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Critiques de Martin Michaud (352)
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Je me souviens

V’la un chouette polar que je trippe en masse! Merci infiniment à Babelio et aux éditions Kennes pour m’avoir permis de découvrir cet auteur et son univers, parfumé au sirop d’érable.



Tout d’abord, une belle première impression lorsqu’on sort le livre de son carton d’expédition : c’est un beau pavé (challenge en cours) avec une très élégante couverture noire, le nom de l’auteur en relief et une petite silhouette rouge qui tombe dans un décor urbain. Ensuite, lorsqu’on jette un oeil à l’intérieur, on découvre une belle police (un minimum syndical pour ce genre de littérature), une texture de papier agréable et des typos variées pour représenter différents documents qui interviennent dans l’enquête : bravo à l’éditeur, c’est un bel objet.



Ensuite les personnages et en tête le sergent détective Victor Lessard, un séduisant (dans l’histoire et pour le lecteur) quinqua, soucieux de son apparence (eh oui quand on s’amourache d’une jeunette , il faut assurer), une batterie complète de casseroles à trainer (alcool, dépression, séparation, deuil….) et bien sûr, très très malin pour démêler des affaires complexes. Le couple professionnel qu’il forme avec Jacinthe, boulimique compulsive, un vocabulaire de charretier, une apparence originale, est un vrai régal (un peu le pendant de notre Adamsberg national avec Rétancourt).



Plus une palette de personnages secondaires bien campés, l’équipe est gagnante.



On n’est pas dans le polar sociologique, mais plutôt sur de l’espionnage. Comme l’auteur s’en explique en post face, à partir de faits réels, on imagine ce qui aurait pu se passer. Et là on n’est pas déçu, l’intrigue est complexe à souhait, l’enquête riche en fausses pistes et chausse-trappes pour le lecteur qui pense avoir tout compris. Ça se dévore avec avidité, tant le chemin pour parvenir à une explication est captivant. On peut y ajouter des embrouilles perso pour Lessard, dont le fils fricote avec des nazillons profanateurs de tombes, ce qui montre bien que le sergent détective est multi-tache, avantage incontestable lorsqu’on est à ce point badloqué*.



Enfin, dernier commentaire, argument majeur dans l’attrait suscité par ce polar, les dialogues savoureux, (l’avantage de les lire plutôt que de les écouter est qu’on peut aisément les comprendre), et la verve de Jacinthe leur donne un relief très plaisant.



C’est un coup de coeur qui m’a fait me précipiter sur les autres tomes qui mettent en scène le sergent détective, afin de découvrir à l’envers, le parcours qui l’a conduit là où il en est. Avec l’espoir que les aventures ne sont pas terminées, et que l’on pourra se régaler de la suite.





*malchanceux.



Challenge Pavés 2015-2016
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Je me souviens

C'est une enquête difficile à multiples bifurcations dans un Montréal fortement enneigé, "sloché" et verglacé qui débute pour le sergent-détective Victor Lessard et sa co-équipière, la volumineuse et forte Jacinthe, une dizaine de jours avant Noël. Si le tandem et leurs collègues établissent rapidement des liens entre le suicide d'un SDF et les meurtres après des jeux de torture d'une psychiatre et un avocat renommé, de nombreuses pistes tracent pas à pas un chemin vers un passé caché sur lequel certains hommes ont su bâtir leur réussite...



Ce passé dont il sera question est esquissé en pointillé à travers tout le roman... autant de cailloux semés que l'auteur nous fait suivre dans une intrigue complexe dont on ne perd -étonnamment- jamais le fil dans cette brique de presque 640 pages.

C'est très certainement une des composantes la plus buzzante de ce roman policier, écrit dans un style naturel, familier et au verbe québécois joualisé... que j'ai savouré !



À part ce langage typique, ce que j'ai -personnellement- le plus apprécié, c'est ce lien pour le moins "flyé" qui existe entre Victor et Jacinthe et que je définirai comme "copains comme cochons pittbullesques", lien fait d'engueulades criseuses et de beaux moments empathiques. Les relations avec les autres flics du service, ayant leurs caractères et leurs fêlures, sont tout aussi bien croquées, et le tout constitue... un bon polar piquant, coloré et animé.



