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4/5 (sur 15 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Marie-Frédérique Bacqué est docteur en psychologie et vice-présidente de la société de thanatologie. Elle a écrit de nombreux ouvrages sur le deuil et la mort.

Source : psychologies.com
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
L’enfant qui meurt comme celui qui perd un être cher, voit sa souffrance majorée par le silence de son entourage.
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La prise de conscience de la mort et du temps relève, contrairement à ce que la majorité projette, de la pulsion de vie et d'une forme de sagesse humaine.
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Les rituels de deuil montrent clairement leurs objectifs.
Ils sont destinés à isoler la mort du territoire des vivants et à permettre aux endeuillés de recouvrer, après un temps, leur place dans la société.
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Le triple sens donné par la langue anglo-saxonne est plus complet. Au mot unique « deuil » correspondent différents substantifs anglais:

- bereavement : c'est la situation objective du deuil. Elle traduit la perte en tant que telle sans faire part pour autant de la douleur affective ;

- grief: ce terme est sans doute beaucoup plus fort en anglais que notre traduction de chagrin (plutôt employé pour les enfants, dans sa signification d'état de tristesse non contrôlé et non expliqué, submergeant celui qui l'exprime). Grief décrit une tristesse éprouvante, douloureuse, que rien ne peut consoler. Seul le temps permet son amenuisement. Cependant, le constat de la disparition s'exprimera toujours sous forme de regret, même minime, formalisé par l'emploi du conditionnel (« s'il était là pour voir cela, s'il avait connu cette époque, etc. ») ;

- mourning est une notion plus sociale qui désigne le fait de porter le deuil ou de participer aux funérailles (the mourners). Elle permet de distinguer la part sociale du deuil de sa part affective.
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« Être en deuil » qualifie la situation objective, la réalité extérieure de la perte, quels qu'en soient les effets psychologiques. « Faire son deuil » est une définition subjective qui évoque l'importance de la perte et la nécessité de passer par le douloureux travail intérieur de détachement progressif de l'objet aimé. Ce travail de détachement, ou « travail de deuil », est constitué des opérations mentales qui permettent de dénouer progressivement les liens avec l'objet. Objet est ici pris au sens psychanalytique et philosophique du terme. Il désigne, dans la majorité des cas, une personne. Cependant, un investissement affectif équivalent peut être destiné à un animal, à un objet (au sens concret du terme cette fois-ci), ou à une idée (comme sa patrie ou un idéal). Ce qui compte, c'est le caractère fixe et permanent de l'amour porté, qu'il soit fantasmatique ou réel. [p.45]
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Deuil écourté, douleur écartée, ce sont bien là les deux signes majeurs d'une société qui voit dans la mort seulement un temps mort. Mais le temps du deuil est le temps de la souffrance psychique. Et sans cette expression normale, il dérive tout droit vers des dépressions et d'autres symptômes douloureux inexpliqués. [p.143]
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Quelles sont les conséquences sur le deuil de la médicalisation de la vie et de la mort ? Depuis que les religions voient leur rôle diminuer, en particulier pour faire admettre la fatalité de la souffrance, la science apparaît comme la ressources essentielle. La médecine, assimilée fréquemment à une science exacte, est d'ailleurs investie parfois de pouvoir équivalent. L'intolérance grandissante au risque et à la souffrance semble provenir directement d'une conception mystique de la médecine : médecin tout-puissant, médicaments de plus en plus sophistiqués. Il est vrai que, dans la plupart des sociétés primitives, le guérisseur est souvent également le représentant de Dieu. [p.118]
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Le vocabulaire de la mort se limite progressivement à des cercles fermés comme celui des médecins qu'il a côtoient dans un contexte professionnel, ou plutôt des carabins (étymologiquement, ce mot désigne un petit insecte morticole). Des images savoureuses comme « se faire tailler un costume en sapin », « se rendre au royaume des taupes » ou « remercier son boulanger » disparaissent du lexique usuel des Français. Ces expressions contournaient la mort avec humour, l'effleuraient avec délicatesse puisqu'elle était inévitable. Il semble qu'après la Première Guerre mondiale le jeu ne soit plus de rigueur, tant la mort a manifesté l'insupportable et l'indicible. [p.25]
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La réhabilitation du travail de deuil paraît le seul moyen de tolérer non seulement la mort, mais aussi les ruptures, les échecs, bref, les différentes pertes subies tout au long de la vie. Il est nécessaire de penser le deuil plutôt que de le réprimer. Pour l'individu en effet, il permet d'établir des liens entre l'avant et l'après, entre les éléments psychiques séparés par la rupture. Or un deuil vécu comme un traumatisme est beaucoup plus désorganisant qu'une perte acceptée ou au minimum imaginée comme de l'ordre du possible. [p.16]
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Ce que Philippe Ariès appelle « mort inversée », chez nos contemporains, correspond au souhait de plus en plus répandu de mourir sans sans rendre compte, c'est-à-dire dans son sommeil est le plus rapidement possible. Jusqu'au 19e siècle pourtant, se préparer à quitter la vie lorsque l'on sentait sa mort prochaine était de la plus haute importance. Maintenant, une mort subite, voir elliptique, devient préférable à une disparition attendue. [p.30]
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