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Biographie :

Marcus Cunliffe spécialiste britannique de la civilisation américaine, a enseigné l'histoire des États-Unis à l'université de Manchester et dirige actuellement les études américaines à l'université de Sussex. Il a fait paraître en 1959 une " Littérature des États-Unis ".

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Peu de temps après la première installation de Washington, en 1789, la révolution avait éclaté en France. En automne 1792, pendant que Washington essayait de réconcilier Hamilton et Jefferson, la France avait proclamé la république. Aux yeux des Américains qui sympathisaient avec elle, elle avait suivi l'exemple des Etats-Unis - bien qu'avec certains excès regrettables. Sa Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen s'inspirait de la Déclaration d'Indépendance rédigée par Jefferson ; l'Amérique n'était plus la seule démocratie dans le monde. Mais quelques semaines avant le second quadriennat de Washington, en mars 1793, le Français envoyèrent le roi Louis XVI à la guillotine et ajoutèrent la Grande-Bretagne à la liste des pays avec lesquels ils étaient en guerre.

1760 - [Vent d'Ouest n° 14, p. 193]
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Plus considérable encore fut l'impression que Washington fit sur les Français. Peut-être se mit-il en frais pour leur plaire ; si tel était le cas, il y réussit d'étonnante façon. Pour presque tous, c'était un véritable chevalier Bayard, sans peur et sans reproche. Voilà, disaient-ils tous, un gentilhomme d'une prestance et d'une intégrité tout à fait exceptionnelles. Et ces déclarations prennent encore plus de force lorsque l'on sait que, d'abord, la France avait eu l'intention de demander le remplacement de Washington par le comte de Broglie, un Français qui aurait été commandant en chef « associé ». Lorsque de Kalb et d'autres observateurs eurent pris la mesure de Washington, ce projet fut écarté.

1748 - [Vent d'Ouest n° 14, p. 143]
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A la tête de ses « bandits » - comme les Anglais appelaient souvent les insurgés - il est pourchassé, tenu en échec, isolé, écrasé par le nombre, il maintient ses miliciens vigilants au plus fort de l'hiver. « Sans pain et sans souliers », face à des soldats de métier bien nourris et bien équipés, les hommes de Washington constituent des prototypes du soldat révolutionnaire en guenilles qui devait, selon la fable, donner naissance au nom de « sans-culotte » sous lequel s'illustrèrent les volontaires de la Révolution française.

1273 - [Vent d'Ouest n° 14, p. 26]
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Nous savons que, comme la plupart de ses contemporains, (Washington) voyait dans les partis un phénomène indésirable ; qu'il pensait que le Président devait être au-dessus de la politique ; et que ce qu'il souhaitait par-dessus tout, c'était de faire respecter la loi et d'assurer l'ordre dans l'Union.

1775 - [Vent d'Ouest n° 14, p. 202]
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... le traité (Jay) entra en vigueur et Jay fut approuvé. Au contraire, l'envoyé américain en France, James Monroe, virginien et républicain, fut relevé de ses fonctions par Washington en 1796, apparemment parce qu'il avait échoué dans la tâche impossible qui consistait à convaincre les Français que le traité Jay était une nécessité dictée par l'intérêt national américain et non l'expression d'une victoire des Fédéralistes.

1773 - [Vent d'Ouest n° 14, p. 197]
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... les Républicains préféraient ... la France à la Grande-Bretagne, de même qu'ils préféraient l'avenir au passé. Ils voyaient l'Amérique pleine de froideur à l'égard de sa véritable amie et pleine de déférence à l'égard de son ennemi réel. Ce fut avec rage qu'ils apprirent, en 1794, que Washington envoyait à Londres John Jay, fédéraliste et anglophile, pour y négocier un règlement des questions en suspens. Leurs pires soupçons se confirmèrent en mars 1795, quand ont connut en Amérique les détails du traité qu'il avait passé.
Au lieu d'affirmer les droits de l'Amérique, il semblait avoir cédé de façons humiliante. Il est vrai que les Britanniques s'engageaient à évacuer les divers postes qu'ils occupaient encore dans les territoires de l'Ouest et d'où ils excitaient les Indiens contre les Américains. Mais c'était la seule concession notable et, après tout, les Britanniques ne faisaient là qu'exécuter un engagement qu'ils avaient pris plus de dix ans auparavant.

