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Critiques de Marcel Proust (1047)
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A la recherche du temps perdu, tome 7 : Le ..

Voici enfin terminé la lecture de "la recherche du temps perdu" avec "le temps retrouvé", Proust avait écrit le mot fin comme il le déclara à Celeste Albaret, et il put s'éteindre tranquillisé même s'il n'eut pas le temps de relire et de corriger toute son oeuvre. De quoi s'agit-il dans ce dernier volume qui ne parle plus du temps qui passe, mais cette fois du temps qui est passé: Cheveux blanc, visages bouffis, beautés envolées, décès des uns, cheminement difficile de fin de vie pour d'autres et le monde de la jeunesse disparu à jamais, nouvelles générations de l'après guerre qui ont changé les valeurs, de même que l'éclairage des villes et l'arrivée des automobiles scelle la fin des chevaux et du monde des bougies. Réflexion amère et lucide sur la vieillesse, il y a un paragraphe qui résume la recherche :
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A la recherche du temps perdu, tome 7 : Le ..

Un bonheur de lecture que ce dernier tome de la Recherche. Le lire ne m’a pris que quelques jours tellement l’auteur m’a embarquée dans le bouclage de son chef d’œuvre.



Ce dernier opus fut extrêmement émouvant, peut-être parce que je savais que c’était le dernier, que refermer ces pages allaient me procurer un sentiment d’ores et déjà nostalgique, aussi parce que le narrateur prend conscience de ce Temps retrouvé, que sa procrastination s’étalant sur des décennies, qu’il apparentait à de la paresse, constituait en réalité le Temps de la création de la matière de son roman. Cette prise de conscience est une immense et puissante lame de fond qui m’a touchée.



J’ai été aussi émue par le départ, la disparition, la mort de personnages auxquels je m’étais attachée depuis tout ce temps, aussi par l’âge avancé de certains que la narrateur avait perdu de vue après des séjours prolongés dans des maisons de santé, la sienne étant vacillante.

Le regard de celui-ci sur ses proches contemporains m’a paru s’adoucir, sans qu’il se départisse de sa délicieuse ironie. La fin d’une époque se ressent très fortement, tout comme la finitude d’une vie.



Le Temps retrouvé m’a aidée personnellement : voir et comprendre en mots, en idées, en réflexions, en concepts, ce qui existait (peut-être) dans un état à peine larvé dans mon esprit, ma conscience, mon inconscient, a une saveur particulière que j’ai du mal à expliquer ou exprimer.



Je suis à présent fascinée à tout jamais par Marcel Proust et À la recherche du temps perdu. Je ne peux rien ajouter pour l’instant, étant toujours en phase de décantation, excepté répéter que cette lecture n’est que le début de mon aventure en compagnie de cet immense écrivain.
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À la recherche du temps perdu, tome 3 : Le ..

Coup de 💝!!



Grâce à Babelio, je vois qu'il m'aura fallu 35 jours pour déguster ce chef d'œuvre, à petites touches de 10 pages chaque matin, autant le soir. Un bonheur littéraire. Grâce à la recherche du temps perdu, Proust m'apprend une autre façon d'apprécier les écrits, cette fresque littéraire est une pure beauté. Une rééducation de la lecture, en tout cas pour moi.



Ce troisième volume est juste épatant. Il contient plein de tranches de vie, de réflexions, de sagesse, de l'ironie aussi, je n'ai pas vu le temps passer. A tel point que, le lisant en format kindle, j'ai été surprise de voir que je l'avais fini ! Voilà mon livre favori depuis le début.



Depuis que je suis sur Babelio, c'est la première fois que je partage autant d'extraits d'un livre, c'était irrésistible, tellement de vérité émane de ce bijou.



Je suis déjà prête pour la suite...



Bonnes lectures à vous !



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A la recherche du temps perdu, tome 4 : Sod..

