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Critiques de Marianne Maury Kaufmann (38)
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Varsovie-Les Lilas

Francine. Elle a tout de la mégère, acariâtre, solitaire par choix, distribuant in petto ses commentaires acides à quiconque croise son chemin. Le stratagème qu’elle utilise pour établir le contact avec ses congénères, les heurter physiquement, la contraint à arpenter les petites rues, pour que cet « accident » paraisse naturel !



« Francine échange surtout avec ceux qu’elle tamponne dans les rues. Elle tamponne puis présente ses excuses auxquelles on répond, et c’est déjà une voix qui s’adresse à elle »



C’est dire l’étendue de sa solitude. Les relations avec sa famille, sa fille, se sont construites sur des malentendus, ces méprises ordinaires qui animent dramatiquement les rencontres festives imposées par le calendrier.



Et puis, l’irruption soudaine d’une curieuse femme en vison et bottes militaires, croisée au cours des multiples trajets en bus qui emplissent ses journées, va totalement changer le quotidien assez désespérant de la vieille femme.



Malgré l’insistance (volontaire) de Marianne Maury Kaufmann pour dresser un portrait négatif de son héroïne, il est impossible de la détester. Et même impossible de ne pas l’aimer. Même si peu à peu on ne découvrait pas les douloureux souvenirs qu’elle porte, le veuvage, la Shoah, Francine incite à l’empathie. On n’arrive pas à y croire, à cette méchanceté affichée et ostentatoire.



Cela parle de la vieillesse, du poids de l’histoire, petite ou grande, de la solitude, mais cela reste lumineux. La plume délicate et sensible de l’auteur rend possible ce qui pourrait sembler une gageure, éprouver une grande tendresse pour un personnage négatif.


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Varsovie-Les Lilas

***



Francine pourrait vivre dans le bus tant elle y passe la majeur partie de son temps. le 96 est sa deuxième maison. Ne supportant pas le silence de son appartement, elle erre dans Paris, à la recherche d'une oreille capable d'écouter son histoire...



Lu dans le cadre des 68 premières fois, le roman de Marianne Maury Kaufmann ne sera pas une grande découverte pour moi.



Malgré l'histoire intéressante, l'écriture travaillée et à l'image du personnage de Francine, détachée et froide, je n'ai pas réussi à m'attacher à cette femme enveloppée dans une grande solitude.



Une vie bien triste, au milieu des silences... Ce besoin de mettre des mots sur son histoire et chercher chaque jour une oreille où les glisser... Un roman qui a le mérite d'être juste et de mettre l'accent sur l'absolue nécessité de dire les blessures, les douleurs et les peurs pour avancer vers la liberté...
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Varsovie-Les Lilas

Le second roman de Marianne Maury Kaufmann met en scène Francine, née le 16 mai 1939 à Varsovie. On la retrouve plus d’un demi-siècle plus tard dans un bus parisien avec qu’une rencontre ne vienne changer sa vie.



L’histoire de Francine débute bizarrement, dans le bus parisien 96, celui qui assure la liaison entre la Porte de Lilas et la Gare Montparnasse. Si par hasard vous l’empruntez un jour, vous pourriez très bien la croiser, car elle y vit. «Dire qu’elle y vit est une façon de parler, naturellement. Mais c’est presque vrai. Francine passe quasiment tout son temps dans le bus. La seule chose qu’elle n’y fait pas, c’est dormir. Si on lui proposait, d’ailleurs, il est probable qu’elle accepterait de bonne grâce d’être emportée au garage à la fin de la tournée. On ne lui propose pas. Disons que Francine vit dans le 96 le plus clair de son temps – qu’il est plus réaliste d’appeler le moins obscur.»

Car le côté obscur, Francine le porte depuis sa naissance ou presque, le 16 mai 1939, à Varsovie. Pas plus ses parents qu’elle ne devinent qu’ils n’auront guère plus d’une année de vie commune à partager. Son père s’engage dans l’armée Anders qui deviendra l’armée polonaise de l’Ouest. Sa mère, qui a obtenu son diplôme de médecin, est raflée et part avec Francine vers les camps. «Heureusement, elle ne sait pas encore que rien de ce qu’elle a rêvé n’adviendra, heureusement, elle ignore l’horreur qui le remplacera.»

