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4.52/5 (sur 30 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Cherbourg , 1950
Biographie :

En remplacement dans une classe pour enfants inadaptés cette ancienne institutrice ddécide de devenir éducatrice spécialisée.
Elle rentre à la DDASS où elle reste plus de vingt ans coiffant tour à tour les casquettes d'enseignantes, d'éducatrice et de directeur d'établissement.
Elle écrit plusieurs récits ayant tous trait à l'enfance en difficulté.
Elle s'adonne aussi à la peinture (portraits) et à l'écriture de scénario.

Source : Editions France Loisirs.
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Bibliographie de Marie-Jo Audouard   (4)Voir plus

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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
- Tout le monde est parti, alors ? Et toi, Philippe ?
Haussement d'épaules. Mouvement d'impuissance ou de désintérêt. Je répète :
- Et toi, qu'est-ce que tu fais ?
Haussement d'épaules identique au premier.
Je mets la clé dans la serrure, il me regarde faire sans rien dire. Mais le silence soudain me surprend. Il ne sifflote plus. L’œil en coin, j'aperçois les deux mains pendant le long du corps, hors de leurs poches, comme deux petits animaux tout nus et en détresse.
Courageusement, tandis que le moteur ronfle, je fais un petit signe d'adieu. Alors, il ouvre brusquement la portière et pose sa main sur la mienne.
- S'il te plaît, maîtresse.
Ce contact physique est inhabituel venant de lui. J'ai du mal à comprendre la suite, car il pleure. Philippe, le siffloteur pleure, pour de vrai, comme on dit à neuf ans.
- Emmène-moi chez toi, maîtresse. Mets-moi dans un coin, je ne ferai pas de bruit... Tu pourras même me battre si tu veux.
Ça doit prendre trois secondes de dire ça, pour un gamin. Un vrai gamin de la DDASS. Pas un gamin de cinéma à qui on aurait soufflé son texte pour faire pleurer dans les chaumières. Aucun reportage ne pourra jamais montrer une scène pareille. C'est le genre de phrase que ma cervelle enregistre, en creux, définitivement, indélébilement. Pour toujours. "Tu pourras même me battre si tu veux." Je prends ça en plein cœur, en plein ventre.
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je trouve que se livre est a lire obligatoirement se livre nous montre qu'il y a toujour pire que nous se livre est vraiment touchent il dit la veriter bravo a mari jo de l'avoir ecrit moi meme placer en famille d'acceille je me dit que 10 ans plus tot j'orai pu etre a la place de ce enfants pour s'est enfants marie a ete une deuxienne mere quel qu'un sur qui il peuve compter quel qu'un qui les aime car se que recherche un enfant se l'amour encors plus un enfant qui na pas ete epargner par la vie un enfant recherche un bon regard sur lui et s'est ce qua fait mari jo si il y avais que des gent comme mari jo qui aime les enfant il y aurai plus d'enfant malmener sa prouve que quoi qu'il nous arrive il y a toujour quel pour nous il faut se dire qu'il y a toujour mieu que nous mes qu'il y a toujour pire que nous . si certain parent lisai se livre il prendrai plus soin de leur enfant si il tienne a leur enfant si vous voulez me parler reponder a mon mot et je vous repondrai
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- C'est Marie-Jo, ta maîtresse.
Pas de réponse. Puis au bout d'une éternité, pour moi, Bruno répète, toujours bougon :
- Mujo !
C'est idiot, mais ça me fait plaisir. Le diminutif que Bruno m'a offert n'est ni un surnom d'amitié ni un mot de tendresse, il est totalement involontaire. C'est juste un défaut d'élocution, une impossibilité à s'exprimer correctement, et pourtant, je me sens rassérénée grâce à lui. Me voilà baptisée. Je fais partie du groupe, de leur groupe. Du coup, si l'on peut dire, j'oublie ma maladresse, le geste de rejet du gamin, et je me sens envahie d'une immense bonne volonté. Je suis Mujo, Mujo je resterai. Comme Dovit ou Plume-Plume.
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J'étais arrivée heureuse, je m'étais dit, comme toujours: "Ça va être simple, vais entrer en disant : "Bonjour les minots", et ils vont tous se précipiter vers cette nouvelle voix, ma représentation dans le vide, mon code de l'invisible. Alors je leur chanterai une chanson, je leur apprendrai la musique, comme à ma petite grand-mère, je leur donnerai les sons, les harmonies pour rêver, je leur apporterai un autre monde d'espoir...Ce sera merveilleux, formidable, tous ces enfants qui m'attendent à qui je vais apporter la joie de vivre." Je m'étais dit tout ça, pauvre "poudre aux yeux" prétentieuse que je suis.
