de haine, de bonheur et de souffrance ? Par cette ultime déflagration qui termina son chemin ? Qui fit de la vie de ses familiers et de ceux qui l’approchèrent un tel enfer qu’ils refusèrent d’affronter l’indicible, imposant le secret, enkystant au plus profond d’eux-mêmes le silence mortel du non-dit, gangrénés par la honte et la culpabilité.
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Le départ de Portofirio Diaz et la dictature de Huerta, entrainent le pays dans une succession de coups d’état, d’assassinats et de répressions, de luttes sanglantes entre Pancho Villa, Zapata, Carranza, Obregon. Héra Mirtel craint par-dessus tout pour ses biens. Elle veut récupérer tout ce que son mari a laissé derrière lui, entre les mains d’associés en qui elle n’a pas vraiment confiance.

Partir. Avec ses filles, Paule et Louise. Peut-être pour longtemps. Laisser derrière soi l’incompréhension, le désenchantement, les trahisons. Oublier ses propres trahisons. Tenter d’effacer la douleur des regrets.
Paule et Louise, près d’elles, dans leur couchette. Confiantes en leurs rêves d’adolescentes. Endormies dans la respiration saccadée du navire, dans l’enveloppement des vagues.

Héra Mirtel veille. Comme chaque nuit. Le long poème des Vesprées entre ses mains. Elle ne le lit pas. Ce n’est pas nécessaire. Tous les mots sont inscrits en sa mémoire, en sa chair. Elle les déplie, les rythme, les murmure.
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Louise comprend intimement son silence et sa tristesse. Parce qu’elle perçoit intuitivement tout ce qui, brutalement, s’est détaché de sa mère. Elle prend conscience de l’ampleur de la rupture entre cette vie qu’elles viennent, toutes les trois, d’abandonner et ce qui se met en place, qu’elles n’osent même pas imaginer.

Mais elle ! Elle !

Tant de choses se bousculent en elle : excitation, impatience, bonheur, gravité, curiosité…Elle se sent vivante comme jamais elle ne l’a été. Le vent puissant, le bateau qui va vers l’inconnu, la fureur de l’océan, les passagers qu’elle croise et avec lesquels elle plaisante, le soleil au lever du jour, l’acier des étoiles…Tout s’inscrit en elle, tout la traverse, tout la fait vibrer.
Elle a vingt-six ans. Il lui semble naître, enfin, à la vie.
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Et au nom de quoi devint-elle criminelle ? Au nom de la suprématie de la femme sur l'homme ? Et qui tua-t-elle ? Cet homme qui de par son existence, ses prétentions de mâle, la niait ? Ou l'image d'elle-même qu'elle lisait dans son regard, et qui la révélait femme vaincue, impuissante, qui avait subi, accepté cette violence masculine qu'elle prétendait combattre et qui s'était reniée, cette femme idéale qu'elle n'avait pas du être ? Par orgueil, ambition, vénalité. Tuant Georges Bessarabo et se détruisant elle-même.
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Elle fut Enthousiasme, Passion, Fierté, Lutte commune, Femme, Humaine
Elle fut Liberté, Dignité, Respect, Indépendance, Égalité. Amour. Amitié.
Elle fut La Vie, La Chair, L’Esprit
Elle fut Solitude, Aigreur, Mépris, Égoïsme. Violence. Douleur.
Elle fut Le Malheur.
Elle fut La Mort.

Elle fut tout cela pendant soixante-trois ans. Femme aux âmes multiples. Qu’on l’ait appelée Louise Grouès, Louise Jacques, Héra Mirtel ou La Bessarabo. Femme de révoltes et de ressentiments constituée.
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Héra Mirtel entre, pour les années qui lui restent à vivre, dans le monde du silence.

Met-elle, en regard, en arrivant devant les portes de la maison d’arrêt, ce qu’elle a vécu dans son enfance au couvent et ce qu’elle va vivre maintenant ? La même réclusion, le même enfermement ? Retrouve-t-elle en sa mémoire la violence de l’oppression d’une vie confinée ?

Elle avait sept ans à l’époque. Elle a cinquante quatre ans en ce début d’été 1922.
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Mais la vie lyonnaise, les expériences traversées, la confrontation avec d’autres idées, lui donnent des repères qui l’aident, de plus en plus, à prendre confiance en elle, à découvrir qui elle est. Qui elle veut être. Et les injustices qu’elle perçoit prennent une nouvelle vigueur, l’invitent à la réflexion. À prendre position.

- Me détacher du regard des autres. Et de ton regard, oui de ton regard, Antoine, se murmure Louise.

Cette pensée, enfouie en elle-même, à qui elle donne chaque jour, un peu plus de liberté et de force, est pour la jeune femme à la fois source d’exaltation et d’angoisse.
**
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Héra Mirtel est transférée de la prison de Saint Lazare au centre pénitentiaire pour femmes de Rennes. Dans la ville, près de la gare, au 18, rue de Chatillon. L’établissement a pour nom, quand arrive la condamnée, « Maison Centrale de Force et Correction ». Plusieurs cellules accueillent des femmes de toutes les régions de France. Toutes ont de lourdes peines.

À son entrée, entre ces murs, vivent deux cent trente huit femmes. La prison en accueillit plus de sept cent après la guerre.
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Elle reprend la plume pour de nouveau affirmer la suprématie du matriarcat. Un système de pensée obsessionnel, qu'elle ne critiquera jamais. Une pensée fossilisée qui n'évolue pas et ne s'adapte pas. Elle écrit un texte, en 1917, de la patrie à la Matrie et l'autoéditera en 1920 avec une tendre dédicace à sa petite-fille Marie-Louise Benavides. (page 203)
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