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3.91/5 (sur 1225 notes)

Nationalité : Argentine
Né(e) à : Lanus, Buenos Aires , 1973
Biographie :

Mariana Enriquez est écrivain et journaliste.

Née d'un père ingénieur et d'une mère médecin, elle a fait des études de journalisme à l’université de La Plata et dirige Radar, le supplément culturel du journal Página/12.

Elle a publié trois romans – dont le premier à 22 ans – et un recueil de nouvelles avant "Ce que nous avons perdu dans le feu" (Las cosas que perdimos en el fuego, 2016), actuellement en cours de traduction dans dix-huit pays.

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(POUR AFFICHER LES SOUS TITRES CLIQUEZ SUR L'ICONE SOUS TITRES) Vous vous demandez s'il existe une astuce commune à tous les écrivains pour progresser régulièrement, améliorer vos intrigues, maîtriser la structure de vos chapitres et affiner votre style d'écriture ? Tout comme les musiciens qui s'améliorent en écoutant et en analysant la musique, les écrivains recommandent la lecture. Mais attention, il ne s'agit pas d'une simple lecture divertissante, mais d'une lecture d'écrivain qui examine et décortique le travail d'autres auteurs. Dans cette vidéo, vous découvrirez les conseils de 6 écrivains internationaux : Claudia Durastanti (romancière italienne), Jan Carson (nouvelliste, romancière et professeure de creative writing irlandaise), Maria Sonia Cristoff (romancière et professeure de creative writing argentine), Jonathan Coe (romancier anglais), Mariana Enriquez (romancière et nouvelliste argentine) et Jakub Szamalek (romancier Polonais). Ils partagent leur point de vue sur l'importance de la lecture pour devenir écrivain. Ne manquez pas les moments clés de la vidéo : 00:10 Claudia Durastanti 01:15 Jan Carson 03:23 Maria Sonia Cristoff 03:47 Jonathan Coe 05:20 Mariana Enriquez 06:20 Maria Sonia Cristoff 06:43 Jakub Szamalek Avec leurs expériences variées et leurs perspectives uniques, ces écrivains vous guideront vers une pratique de la lecture qui vous permettra d'améliorer considérablement votre écriture. Regardez dès maintenant et prenez votre plume pour devenir un écrivain accompli ! Interview : Amoreena Winkle, Julie Fuster, Lionel Tran. Caméra : Lionel Tran - Montage : Ryu Randoin. QUI SOMMES-NOUS ? Les Artisans de la Fiction sont des ateliers d'écriture situés à Lyon. Nous prônons un apprentissage artisanal des techniques d'écriture et avons pour objectif de rendre nos élèves autonomes dans l'aboutissement de leurs histoires. Pour cela nous nous concentrons sur l'apprentissage et la transmission des techniques de base de la narration en nous inspirant du creative writing anglophone. Nos élèves apprennent en priorité à maîtriser : la structure de l'intrigue, les principes de la fiction, la construction de ses personnages… Nous proposons également des journées d'initiation pour vous essayer au creative writing et découvrir si cet apprentissage de l'écriture de fiction est fait pour vous. Retrouvez tous nos stages d'écriture sur notre site : http://www.artisansdelafiction.com/