Comme pour chaque tome de la Recherche jusqu'ici, je ressors avec des sentiments partagés, voire contradictoires. J'ai ri à de nombreux passages où Proust se moque des défauts de langage de différents personnages, le plus savoureux sans doute concerne le directeur de l'hôtel de Balbec. le narrateur devient aussi de plus en plus caustique dans ses observations sur les moeurs des aristocrates, leur pédanterie, leur mauvaise foi; il décortique, à mon plus grand plaisir, ces comportements stéréotypés où les apparences font loi. Les opinions émises ici et là sur les hommes-femmes m'ont semblé nébuleuses quoiqu'intéressantes, mais on sent une certaine retenue, voire un malaise, à aborder le sujet de front, bien que pour l'époque ce soit déjà probablement beaucoup. J'aime bien aussi retrouver les personnages qu'on a appris à connaître au fil des tomes précédents. L'écriture reste musicale à la façon de Mahler; complexe et envoûtante, riche et précise à la fois. Je reste parfois, et finalement assez souvent, bouche bée devant les enchevêtrements de mots, tangentes et digressions qui, comme par magie, finissent par se réaligner pour former non seulement un propos cohérent, mais aussi une oeuvre d'art en soi.



Par contre, l'étalage d'érudition mythologique m'a agacé, moins toutefois que les longs et ennuyeux passages sur la toponymie. le narrateur m'apparaît de plus en plus odieux dans son comportement envers Albertine à qui, notamment, il ment comme un arracheur de dents à propos d'un supposé mariage, juste pour susciter sa jalousie. C'est vrai qu'en cette matière il s'y connaît, lui qui, prêt à laisser Albertine, retarde son projet parce que sa mère a osé lui suggérer de la faire, abandonne carrément l'idée lorsqu'il pense que sa belle aurait peut-être eu des relations lesbiennes et se démène comme un diable dans l'eau bénite pour la priver de toute tentation de récidive. J'ai rarement rencontré des personnages dotés d'une telle confusion de sentiments doublée de comportements aussi discutables. Malgré ces montagnes russes, l'aventure se poursuit et il me tarde déjà d'entamer «La prisonnière».
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A la recherche du temps perdu, tome 2 : A l..

Vivante prière contre l'oubli



Le temps est carnivore : il dévore tout sur son passage. C'est pourquoi chaque souvenir vécu en compagnie d'un être cher, se trouve consigné avec une encre d'or dans le grand livre de l'humanité. Ainsi, tant qu'un souffle vital nous anime, notre mémoire préserve de la disparition ceux que nous aimons de toute notre âme.



Ce deuxième tome d'"À la recherche du temps perdu" porte en lui la douce lumière du matin. "À l'ombre des jeunes filles en fleurs" chante la découverte de la beauté du monde, dans tous ses moindres détails. Chaque mot qui en porte témoignage est comme une pierre précieuse arrachée à la terre noire et qui resplendit enfin sous le soleil vainqueur de la nuit.



Si, comme l'écrit Proust, les huîtres sont « de petits bénitiers de pierre », alors peut-être que nous autres humains, lointains rejetons du grand océan, sommes une vivante prière contre l'oubli.



© Thibault Marconnet

Le 15 avril 2024
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A la recherche du temps perdu, tome 1 : Du ..

Lu, avec un bâillement poli, il y a longtemps, et c'en est resté là. C'est soigné, beau, parfait paraît-il, et je n'accroche pas. C'est la vie... Membre d'honneur du club des "Faut que je m'y remette". Bien plus apprécié les biographies des « modèles » de Proust, des vraies personnes qu’il a côtoyées et qui l’ont inspiré. Observer et comprendre le processus de création, l’appropriation, la transformation, la sublimation, explorer les profondeurs des rouages d’une âme - ça, oui !
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A la recherche du temps perdu, tome 1 : Du ..

Lire Proust, ce n'est pas enchainer les moments de plaisir. C'est souvent une purge. Mais il y a ces fulgurances qui apparaissent régulièrement et qui en font tout le bonheur. Finalement, les interminables tourments de M. Swann sont ce à quoi j'ai pris le plus goût : ce jeu de l'attraction et de la répulsion qu'on croit déjà connaitre par cœur, et qu'on redécouvre avec un degré de raffinement qu'on n'imaginait pas. Et puis il y a la drôlerie qui émane de la sophistication invraisemblable de la haute société d'alors, peuplée de gens qui n'ont rien à faire d'autre de leur journée que de s'échiner à la complexifier encore davantage.
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A la recherche du temps perdu, tome 5 : La ..

