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Citations de Marianne Rubinstein (68)


Cet homme fait l’amoureux mais ne me désire pas. Dois-je comprendre que je suis désormais trop vieille pour que mon corps suffise à l’exciter ? Pourtant c’est bien de cela que j’ai envie, d’un homme gourmand de mes fesses, de mes seins, de mon ventre et dont l’insatiabilité tempère, minimise la mienne (et mon besoin de consolation impossible à rassasier). Ce n’est pas tant le manque qui me taraude que le besoin de m’oublier dans le désir de l’autre qui, s’il n’existe pas, me fait ressentir de nouveau cet appel du vide de l’automne dernier. Cet homme simple, qui ne tergiverse pas, et dont j’imagine les mains me pétrir le corps comme un boulanger la pâte, je l’ai rencontré hier chez Cécile : son cousin, de passage à Paris, qui m’a regardée comme si j’étais une glace italienne vanille-fraise.

[…]

Voilà la nuit que j’ai vécue, me ramenant à cette sensation que j’ai eue parfois, sous les étoiles en pleine nature, d’être aussi violente et douce que les animaux qui m’entouraient. Ca s’appelle baiser et Dieu que c’est bon.

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Mon intuition est donc juste, la colère protège aussi, elle préserve de la souffrance si aiguë qu’elle en tue, elle en diffère l’effet, elle permet au poison de s’infiltrer dans le sang de manière moins brutale.
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Sentiment d’une très ancienne tristesse, recouverte par une lourde tenture que la rupture avec Yann aurait déchirée, découvrant l’effondrement ancien, la dévastation première.

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Pendant qu'il allait chercher une bouteille de vin, je suis restée dans le salon à regarder sa bibliothèque. C'est quelque chose que je déteste que l'on fasse chez moi (où j'ai d'ailleurs rapatrié mes bouquins dans ma chambre) tant il me semble qu'une bibliothèque dit quelque chose de vous que l'on n'a pas forcément envie de révéler au premier venu. Mais pour cette raison même, je ne résiste pas à le faire chez les autres, surtout quand la bibliothèque a vocation de s'exposer aux regards en siégeant dans le salon.
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Et saurais-je, mieux que je ne le sais aujourd’hui, où sont mes racines, mes assises et mes points d’appui ?
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Dans le recueil le plus célèbre de contes traditionnels japonais - le Konjaku monogatari -, l'équivalent de notre Il était une fois se dit : C'est maintenant du passé. Mais alors que notre Il était une fois met le passé à distance, le C'est maintenant du passé japonais, comme les deux caractères chinois à l'origine du titre le révèlent (kon/jaku, littéralement présent/passé), entremêle passé et présent, le passé mordant sans cesse sur le présent, et le présent, à peine vécu, devenant passé à son tour.
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Une expression entendue là-bas, saisissante parce qu'elle en dit beaucoup en trois mots : driving while black. Conduire non pas en état d'ivresse, mais en état de noir.
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"La colère, est dénuée d'appui : rien de ferme et de stable ne soutient son audace, qui n'est que vent et fumée."
Sénèque.
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C'est touchant mais assez humiliant, ce moment où la famille et les amis se mettent à jouer les entremetteurs pour placer la marchandise déclassée que vous êtes devenue : une femme de plus de quarante ans.
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Le soin apporté à l'enfant est un signal que les mères envoient au monde. L'enfant qui en est dépourvu, qui a la morve au nez, les cheveux mal coiffés, les habits sales ou négligés, porte sur lui les stigmates du manque d'amour.
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Quand saurai-je où est ma place.
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C'est ainsi : ce qui ne tue pas le capitalisme le rend plus fort. (p. 46)
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pendant de nombreuses années, il a espéré qu'ils reviendraient. Tu comprends, il n'avait aucune preuve de leur mort...Je me dis parfois que cette attente a été si longue, si désespérante, qu'elle a détruit en lui tout ce qui pouvait encore exister de joie et d'espoir. C'est comme si, au lieu de grandir, l'enfant en lui était mort à petit feu dans cette attente.
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C'est aussi cela, la survie : s'adapter, bouger, faire avec ce que l'on a, transformer l'essai si l'on peut. La fixité, c'est la mort. (p. 145)
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Pourquoi écrire ? « Bon qu’à ça », répondait Beckett. Comment être plus laconique ? J’écris parce que j’ai un problème de place. Comme des millions de gens. Comme des milliards même, qui pourtant n’écrivent pas. J’écris parce que c’est le seul endroit où je peux, sans l’aide de personne, calmer l’angoisse. Où je n’ai plus le visage collé à la vitre, le nez écrasé par trop de pression. J’écris parce que l’écriture crée, même en été, un espace enneigé autour de moi, qui assourdit les bruits de l’extérieur et dans lequel je peux réparer les mécanismes complexes d’une montre imaginaire, nettoyer chacune des pièces avant de les assembler dans l’espoir d’entendre de nouveau tic tac, tic tac, tic tac.
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La quarantaine ou l'âge du renoncement ? Et si, une fois atteint l'autre côté du miroir, c'était un âge plus heureux à vivre que celui des possibles, au moins parce que l'espace des choix s'est réduit et qu'il ne reste donc qu'à profiter de la vie ?
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Il est vrai qu'un authentique salaud, cela ne court pas les rues. Et qu'il nous défoulera peut-être des manquements de nos hommes ordinaires.
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" Les femmes sont exactement comme les Juifs qui par leur puissance financière se dédommagent de l'oppression qu'ils subissent. “Ah ! Vous voulez que nous ne soyons que des commerçants. Très bien, en tant que commerçants, nous vous dominerons”, disent les Juifs. “Ah, vous voulez que nous ne soyons qu'un objet de sensualité, très bien, en tant qu'objet de votre sensualité, nous vous asservirons”, disent les femmes. » En tant que femme et juive, quelle dominatrice je dois être. J'en suis encore toute retournée… "
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J'ai regardé mon téléphone. "Tu es NUL. PERSONNE ne veut être ton ami." J'ai dû m'asseoir, je me sentais mal. C'est là que j'ai pensé à Ulysse, quand il dit au cyclope que son nom est Personne. Je me suis dit: des fois, Personne, c'est Quelqu'un. C'est alors que Manon est entrée dans ma vie.
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Et cette nouvelle ère, je crois qu'on peut la saisir à travers ce concept de survie. Oui, c'est ça. On est désormais dans une économie de la survie. (p. 20)
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