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3.67/5 (sur 262 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1967
Biographie :

Marc Pautrel a fait des études de droit. Il vit à Bordeaux et écrit à plein temps.

Il est l’auteur, notamment, de "L’Homme pacifique", "Polaire", "Une jeunesse de Blaise Pascal", "La Sainte Réalité. Vie de Jean-Siméon Chardin", "La vie princière" ou encore "L'éternel printemps" et Le peuple de Manet.

Source : mon.aquitaine.fr
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Marc Pautrel - Un merveilleux souvenir

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Citations et extraits (272) Voir plus Ajouter une citation
Je lui explique qu’elle est double, une janusienne, le visage partagé entre un côté angoissé et un côté insouciant. Je lui dis que je préfère de loin sa face exaltée, mais que, parce que je l’aime tout entière, j’aime aussi sa face angoissée, je préfère l’été mais l’hiver est une partie du tout.
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Parler avec toi, être à côté de toi, me semble une expérience surhumaine, et pour ainsi dire divine. Je réalise aujourd'hui seulement que pas une seule fois nous n'avons été en désaccord sur quelque chose, ni même ne nous sommes légèrement fâchés, ou un peu accrochés, non, j'étais toujours à mille pour cent d'accord avec toi, quoi que tu dises je disais pareil, et j'avais l'impression que moi aussi, quoi que je dise tu disais toujours pareil, et ce, uniquement pour être en accord, en symbiose, en harmonie avec moi. Où tu iras j'irai, c'était ça que ça voulait dire : quoi que tu penses je le penserai également, quoi que tu dises je le dirai aussi. L'amour déformait peut-être mes perceptions, mais je croyais que tu pensais toujours comme moi et que tu souhaitais tout ce que je souhaitais. Et aussi que tu voulais rester avec moi autant que je voulais rester avec toi.
P.22
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Elle m’a dit ceci : « J’aime tellement être seule. Je peux rester des heures, et même des jours entiers, sans voir personne. » Elle m’a expliqué qu’elle tenait ça de l’enfance : fille unique, elle avait appris à jouer seule, avec ses parents non loin, absents de la pièce mais qu’elle savait présents dans la maison.
C’est donc ainsi qu’elle vit, ainsi qu’elle tient : par fidélité à l’enfance. Elle avance sans effort, elle continue sur sa lancée, grâce à cette énergie et cette excitation permanentes qui expliquent qu’aujourd’hui encore elle ne boive toujours pas d’alcool, ni de café ou de thé, s’estimant suffisamment survoltée comme ça. Elle génère sa propre électricité, elle est autonome, elle est son propre centre, comme un petit soleil. Elle me sourit en me le racontant, elle me laisse être une petite planète tournant autour d’elle inlassablement, multipliant les révolutions sans jamais pouvoir quitter mon orbite et me jeter dans son feu.
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Une maison c’est important, c’est comme un second corps entourant son propre corps. Avant qu’il y ait une maison quelque part, il n’y a rien, seulement un champ abandonné ou un terrain vague. J’ai vu le terrain nu où la maison de mes grands-parents fut construite, ils étaient là, ils ont pris une photo : un espace vide qui attendait des corps, qui nous attendait. Puis la maison est apparue, elle a été construite en quelques mois, parpaing après parpaing, fenêtres, charpente et tuiles, carrelage et moquette, portes et prises électriques, un espace protégé pour accueillir des corps, pour accueillir mes grands-parents, ma sœur et moi.

*

À présent, il n’y a plus rien. Cette maison m’a été retirée, en quelques heures et pour toujours.

*

Bien entendu, je connais l’origine de tout. Mais je n’ai pas le droit de le dire ici, je peux seulement décrire les vestiges, montrer le champ de ruines.
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Je sais qu’elle est comme un moineau craintif, elle en a parfois l’allure, un oiseau fragile, magnifique et miraculeux, qui s’est posé sur une branche à quelques mètres de moi, et qui m’écoute vivre, ou plus exactement qui m’écoute dérouler une suite de mots gracieux, des phrases sonores et douces, des variations pleines d’allitérations, et ce moineau n’a plus peur de l’énorme être humain, si dangereux dés qu’il se trouve si près de lui, ce moineau ne rêve que d’une chose, pouvoir lui parler et que tous deux se comprennent enfin. Mais je sais aussi que si je m’arrête de prononcer mes douces, belles, et régulières phrases, et surtout si je bouge, si je fais un seul geste brusque, le moineau sera effrayé et quittera sa branche pour toujours. Oui, elle est comme un moineau, je ne dois pas l’effrayer si je veux que nous puissions rester proche le plus longtemps possible.
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Il y a en français une expression que tu connais peut-être, c'est " boire les paroles de quelqu'un", eh bien, je fais exactement ça : je bois tes paroles et elles me font escalader le ciel.
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C’est la tactique de la peur, empêcher les gens de manifester, les forcer à rentrer chez eux et se taire, la population comme une masse uniforme et docile.
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Ecouter la belle voix d'une femme au téléphone est une des multiples faveurs que la vie moderne nous accorde, un délice de chaque seconde, rien à regarder, rien à toucher d'autre qu'une insaisissable partie de cette femme : sa voix. (p. 29)
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(...) Jean-Siméon devenu un artisan du Roi, mais pas un menuisier créant des meubles, non, un peintre du Roi créant des tableaux plus vrais que nature, et davantage encore, des tableaux prolongeant et amplifiant la nature (...) le tableau en tant qu'oeuvre permettant la démultiplication de toutes choses. (...)

Donnez-moi n'importe quelle réalité, puis de la solitude, du silence et mes pinceaux, mes couleurs, ma toile, et je sanctifierai cette réalité, j'en ferai un espace de pensée et de vie, je la nourrirai éternellement, sans fin active et s'actualisant elle-même aussitôt qu'un humain y posera les yeux. (p. 77)
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Elle me dit qu'elle adore ces oies, des oiseaux qui ont renoncé à voler mais continuent à se déplacer toute la journée, à marcher en se dandinant à leur rythme. (...)
Il y a donc, en plein milieu de la métropole, une vie ralentie et intime, faite de nature et de solitude acceptée. (p. 81)
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