Libérée, délivrée, …



Enfin j'aurais pu écrire également libéré, délivré car le narrateur, pris entre ses obsessions et ses envies contradictoires, est également libre de partir à Venise.... Mais ce n'est pas si simple.



J’ai fini La Prisonnière.



Dieu qu’il fut long ce volume. Je me suis prise pour Albertine.



Je ne sais si c’est parce que ce volume a été publié alors que M Proust n’avait pas fini sa relecture mais que de rabâchage. Le narrateur est jaloux de quoi finalement ? de l’image qu’il se fait d’Albertine, de la liberté d’aimer d’Albertine, de lui-même ? En tout cas sa terreur de la voir avoir une aventure avec d’autres femmes est pathétique. Car finalement si Albertine s’enfuit ce n’est pas tant à cause des femmes mais à cause de l''attitude du narrateur.



Il y a des réflexions sur l’amour qui sont intéressantes : « on n’aime pas tant la personne que l’idée que l’on s’en fait. » J’entends le besoin de décrire ce ressassement qui peut saisir lorsque l’on aime et que la jalousie, l’incertitude, l’inquiétude vous saisit… Il n’empêche que ces ressassements, ces obsessions pendant des pages et des pages sont trop longs.



Le parallèle entre Swann et le narrateur est encore plus marqué qu'entre Odette et Albertine me semble-t-il. Car Albertine part alors qu'Odette se marie. Le narrateur qui reconnaissait le problème de Swann ne saura pas voir qu'il est frappé du même mal. Tout comme Charlus ne voit pas que c'est son attitude qui le mènera à la brouille avec Mme Verdurin et par conséquence avec son amant. Une histoire de poutre dans l'œil.



Ce huis clos interminable, mis de côté, quelques moments étaient particulièrement plaisants dans ce volume.



1- La soirée chez les Verdurin avec la mise à l’écart de Charlus et toutes les explications sur l’homosexualité putative de différents personnages. Où l’on apprend que finalement plus on monte dans la société, plus le nombre de pratiquants est courants (ou alors c’est plus accepté / acceptable).



2- Mais lors de cette soirée, le narrateur va écouter la musique de Vinteuil. Et les différentes disgressions du narrateur sur la musique, l’art, la littérature, la postérité sont très belles. Proust a ces moments nous distille ses propres émotions, attentes, espérances vis-à-vis de son œuvre.



3- Les allusions à Venise… Le narrateur passe son temps à regretter de ne pas y être… Et ce que ce n'est qu'un de ces vain regret comme tous les autres. Nous le saurons par la suite....



Quant à moi je vais attendre avant de lire la suite par cause d'indigestion... Car il paraît que les deux derniers volumes sont très bien.



En ce qui me concerne, mes préférés sont Sodome et Gomorrhe et le premier volume.



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A la recherche du temps perdu, tome 7 : Le ..

Comment oser noter Marcel Proust ?



Sa prose est de la poésie, non dénuée d'orgueil et d'emphase. Ses phrases se déploient telles des origamis au Pays des Mille et une Nuits, à l'infini. Paradoxe ultime : rares sont ceux qui l'ont lu, nombreux sont ceux qui le vénèrent.



Au programme de l'agrégation interne 2023, il a fait partie des auteurs qui m'ont permis d'obtenir le Saint Graal, et demeurera toujours cher à mon coeur pour cela, mais pas seulement !



J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans la lecture, et j'ai compris ce que ses détracteurs et rivaux de prix Goncourt 1919 lui reprochaient : c'était d'une longueur insupportable ; et ces noms qui se mélangeaient dans ma pauvre mémoire, ces personnages qui ne me semblaient pas si réels, tels des spectres... Une littérature de nanti, sans doute, d'aristocrate décadent. de planqué, aussi. Lui, écrivant dans son lit, au fond de sa chambre aux murs de liège, en pleine guerre mondiale.