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Citations et extraits (115) Voir plus Ajouter une citation
Le frapper, l'ouvrir avec mes ongles, lui imprimer d'autres cicatrices, une façon d'être au plus près de lui, qu'il m'appartienne davantage. Je devais contenir ce désir, ces envies de me rassasier, de l'ouvrir, de jouer avec ses organes, comme des trophées cachés. Je m'imposais de menus châtiments : ne pas manger de toute la journée, ne pas dormir pendant soixante-douze heures, marcher à en avoir des crampes dans les jambes...D'infimes rituels, comme une gamine qui a souhaité la mort de sa mère parce que cette dernière n'a pas voulu lui acheter quelque chose, puis les remords et les petites pénitences, "je ne dirai plus de gros mots, mon Dieu, je te le promets, mais ne fais pas mourir maman", et le gros mot qui lui échappe soudain et la cavalcade la nuit pour voir si maman dans son lit respire toujours.
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C'était l'après-midi, Juancho était bourré et faisait le caïd sur le trottoir, même si plus personne dans le quartier ne se sentait menacé, ni même inquiété, par sa présence toxique. Plus loin, Horacio lavait sa voiture comme tous les dimanches, en short et claquettes, ventre tendu, proéminent, poils blancs sur le torse, radio diffusant un match de foot. Au coin, les Espagnols du bazar buvaient le maté, la bouilloire posée par terre entre les deux fauteuils inclinables qu'ils avaient mis dehors, car il y avait un beau soleil. En face, les fils de la Coca prenaient une bière à
l'ombre, et un groupe de filles qui sortaient de la douche, trop maquillées, bavardaient devant la porte du garage de Valeria. Mon père avait tenté, plus tôt, de dire bonjour et de parler avec les voisins, mais il avait fini par rentrer à la maison, comme d'habitude, tête basse, légèrement contrarié, parce que c'étaient de braves gens mais ils n'avaient pas de conversation, tous les dimanches après-midi il disait la même chose.
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Il aimait les pluies violentes et brèves de Misiones, les fleurs de terre rouge, prévude à la nuit noire et chaude, avec les étoiles qui palpitaient dans le ciel. Un scintillement, le silence, un autre scintillement, comme un cœur fatigué.
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Nous avons continué d’avancer. Il y avait plus d’oxygène. Le tronc des arbres est devenu plus fin. Laura a remarqué, la première, quelque chose dessus, qu’il n’était pas facile de distinguer au premier coup d’œil : des mains. De nombreuses mains, les unes sur les autres, étreignant le tronc des arbres. Coupées, amputées, collées aux troncs, paumes pliées, doigts arqués. Des mains humaines, rigides et crispées. Toute la forêt était ainsi à cet endroit. Des arbres et des arbres de mains mortes. Quelqu’un les installait avant que survienne la rigor mortis. Sur le premier tronc, on en a compté douze. D’autres en avaient davantage encore. Certains n’en avaient qu’une. J’ai pensé à la Main de Gloire que je désirais tant.
C’est un collectionneur, ai-je dit. Un artiste. Ou bien ils sont plusieurs. À droite de la Forêt des Mains, telle que nous l’avons baptisée, se trouvait ce que Juan indiquerait plus tard sur la carte comme la Vallée des Torses. On aurait dit des pierres dressées ou des tombes. Aussi symétriques que dans un cimetière militaire. Mais c’étaient des torses humains. Sans bras, sans tête ni jambes. Certains avec la peau marquée de personnes âgées, d’autres avec de beaux seins de jeune fille, des torses d’enfants, gros, maigres, bruns, pâles, des ventres plats, des ventres obèses, des poitrines de femmes qui avaient allaité. J’ai reconnu sur un dos les cicatrices laissées par des ongles, identiques aux marques qu’exécute Juan pendant le Cérémonial, comme celles de Stephen.
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- L'autre jour j'ai lu un truc sur Internet qui m'a semblé... je ne sais pas, n'importe quoi.
- Tu ne devrais pas passer autant de temps sur Internet, ça rend fou. Mais raconte-moi.
- Je ne me souviens pas très bien, mais plus ou moins les Japonais croient qu'après la mort les âmes migrent dans un lieu où le nombre de places est limité, disons. Et quand cette limite est atteinte, quand il n'y a plus de place pour les âmes, elles reviennent dans ce monde. Ce retour annonce la fin du monde, en réalité.
