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Critiques de Manu Larcenet (1875)
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Journal d'un corps (Bande dessinée)

J'abordai ce Journal d'un corps avec un enthousiasme prudent, appréhendant d'avoir à y lire, rapportées au jour le jour façon traité d'anatomie, les manifestations pas forcément ragoutantes d'un corps en (dé)route vers l'inexorable décomposition.



Erreur ma fille, grossière erreur. En fait de journal, il s'agit plutôt d'une chronique. Ou même… d'un roman. Oui, un roman ! Un roman de mec, instinctif, poétique et truculent, pudique et sans tabou, espiègle et grave, cru, élégant, empreint de dérision, rythmé par la réjouissante symphonie des phrases et la saveur des (bons) mots.



Réduire ce roman donc à la seule description d'un corps et de ses bouleversements au fil du temps ne lui rendrait pas l'hommage qu'il mérite, car ce sont l'esprit du narrateur, ses émois, ses troubles et toutes les réminiscences de sa belle existence qui s'expriment ici avant tout. Cadeau, et pas des moindres, l'humour et la prose virtuose de Pennac, redécouverts avec bonheur, confèrent à cette lecture d'authentiques moments de délectation.



Bon sang, je l'ai tellement aimé ce livre qu'en pondre ne serait-ce que l'ombre d'un pauvre commentaire m'a intimidée pendant des jours. J'arrête donc là les frais mais pour finir, juste un conseil qui n'engage que moi… Lisez ce bouquin. Point.






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Le rapport de Brodeck, tome 2 : L'indicible

♫C'est l'effet papillon

Petite cause, grande conséquence

Pourtant jolie comme expression

Petite chose, dégât immense

Le papillon s'envole, le papillon s'envole

Tout bat de l'aile♫

- Bénabar - 2008 -



Rex Flammae

lépidoptere non repertorié

La présence d'individus étrangers

quand tout va, nul ne saurait les déranger.

Pourtant quand leur intégrité est ménacée

Ceux qui ne sont pas des leurs, sont alors sacrifiés !...



Quand livrer un nom devient gage de survie

La seule morale qui prévaut...c'est la vie

Où ça commence ?

Où ça finit ?

Où la vie me conduit ?

Le trait de Larcenet toujours aussi précis

Un chef d'oeuvre de Claudel qui m'éblouit

Lumières qui vous attirent le papillon qui nous nuit...
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Le Rapport de Brodeck, tome 1 : L'autre

♫Quel émoi devant ce moi qui semble frôler l'autre

Quel émoi devant la foi de l'un qui pousse l'autre

C'est la solitude de l'espace

Qui résonne en nous, on est si seul, parfois

Je veux croire alors qu'un ange passe

Qu'il nous dit tout bas, je suis ici pour toi

Et toi c'est moi

Mais qui est l'autre quel étrange messager

Mais qui est l'autre ton visage est familier

Mais qui est l'autre en toi ma vie s'est réfugiée

C'est un ami, c'est lui♫

L'autre - Mylène Farmer - 1991



Qui pourrait m'empêcher

De tout entendre

Quand la raison s'effondre

A quel sein se vouer

Des ans chantés

sarabande sans musique

revenir ou bien fuite

Feuilles sèches, pétales endormis

Je n'ai jamais demandé, j'ai appris.

Point de réponse à mes questions posées

mais être capable de dire ''j'ai avancé''

La vérité est partout, dispersée

Sur les chemins...

je vais la ramasser



Quelle vive émotion !! ô Ankou leurre

sondage d'une âme en profondeur

Noirs et Sombres

Sans manières ni faux sans blancs

L'Art se nait d'une façon secrète

redécouvre L'autre Brodeck

refermé sur mon île déserte .



Il faudra leur dire : https://www.babelio.com/livres/Claudel-Le-rapport-de-Brodeck/22951/critiques/1689544

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Blast, Tome 1 : Grasse carcasse

Voilà ce qu’est un roman graphique !



Blast est une oeuvre surprenante a tout point de vue. La narration y est excellente les thèmes abordés sont osés et sont traités avec une grande justesse.