Ce n'est qu'après un certain temps, une certaine astreinte, une ascèse, que le pouvoir hypnotique des métaphores a opéré sur moi, divin Python, Kaa encerclant ineffablement les ressorts de mon âme et de ma gorge.

Vaincue, paralysée, je ne pouvais que m'incliner face à la beauté et la vérité.

Il peine à respirer, il cherche son souffle, il veut prolonger sa vie autant que son livre.

La réminiscence est plus puissante que le réel. La littérature plus réjouissante que la vie.



Prenez le temps de lire ce roman bouleversant, qui apposera sur vous son sceau magnétique et vous métamorphosera par la métaphore, à jamais.

Ce ne sera pas du temps perdu !









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Contre Sainte-Beuve

Il y a quelques années j'ai découvert le recueil Contre Sainte-Beuve, textes restés en état de manuscrit jusqu'à trente ans après la mort de Proust. Il ne s'agit pas uniquement d'une critique contre la méthode de Sainte-Beuve (contemporain de Balzac) d'analyser et apprécier une œuvre littéraire, mais ce recueil contient également les prémices de ce qui allait constituer le cycle de la Recherche. La préface de Bernard de Fallois dans l'édition Folio de 'Contre Sainte-Beuve' explique en détail les origines du manuscrit et sa juste place dans l'œuvre proustienne.



Rien que pour cela, cet ouvrage est précieux et indispensable à tout amoureux de l'œuvre de Proust. Pour moi, ce recueil est d'une grande beauté, à lire et à relire sans réserve, et pas uniquement parce que Proust y prend la défense de Balzac...
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A la recherche du temps perdu, tome 1 : Du ..

Voilà un objectif que je m’étais fixée dans ma vie de lectrice : un jour, je lirai Marcel Proust.



Il fait partie des auteurs cultes dont on parle avec admiration pour son œuvre colossale et son style soigné ou au contraire avec un ennui total pour ses histoires de bourgeois.



Du côté de chez Swann, première partie d’À la recherche du temps perdu, m’attendait depuis quelque temps dans ma PAL et je me suis dit qu’il était enfin temps pour moi de savoir si j’allais rejoindre la cohorte d’admirateurs de Proust ou de ses détracteurs.



Ce livre se divise en trois parties : Cambray, Un amour de Swann et Nom de pays : le nom.



Nous voilà partis avec le narrateur dans une exploration de la mémoire et de ses souvenirs de jeunesse, liés à la bourgeoisie du début du vingtième siècle.



Et ces trois parties ont recelé des plaisirs de lectures plutôt différents.



J’ai vu la première partie comme une sorte de montagne à gravir : de nombreuses descriptions de Combray, des terreurs qui saisissaient le narrateur quand il devait se coucher, enfant, sans un baiser de sa mère. Le rythme était lent, mais la beauté de la plume incontestable. Les images, les souvenirs convoqués m’ ont donné envie de continuer ma lecture.



La seconde partie est sans aucune hésitation ma préférée. Elle raconte la naissance de l’amour de Swann, un voisin du narrateur, pour une demie mondaine, une femme qu’il ne trouvait pas à son goût mais pour laquelle il va développer un fort sentiment amoureux. Les évolutions de cet état amoureux sont magnifiquement décrits.



Enfin, la troisième partie relate les

relations nouées entre la fille de Swann et notre narrateur lors de leurs jeux d’enfants. J’avoue que cette partie m’a ennuyée.



Au final, je suis contente de cette lecture, d’autant plus que de ce que j’ai pu en lire, ce livre n’est pas le préféré des lecteurs de Proust ce qui me donne à penser qu’il faut que je continue cette découverte pour vérifier si je fais bien partie de celles et ceux tombés sous le charme de Proust.
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À la recherche du temps perdu, tome 3 : Le ..