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Il n'obtint pas de réponse, ferma les yeux. Il vit une fille blonde, nue, qui marchait sous un ciel sans étoiles. Perdue, mais pas effrayée. Elle dansait sur un chemin en terre rouge, avec des fils de laine qui pendaient de son bras et de ses jambes, libre, déchaînée. Il vit une planète noire au-dessus du fleuve. Il vit sa grand-mère sans lèvres et sans nez. Il vit des bougies dans la forêt et une jeune femme à quatre pattes marchant sur des os. Il vit des hommes et des femmes qui couraient, tous mutilés, certains sans jambes, se traînaient ou tournaient sur eux-mêmes. Il vit un chien blanc affamé, avec des sortes de boules de métal incrustées sur l'échine en guise de colonne vertébrale. Il vit une fille avec une robe rouge, assise à côté du marais ; quelque chose sortait de l'eau et lui mangeait les jambes, mais elle ne se plaignait pas. Il vit un tronc humain pâle dans un champ de fleurs jaunes.
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Comme il détestait ces films et feuilletons TV où on voyait des malades héroïques qui souffraient en silence ! Il connaissait suffisamment les hôpitaux et la maladie pour savoir que la plupart des patients étaient tyranniques, odieux, et faisaient tout pour que les autres souffrent autant qu’eux. (p.305)
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C’est comme si on montait sur une échelle tous ensemble et à un moment je dis : « Moi je reste ici ». Et de cette marche, je les regarde, ils sont heureux, plus haut. Avait-il toujours été comme ça ? Ce n’était pas de la timidité, ni de la réserve, ni de l’adolescence, comme pensaient les autres. Ça ne passerait pas. Il pouvait danser seul, être bouleversé dans sa chambre par un livre, mais quand la soirée tournait à la fête, il décrochait. Les autres se fondaient dans un film qu’il pouvait regarder, mais auquel il lui était impossible de participer. Alors il devenait invisible, ce qui n’était pas difficile car ils étaient tous ivres. Et il retournait dans sa chambre, où il éprouvait le plus grand soulagement. (p.621)
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Une nouvelle fois, elle remua la nourriture dans son assiette, mais réussit à avaler deux bouchées et un 7 Up entier, c'était au moins du sucre. Puis elle sortit en direction de la plage, qui se trouvait à un bloc à peine de distance ; il fallait passer par un chemin pavé entouré d'arbustes qui lui coupèrent la respiration, et si quelque chose se cachait là, mais elle courut et arriva aux anciens escaliers en bois et à la mer, la plage immense diaphane, au sable plus clair que sur le reste de la côte, et le ciel d'un bleu violacé parce qu'il allait pleuvoir. Elle s'assit sur une chaise, sous un parasol, et observa des quadras au corps encore svelte jouer au foot ; elle envisagea de s'approcher, d'en attirer un dans son lit peut-être, pourquoi pas, cela faisait un an qu'elle ne baisait pas, mais elle savait que non, le désespoir se sent, et elle empestait. Elle vit des filles défiant le vent avec leurs maillots de bain. Elle attendit la pluie. Se laissa mouiller. Et quand sa longue chevelure se mit à s'égoutter sur son pantalon, quand l'eau froide coula dans son cou vers sa poitrine et son ventre, elle sortit de son sac son rasoir et s'entailla le bras avec précision, une, deux, trois fois, jusqu'à ce que le sang apparaisse, qu'elle ressente la douleur et quelque chose de semblable à un orgasme.
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Sa mère lui avait donné une gifle qui l'aurait fait pleurer si Josefina n'avait pas été habituée à ces crises de stress qui se terminaient par des larmes et des étreintes et des "ma petite fille, ma petite fille, et s'il t'arrivait quelque chose". Quoi, par exemple ? avait pensé Josefina. Puisqu'elle n'avait pas l'intention de se jeter dans le vide. Puisque personne n'allait la pousser. Puisque tout ce qu'elle voulait, c'était voir si l'eau reflétait son visage, comme cela arrivait toujours dans les puits des contes de fées, son visage comme une lune avec des cheveux blonds dans l'eau noire.
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