On suit ici un homme qui se retrouve interrogé par la police sur ce qu’il aurait fait (on ne sait pas vraiment ce dont il est accusé, ni si c’est réellement lui le coupable) une femme se trouve être dans le coma. Polza, ainsi se nomme le personnage principal de ce premier tome. Il va subir un interrogatoire, et par ce biais nous raconter toute sa vie. De la mort de son père en passant para son errance et sa vie de clochard, délaissant son ancienne vie d’écrivain derrière lui.



Un physique peu avantageux, un gout certain pour la nourriture et l’alcool, le personnage pourrait dégoûter, répugner, mais il n’en est rien, bien au contraire, on s’y attache assez rapidement.



Le regard des autres, la normalité, les codes de la société, voilà de quoi traite cet ouvrage. A travers un personnage hors du commun, Manu Larcenet dénonce la société actuelle, comme, si on ne rentre pas dans les normes actuelles, on peut être jugé, pointé du doigt.



Du coté graphique, les dessins sont moches et beaux à la fois. Les personnages ont tous un physique ingrat, qu’on ne souhaiterait pas avoir, et pourtant, on voit bien que c’est voulu. Les paysages, les animaux, les lieux sont magnifiquement dessinés. Il faut bien ‘attarder sur chaque cases pour profiter pleinement de Blast.



Au même rang qu’un Watchmen, V for Vendetta ou Daytripper, Blast est un superbe roman graphique comme on aimerait en voir plus !
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Le rapport de Brodeck, tome 2 : L'indicible

Une petite maison enneigée et isolée. Nichée au creux de la vallée. Un cauchemar et Brodeck se réveille brutalement. Seul le sourire de sa petite fille lui fera, pour un temps, oublier ses souffrances passées.

Brodeck, sous le joug des autres villageois, tente, autant que faire se peut, d'écrire son rapport sur ce qui s'est passé avec l'anderer. Après avoir rendu visite à l'un ou à l'autre, on lui fait clairement comprendre qu'il ne doit pas aller au fond des choses ni faire éclater une vérité que personne ne veut entendre et encore moins déterrer des secrets. Mais Brodeck veut savoir pourquoi cet étranger a été tué si atrocement par les villageois quitte à mettre en danger sa vie et celle des siens... Tandis que lui reviennent en mémoire les souvenirs des camps et ses propres souffrances...



Manu Larcenet clôt brillamment cette adaptation du roman de Philippe Claudel. Dans ce deuxième tome, les flashbacks, plus nombreux et plus violents, font la lumière sur le passé douloureux de Brodeck, sur les actes innommables des villageois, devenus des bêtes, de leur cruauté, leur peur et leur lâcheté. Des flashbacks qui plombent encore cette atmosphère déjà tendue, menaçante, presque irrespirable et cette vérité, insidieuse et blessante. L'auteur prend son temps pour installer l'intrigue et les personnages, allant jusqu'à alterner le récit avec des cases plus contemplatives. Un rythme parfaitement maîtrisé et saisissant.

Graphiquement, Larcenet fait montre d'une force et d'une intensité incroyables et d'une virtuosité étonnante. Un trait tout en finesse et d'une grande justesse, de magnifiques portraits burinés et silencieux, un noir et blanc profond et vertigineux.

Remarquable...
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Le Rapport de Brodeck, tome 1 : L'autre

Une lune si blanche qu'elle semble se refléter sur les montagnes. Brodeck parcourt dans la nuit noire la distance qui le sépare de l'auberge. Venu chercher du beurre, c'est tout un troupeau d'hommes qui lui réserve un accueil glacial et le dévisage longuement. Seul l'Anderer, l'étranger, n'est pas là. Brodeck comprend aussitôt le sort que lui a réservé les hommes. L'un d'eux s'approche de lui et le somme de raconter l'histoire, d'en être le scribe. Lui dont le métier est de rapporter aux administrations de brèves notices sur l'état de la forêt et des rivières. Il n'a pas d'autre choix que d'accepter et innocenter par là-même les coupables et détourner la vérité. Bien sûr, il va l'écrire ce rapport que les autres attendent mais aussi une toute autre vérité qu'il gardera secrète...