Je remercie Babelio et les editions Kennes pour ma première découverte de Victor Lessard, qui lui en est, dans ce livre, déjà à sa troisième enquête.
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Je me souviens

Si vous voulez découvrir un nouveau talent dans l'univers du polar, ne cherchez plus ! « Je me souviens » de Martin Michaud fait une entrée fracassante avec cette histoire remarquablement ficelée. Généreusement offert par les Editions Kennes et Babelio que je remercie vivement, mon plaisir est allé crescendo. Dialogues, rebondissements, personnages attachants et complexes, l'imagination de Martin Michaud fait merveille.

A l'image de ce héros ordinaire Victor Lessard, flic passionné en perpétuelle bagarre avec ces démons intérieurs, de son chef Paul Delaney humain et touchant, de Nadja compagne de Victor mais aussi et surtout de sa coéquipière Jacinthe Taillon, grande gueule, boulimique, maladroite, aussi délicate qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Sa « légèreté » vient en parfait contrepoint pour amener un salvateur trait d humour dans un univers glacial et morbide. Sacrément bon.



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S.A.S.H.A.

Un homme à la conduite étrange et un enfant de 7 ans qui semble être son fils, tous les deux dans un piteux état, déambulent pendant plusieurs heures dans l'aéroport de Montréal en attendant l'arrivée de la mère du garçon qui doit arriver par le vol 459 en partance de Paris...



L'histoire, intimiste, aborde, dans un style d'écriture sobre, (e.a.) les thèmes de la filiation, de la transmission et de la responsabilité de l'adulte.

La 4e de couverture situe ce court roman entre roman noir et SF... Si c'est vrai pour l'orientation "polar", le fil "anticipatif" est bien mince et sert seulement de prétexte à l'intrigue.

Je peux dire, sans réel enthousiasme, que c'était une belle histoire, agréable à lire... mais arrivée au bout de 70 pages (sur les 136), j'en avais un peu marre de ramasser des morceaux de puzzle sans pouvoir les placer dans l'ensemble. Je n'ai pas su m'attacher non plus ni au petit, ni a Elias, l'adulte, sur qui j'aurai aimé apprendre bien plus concernant les liens avec ses parents, relations et émotions de son passé qui déterminent en grande partie son comportement envers Sasha.

Ce n'est que 20 pages avant la fin qu'il y a un peu d'action et ça se termine... en tout cas pas comme je supposais !
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Je me souviens

Nom d’un ciboire ! V’là la littérature policiâââire québécoise qui débarque présentement en France… Et d’une bien jolie façon coudonc*, si l’on en juge par l’esthétique de ce gros pavé de 640 pages, élégamment habillé d’une couverture au motif noir satiné luisant doucement sur fond noir mat, qui représente la façade d’un immeuble, souillée d’une petite tâche rouge : la silhouette d’un homme qui tombe. Noir, dense, épais, sans fioritures, impressionnant mais pas pantoute** crosseur***, l’emballage est à l’image du récit, et pis c’est pas d’la marde****.



Martin Michaud, présenté comme le chef de file du polar québécois, est explicitement confronté en quatrième de couverture aux ténors internationaux du genre, excusez du peu, mais il va falloir assurer l’ami Michaud ! Sont cités : Jo Nesbo, Michael Connelly, Fred Vargas, Ian Rankin et Henning Mankell, n’en jetez plus, voilà réunis tous mes auteurs préférés ! Martin Michaud parviendra-t-il à tenir son rang parmi cette impressionnante foule de collègues écrivains producteurs de best-sellers en série ? On va bien voir, mon tabarnac !



Comparaison n’est pas raison, dira-t-on. Certes, l’équipe d’enquêteurs, qui possèdent tous un caractère bien typé, rappelle celle qui entoure le commissaire Adamsberg (Fred Vargas), la tonitruante Jacinthe Taillon, sorte de Bérurier au féminin, évoque immanquablement Violette Retancourt : physique commun et prénom de fleur dans les deux cas. Le sergent-détective Victor Lessard connait les mêmes problèmes avec l’alcool que les inspecteurs John Rebus (Ian Rankin) et Harry Hole (Jo Nesbo), ce qui n’a rien d’étonnant, ce trait de caractère est devenu un poncif chez tous les enquêteurs depuis Philip Marlowe. Victor Lessard, divorcé, a une vie amoureuse compliquée et une progéniture en déshérence, en mode marginalisé et paumé dans sa life, vous m’en direz tant, pourront rétorquer d’une seule voix les commissaires Wallander (Henning Mankell) et Erlendur (Arnaldur Indridason… ah non, tiens, ce dernier n’était pas cité). Bref, nous sommes plutôt en terrain connu avec tous les personnages.



