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2.88/5 (sur 28 notes)

Né(e) à : Israël , 1981
Biographie :

Marjorie Philibert est journaliste vietnamienno-polonaise

"Presque ensemble" est son premier roman.


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La jeune journaliste Marjorie Philibert a publié cet hiver, son premier roman qui fera, n'en doutez pas, une excellente lecture pour cet été ! Dans "Presque ensemble", elle dresse un panorama de notre époque et un portrait de la drôle de génération "Y" à travers l'histoire d'un jeune couple accroché l'un à l'autre contre vents et marées. La coupe du monde 1998, le phénomène des "bébés couples", le chat comme doudou des trentenaires urbains... Marjorie Philibert nous dit tout des réflexions "houellebecquiennes" qui traversent ce livre doux-amer. En savoir plus sur "Presque ensemble" : http://www.myboox.fr/livre/presque-ensemble-9782709658584

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Certains jours, il se sentait tellement seul qu’il avait envie de serrer n’importe qui contre lui. Il se disait que d’autres en avaient sûrement envie aussi, mais que tout le monde s’interdisait de craquer. Ou alors, il faudrait payer. Il regardait souvent les prostituées qu’il croisait sur les grands boulevards ; mais probablement, elles ne voudraient pas. Ça ne se faisait tout simplement pas.
Au stade, c’était tout le contraire. On n’était jamais seul, parce qu’on était dans un camp. Si la France marquait, on avait le droit de se jeter dans les bras du voisin, comme on ne pouvait plus le faire avec sa famille depuis bien longtemps ; ou on pouvait serrer fort des mains inconnues, parce qu’on avait le ventre noué pendant les prolongations. Tout était permis : le monde extérieur était aboli.
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La conversation prit ainsi une place grandissante dans leurs vies. Pour Victoire, c’était l’arène où se déployait leur histoire. Elle pouvait sauter un repas, se coucher quatre heures plus tard, quitte à être fatiguée le lendemain, pour lui parler. Pour Nicolas, c’était la condition de leur activité sexuelle, à laquelle il se pliait de bonne grâce, comme les annexes en tout petits caractères en bas des contrats, qu’on ne découvre que progressivement.
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Selon lui, elle était méchante, injuste à son égard, toujours insatisfaite, comme sa mère; et cela même alors qu'elle était molle et velléitaire; qu'elle se traînait dans la vie, sans ambitions ni moyens de les réaliser. Elle avait été un frein à bien des choses qu'il aurait voulu faire; elle ne pouvait s’empêcher de donner des leçons alors qu'elle ne savait faire qu'une chose, se laisser aller; d'ailleurs elle avait grossi.
Elle suffoqua. Il était seul responsable de l'existence qu'ils menaient, terne et triste; il ne la faisait plus rire depuis longtemps; elle ne faisait plus l'amour avec lui que pour lui faire plaisir; d'ailleurs ils ne le faisaient plus, et ça ne lui manquait pas. Au fond, il ne l'avait jamais fait rêver : elle avait cru qu'il était un type qui avait de l'envergure, de ceux qui vous propulsent dans la vie mais aujourd'hui, elle devait bien le reconnaître, elle s'était trompée.
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Ainsi auraient-ils aimé faire durer cette mobilisation nouvelle en eux. Mais dès que Chirac fut élu la semaine suivante, et que Jospin se saborda, la politique repris la place qu’elle avait toujours occupée dans leurs vies : un ensemble d’informations abstraites qu’ils ne parvenaient pas à interpréter, et qui leur paraissait se rapporter à leur quotidien à peu près autant qu’un électrocardiogramme rend compte des émotions d’un cœur humain.
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Le monde autour d’eux aurait pu s’écrouler : rien d’autre n’existait plus que le Loft. Dans cette caverne rutilante, qui ressemblait à un décor pour Playmobil, vivaient des êtres qui ne faisaient que dormir, manger, baiser, comme si un scientifique de génie leur avait enlevé le cerveau et le cœur, ne leur laissant que la peau, l’estomac et le sexe – et peut-être quelques organes inutiles, comme les amygdales ou l’appendice.
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Parmi leurs amis aussi, le débat faisait rage. Nicolas et Victoire n’avaient pas d’opinion, et n’avaient pas le snobisme de s’en forger une. Ils avaient l’honnêteté de reconnaître que ce qui les attirait, comme tout le monde, c’était que tout était vrai. Ce n’était pas les petites fictions qu’on leur débitait au kilomètre, pour les faire tenir tranquilles. Dans le Loft, l’écran suintait de réalité, une réalité blafarde, mais qui était la leur : celles de jeunes gens qui, comme eux, attendaient vaguement que quelque chose leur arrive. D’une certaine manière, ils avaient le sentiment que l’émission, et son succès phénoménal, leur rendait justice, à eux et à tous les anonymes sans destin. Et ils en avaient besoin : derrière son apparente facilité, leur quotidien était âpre. Il était âpre parce que tout dans leur vie se heurtait au vide. Certes, ils faisaient bloc ; mais ils manquaient de modèles dans le fond ; ils manquaient aussi d’imagination.
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Elle s’était inscrite en première année de psychologie à l’université de Jussieu. Le jour de la rentrée, cependant, les tours du bâtiment ne lui parurent présager rien de bon. Grises, opaques, elles se dressaient brutalement vers le ciel en une élévation à l’exact opposé de la légèreté, comme si elles s’étaient écrasées sur le sol. L’architecte qui avait dessiné les plans du campus – un certain Edouard Albert, mandaté par Malraux – devait haïr les étudiants, ces êtres inachevés incapables de profiter de leurs plus belles années.
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En écrivant, Victoire pensait toujours à autre chose en même temps, comme si elle essayait de garder quelques mots intacts au dedans, pour quelque chose de sublime qui lui arriverait peut-être. Elle pressentait qu'il lui faudrait dès à présent mettre de côté un peu de ferveur pour traverser la vie, sinon quelque chose serait gâché, comme tout le monde finit par se gâcher, mais chez elle un peu plus tôt que chez les autres.
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Et la musique de leur histoire leur revint par petites notes fracassantes, la musique qu'ils entendaient en sourdine depuis treize ans, celle des factures à payer, des loyers difficiles, des envies de campagne, des rêves tus, des désirs étouffés, comme des pointillés d'envies, si petits et si nombreux qu'en les regardant du ciel on n'aurait plus vu qu'un seul grand et net désir, celui de s'évader.
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Le monde se simplifiait de jour en jour, c'était inéluctable. Les phrases de tous devenaient plus courtes, les mots compliqués disparaissaient un à un du langage courant, comme des espèces qui se seraient éteintes [...]
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La phrase suivante est juste : " Passées 10 heures, il faut éteindre la lumière" .

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