AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.95/5 (sur 334 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Moscou , le 08/08/1898
Mort(e) à : Erevan, Armenie , le 05/08/1973
Biographie :

M. Aguéev est le nom de plume de l'écrivain russe Mark Lazarevitch Levi.

En 1924, il s'installe en Allemagne où il travaille à la société de fourrure Eitington Schild et obtient la nationalité paraguayenne. Diplômé de philologie à l'Université de Leipzig en 1928, il enseigne les langues étrangères jusqu'en 1931. De 1933 à 1934, il est professeur à Paris, puis à l’Université de Lausanne jusqu’en 1939.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, il déménage à Marseille et de là par bateau arrive à l'Istanbul. En 1942, il est expulsé par les autorités turques à l'URSS en tant que citoyen soviétique.

Installé à l'Erevan, il enseigne la langue et littérature allemande à l'Université d'État d'Erevan. Marié avec une arménienne, A. Mkrtumyan, il a été connu sous le nom de Mark Leontievitch Levin.

Il a publié un seul roman, "Roman avec cocaïne".

En 1934, la revue de l'émigration russe, publiée à Paris, "Tchisla", reçoit un texte intitulé "Récit avec cocaïne" signé d'un certain M. Aguéev et en publie la première partie dans son numéro de juin. L'ouvrage est publié dans son intégralité deux ans plus tard par l'Union des écrivains russes de Paris.

Puis le roman s'est repassé sous le manteau aux férus de littérature russe de l'époque, des normaliens aux professeurs d'université, comme une sorte de secret des templiers jalousement gardé.

On a longtemps soupçonné, par les similitudes du style, que Nabokov aurait pu choisir ce nom d'emprunt pour couvrir un travail qui frôlait les limites de la moralité. En 1991, l'enquête de Gabriel Superfine et Marina Sorokina montre de manière convaincante qu'il s'agit vraisemblablement de Mark Levi.

En 1998, 10/18 réédite "Roman avec cocaïne". Sorti de l'ombre et de la clandestinité, ce chef-d'œuvre inconnu passe à la postérité.

+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de M. Agueev   (1)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
M. Agueev
Donc, il est juste et vrai que la séparation du spirituel et du sensuel chez un homme est signe de sa virilité, et la séparation du spirituel et du sensuel chez une femme est signe de sa prostitution. Et il suffirait que toutes les femmes, ensemble, se virilisent, pour que le monde, le monde entier, se transforme en bordel.
( Roman avec cocaïne )
Commenter  J’apprécie          221
Ah la littérature russe ! et l'âme russe...
Un roman d'une extrême puissance dans la mesure où il est une synthèse, voire un tableau clinique extrêmement lucide et claire d'une situation compliquée: une démarche vers l'autodestruction.

Notre périple douloureux commence au milieu de la Première Guerre mondiale et s'achève après la Révolution Russe.
À travers le premier chapitre, on découvre le protagoniste Vadim Maslennikov, un lycéen ordinaire, qui entretient une relation tendue avec sa mère. La longueur de ce chapitre a le mérite de nous faire comprendre que Vadim nourrit des sentiments antagoniques en lui, une tendance à mâtiner ce qu'il a de plus noble en lui à ce qu'il a de plus ignoble; ce qui serait proche d'une schizophrénie légère ( qui ne l'est pas? Moi, en tout cas, je me reconnais en lui). C'est, en gros, ce qui serait à l'origine de son malheur ( peut-être le mien aussi).
Ensuite, Vadim rencontre Sonia. Sonia, qui joue le rôle du facteur déclenchant. Sonia nourrit les passions les plus hardis qui sommeillent en notre Vadim, et ranime ses douleurs les plus vives: le processus du dédoublement de la personnalité s'achève.

À la fin du deuxième chapitre, on est face à un Vadim excédé et rassasié de tout, même de la beauté du corps féminin, en période de nihilisme intime totale, retournant sa haine de soi contre tout ce qui l'entoure et surtout sa mère.

Sonia rompt, Vadim sombre dans la déchéance.
On assiste impuissants à sa descente aux enfers.
Il sniffe, et on explore chacune des sensations qu'il éprouve ( un véritable tableau clinique sur les effets de la drogue).
Ensuite, on frôle la misère: la dépendance, les voles, les hallucinations...les larmes de sa pauvre mère.

