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Citations de Marquis de Sade (581)


Marquis de Sade
Justine n'était pas au bout de toutes les petites duretés que devaient lui faire sentir ses désastres. Il y a une infinité de scélérats dans le monde, qui, loin de s'attendrir sur les malheurs d'une fille sage, ne cherchent qu'à les redoubler pour la mieux contraindre à servir des passions où son indigence la condamne. Mais de tous les désagréments qu'elle eut à essuyer dans les commencements de sa malheureuse histoire, nous ne citerons que celui qu'elle éprouva chez Dubourg, un des plus durs, comme l'un des plus riches traitants de la capitale. La femme chez qui Justine logeait, l'avait adressée chez lui comme chez quelqu'un dont le crédit et les richesses pouvaient le plus sûrement adoucir la rigueur de son sort. Après avoir attendu très longtemps dans l'antichambre, on introduisit à la fin Justine. M. Dubourg, gros, court, et insolent comme tous les financiers, sortait de son lit, entortillé d'une robe de chambre flottante qui cachait à peine son désordre. On s'apprêtait à le coiffer. Il fit retirer son monde ; et, s'adressant à la jeune fille :
- Que me voulez-vous, mon enfant ? lui dit-il.
- Monsieur, lui répondit notre petite niaise, toute confuse, je suis une pauvre orpheline à peine âgée de quatorze ans, et qui connais déjà toutes les nuances de l'infortune ; j'implore votre commisération ; ayez pitié de moi, je vous conjure.
Et Justine, les larmes aux yeux, détaille avec intérêt au vieux scélérat les maux qu'elle endure, les difficultés qu'elle a de trouver une place... jusqu'à la répugnance qu'elle éprouve même à en prendre une, n'étant pas née pour cet état. Elle peint, en redoublant ses pleurs, l'effroi qu'elle a de l'avenir ; termine, en balbutiant, par l'espoir où elle est, qu'un homme aussi riche et aussi estimable que M. Dubourg lui procurera sans doute les moyens d'exister ; et tout cela avec cette éloquence du malheur, toujours rapide dans une âme sensible, toujours à charge à l'opulence.
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La tolérance est la vertu des faibles .
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Il n'y a d'autre enfer pour l'homme que la bêtise ou la méchanceté de ses semblables .
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Dolmancé, baisant Eugénie : Cette charmante fille m'a foutu comme un dieu.

Eugénie : En vérité j'y ai ressenti du plaisir.