Francine sera libérée, mais conservera de cette expérience ce traumatisme qui se concrétise par l’impossibilité de rester quelque part sans bouger. Imaginant peut-être qu’une vie «normale» l’aidera à surmonter ce besoin irrépressible, elle se marie. Mais son époux ne peut qu’assister impuissant à ses escapades incessantes. C’est d’abord à pied qu’elle arpente la capitale, puis les musées avant de se rabattre, l’âge venant, sur les bus. Entre temps, elle s’est retrouvée seule, ce qui n’a pas arrangé les choses.

Il y a bien son rendez-vous hebdomadaire, le repas chez Gérard et Sandra. Mais cela fait bien longtemps qu’elle considère ce rituel comme une corvée. D’ailleurs Sandra «en a marre des survivants, de leurs cicatrices et de leurs obsessions». Ce soir-là, elle pourrait leur raconter qu’elle a croisé un regard dans le bus et que cette femme a éclairé son après-midi. Mais elle préfèrera se taire. Et tenter de la revoir.

Quelques temps plus tard sa vie aura changé. «Toutes les vieilles habitudes sont obsolètes. Pleine d’une énergie neuve qu’elle ne sait à quoi employer, elle n’est plus qu’une toupie qui tourne autour de son idée fixe, dans un monde resté désespérément semblable.»

Avril, qu’elle a surnommé la Bougie en raison de sa stature très rigide, a accepté de partager sa solitude avec elle. Et même si elle est toxique, leur relation va balayer ses – mauvaises – habitudes.

Dans ce court mais percutant roman, Marianne Maury Kaufmann réussit à faire le lien entre les drames d’hier et d’aujourd’hui et à réunir les rivières souterraines qui emportent le cœur de deux femmes vers des rives mouvantes.


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Varsovie-Les Lilas

Nous ne savons pas beaucoup de choses sur la vie de Francine. Et pourtant, sa date et son lieu de naissance permettent d’en deviner les drames : elle est née le 16 mai 1939 à Varsovie.





Francine est veuve et semble autant désirer sa solitude que la fuir. Pour cela, elle passe ses journées dans le bus 96 des lignes parisiennes. Elle est veuve, mais semble avoir été toujours seule, même accompagnée.





Elle souhaiterait se délester de son histoire. Elle jette son dévolu sur une autre femme seule. Cette relation à sens unique et apparemment toxique va, paradoxalement, bouleverser les choses établies dans la vie de Francine.





Tout au long de l’histoire, nous ressentons la solitude de la vieille dame, en ayant la sensation qu’elle ne veut pas en sortir, que c’est sa bouée de survie. Au fil du livre, notre regard change à la même vitesse, que Francine évolue. Marianne Maury Kaufmann montre que l’apparence d’une vie et une attitude peuvent cacher des failles profondes. Elle montre qu’il est facile de croiser un regard dans un bus et de se faire une image fausse de la vie d’une personne. Elle donne envie de tendre la main à ceux qui ne savent pas exprimer leurs souffrances tant ils les ont cachées. Elle alerte sur le fait que ceux qui ne s’expriment pas ont des choses à décharger et qu’une main tendue peut tout changer. Il suffit, parfois, d’un petit geste.





En peu de pages, elle dépeint aussi les comportements de ceux qui utilisent la détresse des autres pour soulager la leur. Elle décrit que, certaines fois, sauver les autres, peut permettre de se sauver soi-même.





Varsovie-Les Lilas, à travers le parcours d’une femme seule, passe un message d’espoir et donne envie de prêter attention à ceux qui croisent notre route sans que l’on connaisse leur histoire. Marianne Maury Kaufmann réveille les consciences en montrant ce que les apparences peuvent cacher et qu’il suffit d’une parole pour faire exister l’autre.




Lien : http://www.valmyvoyoulit.com
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Varsovie-Les Lilas

Comment vit-on lorsque l'on se trouve dans l'incapacité de tisser un lien ? Quand le poids du passé écrase tout, empêche la moindre légèreté et que même l'enfance fut synonyme de malheur, d'horreur et de cruauté ? Quand la solitude est entretenue par le vide abyssal de la grande ville impersonnelle ? Où se niche l'espoir ? C'est le thème de ce roman, et c'est tout simplement bouleversant.