En adaptant l'oeuvre de Philippe Claudel, Manu Larcenet change de registre et étonne tout autant qu'il épate avec ce noir et blanc. Et l'on est conquis dès les premières pages muettes. Brodeck, encore traumatisé par la guerre, les camps et ses deux années de captivité, veut à tout prix faire éclater la vérité, quitte à se mettre à dos cette communauté isolée. Manu Larcenet nous offre un récit d'une grande noirceur, implacable et terriblement efficace. L'on sent cette tension malsaine qui s'infiltre au fil des pages. Avec ce dessin d'une rare puissance et d'une grande justesse, l'auteur rend parfaitement compte de cette ambiance hostile et menaçante. Il nous offre de superbes planches de montagne et de nature sauvage et croque superbement tous ces visages ridés, silencieux et marqués par de lourds secrets. Le noir et blanc d'une grande profondeur sert à merveille ce récit captivant.

Magistral...



Feuilletez Le rapport de Brodeck...
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Le sens de la vis, Tome 1 : La vacuité

♫Je vis à l'heure dans le coeur

D'une montre arrêtée

Le temps s'est envolé

A cessé de couler

Les jours passent comme de l'eau

A mes pieds, immobiles

De grandes roues dentelées

Semblent me regarder

L'amour

Suit son cours

Et le cours de ce jour est :

Le maître a dit "Aimez"♫

Où je vis - Jean-Louis Aubert - 2019





Entends-tu le murmure continu de l'eau

°°°Goûter la fraîcheur du silence°°°



('('((GonG-BonG- Résonance))')')

c'est Demi-Lune Maître....

Le Maître a dit "Entrez"



A L'ombre d'un GinGKo

Demi-Lune et son Maître devisent

Ikea, sans outil, sans marteau

un Grand Vide, s'assoir sur un banc-quiz

dessin en noir et blanc

desseins casés ou ambulants !?

Reprendre le B-A BA, relire la notice

les idées surgissent, c'est alors qu'ils vissent

l'outil dont ils avaient besoin .

Mais dans quel sens tourne vis !?

Moralité : métro police, c'est vis

Va cuiter dans le bistrot du coin,

zen et libre sert vices

FIN ......m'enfin c'est Clos-vis .











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Le rapport de Brodeck, tome 2 : L'indicible

Larcenet, homme multiface, aussi à l'aise dans le drolatique que dans la tragédie.



Le Rapport de Brodeck, version Larcenet, est-il fidèle au roman de Claudel, j'en sais foutre rien et honnêtement, peu me chaut.

Ce que je sais, c'est le plaisir incommensurable pris à contempler ces planches bicolores d'une élégance et d'une puissance peu communes.



Ce 2e tome lève le voile sur le mystère Anderer et sa violente disparition.

Focalisé sur ce personnage mutique et raffiné qui verse dans l'art plutôt que dans le lard, contrairement à la majorité de ses rustres contemporains amateurs de cochonaille, il n'en oublie pas pour autant notre poto Brodeck, le cul toujours vissé entre deux chaises, et une histoire personnelle propre à faire chialer le mur des lamentations.

Si vous étiez resté sur Le Retour à la Terre et Le Combat Ordinaire, la surprise, excellentissime au demeurant, risque bien de vous faire choir de très très haut.



Sublime et pis c'est tout.
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Thérapie de groupe, tome 1 : L'étoile qui danse

Jean-Eudes de Cageot-Goujon, plus connu sous le nom de Manu Larcenet, est un artiste fini. Du moins le pense-t-il... Car, dans sa tête, plus aucune idée. Plus d'envie. Plus de désir. Plus d'espoir. C'est la panne sèche. Pourtant, Jean-Eudes a connu ses heures de gloire. Le "phénomène Larcenet", "Le Donald Trump du Neuvième Art", comme titraient les journaux. Prix Nobel de littérature. Légion d'honneur (qu'il refusera, estimant qu'il en méritait deux). Même un coup d'arrêt à une attaque terroriste avec son pinceau ! Y a pas à dire, Manu déchirait ! Mais ça, c'était avant ! Le temps des jours heureux et de la gloire. Car, aujourd'hui, Jean-Eudes est face à une page blanche...