1769 - [Vent d'Ouest n° 14, p. 196]
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Avec le recul du temps, nous pouvons nous rendre compte que l'alliance avec la France marqua le tournant de la guerre. Une fois les Britanniques aux prises avec leur vieil ennemi et avec l'Espagne, leur suprématie navale était remise en question. Ce fut ainsi qu'ils ne purent empêcher une flotte française, sous les ordres du comte d'Estaing, d'arriver en Amérique en 1778. Partout ailleurs ils étaient soumis à rude pression - en Méditerranée, où Gibraltar était assiégé, aux Antilles, et même dans l'Océan Indien. Ils devaient envisager la possibilité - qui ne fut jamais près de se réaliser - d'une invasion de la Grande-Bretagne par les forces franco-espagnoles. En décembre 1780, la Hollande se joignit aux ennemis de l'Angleterre et, cette année, sous la conduite de la Russie, un certain nombre de pays européens manifestèrent leur hostilité à la couronne britannique en se regroupant dans un Ligue de la Neutralité armée.

1736 - [Vent d'Ouest n° 14, p. 129/130]
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Le mot « américanisation », qui est employé généralement aujourd'hui pour parler de l'influence américaine dans le reste du monde, fut forgé, du temps de Washington, pour qualifier la lutte défensive des américains pour être autre chose qu' « européanisés. »

1832 - [Vent d'Ouest n° 14, p. 222]
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Washington jugea que, de toute évidence, l'Amérique devait rester neutre. (...) Par égard pour l'opinion publique française et à titre de concession à Jefferson (républicain-démocrate francophile) qui avait insisté sur ce point, il n'employa pas le mot « neutralité »... Il indiqua qu'il reconnaissait le nouveau gouvernement français en acceptant de recevoir, son Ministre, le citoyen Genêt. Jusque-là tout était claire et net. Puis, brusquement, l'Amérique, pendant toute une période, parut en proie au chaos et à la colère. Car, si l'Amérique était officiellement neutre, beaucoup d'Américains ne l'étaient pas. Dès le déclenchement de la Révolution française, ils avaient commencé à prendre parti. Maintenant leur enthousiasme éclatait avec une surprenante vigueur. Les « francophiles » faisaient des Rights of man de Thomas Plaine leur bible, maudissaient l’aristocratie, acclamaient la liberté, et formaient des clubs démocratiques. Ils firent à Genêt un accueil triomphal. Les « anglophiles » observaient, horrifiés, ces manifestations et dénonçaient leurs adversaires comme des fous et des éléments subversifs.

1762 - [Vent d'Ouest n° 14, p. 194/195]
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Nous n'avons pas à nous étendre sur le fait qu'après sa mort, le "divin Washington" devint un personnage encore plus légendaire, que son nom fut attribué à un état américain, à sept montagnes, à huit cours d'eau, à dix lacs, à trente-trois comtés, à neuf universités américaines, à cent vingt et une villes et villages américains. Le jour de sa naissance est depuis longtemps une fête nationale. Son effigie figure sur les pièces de monnaie, les billets de banque et les timbres-postes ; son portrait (généralement la version de l'Athenaeum de Boston, solennelle et pincée, peinte par Gilbert Stuart) se trouve dans d'innombrables couloirs et bureaux. Au flan d'une montagne du Dakota Sud, on a sculpté son visage gigantesque - dix-huit mètres du menton jusqu'au sommet du crâne. Il a sa statue d'un bout à l'autre des Etats-Unis et dans le monde entier - à Londres et à Paris, à Buenos Aires et à Rio de Janeiro, à Caracas, à Budapest et à Tokyo...

730 - [Vent d'Ouest n° 14, p. 13]
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