Varsovie - Les Lilas. C'est la trajectoire de Francine, qui, à soixante-ans bien tassés passe ses journées dans le bus 96, terminus Porte des Lilas. Elle ne peut tout simplement pas rester en place, seule dans son petit appartement. Alors ce bus, cette ligne qu'elle connait par cœur et dont elle observe les passagers et, à travers eux, la vie de la cité. De toute façon, le silence, elle est habituée. Son mari, décédé, l'imposait chez eux. Elle ne voit pas grand monde, Francine. Sa fille, de loin en loin. Sa petite-fille, à peine. C'est comme si elle ne savait pas être au monde. Dans son corps, il y a le souvenir de sa naissance à Varsovie en 1939, quelques semaines avant que la guerre n'éclate ; la séparation d'avec ses parents. La déportation de sa mère, son sauvetage à elle, miraculeux. Et de longs mois de peur et de misère avant que sa mère ne réapparaisse. Ou ce qu'il en restait. Depuis, Francine marche, et, l'âge venant, emprunte le bus. Elle cherche celui ou celle qui pourrait recueillir son histoire...



Et à travers le regard de Francine, ce que le lecteur observe c'est la solitude urbaine, la façon dont un individu n'est rien pour celui qui le croise. Les faux liens qui se tissent par nécessité - le boucher, le boulanger... - et qui quelque part donnent l'impression d'exister. Entrer dans une boutique, essayer des vêtements, prendre soudain corps dans l’œil de la vendeuse. Mais sortir sans acheter et disparaitre encore. Les regards effleurent seulement. Même celui de sa fille ne va pas au-delà de la façade affichée par Francine, ne prend pas le temps de découvrir la femme derrière la mère, et ce passé qui submerge la sphère émotionnelle. C'est en jetant son dévolu sur une femme à l'air paumé, en voulant l'aider que Francine va tenter de renouer avec ce qui tisse les liens sociaux. Pourtant, le déclic viendra d'ailleurs et par surprise.



Si la solitude et la détresse sont palpables, si l'on perçoit avec une rare acuité ce que signifie "être transparent", l'espoir et la lumière ne sont jamais absents. La plume de Marianne Maury Kaufmann progresse tout en finesse, aérienne dans les descriptions, précise dans les sensations, équilibrée dans les sentiments. D'une marque d'intérêt jaillit la lumière, et, d'une poupée à l'autre, s'esquisse la possibilité d'une réconciliation.
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Varsovie-Les Lilas

Participer à un jury littéraire me permet de lire des livres que je n’aurais jamais choisis moi-même. Ceux-ci peuvent aussi bien me réserver de belles surprises qu’être des occasions manquées. Dans ces déceptions, il y a bien sûr les mauvais romans dont le niveau général n’est pas à la hauteur du Prix. Parfois, c’est le genre littéraire que je ne maîtrise pas. D’autres fois, je rencontre aussi des histoires, dont je reconnais la qualité d’écriture, mais dont le charme ne fonctionne pas sur moi.



« Varsovie – Les Lilas » fait malheureusement partie de cette dernière catégorie. Malgré une belle langue, il n’a pas retenu mon attention. J’ai trouvé le texte brouillon et déstructuré. Je n’ai pas vraiment compris l’objectif de l’héroïne, de toutes ses actions et de tous les personnages qu’elle croise. Son errance, ses rencontres, le lien entre le passé et le présent… rien ne m’a pas paru évident. Plus globalement, je n’ai pas cerné l’intérêt de cette histoire et je n’ai ressenti aucune émotion. Ce roman est seulement passé sous mes yeux, sans s’imprégner dans mon esprit.



Je pense simplement que ce court texte et moi n’étions pas compatibles. Mais comme disait un grand philosophe (qui n’a pas fait carrière) : Ce n’est pas parce que je n’aime pas qu’il faut en dégoûter les autres. Je vous laisse donc le libre choix de lire ou non ce livre et d’en apprécier la lecture. Vous m’en direz des nouvelles…
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Varsovie-Les Lilas

Qui est cette petite vieille dame qui chaque jour parcourt la ligne 96 d'un bout à l'autre, dans ce Paris de veille de fêtes ? De la gare Montparnasse à la Porte des Lilas, elle nous fait passer devant l'église Saint-Sulpice, la Place des Vosges, le Paris chic et bobo des deux côtés de la Seine, La Grande épicerie, le Bon Marché, tout un monde ! puis par les rues populaires de Belleville et de Ménilmontant.