Du côté de l’intrigue, pas de réelles surprises non plus. Le lecteur se plongera néanmoins avec délice dans un récit au long cours, pavé oblige, dans une enquête qui prend son temps (Mankell), explore les routes secondaires (Vargas), s’éclaire au moyen de flashbacks révélateurs (Nesbo), fait fi de la respectabilité des puissants (Connelly), et met en scène un ou plusieurs tueurs psychopathes (à peu près tous les auteurs cités en référence).



Même s’il n’évite pas quelques clichés, le roman tient bien la distance, et le rythme reste toujours soutenu, grâce à des chapitres très courts et des rebondissements habiles. Mais le principal intérêt de ce roman est quand même pour le lecteur français (les Suisses et les Belges aussi, allez) le dépaysement et la langue savoureuse de la « Belle Province ».



Si les lecteurs québécois se sentiront chez eux, surtout s’ils habitent Montréal, les lecteurs venus en touristes apprécieront les décalages culturels, se souviendront du titre « Je me souviens » qui est la devise du Québec, goûteront les spécialités gastronomiques locales, comme la poutine, mélangeant frites, cheddar et sauce (hmmmmm, mon cholestérol vient de grimper dans le rouge rien qu’en lisant la recette) et enrichiront au passage leur vocabulaire sur les diverses apparences que peut prendre la neige. C’est vrai, avec le réchauffement climatique, le lexique des écrivains francophones des pays tempérés est devenu un peu pauvre sur ce plan-là. Que l’on se rassure, le contexte permet d’imaginer des définitions probables à tous ces mots étrangers. J’ai noté par exemple ces deux là : la « poudrerie » (neige fine tourbillonnante soulevée par le vent, très explosive comme son nom l’indique, mais seulement en cas d’éternuement dû au froid) et la « sloche » (mélange de neige fondue, de sable et de sel que les voitures projettent malencontreusement sur vos bas de pantalons lorsque vous vous promenez en ville. Eh oui, les Québécois ont un mot pour ça).



Les lecteurs français, belges ou suisses les plus puristes ne devront pas être effarouchés par la lecture de quelques tournures qui fleurent bon la poutine et le sirop d’érable, comme le montre ce petit florilège, présenté sous la forme d’une conversation reconstituée à partir d’extraits de dialogues présents dans le livre :

« – Donne-moi les clefs du char, c’est moi qui chauffe ! (sic)

– Pis le cadavre, en bas ? (sic)

– Inquiète-toi pas ! (sic)

– Ça va-tu, Lessard ? T’es vert… (sic)

– Mange d’la marde, Taillon ! » (sic).



C’est un peu compliqué à lire, mais on entend bien d’ici l’accent, aucun doute là-dessus…



Pour terminer, signalons les références à Pierre Laporte, James Richard Cross, John Gomery et Jean Chrétien (respectivement un ministre, un diplomate, un juge, et un premier ministre) qui échapperont très certainement aux lecteurs français (belges et suisses). La loi du genre qui souvent autorise et ancre la fiction dans le réel ou inversement nous laissera deviner une solide toile de fond canadienne, de type Vieux Campeur, fortement imprégnée de luttes felquistes (i.e. « du FLQ »), ici, la Crise d’Octobre, et de scandales politico-financiers, comme le Scandale des Commandites.



Plus faciles à comprendre en revanche, pour nous, les lecteurs du vieux continent, les références bienvenues à Lee Harvey Oswald et aux programmes secrets de la CIA, sans creuser réellement le sujet ni apporter des réponses claires et définitives, surfent sur la vague des théories du complot associées depuis plus d’un demi-siècle à l’assassinat du président Kennedy.



Alors, maudits calices et ciboires de tabarnac, avec l’arrivée sur notre continent de cet écrivain québécois qui prétend rivaliser avec les Jo Nesbo, Michael Connelly, Fred Vargas, Ian Rankin et autre Henning Mankell, ces vieux briscards doivent-ils désormais craindre la concurrence ? Pas vraiment. Malgré leurs points communs, chaque auteur peut heureusement revendiquer son style propre et ses spécificités liées à son pays d’origine. Et pour atteindre la notoriété et la prolixité des auteurs ci-dessus cités, Martin Michaud devra certainement encore imaginer de nombreuses enquêtes de Victor Lessard, tout en maintenant le niveau actuel. Pas question toutefois de conclure par un avis tiède et mitigé, façon Michaud mi-froid. Pour Martin Michaud, inquiète-toi pas, c’est bien parti.



