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Citation de ladycobalt


À tout âge, on se découvre un jour orphelin de père et de mère. Passée l’enfance, cette double perte ne nous est pas moins épargnée. Si elle ne s’est déjà produite, elle se tient devant nous. Nous la savions inévitable mais, comme notre propre mort, elle paraissait lointaine et, en réalité, inimaginable. Longtemps occultée de notre conscience par le flot de la vie, le refus de savoir, le désir de les croire immortels, pour toujours à nos côtés, la mort de nos parents, même annoncée par la maladie ou la sénilité, surgit toujours à l’improviste, nous laisse cois.
Cet événement qu’il nous faut affronter et surmonter deux fois ne se répète pas à l’identique. Le premier parent perdu, demeure le survivant. Le cœur se serre. La douleur est là, aiguë peut-être, inconsolable, mais la disparition du second fait de nous un être « sans famille ». Le couple des parents s’est retrouvé dans la tombe. Nous en sommes définitivement écartés. Œdipe s’est crevé les yeux, Narcisse pleurt.
Il se peut que les liens d’alliance et ceux de l’amitié ne soient pas moins puissants que les liens de filiation, et peut-être sont-ils même bien plus heureux, mais il n’empêche qu’après la mort de nos grands-parents puis celle de nos parents, il n’y a plus personne derrière nous. Seulement, une double absence comme un terrible froid dans le dos. En disparaissant nos parents emportent avec eux une part de nous-mêmes. Les premiers chapitres de notre vie sont désormais écrits. Il nous faut conduire en terre ceux qui nous ont transmis la vie, nos créateurs, nos premiers témoins. En les couchant dessous la tombe, c’est aussi notre enfance que nous enterrons.
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