Paris tient un rôle important dans ce roman, le Paris de ceux qui s'y croisent sans se voir, de ceux aussi qui échangent un sourire, un mot gentil, dans le bus ou le métro. Francine fait partie de ces derniers, elle qui cherche une oreille prête à l'écouter. A plus de 80 ans, elle en a vécu des choses, depuis la douleur de la guerre et de la Shoah, le décès de son mari, l'indifférence de sa fille qui la laisse bien un peu seule et ce grand silence qu'elle voudrait combler, quelquefois.



Les thèmes de la vieillesse et de la solitude bien sûr imprègnent ce texte, mais sans larmoiements. Francine est plutôt une vieille ado, un peu facétieuse, observatrice (elle affuble tous les chauffeurs de bus de surnoms!), disponible aux rencontres. Elle se fait un peu avoir, en se mettant à la disposition de cette femme marginale à qui elle donne tout, écoute, cadeaux, services, argent. Mais donner, c'est aussi une façon de recevoir, n'est-ce pas ?



De rencontre en rencontre, Francine s'achemine doucement vers les fêtes de Noël, vers un possible partage, encore une fois, avec sa famille. Lucide, prête à ce que seront ses derniers moments, lucide et sereine.



C'est calme et doux, apaisé et sensible, drôle parfois, émouvant toujours. Un joli deuxième roman.
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Varsovie-Les Lilas

Je suis restée à quai avec ce roman, ou plutôt, à l’arrêt de bus. Le personnage principal, Francine, passe en effet ses journées à sillonner la ville de Paris à bord d’un bus, plus exactement celui de la ligne 96. Cette mamie, née le 16 mai 1939 dans ce qui allait devenir le ghetto de Varsovie m’a parue tout d’abord bien attirante, mais pour des raisons intimes, étant donné que sa naissance coïncide peu ou prou avec celle de ma propre grand-mère, si secrète et que j’ai si peu connue. Et c’est peut-être de là que vient ma déception quant à ce roman ; j’en attendais trop de la part d’un personnage que d’emblée je plaçais comme une équivalence de mon aïeule…

Ce qui est arrivé à Francine, on ne l’apprend qu’avec parcimonie. Toujours cette chape de plomb et de silence qui pèse sur les revenants de la Déportation… On apprend qu’elle est veuve et qu’elle a une fille, Roni, avec laquelle elle n’entretient que des relations distantes et épisodiques, et une petite fille.

Marianne Maury Kaufmann a pris le parti de laisser un voile sur la vie passée de son personnage pour ne concentrer l’œil du lecteur que sur son quotidien de mamie un peu revêche et pas mal déboussolée, qui passe ses journées à observer les passagers de son bus préféré et qui va s’enticher d’une espèce de junkie qu’elle va s’imaginer pouvoir aider.

Au fond, il ne se passe pas grand-chose. Hélas.

Il reste l’écriture, aux tournures inattendues et intéressantes, qui m’a permis de venir à bout de ce livre. Mais Francine ne restera pas longtemps dans ma mémoire…



Lu dans le cadre des 68 premières fois.

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Varsovie-Les Lilas

Ma seconde lecture de cette session des 68 premières Fois : Varsovie – Les Lilas de Marianne Maury Kaufmann… C’est le troisième livre de cette auteure, après un recueil de nouvelles et un premier roman. Les 68 mettent aussi en lumière les seconds romans…



Il est question ici d’une errance urbaine et mentale au sens propre et figuré puisque l’héroïne, Francine, déambule dans les rues de Paris et passe la plupart de ses journées dans les autobus de la ligne 96 tout en ressassant son mal-être.

Il est aussi question de solitude et de rapports familiaux ; Francine est veuve et a du mal à communiquer avec sa fille.

Il est question enfin d’une rencontre improbable qui va évoluer en relation toxique, d’une « emprise » qui fait rêver d’une « nouvelle vie » …

Et puis, il y a toujours le passé qui revient, le traumatisme d’être née en 1939 à Varsovie, « le pire endroit sur terre », les fêtes de Noël qui approchent et ce parcours routinier qui s’écrit en la forme circulaire d’allers et retours sur une ligne d’autobus. On tourne en rond et cela semble sans fin.



