5 questions posées à Lucy Christopher sur son roman "Lettre à mon ravisseur" (en anglais)
C'est curieux, mais j'ai toujours pensé que je pouvais faire confiance aux yeux bleus, je les trouvais inoffensifs. Tous les gentils ont les yeux bleus. Les yeux noirs sont réservés aux méchants, La Grande Faucheuse, Le Jocker, les zombies, tous ont les yeux noirs.
« Le bleu profond de tes yeux refermait des secrets, je les voulais. » (p. 8)
« J’ai tout fait en fonction de toi, j’ai mis les bouchées doubles pour tout terminer afin de te sauver au plus vite. » (p. 130)
Je presse le front contre la vie. Peut-être que la tristesse, la colère et la violence ne résident pas uniquement en lui. J’ai retrouvé ces sentiments chez Ashlee et Mack, et même chez Damon, chez maman, chez moi. Ils existent en chacun de nous, entremêlés à nos propres forêts obscures, auprès de nos secrets.
J'ai mis ma main en visière. Rien, à part du sable et l'horizon. Je me suis retournée en me tenant aux branches, m'écorchant la jambe au passage contre le rocher. Mais de l'autre côté, pas la moindre habitation, pas de ville, pas même une route. C'était exactement pareil que près de la maison. Une immensité vide et plate. J'ai eu envie de hurler, je ne l'ai pas fait uniquement parce que je ne voulais pas que tu m'entendes. Si j'avais eu un flingue, je me serais tuée. (Gemma)
À ce moment précis et à chaque instant depuis que tu m'avais quittée, je ne pensais qu'à toi. Je te voulais dans cet appartement, je voulais tes bras autour de moi, ton visage auprès du mien, je voulais ton parfum. Et je savais que je ne pouvais pas, que je ne devais pas.
Ce que je détestais le plus, c'était mon incertitude à ton sujet. Tu m'avais enlevé, tu avais mis ma vie en danger et pourtant je t'aimais, du moins je le croyais. Rien de tout ça ne tenait debout.
Tu as levé la main à ta bouche, ouvert les doigts et tu m'as soufflé quelque chose. On aurait dit un baiser, mais des grains de sable sont restés suspendus en l'air avant de chuter.
Papa prétendait qu’il partait protéger des gens, alors qu’en réalité, il partait tuer. Tout le monde ment. Personne ne dit toute la vérité. Il y a des fissures sombres en toutes choses.
C'était bizarre de t'entendre parler autant. D'habitude tu ne disais que deux ou trois mots à la fois. Je n'avais jamais imaginé que toi aussi, tu avais une histoire. Jusque là, tu n'étais qu'un ravisseur sans circonstances atténuantes. Tu te résumais à un être stupide, mauvais et dérangé. En te mettant à parler, tu as changé.
Les gens qui comptent pour nous ne sont pas toujours ceux qui devraient.