Dolmancé : Tous les excès en donnent quand on est libertine, et ce qu'une femme a de mieux à faire, est de les multiplier au-delà même du possible.
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[...] Si quelqu'une de ces bonnes âmes de Dieu a le moyen d'ouvrir, comme vous dites, la route de la béatitude céleste, c'est certainement M. le vicaire, car je n'ai jamais vu une aussi grosse clef.
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Sodomisée par le pape, le corps de Jésus-Christ dans le cul, ô mes amis, quelles délices !
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« Je ne veux pas faire aimer le vice; je n'ai pas, comme Crébillon et comme Dorat, le dangereux projet de faire adorer aux femmes les personnages qui les trompent; je veux, au contraire, qu'elles les détestent; c'est le seul moyen qui puisse les empêcher d'être dupes; et, pour y réussir, j'ai rendu ceux de mes héros qui suivent la carrière du vice tellement effroyables, qu'ils n'inspireront bien sûrement ni pitié ni amour; en cela, j'ose le dire, je deviens plus moral que ceux qui se croient permis de les embellir... »
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Si quelqu'un examine attentivement cette religion [christianisme], il trouvera que les impiétés dont elle est remplie viennent en partie de la férocité et de l'ignorance des Juifs, et en partie de l'indifférence et de la confusion des gentils ; au lieu de s'approprier ce que les peuples de l'antiquité pouvaient avoir de bon, les chrétiens paraissent n'avoir formé leur religion que du mélange des vices qu'ils ont rencontrés partout.
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Qu'est-ce que la raison ? C'est cette faculté qui m'est donnée par la nature de me déterminer pour tel objet et de fuir tel autre, en proportion de la dose de plaisir ou de peine reçue de ces objets
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Persuadons-nous bien au surplus, que la pratique des vertus n'est guète utile qu'à celui qui la possède ; que les autres en retirent si peu que, pourvu que celui qui doit vivre avec nous paraisse vertueux, il devient parfaitement égal qu'il le soit en effet ou non.
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D'ailleurs la beauté est la chose simple, la laideur est la chose extraordinaire, et toutes les imaginations ardentes préfèrent sans doute toujours la chose extraordinaire en lubricité à la chose simple.
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A l'égard du malheur qui tourmente la vertu, l'infortuné que le sort persécute a pour consolation sa conscience, et les jouissance secrètes qu'il retire de sa pureté le dédommagent bientôt de l'injustice des hommes.
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Le bonheur est idéal, il est l’ouvrage de l’imagination ; c’est une manière d’être mû, qui dépend uniquement de notre façon de voir et de sentir ; il n’est, excepté la satisfaction des besoins, aucune chose qui rende tous les hommes également heureux ; nous voyons chaque jour un individu le devenir, de ce qui déplaît souverainement à un autre : il n’y a donc point de bonheur certain , il ne peut en exister pour nous d’autre que celui que nous nous formons en raison de nos organes et de nos principes.
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Que ce n'est que dans l'obscurité des tombeaux que l'homme peut trouver le calme, que la méchanceté de ses semblables, le désordre de ses passions, et plus que tout, la fatalité de son sort lui refuseront éternellement sur la terre.
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Il est tres doux de scandaliser:il existe la un petit triomphe pour l'orgueil qui n'est nullement a de daigner
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Le chef-d’œuvre de la philosophie serait de développer les moyens dont la Providence se sert pour parvenir aux fins qu’elle se propose sur l’homme, et de tracer, d’après cela, quelques plans de conduite qui pussent faire connaître à ce malheureux individu bipède la manière dont il faut qu’il marche dans la carrière épineuse de la vie, afin de prévenir les caprices bizarres de cette fatalité à laquelle on donne vingt noms différents, sans être encore parvenu ni à la connaître, ni à la définir.
Si, plein de respect pour nos conventions sociales, et ne s’écartant jamais des digues qu’elles nous imposent, il arrive, malgré cela, que nous n’ayons rencontré que des ronces, quand les méchants ne cueillaient que des roses, des gens privés d’un fond de vertus assez constaté pour se mettre au-dessus de ces remarques ne calculeront-ils pas alors qu’il vaut mieux s’abandonner au torrent que d’y résister ? Ne diront-ils pas que la vertu, quelque belle qu’elle soit, devient pourtant le plus mauvais parti qu’on puisse prendre, quand elle se trouve trop faible pour lutter contre le vice, et que dans un siècle entièrement corrompu, le plus sûr est de faire comme les autres ? Un peu plus instruits, si l’on veut, et abusant des lumières qu’ils ont acquises, ne diront-ils pas avec l’ange Jesrad, de Zadig, qu’il n’y a aucun mal dont il ne naisse un bien, et qu’ils peuvent, d’après cela, se livrer au mal, puisqu’il n’est dans le fait qu’une des façons de produire le bien ? N’ajouteront-ils pas qu’il est indifférent au plan général, que tel ou tel soit bon ou méchant de préférence ; que si le malheur persécute la vertu et que la prospérité accompagne le crime, les choses étant égales aux vues de la nature, il vaut infiniment mieux prendre parti parmi les méchants qui prospèrent, que parmi les vertueux qui échouent ? Il est donc important de prévenir ces sophismes dangereux d’une fausse philosophie ; essentiel de faire voir que les exemples de vertu malheureuse, présentés à une âme corrompue, dans laquelle il reste pourtant quelques bons principes, peuvent ramener cette âme au bien tout aussi sûrement que si on lui eût montré dans cette route de la vertu les palmes les plus brillantes et les plus flatteuses récompenses.
Il est cruel sans doute d’avoir à peindre une foule de malheurs accablant la femme douce et sensible qui respecte le mieux la vertu, et d’une autre part l’affluence des prospérités sur ceux qui écrasent ou mortifient cette même femme. Mais s’il naît cependant un bien du tableau de ces fatalités, aura-t-on des remords de les avoir offertes ? Pourra-t-on être fâché d’avoir établi un fait, d’où il résultera pour le sage qui lit avec fruit la leçon si utile de la soumission aux ordres de la providence, et l’avertissement fatal que c’est souvent pour nous ramener à nos devoirs que le ciel frappe à côté de nous l’être qui nous paraît le mieux avoir rempli les siens ?
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Mme la comtesse de Lorsange était une de ces prêtresses de Vénus, dont la fortune est l'ouvrage d'une figure enchanteresse, de beaucoup d'inconduite et de fourberie, et dont les titres quelque pompeux qu'ils soient ne se trouvent que dans les archives de Cythère, forgés par l'impertinence qui les prend et soutenus par la sotte crédulité qui les donne.
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Eh ! bien, me dis-je alors en m'examinant, il est donc vrai qu'il y a des créatures humaines, que la nature ravale au même sort que celui des bêtes ! Cachée dans leur réduit, fuyant les hommes à leur exemple, quelle différence y a-t-il maintenant entre elles et moi ? Est-ce donc la peine de naître pour un sort aussi pitoyable ?
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Mais aussi faible et sensible,elle avait malheureusement laisse deja cueillir a son delicieux amant cette fleur qui bien differente des roses quoiqu'on les leur compare quelquefois,n'a pas comme elle la faculte de renaitre a chaque printemps
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Il y a des épines partout, mais les roses se trouvent au-dessus d’elles dans la carrière du vice ; il n’y a que dans les sentiers bourbeux de la vertu que la nature n’en fait jamais naître.

(p. 61)
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