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Citation de Ledraveur


Les sciences n’ont commencé à se développer vraiment que lorsque par méthode on a fait disparaître Dieu et son action de l’horizon de leurs recherches. Tant que Dieu pouvait être considéré comme une cause susceptible d’intervenir dans le cours des phénomènes, l’activité scientifique est restée limitée dans son exercice. Elle était empêchée de prendre toute sa dimension. Elle ne s’est vraiment déployée, mais alors avec quel succès, que lorsqu’elle a fait volontairement abstraction de ce « Dieu-cause » ou plutôt de cette idée sur Dieu, lorsqu’elle s’est libérée totalement de l’entrave que constituaient ses croyances sur un Dieu intervenant librement, directement, de façon discrétionnaire et décisive, dans le devenir du Monde. De la sorte Dieu n’a plus été invoqué pour résoudre à peu de frais les questions encore sans réponse, ni pour procurer des réponses péremptoires supprimant définitivement les questions susceptibles de se poser. Cette mise systématique hors de question de l’action de Dieu comme cause au sens commun du terme a permis de même aux sciences humaines de se développer dans leur domaine propre.
p. 20
… prendre toujours plus conscience du réel, du moins autant qu’il peut le supporter, afin qu’il entrevoie le grand large et qu’il prenne son vol ?
Paradoxalement ne faudrait-il pas être, sinon athée, du moins être amené à se poser des questions insolites, et certes cruelles en leurs conséquences, « déstabilisantes », au sujet de l’existence de Dieu, pour être susceptible d’atteindre à une foi en Dieu réelle, à une foi qui, parce qu’elle est vivante, conduit l’homme sans cesse à la remettre en question et sans cesse à la réaffirmer. Perpétuelle confrontation entre ce que le croyant reçoit du dehors de par sa connaissance objective du réel, et ce qui monte en lui du dedans où s'impose l'exigence née de son intériorité quand il prend suffisamment conscience de soi.
p. 22
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