Le syndrome de la page blanche... Évidemment, pour un auteur de bande dessinée multi-récompensé, multi-reconnu tel que Manu Larcenet, c'est une chose inenvisageable. Et pour y pallier, il va falloir qu'il se recentre et aille chercher au plus profond de lui-même l'idée du siècle. Auto-centré, cet album dépeint avec force et créativité le syndrome de la page blanche. Torturé, l'esprit de Larcenet bouillonne et l'homme s'en inspire, non sans un certain brin de folie, pour nous offrir cet album singulier. Si certaines scènes prêtent à sourire, d'autres se révèlent plus émouvantes. Graphiquement, l'auteur use, avec intelligence, de différents styles (manga, contemporain, caricature ou encore dessins inspirés du tatouage) et d'une palette de couleurs pleines de vie.

Sûrement plus efficace que tous ces antidépresseurs...

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Le Rapport de Brodeck, tome 1 : L'autre

Un rapport, un rapport, ils en ont de bonnes eux.

Tout au plus notifier l'état de la forêt, des chemins, des rivières, je maîtrise, mais rapporter ce qu'ils ont fait à « l'Anderer » en biaisant la vérité pour les dédouaner, je me sens pas le courage. Ils ne m'ont pas laissé le choix. Ils étaient là, mutiques, les yeux fous, soudés par tout ce sang versé, et moi j'étais seul. Seul et innocent.

Alors je vais l'écrire leur putain de bobard mais ce qu'ils ignorent, c'est que je vais parallèlement m'attacher à conter l'exacte vérité, la seule, l'unique, en mémoire de « l'Anderer », de l'autre qui n'est plus...



Lire Larcenet c'est allier plaisir des yeux et du texte même si pour le coup, il reprend à son compte le roman de Philippe Claudel.

Innombrables sont les BD parcourues sans que l'on accorde une véritable importance au trait une fois ce dernier assimilé. Avec Larcenet, pas d'autre alternative que de s'extasier devant le travail titanesque de l'auteur. Un noir et blanc crépusculaire à l'aune de cet étrange récit aussi chargé et électrique qu'un ciel d'hiver.

Brodeck, le rescapé des camps. L'homme devenu chien, brisé par ses geôliers aujourd'hui disparus. Ne restent que les souvenirs. Et les pleurs.

Un mystère savamment entretenu plane sur cette étrange contrée balayée par les vents.

Qui était cet « Anderer » pour cristalliser une telle haine collective, Brodeck saura-t-il préserver sa sécurité et celle de ses proches en dissimulant sa double activité, est-ce que tu viens pour les vacances moi je n'ai pas changé d'adresse ?

L'heureux papa de Blast vous en offre ici les premiers indices.

Ce Brodeck constitue une nouvelle pierre à l'édifice déjà conséquent d'un Manu Larcenet au sommet de son art !
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Dallas Cowboy

C'est déjà le matin. La lumière du soleil filtre à travers les volets. Des bruits de douche venant de l'appartement du dessus empêchent Manu de se rendormir. Pour ce faire, il tente de penser à des choses rassurantes. Des moments à la campagne, par exemple, lorsqu'il était enfant. Un enfant heureux ? Non parce qu'il était déjà gros. À cette époque, il croyait d'ailleurs que tout le monde pouvait lire dans ses pensées. Alors, il se forçait à ne pas penser au sexe. Aujourd'hui, dans son lit, Manu se remémore certains passages de sa vie, des souvenirs pour la plupart sombres...



