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3.83/5 (sur 6 notes)

Nationalité : Portugal
Né(e) à : Lisbonne , le 24 nov 1931
Mort(e) à : Sintra , le 3 mars 2008
Biographie :

Écrivain portugais. Née à Lisbonne, Maria Gabriela Llansol est l'auteur de vingt-six livres écrits « dans les marges de la langue ». Son œuvre transcende toute frontière de genre et oscille constamment entre prose et poésie, fiction et journal intime. En français ont été traduits notamment le premier tome de son journal (Un faucon au poing, 1993), Les Errances du mal (1986) et La Foudre du crayon (1991). Dans cette œuvre hors normes, les Flandres (elle vécut en Belgique de 1965 à 1984) mais aussi l'univers des mystiques (Maître Eckart, Jean de la Croix) et celui des béguines occupent une place de choix, en même temps qu'une constellation de noms – Hölderlin, Nietzsche, Pessoa – qui suffisent à dire la dimension d'absolu assignée ici à l'écriture, qui ne se vit que dans le fragmentaire et l'expérience de l'intranquillité. Du français, elle traduit notamment Verlaine, Baudelaire, Mallarmé, Apollinaire, Pierre Loüys et Thérèse de Lisieux.
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Source : encyclopedia universalis
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Maria Gabriela Llansol
CXXIX. EXISTAIT
     
Nomade absent, reste le jardin de l’absence ; que celui-ci soit – le jardin que l’absence permet ; la branche de langage continua d’osciller,
ce que j’attends c’est le jardin de l’absence,
je dois prêter attention aux jeunes fleurs délaissées qui sont l’image d’une occultation – la leur. Dans le concret des heures, toujours un miroir se brise en morceaux fragiles. Leurs contours scintillants s’approfondissent jusqu’à faire jaillir la couleur qui, au lever du jour, se pigmente par l’attraction d’images froides. La couleur, même si je ferme les yeux et les oreilles,
insiste
     
« celui-ci est le jardin que l’absence permet. »
     
-
     
CXXIX. EXISTIA
     
Nómada ausente, resta o jardim da ausência; que este seja – o jardim que a ausência permite; continuou a oscilar o ramo de linguagem,
minha espera é o jardim da ausência,
devo atenção às jovens flores preteridas que são a imagem de um ocultamente – o seu. No concreto das horas, sempre um espelho a fender-se em fragmentos frágeis. Os contornos brilhantes se aprofun dam até saltar a cor que, quando amanhece, se pigmenta com a atracção de imagens frias. A cor, mesmo se eu fecho os olhos e os ouvidos,
insiste
     
« este é o jardim que a ausência permite. »
     
« Ami et Amie - Cours de silence », 2004, Éditions Assírio & Alvim 2005, traductions inédites du portuguais : Cristina Isabel de Melo, 2008.
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Nous sommes des épiphanies du mystère…
     
Il y a, dans le contexte de ce que j’écris depuis le début ou presque, un paradoxe. J’ai témoigné, dans les huit ou dix livres que j’ai publiés jusqu’à présent, de l’incompatibilité radicale entre le monde des Princes et le monde des gens. Une incompatibilité qui, à mesure que j’avance dans l’élucidation de l’objet de ma vision, me paraît non seulement radicale mais également irrémédiable, une espèce de blessure, une marque distinctive qui nous sépare, parmi les humains, les uns des autres.
J’en viens à penser que nous nous concevons mal, que nous nous imaginons difformes, telle est la stupéfaction que suscite, dans l’âme de qui voit, le pouvoir : le fait que le monde « tel qu’il est », « ainsi », manque d’évidence.
Cette blessure ne sépare pas les riches des pauvres, ni les oppresseurs des opprimés, elle ne se traduit pas non plus en niveaux de revenus, même si, historiquement, la division à laquelle je me réfère a pris ces différentes formes de masques. Non, cette blessure sépare les attentifs et les distraits, les intenses et les mornes, les orgueilleux et ceux qui ont besoin de miséricorde.
Si, dans ce que j’ai écrit jusqu’à aujourd’hui, quelque chose doit rester, je souhaiterai que cela soit ceci :
Il y a une histoire silencieuse des intenses qui, parce qu’ils ont besoin de miséricorde, n’imposèrent pas à leurs congénères les chaînes de l’explication, ni des mirages pour le désir. J’aimerais que survive l’affirmation que nous sommes des épiphanies du mystère, et mystère qui se déroule dans nos balbutiements.
     
Lisboaleipzig 1. O encontro inesperado do diverso. 1994
(pp. 71-72)
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Jodoigne, 30 mai 1979
C'est la chaleur, comme en été au Portugal, mais déjà il fait sombre, et à la fin de l'après-midi l'électricité s'accumule comme en été dans le Brabant ; je me défais de la littérature et passe sur la rive de la langue ; je crois que le Portugal est un territoire de voyage, étoilé, ou ayant la configuration des étoiles selon les itinéraires des Portugais, fugitifs, juifs, commerçants, émigrants, ou navigateurs ; tel est l'arbre généalogique dessiné en marge de la littérature portugaise. Ses thèmes, réduits au pays diminué de ses routes de voyage, sont des thèmes carcéraux qui révèlent la médiocrité des relations sociales en général, et le développement académique d'une littérature ; tout autre est la ligne discontinue des mémoires enfouies dans les sables d'une carte céleste ; presque ignoré de la littérature dominante s'obstine à surgir un champ inondé de la langue où se connaître à travers elle fait partie des amours intimes.
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...celui qui écrit possède différents espaces de langage, avec des ouvertures qui permettent leur mutuelle interpénétration. Sans quoi il n'y aurait que la reconstitution, non signifiante, d'une vieillerie. Ecrire, c'est amplifier peu à peu.
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Herbais, 26 juillet 1981
Moyen-Age :
Quand lire un livre était le commenter..., l'idée qu'un texte est pour un bon usage me fait évoquer mon propre corps et la sensualité de l'entendement. Abelard donnait le conseil suivant : "apprends longtemps, enseigne tard, et seulement ce que tu jugeras valoir la peine. Quant à écrire, ne te presse pas."
Serais-je au moment où pour approfondir le trouble d'une expérience je me détourne du plaisir charnel ?
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