* "écoutez donc", en québécois

** "pas du tout"

*** "trompeur"

**** [censuré]

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Je me souviens

Un roman policier touffu, sous le thème de la devise du Québec : « Je me souviens ».



Des intrigues très complexes et ramifiées, des complots, des vengeances, des armes médiévales, des problèmes de santé mentale et des lavages de cerveau, un judicieux mélange d’inventions dans une trame d’événements historiques réels.



Un héros policier, divorcé mais amoureux, ex-alcoolique mais sobre, avec une vie personnelle qui n’interfère pas trop dans l’enquête.



Une écriture avec beaucoup de rythme, un texte partagé en 95 courts chapitres, avec un contexte québécois de tempêtes de neige et parfois des expressions typiques qui susciteront parfois la curiosité des lecteurs non québécois.



Un bon polar pour se promener dans les rues de Montréal et découvrir un bout d’histoire de la fin du vingtième siècle.

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S.A.S.H.A.

Livre lu grâce à un échange avec Verobleue et découvert grâce à quelques critiques sur Babelio.



Le moins que l'on puisse dire est que ce petit roman m'a complètement retourné, de part sa construction et l'histoire relatée. En si peu de pages, l'auteur a su créer une atmosphère très particulière et un brin angoissant grâce à des phrases courtes, un personnage principal à double tranchant et un lieu clôt. Elias est un personnage aux multiples facettes, comme ces quelques pages vont nous le démontrer, mais malgré cela, la sécurité et la vie du petit Sacha sont plus importants à ces yeux que tout autre chose, même sa propre survie.



Nous arrivons dans la vie de ces deux personnages en pleine fuite et au moment où ils vont enfin retrouver la maman du petit Sacha. Mais l'attente qui suit va être rempli de doute et d'incertitudes concernant leur proche avenir. Dans ces moments-là, Elias revient sur leur passé et nous explique dans les grandes lignes les raisons de leur fuite et de leur comportement étrange. Elias se bat contre lui-même pour préserver Sacha de la folie humaine. Par bribes, nous apprenons que Sacha possède un don exceptionnel mais qu'il doit le tenir secret au risque d'être enfermé et examiné à la loupe par des savants. Elias et Sacha attendent ensemble dans un aéroport le retour de la maman.



La fin de ce livre est telle que j'ai eu du mal à coucher de suite mes impressions sur le papier, j'avais encore le cœur qui battait la chamade à cause des différents évènements qui se sont enchaînés à vitesse grand V. L'auteur signe là un roman à mi-parcours entre le thriller et le fantastique. Malgré une fin un peu angoissante pour ma part, l'auteur a une écriture très agréable à lire. Il est économe en mots comme son personnage principal mais on apprend tout ce qu'on a besoin de savoir pour apprécier son histoire. Par bribes, Elias revient sur certaines parties de son passé qui nous éclairent ainsi son présent et ses actions.



Comme vous l'aurez compris, cette lecture a été une bonne découverte du style de l'auteur et de son univers. Un auteur à suivre donc quand je voudrais repasser dans les thrillers. Cela m'a beaucoup plu car l'histoire est bien différente de ce que l'on pourrait attendre de ce type de lecture et renouvelle ainsi un peu le genre. Si vous êtes amateurs de ce genre littéraire, je vous conseille donc la découverte de ce petit roman qui ne paye pas de mine et qui est pourtant très bien ficelé. Merci donc à Verobleue qui m'a permise de le lire.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Sous la surface

Un grand merci à Babelio et aux éditions Kennes pour leur confiance .

Leah et Chase ont la vingtaine et sont amoureux . Mais Chase décède en tentant de sauver la vie d'Amanda.

25 ans plus tard , Leah est en passe de devenir la first lady. le super Tuesday approche et l'équipe de campagne de son mari est sur les nerfs , à l'affut du moindre accroc qui pourrait ruiner des années d'effort.



Un polar dans le milieu de la politique . de courts chapitres, aucune fioriture, une histoire bien menée, des personnages bien façonnés.