Le traitement de l’errance mentale est original. Ce roman est très bien écrit. La notion d’espace-temps s’étire et se réduit selon que l’on considère les durées des trajets, leurs interruptions et leurs reprises et les évènements rapportés. Tout devient prétexte à interprétation : les surnoms donnés aux chauffeurs, les postures des autres passagers, les boutiques visitées…

Les personnages sont campés à travers le point de vue de Francine, de sa vision pessimiste de la vie, des souvenirs qu’elle traine… C’est très noir, comme si un voile sombre enlaidissait tout, comme si l’héroïne nous entrainait à sa suite dans sa routine mortifère. Je n’ai pas cru à la fin possible…, certaine que Francine va retourner dans le bus 96 dans les jours à venir et recommencer son impossible quête d’un endroit ou d’une personne pour déposer son fardeau.



Voilà une lecture bien singulière pour moi. Ce roman ne m’a pas plu et pourtant je lui trouve des qualités indéniables.

Ce n’était peut-être pas le bon moment pour le lire.

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Gloria

Nous avons là une bd détente destinée essentiellement à un public féminin de type plus de 40 ans, élevant seule un ado, citadine et certainement un peu bourgeoise sur les bords.



On n'aura pas de mal à trouver une page de ce strip dans le magazine Version Fémina. Ce premier opus compile certaines des strips tirés du magazine en question.



Sympathique, pleine d'entrain, affublée d'une mère envahissante et d'un fils ado chéri, elle décompresse avec les copines et le shopping. Gloria est toujours au bord de la crise de nerfs !



Il n'y a pas vraiment d'originalité tant cette femme peut ressembler à ses lectrices qui s'attacheront forcément. Ce n'est pas mon genre de lecture mais je suis tombé dessus par hasard. Pour moi, cela manque singulièrement de souffle ! On s'ennuie ferme à cette lecture.
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Gloria en vacances

Voilà une BD plutôt rigolote, très dans l'air du temps! Gloria est une jeune femme, normale, complètement, loufoque, un peu. Quand arrivent les vacances, elle met en scène des anecdotes drôles, croustillantes, inconvenantes... Des histoire très courtes qui se lisent petit à petit, ou tout d'un coup, pour illustrer le quotidien d'une trentenaire qui se débat avec ses questionnements.

En toile de fond, le "chéri", assez accessoire, ce qui rend le tout plutôt drôle aussi.

Les dessins sont comme les textes, frais, sans prétention, sympathiques, juste pour nous faire passer un bon moment.
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Varsovie-Les Lilas

J’ai aimé le portrait plein de délicatesse que Marianne Maury Kaufmann peint d’une femme qui a priori n’a rien de délicat : plus Tatie Danielle que Mamie Nova, Francine est rugueuse, solitaire, un peu espionne, un peu sorcière... Elle passe sa vie dans le bus d’un terminus à l’autre, entretient des relations pleines de distance et d’incompréhension avec sa fille, et, prête à toutes les folies et si avide d’attention, elle se toque d’une inconnue, persuadée qu’elle est de pouvoir la sortir de sa mouise.

L’auteure réussit merveilleusement bien à nous intéresser à cette vieille dame peu aimable qui suscite tout à tour la compassion et l’agacement, et dont le passé tragique d’enfant juive cachée s’impose comme une explication de son comportement tout au long de sa vie.

J’ai beaucoup aimé la façon qu’a l’auteure de montrer comment chacun.e se débrouille pour vivre et faire vivre au quotidien les traumatismes de l’enfance, les notions d’héritage et de famille, ou encore les multiples sens de l’expression «tisser du lien».

Et après la lecture de ce livre, je regarderai avec attention les vieilles dames acariâtres qui s’assiéront face à moi dans l’autobus, en me demandant sur quelle blessure secrète est bâtie leur vie.



Lu dans le cadre de la session hiver des 68 premières fois, ce livre voyagera auprès des nombreux.ses lecteurs/lectrices engagé.e.s dans l'aventure.
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Varsovie-Les Lilas

Elle ne tient pas en place, Francine. Jeune, elle arpentait les rues de Paris. Son âge lui fait désormais préférer le bus. Le 96, en particulier, bien pratique puisque son arrêt se situe juste en bas de l'immeuble où elle vit. Mais même dans le bus, elle ne peut s'empêcher de bouger, de changer de siège, de changer de place. Est-ce parce qu'elle a tant de mal à trouver la sienne ? Est-ce parce que ce mouvement perpétuel lui donne l'impression de changer de vie, de changer d'histoire ? Cette histoire que pourtant elle porte comme un fardeau, impossible à déposer, impossible à alléger, impossible à partager.

