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Citations de Jian Ma (160)


"Tu dois écrire en détail tous les crimes que tu as commis. Je veux des noms, des endroits et des dates. Si tu avoues tout, on passera peut-être l'éponge. N'oublie pas que feu ton père était un membre des Cinq Catégories Noires. Sans la politique de réforme de Deng Xiaoping et tes bonnes notes à l'école, il y a longtemps que tu aurais été exécuté, sale fils de droitiste."(...) Je fondis en larmes. (...) J'avais l'impression d'être tombé dans un trou noir sans espoir d'en sortir. J'ignorais quelle punition m'attendait. Je pensais aux condamnés que j'avais vu traîner sur les lieux d'exécution pendant les procès publics auxquels j'avais assisté avec ma classe, et à la façon dont leur corps était agité de soubresauts après que les balles des soldats leur avaient traversé le crâne.
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Mon père avait été traité comme un animal dans les camps. La seule fois où il a pu manger de la viande avait été le jour de l'arrivée de Nixon en Chine en 1972. Ne voulant être accusé de maltraiter les prisonniers politiques, le gouvernement avait ordonné que tous les camps de travail donnent des boulettes de porc aux prisonniers pour le déjeuner. Quelques années plus tard, les conditions s'étaient légèrement améliorées. Les prisonniers avaient droit à des feuilles de papier journal pour se torcher, de sorte qu'ils avaient enfin pu lire des bribes des nouvelles du monde extérieur.
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Nous étions une génération à l'esprit vide. Nous avions soif de savoir. Maintenant que la Chine s'était ouverte à l'Ouest, nous dévorions la moindre information qui nous parvenait. Le pays venait d'émerger de la catastrophe de la Révolution culturelle, nous brûlions de le rebâtir. Nous étions exaltés à l'idée de cette mission qui nous attendait.
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"Ici, à Guangxi, ce n'est pas la faim qui poussait les gens au cannibalisme. C'était la haine." (...)
- C'était en 1968, une des années les plus violentes de la Révolution Culturelle. À Guangxi, tuer les ennemis de classe n'était pas suffisant, les comités révolutionnaires locaux forçaient les gens à les manger en plus. Au début, les cadavres des ennemis étaient mis à mijoter dans de grandes cuves avec des pieds de porcs. Mais à mesure que la campagne progressait, il y avait trop de cadavres, et seuls le cœur, le foie et la cervelle étaient cuits.
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- On ne peut pas rentrer maintenant, dit la femme. Notre maison a probablement été pillée à l'heure qu'il est. Quand ils découvrent qu'un couple a pris la fuite, les fonctionnaires du planning familial viennent avec de grands camions et emportent tout ce qui a de la valeur (...). Le bébé, je sens que c'est un garçon. Quoiqu'ils en disent, je le garde.
- Quand un couple parvient à échapper aux contrôles et à donner naissance à un deuxième ou troisième enfant, les employés du planning familial leur font payer une énorme amende. Si tu ne peux pas payer, ils te passent à tabac.
- Le gouvernement interdit strictement à ses représentants d'user de la force, dit ma mère, essayant de défendre le Parti.
- On nous a dit qu'en ville, les policiers sont moins violents. C'est pour ça que nous sommes ici. À la campagne, c'est terrible. La milice a des fusils chargés à balles réelles. Si une femme donne naissance sans permission, l'enfant est étranglé. Certaines familles creusent des trous, pour que la femme puisse y accoucher en secret.
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Je peins, j’écris, je dors dans cette maison. Ma femme et ma fille vivent toujours dans mon ancien appartement du complexe pétrochimique de Yanshan, à deux heures de bus de là. J’ai été pendant quatre ans le photographe publicitaire de l’usine et ma femme dansait dans la troupe officielle. Puis, il y a trois ans, j’ai remporté un concours national de photographie et j’ai été muté à Beijing pour travailler au Département de la propagande étrangère de la fédération des syndicats de toute la Chine. Je suis tellement pris par mon travail que j’ai rarement l’occasion de retourner à Yanshan.
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Je suis allongé sur un lit d'hôpital, tout comme mon père avant sa mort. Je suis Dai Wei - la graine qu'il a laissé derrière lui. Est-ce que je commence à me rappeler des choses? Je dois être vivant, alors. Où peut-être suis-je en train de trépasser, voletant une dernière fois dans les ruines de mon passé. Non, je ne peux pas être mort. J'entends des bruits. La mort est silencieuse.
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" [...] Le rêve de Xi Jinping, c'est que d'ici le centenaire du Parti Communiste Chinois en 2021, notre société soit modérément prospère, et pour le centenaire de notre République en 2049, que notre économie ait surpassé celle des États-Unis et que la Chine ait retrouvé une place centrale à l'échelle internationale. Durant cette période de transition cruciale, le parti dirigeant chinois doit devenir le parti dirigeant de l'humanité. Ensuite seulement le rêve de résurgence nationale du président Xi Jinping sera réalisé. Ensuite seulement le Rêve Chinois deviendra global. Ensuite seulement le peuple chinois pourra parcourir le monde entier, prendre le contrôle et concrétiser la grande unification de l'humanité..."
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"Elle a découvert que les femmes ne sont pas maîtresses de leur propre corps, dont leurs maris et l'état se disputent la possession: les maris pour satisfaire leurs besoins sexuels et engendrer des héritiers mâles - et l'Etat pour affermir son pouvoir et faire régner la terreur, en les contrôlant sans arrêt. Ces intrusions constantes dans les régions les plus intimes de son corps l'ont coupée de son identité profonde......"Mieux vaudrait encore être morte, pense t- elle..."
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La campagne contre la Pollution spirituelle […]