Dans une vidéo youtube Guy Schoeller raconte que Gaston Gallimard lui avait appris à lire Proust de la manière suivante : « Vingt pages par jour du lundi au samedi ». Tout comme le premier tome, cette vitesse de lecture est très agréable pour se baigner dans le fleuve proustien sans s'y noyer. Cela crée un rendez-vous quotidien avec juste ce qu'il faut pour savourer ou patienter lors des rares passages m'ayant paru longs. de plus cela permet d'avoir une autre lecture en parallèle.



Les deux premières parties furent un régal à la hauteur du tome 2 « À l'ombre des jeunes filles en fleur » : toujours autant de maximes philosophiques et de réflexions sur la société de l'époque. Les aventures du narrateur sont passionnantes à suivre jusqu'à la troisième et dernière partie où le narrateur disparait complètement : l'écrivain va dresser un portrait de l'aristocratie de l'époque sur presque deux-cents pages. C'est très long et malheureusement peu passionnant pour moi.



Heureusement le baron de Charlus réapparait sur la fin, ce personnage bouffonesque et totalement dans l'excès me fait beaucoup rire.



Challenge Pavés 2024

Challenge Multi-défis 2024
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A la recherche du temps perdu, tome 6 : Alb..

Ah, ce narrateur... quelle fragilité... quelle hypersensibilité... mais qu'est-ce qu'il peut être pénible et chouineur... «Zut! Albertine est partie alors qu'elle était ma prisonnière... je suis triste... mais où peut-elle bien être?... je suis triste... j'espère vraiment qu'elle va revenir... je suis triste... mais je ne veux surtout pas le lui dire... je suis triste... j'essaye de ne pas y penser... je suis triste... mais j'y pense quand même beaucoup... je suis triste... mais est-ce qu'elle m'aime toujours?... je suis triste...

Mais quel style! L'art de la formule. L'art de mettre les mots justes sur des émotions. Un plaisir de lecture, bien que l'intrigue manque parfois d'intérêt à mon goût, tellement le narrateur semble se répéter.
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A la recherche du temps perdu, tome 4 : Sod..

Et voilà j'ai fini le quatrième tome de La Recherche. Le plus sulfureux probablement. Le titre est clair. Les premières pages encore plus éclairantes. Mais ces premières pages qui racontent une rencontre entre le comte, si imbu de sa personne, et Jupien, le tailleur de l'hôtel de Guermantes, ces pages sont, à elles seules, un monument de littérature érotique dans tous le sens noble du terme.



Et pas dans le sens que J. Teulé utilise dans Héloïse, ouille. Car tout est suggéré, délicat, ... Cette métaphore du bourdon et de l'orchidée est tout simplement extraordinaire. Car Proust doit être prudent en abordant cette question.



Sachant que Proust est homosexuel, sa position est délicate. Ses personnages n'assument pas leur homosexualité. Ainsi Charlus, qui est tellement fier de ses origines, se cache pour être l'amant de Jupien, de Morel et d'autres encore. La question de la religion juive est régulièrement citée avec l'affaire Dreyfus et pour montrer l'hypocrisie des différents mondes que côtoie le narrateur. Et c’est sans doute cette hypocrisie que dénonce M Proust avec son personnage de Charlus. De même comme le narrateur s’affiche clairement comme hétérosexuel, il revendique une position de « non snob », qui est clairement aux antipodes de M. Proust. Un narrateur, sorte d’antithèse, de l’auteur sur certains aspects ?



Un article : https://books.openedition.org/cdf/11825?lang=fr est particulièrement intéressant pour l’identité de M Proust sur les questions de l’homosexualité et de l’antisémitisme. Je vous le conseille.



Mais s’il est question de Sodome, il est également question de Gomorrhe et dans ce texte, l’homosexualité féminine est beaucoup plus rare et n'est que le fait de quelques allusions. C'est plus sur le mode d'accusation, une façon pour les femmes concernées d'échapper à la main mise masculine.



Enfin Sodome et Gomorrhe, ce n'est pas que la partie homosexuelle, juive mais également des réminiscences de sa grand-mère, le retour dans le salon de Mme Verdurin où le narrateur fait se rencontre la noblesse et la bourgeoisie car en Province, est acceptable ce qui ne le serait pas à Paris. Et on découvre à cette occasion la topologie des lieux normands. Comme un rappel des liens familiaux des nobles qui m'a lassé dans le tome précédent. Ici ces information linguistiques et géographiques étaient comme une litanie de pierres semée lors de ces incessants voyages en train sur la côte Normande.