Un roman qui traite un sujet d'actualité dans notre époque, à savoir cette pulsion de mort chez les jeunes, une forme de mal être intrinsèque, qui fait qu'on se jette dans l'abîme au nom de rien. Une haine de soi qui fait qu'on se retourne contre les gens qui nous donnent le plus.
La jeunesse nihiliste( incarné par Vadim), est telle une maladie auto-immune au sein de la société (incarnée par la mère de Vadim), une jeunesse qui par manque de repères et haine de soi n'hésiterait pas à se faire exploser.
Commenter  J’apprécie          180
Durant les longues nuits et les longues journées passées sous l'effet de la cocaïne dans la chambre de Yag, il me vint à l'esprit que ce qui importe à l'homme ce ne sont pas les événements survenus dans sa vie, mais seulement les répercussions de ces événements dans sa conscience....
...L'homme vit donc non des événements du monde qui l'entoure mais des reflets de ces événements dans sa conscience.
Commenter  J’apprécie          100
Pour un homme amoureux, toutes les femmes ne sont que des femmes, à l'exception de celle qu'il aime - elle est pour lui un être humain. Pour une femme amoureuse, tous les hommes ne sont que des êtres humains, à l'exception de celui qu'elle aime; pour elle, c'est un homme.
Commenter  J’apprécie          100
C'était bizarre dans ma vie. Alors que j'éprouvais du bonheur, il me suffisait de penser que ce bonheur n'était pas là pour longtemps, et il cessait aussitôt d'être. La sensation de bonheur ne s'arrêtait pas du tout parce que les conditions extérieures qui l'avaient engendré avaient changé, mais seulement parce que je prenais conscience du fait que ces conditions extérieures allaient disparaître bientôt et à coup sûr.Et aussitôt que cette conscience me venait, le bonheur n'existait plus- et les conditions extérieures de ce bonheur qui ne s'étaient pas interrompues, qui existaient toujours, ne faisaient que m'agacer.
Commenter  J’apprécie          80
Quelle chose étonnante - un dos qui s'éloigne - le dos d'un être injustement blessé qui s'en va pour toujours! Il y a en lui une espèce d'impuissance, une faiblesse qui réclame la pitié, qui vous appelle, qui vous oblige à le suivre. Il y a dans le dos d'un être qui s'éloigne quelque chose qui évoque les injustices et les offenses qu'on sentira encore le besoin de raconter, et qui répète qu'il faut dire adieu encore une fois, qu'il faut le faire vite, immédiatement, parce que cet être s'en va à jamais et laissera derrière lui beaucoup de souffrance qui va tourmenter longtemps encore et, peut-être, dans la vieillesse, empêchera de dormir la nuit.
Commenter  J’apprécie          70
Cela dura longtemps et je vis nettement l'expression de ses bons yeux se ternir, bientôt consternée, puis douloureuse- et plus ma victoire devenait manifeste, moins palpable et compréhensible paraissait ce sentiment de haine envers un être vieux et aimant, haine dont la puissance avait permis cette victoire.
Commenter  J’apprécie          70
Ce qui importe à l'homme ce ne sont pas les événements survenus dans sa vie, mais seulement la répercussion de ces événements dans sa conscience.
Commenter  J’apprécie          70
Bourkevitz terminait son récit avec le rappel du mal qui, se développant pendant de longs siècles, s'emparait peu à peu de la société humaine et qui, enfin, maintenant, à notre époque de perfectionnements techniques, avait, partout, contaminé l'homme. Ce mal, c'était la platitude. La platitude réside dans la tendance de l'homme à considérer avec mépris tout ce qu'il ne comprend pas, et l'étendue s'amplifie à mesure qu'augmentent l'inutilité et la médiocrités des objets, des choses et des faits qui, en cet homme, provoquent l'admiration.
Commenter  J’apprécie          50
Je me penchai et effleurai ses lèvres. Et c’était peut-être justement comme ça, avec cette inhumaine pureté, avec ce joyeux empressement qui cause une si précieuse douleur de tout donner – et le cœur, et l’âme, et la vie – que des martyrs desséchés, effrayants et asexués approchaient autrefois leurs lèvres des icônes. « Cher, disait plaintivement Sonia, retirant ses lèvres et les rapprochant de nouveau – enfant – mon chéri – tu aimes, n’est-ce pas – dis-le. » Intensément, je cherchais en moi ces paroles nécessaires, magnifiques, ces merveilleuses paroles d’amour, ces paroles que j’allais dire, que j’étais obligé de dire aussitôt. Mais les mots n’étaient pas en moi. Comme si mon expérience amoureuse m’avait convaincu que parler joliment de l’amour, seul le peut celui chez qui l’amour n’est plus qu’un souvenir – que parler d’amour de façon convaincante, seul le peut celui dont la sensualité a été touchée, mais que celui dont le cœur a été frappé d’amour ne peut que se taire.
Commenter  J’apprécie          40

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de M. Agueev (543)Voir plus

Quiz Voir plus

NEED - Joelle Charbonneau.

Quel est le nom du lycée où se déroule les événements ?

Lycée du Northwest Charbonneau.
Lycée de Weakley
Lycée de Nottowa.
Lycée Général de Notting Hill.

12 questions
307 lecteurs ont répondu
Thème : Need de Joëlle CharbonneauCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}