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3.56/5 (sur 17 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 23/03/1976
Biographie :

Ludo Sterman est le pseudonyme d'un ancien journaliste sportif, écrivain et voyageur.

Ancien de L’Équipe et sportif accompli, Ludo Sterman s’inspire de faits réels et de nombreux documents pour dénoncer les dérives du "sport business".

"Dernier shoot pour l’enfer" est son premier roman.

2012 "Dernier shoot pour l'enfer"
2013 "Bombe X"


Source : wikipedia
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
La vue de mon frère, méconnaissable, sur le même lit, les mêmes fils et tuyaux branchés, me rappela la main osseuse du papy, massacrée par les perfusions. J’étais haut comme trois pommes. Il se forçait à sourire, entouré d’un parfum sinistre et aigre. Impossible à oublier. « C’est fini pour moi, avait-il murmuré. Mais ne sois pas triste, petit. Pour toi, ça ne fait que commencer. La vie est un combat, tu verras. L’important c’est que ce soit toi qui le mènes. Tu comprends ? » J’avais hoché la tête, les yeux mouillés, pas bien sûr de le suivre. « C’est à toi de mener tes combats, pas aux combats des autres de te mener la vie dure. » J’avais encore hoché la tête. Lui, il avait étiré son sourire si particulier, qui découvrait ses dents et plissait ses yeux bleu océan que j’avais trop peu vus. Il m’avait serré les doigts un peu plus fort. Sa main était froide. Il avait ajouté : « Je te fais confiance. Tu as les bons gènes pour ça. » Il était mort quelques heures après.
Et maintenant, c’était Martin, là. Éclairé à la lumière blafarde des néons.
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Deux coups de téléphone plus tard, il en avait eu confirmation : le Russe n’était ni une balance ni un enfant de chœur. Perso, Baz n’avait jamais touché aux filles, mais pour le reste, respect. En deux semaines et trois entrevues au sport ou avant le parloir, le deal était lancé. Dehors, la musique ne s’arrêtait jamais de tourner… Si Palace assurait, à sa sortie de taule, le chiffre d’affaires aurait explosé.
– Tu peux lui faire confiance, reprit Bazooka. Je lui ai tout appris, à Palace. L’Espagne, la frontière, les convois et les livraisons, il connaît. On connaît tous.
Le Russe opina. Intérieurement, il souriait. Sa détention provisoire ne tenait plus. Dans quelques semaines, il sortirait. Dans quelques mois, une fois sa filière sur pied, il assurerait les premières livraisons. Fresnes ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Et ces petits bicots de merde se tiendraient au garde-à-vous.
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C’était l’automne. Seul sur les marches du bâtiment, j’essayais de boire le café trop fort que la machine venait de me servir. J’entendis à nouveau mon frère me dire, avec son sourire et sa tête à claques : « Julian, tu végètes depuis des semaines. Lâche ce manuscrit, tu t’y remettras plus tard. J’ai une affaire en or à te proposer. Tout ce qu’il te faut pour te remettre le pied à l’étrier et te faire grandir encore. » Grandir encore, je n’avais pas supporté. Le ton condescendant, le côté sauveur. Incapable de présenter la chose sous son vrai jour. Ou comme j’aurais aimé l’entendre. C’était si difficile à dire : « Julian, j’ai besoin de toi. J’ai compris avec l’affaire Novella que tu étais comme moi et sur ce coup on ne sera pas trop de deux » ? Je l’avais envoyé balader.
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Au feu de la rue de Vouillé et de la rue Brancion, un type passa avec un bouquet de fleurs et un magnum de champagne dans les bras. Ce n’était pas la crise pour tout le monde. J’allais redémarrer quand Ella parla enfin. D’une voix de souris, elle lâcha :
– Martin a été retrouvé dans la nuit. Il gisait dans une mare de sang sur le parking d’une aire d’autoroute, sur l’A10 à côté de Blois.
Je calai.
Mon frère face contre terre. La nuit.
Mes mains se mirent à trembler.
Le sang gluant, autour. De la cervelle ?
Je redémarrai en faisant gueuler le moteur, calai encore. Merde. Coup de klaxon derrière. Allez vous faire foutre !
– Jul ? se risqua ma sœur.
Martin dans le sang gluant.
Je repartis enfin.
La cervelle. Pourquoi de la cervelle ?
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À peine éclairé, obnubilé par mon écran, je tapais sur mon clavier, ignorant mon visiteur. Cult of Luna gueulait dans les enceintes.
Mais les coups dans la porte insistaient.
Je me levai, préparant déjà ma réplique pour mon interlocuteur du jour. Le vieux du dessus ou le vieux du dessous ?
– Ella !
Ma petite sœur, le ventre rond comme un ballon, se tenait le doigt appuyé sur la sonnette.
– Elle ne fonctionne plus.
– J’avais remarqué, dit-elle en entrant. De toute façon, vu le boucan, elle ne servirait pas à grand-chose.
Ella pénétra dans mon antre et baissa la musique.
– Ça t’arrive de répondre au téléphone ?
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Baz relâcha violemment la barre, qui fit vibrer les montants métalliques. Les muscles engorgés, il souffla. Se redressa.
– Dès que tu es libérable, appelle à ce numéro, dit-il, le souffle court, en sortant un papier chiffonné de sa poche de survêt. Tu demandes « Palace pour le Russe », de la part de Bazooka. Palace est au courant. Il acceptera d’entrer en contact avec toi.
Assis face à lui, le Russe lut le numéro en silence, comme s’il cherchait à le mémoriser. Le faible éclairage le détourait à peine sur la peinture écaillée des murs pourris.
– Bazooka ? sourit-il en relevant les yeux.
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On tambourinait à ma porte.
Chaque jour, ou presque, mes voisins se plaignaient de la musique. Je les emmerdais avec mes 115 watts, ils m’emmerdaient avec leurs sonotones. L’immeuble vivait trop fort à cause de ce locataire à la vie dissolue qui leur avait attiré tant de misères, l’été précédent. Depuis qu’Isabelle était partie, je détonnais. Insomniaque, noceur, désœuvré. Ermite. Un peu trop anar pour le quartier. Qu’est-ce que ça pouvait bien leur foutre ?
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Le jeune Maghrébin ignora la remarque. Ces mecs de l’Est, c’étaient tous les mêmes. Des putains de racistes. Mais pour le business ils étaient bons, et le plan de ce vieux aux yeux bridés sentait l’oseille à plein nez. Il avait le bras long, l’enfoiré ! Qu’un DPS1 à l’isolement, comme lui, réussisse à s’incruster à ses séances de sport individuelles en sachant parfaitement à qui il avait affaire, ça l’avait scotché.
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Lui. Les autres. Tous. Ligne après ligne, je vivais et revivais le séisme de l’été précédent. L’affaire Novella. Scandale médiatique, sportif et judiciaire qui avait donné de la mythique Coupe du monde 1998 une tout autre lecture. Et c’est moi, Julian Milner, jusque-là journaliste servile, qui l’avais déclenchée… L’expérience avait noyé ma vie. Je la couchais sur le papier. Autour, c’était le désert.
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p314
Le lendemain, en attendant l'arrivée de Jean-Luc, j'avais laissé derrière moi Montpellier, puis le béton de La Grande-Motte et du Grau du Roi pour visiter Aigues-Mortes. Petit, j'y étais venu. Mon grand-père m'avais dit :
-Saint-Louis est parti d'ici pour une de ses croisades. Des centaines de bateaux quittaient ce port pour aller combattre et reconquérir la Terre sainte.
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