Une énigme , ou plutôt des fils qui se défont de façon claire et précise. Et pourtant, il manque quelque chose à ce polar.

Sans doute, ai je eu du mal à croire à cette histoire , pourtant bien ancrée dans le réel , et si j'imagine que le monde de la politique est bien plus pourri que la façade exposée (même si celle ci est déjà vérolée), j'ai quand même du mal à croire à toute cette histoire . Par moment, j'ai cru voir Bruce Willis, ici avec des couettes blondes, échapper ensanglanté à plein de méchants.



L'auteur s'est efforcé de bien décrire l'univers d'une campagne politique , ici à travers le parti démocrate aux USA, et toutes les magouilles qui poussent tel ou tel candidat vers la lumière.



J'ai bien aimé les mots "québecois" qui émaillent le texte et donne un coté enthousiasmant à la lecture.

De plus, le choix de la ville de Lowell, touchée par la crise du secteur textile et qui serait un cadre parfait pour un roman de Russo, ne doit pas être fortuit, beaucoup de québecois

y ayant émigré.

Ce fut un moment agréable de lecture , mais qui filera avec le temps , alors que "Je me souviens", du même auteur , et bien , je m'en souviens , désolé.

Un Michaud tiède donc.
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Il ne faut pas parler dans l'ascenseur

Sentiment de culpabilité? Avez-vous quelque chose à vous reprocher?



En plus de l’action ou du dépaysement, les polars amènent souvent le lecteur dans différents registres d’émotions. C’est le cas du premier roman du Québécois Martin Michaud où les personnages sont tous rongés par la culpabilité. Les sujets qui les hantent sont nombreux : alcoolisme, accidents et fautes professionnelles ou encore d’être un mauvais père ou un mauvais fils ou d’avoir mené une vie dissolue.



Seul le tueur échappe à la malédiction, il pourchasse les coupables… et n’hésite pas à faire des « victimes collatérales ».



Un polar fluide, avec du rythme et de l’action et même une incursion dans un monde parallèle.



*Publié en France sous le titre : Les âmes traquées.

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Je me souviens

Martin Michaud. Retenez ce nom. Archi connu au Canada, il devrait se faire une place d'ici peu dans le coeur des lecteurs français. Et en attendant la consécration française, il peut déjà me rajouter à la liste de ses lecteurs conquis.



Car l'auteur est malin et maîtrise parfaitement les ficelles du thriller: débuter par un meurtre barbare et un suicide, pas mieux comme apéritif. L'appétit ouvert et la curiosité aiguisée, on se frotte les mains d'envie et d'excitation à l'idée d'avaler le pavé. Donc déjà, tout bon pour les premiers chapitres.

Mais en démarrant sur les chapeaux de roues de la sorte, l'enjeu de garder le lecteur en haleine sur les quelques 600 pages qui restent est alors de taille. Et Martin Michaud, même pas peur, est redoutable d'efficacité à ce niveau.

L'intrigue est ingénieusement maîtrisée, et on engloutit les pages les unes derrière les autres sans se soucier des heures qui passent.



Toutefois, à mêler torture médiévale, assassinat de Kennedy, histoire du Québec libre et scientifiques en mal d'expériences sur cobayes humains, on peut s'inquiéter, tant l'étendue du sujet semble vaste et sans lien apparent. Se perdre dans la masse de personnages, s'égarer dans les flash backs permanents, ou se noyer dans des complots et vengeances sans queue ni tête restent des probabilités qu'on envisage. Mais pour rien finalement. On aime se faire peur inutilement. Car ici, tout passe comme une lettre à la poste un jour sans grève. Et tout demeure très crédible.



Reconnaissons tout de même qu'il faut s'accrocher au tout début et faire preuve de patience, le temps de mettre tous les éléments du puzzle en place et de se familiariser avec l'écriture.

Mais il faut surtout faire confiance à l'auteur: il mène sa barque avec art et rigueur, garde en permanence le cap et sait exactement où il nous emmène.

Et faut me faire confiance à moi aussi qui vous rassure. Pas de panique donc.



Car rien ne manque à ce bouquin: flic-héros ex-alcoolo au passé tumultueux, une équipe d'enquêteurs de choc aux profils attachants pour le seconder, la ville de Montréal en toile de fond pour la note dépaysante, des rebondissements à gogo et un suspense garanti de bout en bout. On rajoute une pointe d'humour dans les réparties et une pincée de parlure locale sympathique et enchanteresse, et le tour est joué, nous voilà transporté pour quelques heures au pays des caribous sans bouger de son canap'.