J'ai ainsi appris que "holm" voulait dire ile / ilot...



Enfin je vous partage une question, somme toute dérisoire. Je m'interroge sur une image utilisée dans ce volume. " A cause de cette idée très Guermantes qu'il faut qu'un homme fasse quelque chose, qu'on ne vaut que par son talent, et que la noblesse ou l'argent sont simplement le zéro qui multiplie une valeur..." cette phrase me paraît étrange. Dans le sens où pour les Guermantes la noblesse est une notion essentielle (même s’ils clament le contraire) or si l'on multiplie par 0... on obtient 0. Cette image n’est-elle pas le contraire de ce que souhaitait dire l’auteur. Qu’en ont pensé les amateurs de Proust ?



Bref un volume où il se passe beaucoup de choses et où le style de Proust est merveilleux, flamboyant, bien.





















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Les Plaisirs et les jours - L'Indifférent

C'est un jour de pluie, pendant un cours de grammaire universitaire, que j'ai découvert Marcel Proust... Autrement dit, ce fut de très loin, la pire approche au monde pour aborder toute la Beauté de ce génie littéraire !



Mais récemment, en lisant Les Plaisirs et les jours, je suis l.i.t.t.é.r.a.l.e.m.e.n.t tombée amoureuse de ce cher et tendre Marcel ; de son style, mais aussi de la façon dont il perçoit le monde. Car Marcel Proust, c'est avant tout une sublissime et touchante poétique du détail, auquel il invite le Lecteur à en faire l'expérience. Il possède le don de déplacer notre attention vers un rayon de soleil sur le carreau d'une fenêtre, de nous attarder sur la simplicité des sentiments que nous procure la simple vue de l'être aimé, de nous faire apprécier toute la nostalgie de l'écho d'un ancien souvenir... le temps s'arrête, il semble se suspendre durant la lecture. Et les détails, aussi banals qu'ils soient au quotidien, deviennent sacrés, apportent cette exquise sensation d'apaisement et de paix.



Lire Proust peut paraître effrayant, car l'auteur exige du Lecteur une concentration absolument gargantuesque ! Je ne vais donc pas vous mentir, il faut s'accrocher. Mais la poésie que l'on retrouve dans Les Plaisirs et les jours est présente absolument PARTOUT dans À la Recherche du temps perdu : la lecture devient délicieuse, exquise, apaisante, magnifique, éclatante, et extraordinaire !



Dans un monde où la contemplation n'a plus sa place, où s'arrêter pendant un instant sur le souvenir de la douceur d'un baiser devient impossible, Proust nous rappelle à quel point la Vie se cache dans ces plus petits détails : « [La paix], c'est une chose que l'on peut trouver dans les plus petits détails de la vie ; dans une caresse sur la main. » - La Créature de Frankenstein in Penny Dreadful.
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À la recherche du temps perdu, tome 3 : Le ..

Curieux à dire, mais il se passe beaucoup de choses dans cet opus de la Recherche. Que ce soit la visite inopinée d'Albertine, la proposition ambiguë de Charlus, la découverte de l'identité de la maîtresse de St-Loup ou le rapprochement avec le duc et la duchesse de Guermantes, les surprises ne manquent pas et insufflent un certain rythme à cette lente et longue œuvre. Sur le fond, cette autopsie de l'aristocratie m'a bien plu, captivé même par moments, sauf lorsqu'on tombe dans la généalogie aussi complexe, pour un néophyte du moins; mettons que je ne partage pas le plaisir esthétique que le narrateur affirme y trouver. Par contre, l'observation pointue du fonctionnement mondain du couple duc-duchesse m'a comblé et j'ai souvent souri à l'évocation des travers aristocratiques, ceux des Courvoisier particulièrement, mais pas que ceux-là.