— Combien d’arrestations?

— Plus d’un million, et vingt-quatre mille exécutions. Mais n’en parle pas avant que cela ne paraisse dans les journaux
(J’ai Lu, p. 272)
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Durant sa dernière année au village de Yaobang, la police est entrée en trombe dans sa salle de classe pour arrêter une de ses élèves âgée de douze ans dénommée Fang. Plus tard, il a appris que le seul crime de celle-ci avait été de gratter un peu de plâtre d'une statue de Mao pour faire durcir son tofu.

[...]

"(...) Quand elle est revenue de détention, elle n'a pas quitté sa maison pendant trois jours. Le quatrième, j'ai vu son corps flotter à la surface de l'étang du village, sa longue crinière de cheveux étendue autour de sa tête. (...)"
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On aimerait tous vivre une vie de rêve dans une beau jardin secret. Mais quand les rêves se brisent, on se réveille et l’on voit à travers la poussière rouge de l’illusion.
(J’ai Lu, p. 362)
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Cependant, la maladie est pire que la mort. Quand le corps commence à pourrir, vous perdez votre dignité et de respect de vous-mêmes. Vous êtes obligés de vous allonger, d’exposer votre faiblesse et vos carences au monde, et de permettre aux médecins d’ausculter et d’inspecter tous vos orifices bien gardés jusqu’alors.
(Flammarion, p. 429)
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Tout comme un poisson ne pourrait imaginer être tiré de l’eau, tu n’aurais jamais pu imaginer que ton amour prendrait fin.

(Flammarion, p. 229)
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Ces salauds de communistes ont réussi à détruire l'héritage de Confucius : la bienveillance, la droiture, la propriété, la sagesse - toutes les valeurs qu'il mettait en avant ont disparu. Quand la femelle d'un panda attend un petit, la nation entière se réjouit. Mais quand une femme tombe enceinte, on la traite comme une criminelle. Dans quel pays sommes nous donc? (Page 109)
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À Guanxi, tuer des ennemis de classe n'était pas suffisant, les comités révolutionnaires locaux forçaient les gens à les manger en plus. Au début, les cadavres étaient mis à mijoter dans de grandes cuves avec des pieds de porc. Mais à mesure que la campagne progressait, il y avait trop de cadavres, et seuls le coeur, le foie et la cervelle étaient cuits.

(Flammarion, p. 67)
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- Aucune société n'est parfaite. La liberté n'est possible que si le cœur est en accord avec la Voie. Une fois adouci et l'esprit clair tu verras qu'il n'y a ni bien ni mal.
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Lorsque l'esprit d'un homme est enchainé, il perd tout respect pour la nature.
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"Lorsque l'imprévu arrive, les gens cherchent des réponses dans les pierres, les arbres et les étoiles. La peur des choses que nous pouvons voir nous détourne de la crainte des choses que nous ne pouvons voir. Chaque fois que je suis perdu dans les montagnes la nuit et qu'une lumière apparaît devant moi, je commence par penser que mon grand-père est venu à ma rencontre pour me porter secours."
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Jian Ma
Quitter la Chine m'a procuré une joie immense. Je me sentais comme un prisonnier évadé.
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