Née Edda dans la Pologne de 1939, elle est devenue Francine sans se sentir davantage l'une que l'autre. Silence imposé par la guerre, par l'absence de Dorota, sa mère déportée, par son mari, Jean, par la foule anonyme et incapable d'attention, par elle-même, enfin, qui hésite sans cesse entre volonté d'oubli et besoin d'exprimer.

Alors, asphyxiée de solitude et de ce silence suffocant, elle observe les autres, la vie des autres, les moindres détails dont elle nourrit sa propre existence, entre ironie méprisante et envie dévorante : les différents conducteurs et passagers du bus, la femme du boucher, Dina, la commère. Mais pas sa propre fille, non, pas sa fille, ni sa petite-fille, qu'elle ne sait plus et qui ne la savent pas.

Au cours de l'une de ses errances urbaines, elle voit une jeune femme dont l'allure fait vibrer son vieux corps. C'est ainsi qu'Avril fait son entrée dans une vie insipide et, avec elle, une bouffée d'aventure et de folie vient bousculer la routine morose de l'enfilade des jours. Mais du printemps, Avril n'a que le nom...

De Varsovie jusqu'à la Porte des Lilas, Edda-Francine avance sans avoir conscience de laisser une quelconque trace, même auprès de Roni, sa fille. Ses tribulations dans les bus, ses jugements railleurs, sa quête paradoxale sont racontés d'une plume tendre mais sans concession qui provoque un mélange de tristesse, d'agacement, de colère et de sourires. Entre Tatie Danielle et vieille dame indigne, le personnage de Francine remue des émotions contradictoires et nous interroge sur l'épaisse bulle de solitude et de secrets qui enveloppe chaque être au sein même des foules les plus importantes.

Il m'a semblé passer souvent du sombre au lumineux, du drame à la comédie et c'est probablement ce qui donne à Varsovie-Les Lilas ce côté si vivant, si juste dans les contrastes et l'entremêlement de sentiments opposés. J'ai aimé ce personnage qui avance comme pour ne pas tomber et qui, mû par une admirable pulsion de vie, ne s'avoue jamais vaincu et cherche inlassablement tendresse à donner et à recevoir.

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Varsovie-Les Lilas

Dans ce court texte tout en subtilité Marianne Maury Kaufmann nous conte la solitude de Francine et son incapacité à communiquer. Francine n'est plus toute jeune, veuve, peu liée à son unique fille, alors, pour passer le temps, elle se fond dans l'anonymat de la grande ville en sautant de bus en bus et en observant les autres.

Elle sent bien qu'elle est passée à coté de sa vie, elle qui traîne derrière elle le boulet de la Shoah (ce pourrait être autre chose), toujours soumise aux diktats de son mari (ça l'arrangeait bien de ne pas prendre de décisions). Maintenant qu'elle est tout à fait seule que faire de sa vie, elle qui est la solitude incarnée? Elle ne peut rester en place, sa bougeotte perpétuelle est en fait un appel au secours. Elle aimerait tant communiquer avec les gens qu'elle croise dans le bus et dont elle invente les vies mais il y a un blocage dans sa tête et souvent ce qu'elle entreprend n'aboutit qu'à des relations manquées.

Le jour où elle rencontre une autre paumée qui semble avoir besoin d'elle, elle se sent revivre. Elle se toque de cette marginale qui donne un sens à ses interminables journées d'errance. Il lui faudra du temps pour admettre la toxicité de cette rencontre mais sa vie a repris du sens.

Ce n'est peut-être pas assez abouti mais j'ai lu ce roman comme un émouvant conte de Noël. J'ai ressenti de l'empathie pour cette Francine que, pourtant, l'auteure ne nous décrit pas sous son meilleur aspect. Ce second roman est une réussite et maintenant, en prenant le bus, je vais penser à celles qui y passent leur journée pour fuir la solitude.

Sélection du premier semestre 2019 des 68 premières fois
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Varsovie-Les Lilas

Livre qui ne mène nulle part et manque de cohérence;on voudrait partager l'errance et l'incapacité à vivre le quotidien de cette femme,on se retrouve enfoncés dans un méli mélo d'anecdotes décousues et n'attirant aucune sympathie pour cette bourgeoise en goguette
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Varsovie-Les Lilas

Francine a élu domicile dans le bus 96, elle connait le chauffeur à qui elle a attribué un surnom, monsieur Poutine. Dès qu’elle est chez elle, elle éprouve le besoin irrépressible de bouger, elle fuit et tue les heures dans le bus qui constitue son refuge. Solitaire, elle se sent invisible et est incapable de parler de ce qui la ronge, incapable de verser une larme, sa vie est un "ruban éternel de solitude et de silence". Elle est celle à qui l'on se confie, mais qui ne peut elle-même exprimer aucune de ses souffrances. Francine est née en 1939 à Varsovie et n'a que très peu de contacts avec sa fille et sa petite-fille.