Ça paraît simple finalement. Sauf qu'il faut être sacrément tordu comme Martin Michaud et passer des méga nuits blanches pour sortir un scénario pareil. Et parvenir à donner forme à cet apparent imbroglio relève d'un grand talent d'écriture.



Pourquoi n'est-il pas aussi connu en France du coup? Je l'ignore, mais sans tomber dans la flagornerie, je serais moi-même passée à côté sans l'envoi de Babelio et des Editions Kennes que je remercie donc pour cette découverte. La littérature québécoise peut être fière de son nouveau génie.

A consommer sans modération, tabarnac.





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Quand j'étais Théodore Seaborn

Quand j’étais..? Mais qui suis-je? Et que vais-je devenir?



Une histoire qui commence avec un dépressif de Montréal qui tente de dissiper son ennui en avalant des barres de chocolat. Une rencontre fortuite, quelques circonstances troublantes et notre homme se retrouve en Syrie, au sein dans les forces de l’État islamiste! Quand même pas banal comme aventure.



Plongé au cœur de l’action et craignant pour sa vie, notre héros retrouvera des racines oubliées et réfléchira sur les choses qui comptent vraiment dans son existence : sa liberté et l’amour de sa famille.



Un thriller de terrorisme international où les coïncidences arrivent parfois un peu trop à point. Mais cela n’empêchera pas les amateurs de sensations fortes de se régaler…



Un roman qui a beaucoup de rythme et qui marque un virage géopolitique dans l’œuvre de cet auteur qui nous avait habitués à des polars bien classiques.

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S.A.S.H.A.

Je découvre Martin Michaud avec un tout petit roman noir S.A.S.H.A . En quelques pages, Martin Michaud arrive à créer une atmosphère tendue et anxiogène. Dans ce climat incertain, confinés au sein d'un aéroport, Elias et Sasha vont errer 24 heures en attendant le vol 459 en provenance de Paris. Nous allons donc vivre cette attente avec eux.

La relation entre Elias et le petit garçon est touchante, beaucoup de tendresse (même si elle est retenue) .

Le lien qui les unit est mis en exergue par l'introspection d'Elias ce qui crée et renforce un climat"étrange", ( je ne trouve pas le mot qui convient )

J'ai beaucoup aimé et je vais découvrir ses autres romans avec plaisir.
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Je me souviens

Grand merci à la Masse Critique de Babélio et aux éditions Kennes pour cette nouvelle rencontre...



En ce jour de deuil national, c'est le coeur gros et l'esprit embrouillé, ce depuis vendredi, jour infernal et diabolique, que je me dois de vous donner mon avis sur cette indubitable emballante lecture.



Emballante pour de simples raisons, pour les personnages d'abord, surtout celui de Jacinthe Taillon, haute en couleur, au verbe haut, hyperphage,indiscrète, souvent irrespirable et pourtant attachante, drôle et maternelle. Pour Victor Lessard ce fumeur invétéré, ex dipsomane, adepte des Converse, amateur de bon son, cet écorché continuellement sur la corde raide, ce flic intuitif, humain. Pour les dialogues forcement truffés d'expressions québécoises qui ont eu le bonheur de souvent me faire pouffer de rire, mais qui, sans pour autant en faire grand cas, a eu également pour effet de décrédibiliser un tant soit peu, pour la française que je suis, cette lecture. Pour l'histoire, cette histoire contrefactuelle basée sur l'assassinat de Kennedy, pour la qualité imaginative de l'auteur, pour son intrigue qui s'écoule lentement telle la sève de l'érable et pour cette même sève se concentrant pour devenir sirop qu'est l'écriture.



En achetant ce livre vous ne vous ferez pas passer un sapin, ni vous taponnerez, foi d'Hanniballectrice.



Je me souviens, je me souviendrai...
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Violence à l'origine

Si les romanciers se paient souvent la tête des policiers, ici ça va beaucoup plus loin, c’est la tête coupée d’un gradé qu’on retrouve dans les ordures!



Et bien sûr, il y a beaucoup de pression pour que les enquêteurs découvrent pourquoi ce chef a perdu la tête!!! Et quand d’autres assassinats sont perpétrés, la situation devient vraiment intenable pour Victor Lessard et son équipe, d’autant plus que des histoires d’enlèvement d’enfants et de Père Noël viennent embrouiller le tout.