Dans ce court album, au format italien, Manu Larcenet nous raconte quelques souvenirs. Ses angoisses quand il était môme, ses problèmes d'adolescent ou ceux rencontrés quand il était à l'armée. Des moments encore traumatisants et inoubliables pour lui. L'auteur se livre sans retenue et nous dépeint des souvenirs sombres, touchants ou tristes. Il plane, au cœur de cet album, une certaine tristesse, une certaine mélancolie, un mal-être. Noirceur de l'âme, noirceur du trait. Une introspection profonde et intime. Malheureusement trop courte car on aurait volontiers partagé d'autres souvenirs avec Manu Larcenet.
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Le Retour à la terre, tome 6 : Métamorphoses

Aux Ravenelles, la vie suit son cours... Manu, toujours angoissé et plongé dans ses albums, Pupuce qui grandit à vue d'oeil, Mme Mortemont, et son Samsong®, qui a toujours un avis sur tout... Seul grand changement qui semble plonger Manu dans le déni : Mariette est enceinte de 7 mois ! Une grossesse qui inquiète et fait un brin se morfondre et se questionner le dessinateur, d'autant que son propre père est parti juste après la naissance de son cadet. D'ailleurs, cela s'en ressent dans les pages sombres, parfois inquiétantes, de son album 'Plast'. Une noirceur qui interpelle son éditeur. Celui-ci décide d'envoyer Philippe lui proposer, à la place, la reprise de Nasty Bonzo®...



Voilà déjà 10 ans que Jean-Yves Ferri et Manu Larcenet n'avaient pas travaillé ensemble, chacun vaquant à ses propres albums. Dix ans que l'on n'avait plus de nouvelles de Manu Larssinet, Mariette, Capucine, la vieille Mortemont, Lupiot ou encore Mr Henri ! C'est donc avec plaisir que l'on se plonge dans ces saynètes d'une demi-page parfaitement structurées, qui dépeignent le quotidien parfois chaotique, tourmenté ou stressant de Manu qui se pose mille questions. Qu'elle soit absurde, drôle ou émouvante, la chute fait mouche. Sous ses airs légers, cet album fait tout de même allusion au mal-être, la dépression, la paternité ou encore les migrants. Graphiquement, le trait de Manu Larcenet se révèle léger et désinvolte, les couleurs pimpantes et les décors minimalistes.

Un retour gagnant !
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Les branleurs, tome 1

Manu Larcenet, "star internationale de la bande dessinée", était, il y a quelques mois, un peu mou du genou. Sans projet particulier, il décida de partager son savoir de génie avec un jeune inexpérimenté. Cherchant sur le net en tapant "jeune branleur à éduquer", il tomba sur un certain Zobil23. Derrière ce pseudo ridicule se cachait en fait Éric Salch, notamment connu pour avoir inventé l'expression "fils de pute". Le jeune branleur à éduquer était tout trouvé ! Aussi le contacta-t-il afin de parfaire son éducation et faire jaillir le talent qui devait forcément se cacher derrière un graphisme tout pourri et des jeux de mots à la con. Une collaboration ardue et pénible attendait Manu Larcenet d'autant que cette "tapette" d'Éric Salch n'était pas foutue d'écrire trois lignes, préférant se branler devant des films en streaming doublés en québécois...



Manu Larcenet et Éric Salch, une collaboration surprenante et originale ! Dans cet album épistolaire, l'on suit les échanges de ces deux auteurs qui, au fil des pages, va constituer une trame scénaristique. Évidemment, chacun réagit selon ses idées, ses opinions et ses ressentis. Ainsi, les questions plus existentielles et profondes de Manu Larcenet s'opposent-elles aux délires de Salch. Une joute verbale et graphique qui fonctionne plutôt même si l'on attendait un peu plus de profondeur de ces échanges. Graphiquement, leurs styles, bien que différents, s'accordent assez bien. Un trait anguleux, nerveux et gras pour Salch, délicat et posé pour Larcenet.
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Valérian, vu par... Tome 1 : L'armure du Jako..