Un jour, elle rencontre dans le bus une jeune femme, Avril. Attirée au premier regard, elle la perçoit comme quelqu'un qui pourrait la comprendre, quelqu'un à qui parler. "Ceux qui portent la même blessure se rassemblent ".



Marianne Maury-Kaufmann brosse le portrait d'une héroïne que je ne suis pas près d'oublier. Elle excelle dans l'art de mettre en scène une femme enfermée dans sa carapace de solitude et de silence, elle nous livre peu à peu ses failles, ses blessures invisibles, "son malheur qu'on ne lui pardonne pas, ce fil noir, qu'il faudrait qu'elle tranche". Elle analyse finement la relation manquée de Francine avec sa fille Roni devant laquelle Francine se sent comme paralysée. J'ai aimé la force de cette histoire et l'écriture magnifique de la première à la dernière phrase. Tout est finesse et délicatesse dans ce roman très émouvant.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Gloria, Tome 1 : Gloria va à l'essentiel

Je dois dire que je n'ai pas vraiment apprécié ces petites anecdotes. Tout d'abord, je ne les ai pas trouvé drôle ! Et parfois, je ne comprenais même pas la chute. J'ai eu l'impression de voir des clichés... Et ça m'a un peu gênée. C'est peut être parce que je n'ai pas réussi à m'identifier au personnage. Je suis peut être un peu jeune pour comprendre, nous n'avons pas forcément les mêmes préoccupations.



Je dois dire que je ne me suis pas ennuyée, mais heureusement que c'était très court!
Lien : http://lavisdechtimie.over-b..
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Gloria, Tome 1 : Gloria va à l'essentiel



Rapidement et sans trop en dire....



Gloria est quarantenaire, vit avec son fils ado - son Dodou d'amour-, consulte son psy, supporte sa mère. C'est une femme comme toutes les autres, ou presque...souvent au bord de la crise nerfs mais qui trouve refuge auprès de ses copines, dans la mode et les bulles de champagne...





Impressions....



Oui, oui, je sais, je sais, ça ressemble beaucoup à du Pénélope Bagieu, et pourtant, c'est différent... Si, si !! L'idée de départ est toujours la même: croquer la femme de notre temps avec humour et réalisme en grossissant un peu les traits (quoique...) mais ce sont ici de nouveaux traits...et une femme de 40 ans!! Et oui!! j'évolue ou je vieillis...comme vous voudrez moi qui suis encore trentenaire!



Cette différence d'âge ferait-elle toute la différence??? Et bien non, je m'identifie encore une fois (les crises de nerfs, les copines, ...) et je me projette (le fils ado très représentatif de sa génération me parle beaucoup!!).



Les planches sont brèves mais bien senties, incisives et forcément drôles. Le dessin un peu naïf, simplifié mais très expressif répond bien à la tonalité de l'album, au personnage. Les seins de Gloria me font mourir de rire (là, je ne suis pas très sympa, mais j'adore!!)



On retrouve toujours les mêmes "trucs de filles", comme les fringues, la mère, les copines et puis il y a ces planches que seul l'âge et la situation familiale de Gloria permettent, qui nous donnent une nouvelle orientation...pas plus sage, non, tout aussi drôle, décalée, ridicule, mais vraie elle aussi, et c'est cela qui me parle, me distrait, et c'est déjà beaucoup!





Je vous renvoie également à la page Babelio de Gloria va à l'essentiel.



Je remercie donc Babelio et les éditions Delcourt pour ce partenariat.


Lien : http://ccommechezl.canalblog..
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Les recettes de Gloria

Cerise sur le gâteau (au chocolat) : les illustrations drolatiques et décalées avec une Gloria au sommet de sa forme. C'est savoureux sur toute la ligne !


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Ciment

J’ai , tout de suite, été en voyage dans ce quartier du Nord. J’ai imaginé toutes ces briques rouges que je connais bien.

J’ai beaucoup aimé les passages en italiques qui « humanifient » les personnages.

C’était un joli moment de lecture que je ne peux que vous recommander de lire !
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