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(...) les accrochages avec Jean-Pierre sont de plus en plus pénibles. J'en suis malade. Je sens bien que je n'ai pas entièrement raison. J'ai outrepassé mes fonctions. Ai-je le droit de m'introduire dans la vie d'Antoine ? D'essayer d'aider ses parents ? De m'en occuper le week-end et les jours fériés, de l'emmener partout avec moi ? Comment font les autres ? Ceux qui n'ont pas de passion ?
Ils dorment leur vie. Pas moi.
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Une éducatrice spécialisée nous fait part d'un peu de son quotidien. Dure mission que de travailler auprès d'enfants placés en institution...les enfants dont elle nous parle ont été bafoués, maltraités et sont en grande détresse psychologique...récit d'une très grande justesse, écrit sans voyeurisme, ni jugement. Livre déjà ancien mais toujours d'actualité. Elle ne juge pas les enfants.
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Dovit raconte des blagues au gamin, qui sourit, blotti contre elle. Je les regarde et j'ai le coeur qui bat...Il est à nous, il est à moi. Qui peut comprendre ? Chaque fois que j'ai tenté, depuis, d'expliquer cette chose étrange, le courant qui passa entre Antoine et moi, entre cet enfant de cinq ans, fragile comme un nouveau-né, intelligent comme un adulte, handicapé au-delà du supportable, croyais-je, chaque fois je me suis heurtée à l'incompréhension totale. Maintenant, je n'essaie plus jamais de m'expliquer. A l'époque, je n'étais pas encore consciente de tout cela : j'avais une mission à accomplir. Elle n'a duré qu'une saison ; enfer et paradis.
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Quand on aime, il faut s'attendre à une part de bonheur et à une part de malheur. Mais on n'imagine pas qu'il y aura une fin.
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- Mujo ! Tu as dit un gros mot !
J'enchaîne aujourd'hui sur une autre farce, moins cruelle celle-là.
- Ce n'est pas moi, c'est Huguette !
Dehors, Huguette ! Elle est vilaine, Huguette ! On ne dit pas de gros mots dans cette classe !
Cette pauvre Huguette, complètement inventée, les fait beaucoup rire. Antoine surtout :
- C'est même pas Huguette. Eh ! C'est toi !
Huguette sert d'exutoire à tout le monde. Huguette parle mal fait tout mal, Huguette prend la porte, ou la fessée, ou un zéro...
Huguette, c'est bien moi, aujourd'hui.
Mujo a zéro.
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Je ne sais pas pourquoi, Dovit et moi, nous entrons dans la classe sans faire de bruit et nous les écoutons sans broncher, alors que, d'habitude, j'interviens dans leurs disputes. Guillaume s'inquiète le premier:
- On est tout seuls ? Il n'y a personne ?
Bruno reprend en écho:
- Sonne, sonne...
Gauthier s'angoisse aussitôt et se met à hurler. C'est plus que n'en peut supporter petit Emi:
- Oh ! toi, la paix ! Qu'il est con, lui !
Bruno, ravi, répète, les épaules serrées, la tête en biais :
- Con, con...Sonne, sonne...Con, con...
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UN tour en forêt ?? 🌳 🍂

Comme je descendais les allées impassibles ... Enfin, je marchais d'un bon pas dans ma campagne. Les vaches mâchent, les pies nichent, les chats chassent, les buis bruissent, les coucous couvent et voilà que j'arrive dans une forêt décidue. "Décidue" ???

la faune y est abondante et variée
les résineux y dominent et ça embaume
c'est une vraie symphonie de chants d'oiseaux
ah non ! il y règne un silence de cathédrale
pas du tout ! l'épais tapis de feuilles mortes crisse à chaque pas
d'accord, mais tous ces arbres tirés au cordeau, c'est monotone
faut bien ! la société de bûcheronnage les destine à la production de pâte à papier

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26 lecteurs ont répondu
Thèmes : vocabulaire , botanique , arbres , feuillus , forêts , baba yaga , historiettesCréer un quiz sur cet auteur
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