L'espace infini, les galaxies entrelacées, les voies lactées... Un sujet qui passionne au plus haut point René Pérouillaud, l'âme poétique en plus. Il ne peut s'empêcher de proclamer haut et fort les quelques vers qu'il compose à son copain (accessoirement de bar), Jean-Pierre. Qui, lui, ne comprend pas du tout la fascination de son pote pour les espaces intergalactiques. Ce soir-là, après quelques verres, les deux amis croisent, sur le chemin du retour, un dénommé Albert qui se dit tout heureux d'avoir enfin retrouvé Valérian, accompagné de 3 bêtes étranges, les Shingouzs. Cet homme lui apprend alors qu'il n'est pas celui qu'il croit mais Valérian, un agent spatio-temporel parmi les plus en vue sur la place de Gago'BH. Malheureusement, à cause d'un certain Jespériank, de la tribu des Jakolass, qui, pour se venger, l'a téléinterné dans un corps inoffensif, il est devenu René ! Donc, si ce dernier tient à retrouver sa véritable identité, il doit mettre la main sur Jespériank, enfermé dans une planète-prison...



Manu Larcenet, sous l'oeil avisé et bienveillant de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières, aux commandes de cette revisite de Valérian et Laureline, le voyage risque d'être fort dépaysant ! Et ce n'est pas René, cet alcoolique rêveur, alias Valérian, qui dira le contraire. Fort heureux d'apprendre que sa vraie place n'est pas sur terre mais à bourlinguer entre les galaxies en tant qu'agent spatio-temporel, il ne se fera pas prier pour aller combattre Jespériank, le malotru qui aura osé le téléinterner en poivrot et, finalement, rendu sa vie insipide. C'est Laureline qui risque d'être surprise en voyant la tête de son cher et tendre ! Larcenet rend un bel hommage à ces personnages mythiques et nous offre un scénario aussi improbable, déroutant que riche en rebondissements, un brin décalé mais ô combien jouissif. Des personnages hauts en couleur et des lieux insolites, des dialogues pimentés et loufoques, et des situations jubilatoires. Graphiquement, le trait est précis et soigné, l'ambiance oppressante et les couleurs délicates.

Larcenet réussit brillamment cette reprise de l'inconditionnelle série.
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Le Combat ordinaire, Tome 2 : Les quantités n..

Je viens de refermer l'album et je reste un peu sans mots... Mais non sans émotions... Je crois bien que c'est la première fois, en lisant une bande dessinée (!) que les larmes me sont venues...

Partager ainsi la vie de Marco ; son amour grandissant pour sa copine, la complicité presque enfantine avec son frère, ses déboires de photographe sachant rester lui-même au milieu des snobs de la même profession, la camaraderie avec ses anciens potes devenus dockers, son désarroi devant son père atteint de la maladie d'Alzheimer...ressentir intensément la tendresse que ses vieux parents savent toujours se manifester...pour finir, avec Marco et comme lui, en larmes, dans les gros bras de Bastounet...

Et en même temps...on rit, on sourit...on vit !
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Blast, Tome 1 : Grasse carcasse

Blast ! Une déflagration , un nouveau coup de tonnerre dans l'univers de l'art graphique !



Polza Mancini et ses deux tôliers nous la jouent Garde à Vue !

En effet , sans cesse harcelé lors d'un interrogatoire policier pour le moins musclé , cet atlas aberrant , pire qu'un char d'assaut comme il se définit lui-même , se révèlera , se confiera à son propre rythme , posé , mesuré et précis , irritant au plus au point ses deux pitbulls en quête de vérité ! De là à dire que Polza s'amuse à leur faire danser une Polka , il n'y a qu'un pas...



Première interrogation en découvrant le coup de crayon et l'encrage , c'est bien du Larcenet , ce même gars , auteur très inspiré du Combat Ordinaire dévoré il y a peu ? Apparemment , yes it is not because i do ! En clair , oui !

Style épuré en noir et blanc . De pleines pages alternant avec des planches beaucoup plus classiques . De longs monologues cédant la place à un silence assourdissant . Larcenet étonne et détonne en proposant un récit difficilement identifiable bien qu'axé , encore et toujours , sur l'humain et sa délicate construction dans une société bien trop formatée .