Un polar aux allures de thriller, avec meurtrier en série et crimes horribles avec en prime une intrigue aux ramifications psychologiques complexes dans le décor des rues de Montréal.



Une plume alerte, un agréable divertissement pour les amateurs de crimes tordus…

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Sous la surface

Grand amour et politique américaine, un thriller efficace avec de nombreux rebondissements.



Une romancière épouse d’un candidat aux primaires américaines doit revenir dans la petite ville où elle a vécu vingt-cinq ans plus tôt. Elle y retrouve des souvenirs du passé, souvenirs douloureux d’un amoureux disparu en plongeant pour sauver une victime d’accident de la route.



Sous la surface des partis politiques grouillent toutes sortes de machinations, toutes sortes de secrets y sont enfouis. Derrière les sourires et les poignées de main, des magouilles louches, les tractations entre les candidats, le poids de l’argent et de la mafia, bien des hypothèses peuvent expliquer ce qui se passe. Encore faut-il être à la recherche de la vérité…



Mais les êtres humains ont aussi une apparence parfois tout aussi trompeuse. Qu’est-ce qui se cache sous l’amitié de l’un ? L’amour de l’autre est-il sincère ? Et quand la dame se fend d’une politesse, est-ce de la haine ou du mépris qui se cache sous la surface ?



Même si j’avoue ne pas avoir toujours été convaincue par le comportement des personnages, mais j’ai apprécié la complexité de l’intrigue, le bain de foule des présidentielles et le détour par la ville de Jack Kerouac.

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Il ne faut pas parler dans l'ascenseur

Un polar qui se tient bien du début à la fin. Avec un soupçon de mystère qui arrive à titiller la curiosité du lecteur.



Le seul bémol, peut-être, c'est que je n'ai pas eu de sympathie particulière pour les personnages, et tout spécialement pour Lessard, le flic.



Néanmoins, si je croisse à nouveau son chemin, je lirais très certainement ses autres aventures.
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Je me souviens

Que voilà un excellent polar québécois, un excellent polar tout court. Si j’insiste ainsi sur sa provenance, c’est qu’elle fait partie intégrante de l’ADN du roman.



Pas question ici de proposer un texte revisité pour le public français. C’est le texte original, écrit par un québécois, avec le français imagé de là-bas. Et c’est, à mon sens, l’un des (nombreux) intérêts du livre.



Déstabilisante au début (certains dialogues demandent qu’on se plonge vraiment dans la manière de parler des protagonistes), amusante ensuite, la langue en devient un formidable vecteur de découverte de nos cousins. Une manière de découvrir la culture et le vécu de cette province, à la fois si lointaine et si proche.



Ne jugez pas trop vite le titre du roman. Je me souviens, sonne un peu comme un titre de thriller passe-partout, alors que c’est tout sauf le cas. Grâce au bienvenu avant-propos, les français que nous sommes apprenons que c’est la devise officielle du Québec. Ce choix nous oriente déjà vers l’idée que cette histoire sera profondément ancrée dans l’Histoire de cette partie de l’Amérique du Nord.



La taille du roman nous donne une autre clé sur la complexité de l’intrigue de Martin Michaud. 630 pages à la fois denses et rythmées (les chapitres sont courts). Un récit sur la mémoire, une enquête policière tentaculaire, où Michaud s’amuse à créer des pistes inédites qui donnent un vrai souffle à l’histoire. Malgré l’impression que j’ai pu avoir d’un petit creux et d’un peu de longueur vers le milieu du roman, le dernier tiers est tellement enthousiasmant que cette sensation est totalement balayée une fois la lecture terminée. « Une maudite bonne job », comme ils disent là-bas.



L’intrigue est audacieuse, ingénieuse et ambitieuse, nous trimballe dans tout Montréal (et même au-delà des frontières). Des thématiques d’une belle intelligence et qui donnent une formidable ampleur au récit.



Et puis il y a les personnages. Ne parlons pas des méchants, un « maudit fucké » (traduction : bizarre) en chassant un autre. Parlons surtout du couple de policiers, absolument épatants. Troisième tome de leurs aventures (mais qui peut se lire individuellement sans aucun souci j’en suis la preuve), où Martin Michaud nous invite à côtoyer le sergent-détective Victor Lessard et son impressionnante et bouillonnante collègue Jacinthe Taillon. Un tandem, entre un flic intègre et une adjointe totalement délurée.