Le narrateur continue de m'exaspérer par moments; au-delà de son jeu de cache-cache enfantin du début avec la duchesse, c'est son dédain affiché pour l'amitié, alors que sans amis il ne serait rien qu'un pur esprit philosophant dans le néant, qui m'agace. De même, il sublime l'art sous différente forme, mais n'en pratique aucun, se contentant d'errer d'un salon à l'autre, sans but précis, ballotté au gré des rencontres. Au moins, sa conception des femmes évolue lentement, encore que dans des directions discutables, et il réussit, pour une fois, à faire preuve de caractère lorsqu'il se fâche sous les insultes de Charlus. Il y a toujours cette écriture parfois magique, comme le dernier paragraphe sur sa grand-mère morte, qui illumine le récit et constitue en soi une bonne raison de se pencher sur cette œuvre.
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A la recherche du temps perdu, tome 6 : Alb..

J’ai rédigé une seule chronique pour ce tome et celui le précédant, La prisonnière. Je vous y renvoie si vous êtes intéressés. Ces deux tomes forment le cycle d’Albertine, j’aurais d’ailleurs compris qu’il ne fasse qu’un tome en deux parties, ce qui n’est que mon avis.
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A la recherche du temps perdu, tome 5 : La ..

Ce sera un seul billet pour les cinquième et sixième tomes de La recherche. Ces deux tomes sont très centrés sur la relation entre Albertine et Marcel, le narrateur. Oui, oui, vous avez bien lu, Albertine l’a appelé par son prénom, un mystère est percé.



La lecture a été un peu plus compliquée autour d’une partition sans cesse renouvelée et disséquée d’un « Si tu ne m’aimes pas, je t’aime, si je t’aime, prends garde à toi ».



C’est le temps des déclinaisons de l’amour : amour-exclusivité, amour-jalousie, amour-possessivité, amour-amitié, amour-vanité, amour-indifférence, amour-secrets, amour-soupçons, amour-souffrance, amour-tourments, amour-perte.



Le narrateur, rongé par la jalousie, persuadé qu’Albertine est gomorrhéenne et lui ment, la fait surveiller, espionner, la dissuade de sortir, bref la maintient prisonnière de ses affres et des quatre murs de son appartement parisien où il vit seul à ce moment avec sa bonne, Françoise.

Mais toujours, elle lui restera insaisissable, ce qui maintiendra le narrateur dans sa jalousie fébrile. Et, quand à son bon vouloir elle se soumet, il s’en détache. Que ce jeu est cruel !



Alors, Albertine finit par disparaître, sortir de la vie du narrateur, s’enfuit un jour au petit matin, à l’heure où il se croit en désamour d’elle. Son départ va déclencher un retour de manivelle, il l’aime à nouveau, veut l’avoir en permanence à ses côtés. L’obsession d’elle, ses soupçons s’emparent totalement et à nouveau de lui.



Le cycle d’Albertine est beaucoup plus psychologique que les tomes précédents, c’est évidemment très fin, même trop pour moi. Heureusement, il y a des sublimes passages descriptifs, entre autres lorsque Proust décrit des moments sensuels et sensoriels dans les portraits qu’il fait d’Albertine, exposée aux différents regards, sens, du narrateur. Que dire des bruits et des lumières dont Proust possède le talent incomparable et grandiose de les rendre palpables. Enfin, lors d’un séjour à Venise, il rend cette ville encore plus somptueuse qu’elle l’est déjà sans l’hommage de l’auteur.



Vous l’aurez compris, ce ne sont pas les deux tomes dont je garderai le meilleur souvenir à première vue. J’insiste sur à première vue, car à nouveau, je me sens l’âme d’une future relectrice. Il n’y a rien à faire, je reste envoûtée par la prose proustienne. J’ai toujours l’impression d’une lecture préparatoire à une nouvelle lecture de La recherche.



C’est d’ailleurs pour cette raison que je m’abstiens de noter ces deux tomes.



J’ai maintenant hâte de terminer, d’avoir lu Le temps retrouvé, et de pouvoir tourner autour de ce chef d’œuvre avec des essais d’auteurs experts de Proust et de La recherche.
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A la recherche du temps perdu, tome 6 : Alb..

