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Citations de Marcel Liebman (7)


Il mourut comme Juif - je veux dire en tant que Juif - et jamais je n'ai accepté que l'on présente cette mort comme un sacrifice consenti pour le service d'une cause. Il mourut en tant que Juif parce que des assassins estimèrent que cette condition méritait la mort. Il mourut victime de l'antisémitisme exalté par le nazisme et poussé jusqu'à sa logique démentielle. Et du capitalisme aussi qui soutint le nazisme et dont il constitua, contre les périls rouges, le suprême rempart. Il mourut, victime d'assassins et de complices, innombrables parmi cette bourgeoisie européenne qui arma le fascisme et contempla sans frémir les suppliciés du Spartakus, et ceux des mines d'Asturies et de Guernica et du prolétariat allemand. Il mourut parce qu'aux monstruosités et à l'égoïsme des uns s'ajouta la faiblesse des autres. Victime aussi de ceux qui ne surent pas s'opposer à la montée du fascisme, qui se divisèrent quant il fallait s'unir, qui désarmèrent lorsqu'il fallait combattre. Victime, et tant d'autres avec lui et comme lui, des conditionnements sociaux et idéologiques qui les livrèrent tous, proies léthargiques, dans les mains des bourreaux. Car mon frère mourut sans résister, alors que le courage ne lui manquait pas, mais seulement l'aptitude au combat.
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... ne souhaitait-il (Nicolas II) pas que le mot "intellectuel" soit rayé du vocabulaire ?

542 - [Marabout-Université n°136, p. 18]
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On ne peut attendre d'un appareil (l'administration) aussi déficient ni efficacité ni autorité. Il est un instrument de l'autocratie et, ce qui n'arrange rien, un mauvais instrument. Ses meilleurs agents, conscients de l'urgence qu'il y a à transformer ou, tout au moins, à amender la nature du pouvoir et à y associer les couches supérieurs de la population, s'avéreront totalement incapables d'en convaincre le tsar. Les projets les plus modérés de réformes se heurtent à son refus. Jusqu'à la veille de la révolution de 1917, le régime pratiquement demeurera égal à lui-même : l'arbitraire fera office de règle de fonctionnement et l'incompétence achèvera d'en précipiter la ruine.

169 - [Marabout université n° 136, p. 15]
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Le pire des socialismes? La formule est méchante et injuste. Le Parti Ouvrier Belge, à l'époque de sa prétendue gloire, n'a pas été la pire forme de socialisme. Il s'en faut de beaucoup. Il a contribué à sortir la classe ouvrière belge de sa léthargie misérable et de ses révoltes sporadiques. Il l'a rassemblée, matériellement secourue, moralement vivifiée et politiquement armée. Pour le reste on est frappé par les contradictions que révèle son histoire. Mon livre, si on veut bien lui consacrer une lecture sérieuse, en est, somme toute, l'énumération. La principale, à mon sens, tient à l'ampleur de l'effort engagé et au volume des résultats obtenus. L'effort se mesure en militantisme à une époque où il était proche de l'héroïsme; en grèves et en manifestations dans un temps où elles étaient héroïques; en sacrifices matériels et moraux; les licenciements et les calomnies pour ne rien dire de la prison et de la mort; en miracles d'ingéniosité pour faire naître, contre le monde bourgeois, des institutions ouvrières -ingéniosité miraculeuse d'un admirable sens pratique-. Tout cela est à la mesure des espoirs qu'on eus de nombreux pionniers du socialisme en une société fondamentalement juste et dont témoignait parfois un discours quasi religieux et messianique.

Les résultats, on en appréciera la nature en termes matériels, parfaitement légitimes de salaires, de conditions de travail, et de repos, d'hygiène et de santé. Le progrès dans tous ces domaines a été substantiel, progrès arraché par la lutte au temps du POB oppositionnel, apparemment oppositionnel, où l'opposition, faute de victoire électorale suffisante était forcée. Le pouvoir conservateur a alors conduit à des réformes sociales importantes. Mais si le socialisme conserve son objectif en vers et contre tout -toutes les répressions et toutes les séductions - qui est l'émancipation des travailleurs, s'il maintient son but qui est la suppression des injustices et des exploitations de classe, le chemin parcouru aura été modeste. Rien de plus n'aura été fait que d'accumuler des expériences et de déblayer le terrain des luttes futures.

Dans ce sens, l'histoire du Parti Ouvrier Belge aura été la préhistoire du mouvement socialiste en Belgique.
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Nicolas II nous a laissé un journal qui en dit long sur les préoccupations réelles et sur son envergure. A côté de la mention des audiences qu’il accorde et des visites qu’il rend, on y trouve, plus longuement évoqués, les détails de sa vie de famille et, non moins minutieusement décrites, ses activités préférées : sports et jeux au grand air, qu’il s’agisse de se distraire avec ses chiens, d’équitation, de patinage ou, surtout, de chasse. A ce dernier propos, son journal énumère et précise le produit de ses battues. Là résidait sa véritable passion. L'incompréhensible, et fatal paradoxe, c’est que ce même homme ait eu, jusqu'à la fin de son règne, la prétention de diriger les destinées d’une grande puissance.

171 - [Marabout université n° 136, p. 17-18]
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Alexandre III (1881-1895) (...) revient à l'autocratisme le plus rigide. Quand il monte sur le trône, celui qu'un de ses dignitaires appelle tour à tour "l'idiot couronné" et "l'auguste imbécile" déclare, dans son célèbre manifeste du 28 avril 1881, que "dorénavant il ne discutera plus qu'avec Dieu les destinées de son Empire". Ce dialogue n'ayant pas donné tous les résultats qu'en attend le tsar, il choisit pour confident supplémentaire C. Pobiedonostsev qui incarne de manière presque pathétique l'esprit réactionnaire. L'empereur en fait son conseiller favori et c'est à son souverain que Pobiedonostsev confie cette pensée à laquelle l'histoire ne demeurera pas sourde : " Une révolution en Russie, le plus sanglant des bouleversements, est préférable à une Constitution". Faut-il s'étonner que la répression, qui avait été jusqu'alors, l'instrument de l'autocratie, en devienne, avec Alexandre III, la raison d'être ,

170 - [Marabout université n° 136, p. 16]
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En ce qui concerne la Révolution russe ,l'oeuvre n'étant point achevée ,il est,à la rigueur ,loisible de suspendre son jugement.Les dimensions qu'elle a eues ,les effets qu'elle a engendrés font en tous cas d'elle un des plus grands moments de l'histoire.
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