Si, comme moi vous êtes fans des romans de Jussi Adler-Olsen par exemple, où les personnages sont tellement atypiques qu’ils en deviennent irrésistibles, alors vous apprécierez ces deux drôles d’oiseaux (et les personnages annexes également). Ils sont pour beaucoup dans la réussite du roman.



Y a pas à dire, Martin Michaud est un auteur « bon en hostie » !
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Il ne faut pas parler dans l'ascenseur

J'ai terminé la lecture de ce livre depuis plus d'une semaine mais je n'arrive pas à me décider : est-ce que je vais crucifier ce livre ou le béatifier?



Dès le début, ce livre est déroutant. La narration est faite par plusieurs personnes, en plus du narrateur. Puis l'une des victimes de ce meurtrier est renversée et rencontre un mystérieux personnage. Est-ce qu'elle délire ou sommes nous dans le paranormal?



Je voulais laisser la lecture mais je n'arrivais pas à passer au geste, quelque chose me disait que je devais encore lire quelques pages sinon je le regretterais. De pages en pages, je me suis rendu jusqu'au point de non retour.



À partir de cet instant, j'ai lu le reste de l'intrigue sans m'arrêter jusqu'à la fin.



Je voudrais lui donner un 3 pour me venger de mes frustrations du début mais globalement ce roman mérite un 3,8 donc 4.



J'ai emprunté "La chorale du diable" et je pense le lire jusqu'au bout.

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Crimes à la librairie

Nouvelles



16 nouvelles. 16 écrivain(es) québécois. 16 crimes dans 16 librairies différentes. Ce recueil, publié en 2014, a été conçu par Richard Migneault qui voulait faire connaître le polars écrit au Québec. Il a donc demandé à plusieurs auteur(es) de nous écrire une nouvelle sur un crime, dans leur style propre à eux, qui se déroule dans une librairie.



Je suis québécoise. Je lis énormément et je me laisse tenter plusieurs fois par année par un roman, des nouvelles, de mes concitoyens. Mais ce recueil m’a fait découvrir des auteur(es) qui m'était complètement inconnu(es). Je vais donc m’empresser d'ajouter à ma Pile À Lire quelques livres de ces auteur(es). À vous de les découvrir maintenant …

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Je me souviens

Merci à Babelio et aux éditions Kennes de m’avoir permis de découvrir cet auteur. Le Québec c’est bien loin et on n’a rarement de chroniques sur la production de ses auteurs à suspens. J’ai frémis en recevant ce « pavé » de 634 pages et je me suis lancée. Alors là quelle découverte ! Ce défenseur de la francophonie nous entraîne avec son vocabulaire exotique et imagé au travers des paysages urbains de Montréal et de ses faubourgs, dans une torture médiévale où se disputent sadiques et autre « nettoyeur ». Serial killer ou vengeance organisée ? C’est bien là la question initiale : y a-t-il un lien entre les victimes qui pourrait mener Victor Lessard, le sergent-détective, alcoolique repenti mais proche de la rechute ainsi que sa bande de joyeux drilles ? Sa bande : une lesbienne boulimique à l’humour lourd et noir, un gnome père de 7 bambins, un atypique champion de l’immersion dans le milieu des itinérants, un chef dépressif, une compagne fliquette flanquée d’un frère trouble qui a entraîné le fils de Victor dans des jeux patriotes et douteux et l’incontournable légiste … avec en prime le froid et la neige. Cette belle brochette qui ne déplairait pas à Jussi-Olsen va donc nous accompagner dans une enquête qui révélera quelques secrets de la CIA et son programme de « lavage de cerveaux » mené en coopération avec le Canada. Que dire aussi de la référence à l’assassinat de JFK , qui nous vaut une petite visite à Dallas ? Pas de réponse sur ce dernier sujet, mais des doutes encore plus affirmés !

634 pages donc, mais sans longueurs, où les fausses pistes sont nécessaires à la quête de la vérité. Vérité que l’on découvrira dans les cinquante dernières pages, au cours d’aveux quelque peu artificiels, mais comment faire autrement après une telle profusion de personnages et de détails documentés. Enfin son côté historique un peu déstabilisant pour un natif du vieux monde ignorant tout ou presque de la belle province, nous permet de découvrir nos cousins d’une façon originale.



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