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4.05/5 (sur 31 notes)

Nationalité : Pologne
Né(e) à : Zlotoryja , 1966
Biographie :

Mariusz Szczygiel est écrivain et journaliste.

Il collabore à Gazeta Wyborcza et s’est rendu célèbre en particulier pour un reportage intitulé Reality retraçant le destin de Janina Turek qui nota scrupuleusement pendant toute sa vie ses moindres faits et gestes en omettant soigneusement tout événement qui pouvait avoir une portée historique.

Amoureux de la Tchéquie où il réside une partie de l’année, il a publié en 2006, Gottland , une évocation « kafkaïenne » de ce pays à travers un mélange de nouvelles, de récits et de reportages. Le livre a obtenu le prix des libraires en Pologne en 2007.

Source : /www.belles-etrangeres.culture.fr
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Bibliographie de Mariusz Szczygiel   (3)Voir plus

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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
"Il est de notoriété publique que dans les archives déclassés de la Sécurité vous avez trouvé les noms de deux cent soixante-trois personnes, y compris certains de vos amis, qui vous ont régulièrement dénoncé. Avec votre femme, vous avez pourtant décidé de ne pas rendre publics ces noms et de ne prendre d'aucune façon votre revanche sur ces personnes. D'où vous vient cette indulgence ?
- C'est parce que je suis écrivain, répond Pavel Kohout sans la moindre hésitation.
-Quel rapport ?
- Un écrivain ne doit pas seulement voir l'acte commis par l'homme sur lequel il écrit. Il doit aussi considérer la vie de cet homme, vingt ans plus tôt et vingt ans plus tard. Il doit connaître ses arrière-grands-parents, ses grands-parents, ses parents, ses enfants, ses petits enfants est ses arrière-petits-enfants. Il doit avoir une vision de cet homme avant sa naissance et après sa mort. Et c'est alors seulement qu'il comprend tout."
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(Concernant la statue géante de Staline à Prague)

Aucun sculpteur n'a le droit de refuser son participation au concours organisé à cet effet. Dans un délai de neuf mois, cinquante-quatre artistes doivent présenter leur projets. Dieu merci, Ladislav Saloun est déjà mort ! disent les habitants de Prague à propos du sculpteur tchèque le plus réputé. Pour ne pas remporter le concours, Karel Pokorny, considéré comme son successeur, dessine le chef suprême avec les bras grands ouverts dans un geste amical, donnant ainsi à Staline un petit air de Jésus.

A présent, Otakar Svec façonne son modèle à la va-vite et - selon la rumeur - sous l'effet de deux bouteilles de vodka. C'est un honnête homme, aussi plagie t-il volontairement un projet d'avant-guerre représentant Miroslav Tyrs, un activiste bourgeois que le communistes n'apprécient guère.
Hélas, il gagne.
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Les paroles de ... ont été à la fois interprétées comme une étourderie d'artiste et comme une attitude à la Chveik - donc une étourderie parfaitement consciente. Car le grand principe du brave soldat Chveik est de survivre. En février 2002, dans son édition de week-end, le journal tchèque "Mlada fronta dnes" lance une discussion sur le sujet : pourquoi les Tchèques n'aiment pas les héros ? "Il y a des siècles, cette nation était considérée comme une bande de radicaux armés. Alors pourquoi, aujourd'hui, Chveik est devenu notre symbole national ?" demande la rédaction et elle fournit elle-même la réponse : "Parce que nous savons parfaitement que l'héroïsme n'est possible qu'au cinéma. Et que personne ne vit dans le vide."


Nombre de chercheurs soutiennent : "Ce n'est certainement pas un clown inconscient."
Chveik - le philosophe de la condescendance rusée.
Mais aussi le parfait modèle de l'adaptation réussie.
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L'homme qui doit liquider Staline - l'ingénieur Vladimir Krizek - reçoit de la part des autorités la recommandation la plus curieuse qu'il ait jamais entendue : "Il faut détruire le monument avec la plus grande dignité."

Il est interdit de bourrer d'explosifs la tête de Staline.
Personne n'a le droit de tirer sur la tête.
Aucun coup de feu ne doit être entendu.
Il est formellement interdit d'en parler, de photographier ou de filmer la destruction. Si quelqu'un le fait, il sera immédiatement arrêté.
L'entreprise de l'ingénieur Krizek est tétanisée par la peur.
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Au lendemain de l'annexion de l'Autriche par le IIIe Reich, conscient du sort réservé à la Tchécoslovaquie, il se réveille avec une idée dans la tête. Bientôt, ce sera le "grand concert" des puissants. Même Varsovie estime que la Tchécoslovaquie est une création artificielle, condamnée à disparaître.
Dans son propre journal "Zlin", Jan Antonin Bata annonce l'idée qui lui est venue au réveil - transférer la Tchécoslovaquie en Amérique du Sud.
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Il se trouve que le mot « mensonge » est interdit dans le domaine de l’art. Tout comme le mot « vérité ». Pendant la période de normalisation, on ne peut pas les employer. Une autre légende de la Nouvelle Vague Tchèque, Vera Chytilova, n’a pas pu utiliser dans son film le verbe « penser ».
« Je pense que… » devait dire lentement un acteur, mais la commission de contrôle avait décidé
qu’il était hors de question de le laisser penser de manière aussi appuyée, car cela pouvait donner libre cours aux interprétations les plus fantaisistes. Vera Chytilova fut même obligée de couper une scène où l’un des protagonistes se retrouvait coincé dans les toilettes, et où il criait : « Je suis enfermé ! »
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Deux représentants de Bata partent en Afrique du Nord pou évaluer le potentiel de vente. Ils envoient à Zlin deux télégrammes différents. Le premier écrit : "Personne ne porte de chaussures ici. Marché inexistant. Je rentre."
Le deuxième télégraphie : "Toute le monde est pieds nus. Perspective de vente énormes, envoyez vite les chaussures."
Les chaussure Bata conquièrent le monde, et la firme crée peu à peu sa propre mythologie.
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Y a-t-il une différence entre vos méthodes (celles des magazines people) et celles des services de la sécurité ? ai-je demandé. Une différence capitale, a répondu un des journalistes. Premièrement nous satisfaisons la demande populaire, ce qui n’était nullement le cas de la police politique. Et deuxièmement, notre journal n’a rien à voir avec le communisme, nous faisons partie d’un consortium capitaliste suisse.
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Je me suis rendu compte que l’hôpital psychiatrique était le seul endroit libre en Tchécoslovaquie, car on pouvait y dire ce qu’on pensait vraiment, sans avoir peur d’être sanctionné.
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1939. Comment ça va chez vous ? demande la journaliste Milena Jasenká à un paysan tchèque.
– Bah, j’ai planté des pommes de terre, semé du seigle. Le printemps a été froid, mais ça pousse bien, comme par miracle. Dans mon jardin, je vais abattre deux vieux pommiers et les remplacer par des nouveaux. La cane a des petits, allez les voir, madame, on dirait des boules de duvet. Il va falloir que j’élague un peu le buisson de lilas, avant qu’il ne dépérisse, pour avoir un beau jardin cette année, lui répond le paysan .
– Mais comment faites-vous avec les Allemands ? insiste Jasenká.
– Eh bien, ils vont et ils viennent, et, moi, je travaille, répond-il tranquillement.
– Et vous n’avez pas peur ?
– Peur de quoi ? réfléchit le paysan à haute voix, avant d’ajouter : Et puis, vous savez, un homme ne peut mourir qu’une seule fois. S’il meurt un peu trop tôt, il sera mort un peu plus longtemps, c’est tout.
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