Pas de grosses révélations dans ce premier tome . Juste la découverte d'un homme hors norme en proie au doute et bien décidé , en s'affranchissant brutalement d'une société castratrice , à se trouver au gré de rencontres constructrices et par le biais d'un nouveau style de vie en parfaite adéquation avec son état du moment : vivre pleinement sa vie plutôt que de la subir...Accessoirement , retrouver cet état de plénitude absolue qu'il connût , une fois seulement , et qui le laissât extatique comme au premier jour : le Blast !

Tour à tour tendre , violent et onirique , un premier tome remplissant parfaitement son rôle d'aiguillon en incitant magistralement le lecteur à se ruer au plus vite sur le second opus !



Blast , Grasse Carcasse : la grosse classe !

http://www.youtube.com/watch?v=oF5cBoAV5Ys
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Le Combat ordinaire, Tome 1

Il vous est déjà surement arrivé de refermer un bouquin avec le prégnant sentiment que le temps s'était arrêté ? Sorte de bulle cotonneuse dont vous émergez , un ridicule sourire au lèvres , que vous perdez instantanément à la vue horrifiée des douze cadavres de paquets de gâteaux à fort pouvoir émiettant jonchant désormais votre vieux canap' 0% cuir ! Petit rappel , la promotion voulant que pour 30 paquets achetés , il y ait 30 paquets...de payés , se termine fin Janvier ! Dépêche-toi vite !



Le Combat Ordinaire , c'est Charles Aznavour qui en parle encore le mieux : mes amis , mes amours , mes emmerdes...

Marco , photographe célibataire , n'a plus vraiment envie d'immortaliser la mort .

Marco aspire désormais à un peu de solitude , histoire de se retrouver et partager quelques bons moments avec Adolf , son con de chat affutant régulièrement ses griffes sur le tarin de son maître !

Ses parents vieillissent . Son frangin Georges ! Georges ! parait tirer beaucoup mieux son épingle du jeu . Marco , seul et expatrié dans cette nouvelle maison de campagne qu'il vient d'acquérir , est au creux de la vague et semble peiner à se souvenir de ses lointaines leçons de natation .



BD touchante car s'adressant au plus grand nombre . Traitant intelligemment de la vie d'un p'tit gars attachant peinant à se dépatouiller avec ses problèmes journaliers , elle interpelle de par sa simplicité et sa pertinence . Le trait est , à l'instar du titre , ordinaire mais sied à merveille avec le propos . Et que dire de cet humour omniprésent venant talentueusement contrebalancer avec un récit qui , s'il ne fait pas dans le misérabilisme , donne à réfléchir .

Marco est à la croisée des chemins . Comme tout un chacun , il aura à faire des choix . Larcenet vous convie brillamment à cette tranche de vie semblant tristounette mais nécessaire car génératrice de grands bonheurs futurs .



Le Combat Ordinaire : petite musique entêtante à l'écho persistant...

http://www.youtube.com/watch?v=M4mf3bU7bLA
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Thérapie de groupe, tome 2 : Ce qui se conçoit ..

Jean-Eudes de Cageon-Goujon, alias Manu Larcenet, n'est plus... L'ex-star de la bédé mondiale, celui que tout le monde s'arrachait et adulait, a chu... interminablement. Comme une merde. Sans idée du siècle, son art ne vaut plus rien et il est aujourd'hui un artiste fini. Aussi a-t-il pris la sage décision de faire un break en allant se reposer à la clinique psychiatrique, "Les petits oiseaux joyeux". Un endroit parfait pour les artistes finis d'autant que le personnel soignant est agréable et hautement qualifié, ses coreligionnaires truculents et la drogue gratuite. Pourtant, ce séjour ne sera véritablement pas une cure de jouvence...