Albertine disparue! Enfin…, Albertine a osé, elle s’est échappée, elle ne supportait plus son harcèlement, elle a fui son geôlier, elle est partit respirer, se ressourcer et on peut imaginer qu’elle réfléchit à son futur. On apprendra plus tard qu’elle dispose d’autres prétendants ; avec moins d’esprit et d’intelligence sans doute, mais tellement plus de liberté et tellement moins de jalousie maladive…, Ce qui pourrait bien être plus agréable que son compagnon, jaloux, mais coureur, prétentieux, il a une haute idée de lui-même, méprise les femmes dont il se sent tellement supérieur, croyant que par son milieu, sa situation, il lui est tellement supérieur … Cependant alors que le narrateur d’abord surpris, et angoissé par sa proie qui lui échappe, au lieu de se déplacer pour éclaircir la situation, par orgueil, va se se contenter d’envoyer un émissaire pour savoir, toujours savoir, espionner, ce que fait Albertine, il envoie son meilleur ami, qui sera reconnu et reviendra bredouille, puis un valet chargé lui aussi d’espionner.. Rien y fait, alors envoi de courrier, puis de télégramme, et lorsqu’enfin l’un et l’autre seraient prêt à se retrouver, voici que Albertine se tue en faisant du cheval. Dès lors, le narrateur, appelons le Marcel, va d’abord souffrir non de l’absence d'Albertine, en tout cas pas seulement, mais de son impossibilité à maitriser la situation, comme le sont les manipulateurs…les pervers narcissiques, les égoïstes, les égocentriques, les égotistes, les nombriliques.

Bien vite, la souffrance va s’effacer et avec elle le souvenir, le voici de nouveau consolé au bras d’Andrée, une amie d’Albertine dont il n’est pas amoureux, mais dont il espère tirer des renseignements, il apprendra le saphisme d’Albertine, il ne pourra s’empêcher d’interroger les uns et les autres pour savoir ce qui lui a échappé.. Le narrateur voudrait bien décider de tout..

Tout cela pourrait être insignifiant s’il n’y avait le génie narratif de Marcel, son sens de l’ellipse, ses interrogations permanentes nées de ses insatisfactions. Qui suis-je pour donner mon avis sur Marcel Proust, l’un de nos meilleurs écrivain

dont le sens de la narration nous ensorcelle et nous laisse toujours pantois!
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A la recherche du temps perdu, tome 1 : Du ..

Le célèbre passage d'ouverture, dans lequel le narrateur décrit son expérience périodique de sortie du sommeil sans savoir clairement où il se trouve ni son âge actuel, exigeant un moment de lutte pour se situer et récupérer son identité, fait allusion au sens dans lequel ce qui suit s'intéressera à la découverte de soi, à la recherche de son identité, à l'éveil, à de nombreux niveaux différents.



Ses thèmes, tels que la nature du temps et le pouvoir de la mémoire, ont des implications à la fois fictionnelles et philosophiques et sont liés aux idées d'Henri Bergson, qui a tenté d'établir la notion de durée, ou temps vécu, par opposition à une conception spatialisée du temps, mesurée par une horloge, employée par la science. Il a ensuite analysé la conscience qu'a l'homme de son moi intérieur pour montrer que les faits psychologiques sont qualitativement différents de tout autre.



Une excellente illustration de cette conception du temps est la célèbre scène de la madeleine, dans laquelle un Marcel plus âgé est soudain ramené à Combray par le simple souvenir du goût d'un gâteau trempé dans du thé.



Dans cette première, comme dans l'œuvre plus vaste, Proust met l'accent sur la capacité de reconstruire le passé par la mémoire, avertissant cependant que s'échapper vers le passé n'apaisera jamais complètement les souffrances du présent.



Dans cette première partie du voyage du narrateur vers l’âge adulte, le mouvement majeur est celui du cercle fermé et intime de la famille au bord d’un monde plus vaste, qui regorge d’étrangers et de nouveaux types de relations.

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