Tous les mots du monde
Mattia et la mère, chacun étendu sur son lit, comme deux amants dont le désir a été émoussé par l'habitude, sont l'extension et l'origine de tout ce qui l'entoure. C'est un nouveau temps refoulé. La mère et le fils, à présent, uniquement grâce aux mots, sont entrain de créer l'univers. (p.242)
(Le mot -vivre- lui semble plus précieux que jamais, il désire l'avaler, le mélanger à sa salive, le découper en morceaux avec ses dents pour le déglutir ensuite, le faire sien, l'ingérer, l'assimiler- ne plus le restituer au monde) (p. 28)
Mattia aime bien s'ennuyer dans la boutique. Il sait qu'il ne pourrait pas y rester indéfiniment, que c'est seulement une pause dans son existence: une manière lâche de passer du temps; le temps avec rien, c'est tout de même vivre. (p. 27)