Aux petits oiseaux joyeux, l'on retrouve un Jean-Eudes pas vraiment au top de sa forme ! Entre ses délires, ses névroses, la responsable de l'atelier créatif qui reste insensible à ce qu'il dessine, le psychiatre qui ne comprend rien, son Albatrosman qui connaît des revers et dont les aventures ne semblent passionner personne... Bref, plus rien ne va pour Jean-Eudes ! Malgré tout, l'on prend un malin plaisir à suivre ses élucubrations, ses pensées fantasques, ses délires et ses questionnements. Dans la même veine que le premier volet, Manu Larcenet se remet en question et se pose mille questions. Cet album, très personnel, empreint d'humour et d'auto-dérision, fait montre d'un graphisme des plus variés : style moyenâgeux, comics, western, psychédélique, situation de répétition, passant d'une palette criarde à un noir et blanc profond.

L'on est loin de la page blanche, assurément...
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Le sens de la vis, Tome 1 : La vacuité

Après avoir terminé sa bière, Demi-Lune, son carnet de croquis sous le bras, se dirige d'un pas alerte chez son Maître. Un gong retentissant avertit ce dernier d'une visite et c'est avec joie qu'il invite son hôte à entrer et lui demande la raison de sa venue. Demi-Lune vient tout simplement soumettre ses œuvres, qu'il qualifie d'indignes, à son œil expert. C'est ainsi que, assis l'un en face de l'autre, les deux hommes commentent ces planches. L'un tentant d'expliquer soit le contenu soit le titre, l'autre de lui poser des questions parfois naïves entrecoupées de pensées philosophiques...



Le duo Larcenet/Ferri se met en scène dans cet album au cœur duquel Demi-Lune, dessinateur qui veut en faire son métier, tente d'expliquer ses croquis, et parfois leurs titres, à son Maître. Des situations tantôt absurdes, tantôt drôles, des croquis pour le moins farfelus, des commentaires qui le sont tout autant et des dialogues savoureux et percutants. Graphiquement, Manu Larcenet se révèle original : tantôt des personnages croqués avec tendresse ; tantôt des croquis gribouillés et sombres.

Un album original plein de fraîcheur et d'humour...

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Le retour à la terre, Tome 1 : La Vraie Vie

Véritablement transporté – si , si , le mot n'est pas trop fort – par Le Combat Ordinaire , il était tout naturel de se pencher , non sans l'appréhension d'une éventuelle mais possible déception décevante toute pleine de dépit , sur Le Retour à la Terre .



Lorsque Manu Larcenet scénarise Manu Larcenet en appelant son héros Manu Larssinet pour tenter , vainement , de feinter un lecteur qui n'aurait pas la perspicacité toute naturelle d'un Derrcault - terrifiant croisement d'un Derrick avec une Lescault qui , je le rappelle pour ceux qui auraient séché le cours de Véronique Genest jeudi dernier , se pose en véritable étron libre là où électron eût été plus lumineux , sic - , le plaisir est encore et toujours au rendez-vous !

Prenez deux purs citadins de Juvisy que nous appellerons Manu et Mariette , voire M et M's dans un souci évident de concision , et transposez-les au fin fond de la campagne dans le bled le plus paumé qui soit , Ravenelles , afin d'y observer une mue aussi poussive que revigorante et vous obtenez de piquantes tranches de vie , véritables boîtes à bonheur ! Larcenet prend le pari de transformer tout lecteur en sérial sourieur et transforme l'essai haut les mains , peau de lapin !



Se basant sur sa propre expérience , Larcenet décline sa difficile acclimatation à un environnement aussi hostile , de prime abord , que ses autochtones , par le biais de moultes scénettes n'excédant jamais les six cases ! Scénettes qui , mises bout à bout , n'en constituent pas moins un récit magistralement construit sur le thème très actuel de ces néo-ruraux lâchant métro-boulot-dodo pour aller tâter de la rusticité potentiellement génératrice d'un bien-être retrouvé .

Alternant légèreté et profondeur , Larcenet s'en donne à coeur joie en égratignant joyeusement ces citadins déracinés , véritables Colomb en puissance découvrant un monde leur étant totalement étranger et occasionnant , du coup , d'infinies possibilités humoristiques !



Le Retour à la Terre , La Vraie Vie : possible mais ça sera pas pour tout de suite !

http://www.youtube.com/watch?v=srb0lAK5wbA
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