Kiss of The Spider Woman (Le Baiser de la femme araignée) 1985 bande-annonce
- Et maintenant je vais devoir subir ce que tout le monde me dit.
- Voyons ça… Qu'est-ce que je vais te dire ?
- Tous pareils. On me sort la même chose, toujours !
- Quoi donc ?
- Qu'enfant on m'a trop dorloté, que c'est pour ça que je suis comme ça, que je suis resté collé aux jupes de maman et alors je suis comme ça, mais que ça pourrait toujours se corriger ; et que ce qu'il me faut c'est une femme ; parce que la femme, c'est ce qu'il y a de mieux.
- C'est ce qu'on te dit ?
- Oui, et moi je réponds… Parfait ! Extra ! Puisque les femmes sont ce qu'il y a de mieux, moi, justement, je veux être une femme.
"Tant que je serai avec lui j'aurai l'espoir qu'il me raconte quelque chose... et s'il me raconte quelque chose, j'aurai l'espoir de ma libération"
- Dis donc, tu t'y connais en cuisine.
- Merci, Valentin.
- Mais tu vas me donner de mauvaises habitudes.
Après, ça peut me faire du tort.
- Tu es fou: jouis de l'instant qui passe! Profite! Tu ne vas pas te gâcher le repas en pensant à ce qui peut arriver demain?
- Je ne crois pas à ces histoires, jouir de l'instant qui passe, Molina, personne ne jouit de l'instant. Ca c'est bon pour le paradis terrestre
- Tu y crois toi au ciel et à l'enfer?
.....
- Je ne peux pas, moi, jouir de l'instant présent, parce que je vis en fonction de la lutte politique.
"Mon chéri, je viens à nouveau te parler... La nuit nous apporte un silence qui m'invite à me confier... Et je me demande s'il te souvient toujours... Tristes songes d'un étrange amour... Mon trésor, même si la vie... plus jamais ne nous réunit... si nous sommes - sinistre destin - à jamais séparés... je te le jure, mon âme reste à toi, et mes pensées... et ma vie, à toi, comme est à toi... cette douleur aux creux de ma voix..." cette douleur ou ce grand chagrin ? La fin, je ne me rappelle pas bien, je crois que c'est ça"
Arbres qui se penchent le jour et la nuit, fines tuiles brodées qu'une étincelle de cigarette peut abîmer à jamais, paysannes qui un jour, dans les bois de France, s'éprennent de qui elle ne devraient pas. Destins...
- C'est un film divin dans son genre, et moi c'est le film qui m'importe, parce que évidemment, tant que je suis enfermé ici, je ne peux rien faire d'autre que de penser à des belles choses, pour ne pas devenir fou, non ?... Laisse-moi un peu échapper à la réalité, à quoi bon se mortifier encore plus ? Tu veux que je devienne fou ? Parce que folle, je le suis déjà.
- Non, sérieusement, c'est vrai qu'ici tu peux devenir fou, mais pas seulement en te désespérant... En t'aliénant aussi, comme tu fais. Cette façon que tu as de penser à des choses belles, comme tu dis, ça peut être dangereux.
En préambule, West rappelle que sont sans perspectives les théoriciens qui ont qualifié d'antinaturelles les tendances homosexuelles : leur attribuant, sans parvenir à le démontrer, des causes glandulaires ou héréditaires. Curieusement, West oppose à ces théoriciens, comme plus avancée, la vision que l'Église a du même problème : cataloguant simplement l'impulsion homosexuelle parmi les nombreuses impulsions « mauvaises », mais de caractère naturel, qui frappent les humains.
Irena s'approche et lui donne un baiser, presque d'adoration, comme on embrasse un saint, n'est-ce pas ? sur le front. Et elle lui demande de ne jamais l'abandonner, elle veut rester avec lui toujours, la seule chose qu'elle désire c'est de pouvoir se réveiller chaque jour pour le contempler à nouveau, à côté d'elle toujours... Mais pour ce qui est de devenir vraiment sa femme, elle lui demande de lui laisser un peu de temps, jusqu'à ce qu'elle n'ait plus toutes ces peurs...
-- Mais enfin... tu n'as pas eu de bons copains, qui ont aussi beaucoup compté pour toi ?
-- Si, mais tu sais, mes amis ont toujours été... des tantouzes, comme moi, et entre nous, comment te dire ? nous n'avons pas tellement confiance, parce que nous nous savons très... peureux, nous. Et ce que nous attendons toujours... c'est l'amitié, ou quelque chose comme ça, d'une personne plus sérieuse, d'un homme bien sûr. Mais cela ne peut jamais être, parce qu'un homme... c'est une femme qu'il veut.
-- Pour tous les homosexuels, c'est ainsi ?
-- Non, il y en a qui tombent amoureux entre eux. Mais moi et mes amies, nous sommes femmes. Ces petits jeux ne nous plaisent pas, ce sont des choses d'homosexuels. Nous autres, nous sommes des femmes normales, qui couchons avec des hommes.