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3.55/5 (sur 1971 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 07/02/1975
Biographie :

Martin Page est un écrivain, illustrateur et éditeur français.

Il est le fils de Christiane Page, universitaire et autrice de nombreux ouvrages aux Presses universitaires de Bretagne.

Avant la publication de son premier roman, il se promène quelques années à l’Université. Étudiant dilettante, il change de discipline chaque année: droit, psychologie, linguistique, philosophie, sociologie, histoire de l’art et anthropologie. Il a été gardien de nuit et homme de ménage sur des festivals ; a travaillé comme surveillant dans des collèges et lycées. Il a une vie sans histoires qui lui laisse le loisir de composer des romans.

Il publie son premier roman à 25 ans: "Comment je suis devenu stupide" (2000). Parallèlement à son œuvre de romancier, Martin Page a une activité d'auteur jeunesse. Il aborde néanmoins des sujets des plus sérieux, par exemple sur les enfants battus, en leur donnant une approche poétique comme dans "Le Garçon de toutes les couleurs" (L'école des loisirs, 2007).

En octobre 2008, son roman "Peut être une histoire d'amour", a été retenu en deuxième sélection pour le prix Renaudot. "La Disparition de Paris et sa renaissance en Afrique" obtient le Prix Ouest-France Étonnants Voyageurs en 2010.

Son premier essai, "De la pluie", est publié chez Ramsay en 2007. Ses essais questionnent des sujets de société. En 2014, il publie un essai très critique sur le milieu littéraire, "Manuel d'écriture et de survie". La défense de la cause animale et le véganisme sont les sujets de son livre, "Les animaux ne sont pas comestibles", paru en 2017.

En 2011, il crée également un blogue sous le pseudonyme de Pit Agarmen (anagramme de Martin Page). Il a publié un livre sous ce nom aux éditions Robert Laffont, "La nuit a dévoré le monde", un roman de zombies, dont une adaptation au cinéma a été réalisée en 2018 par Dominique Rocher. Sous ce même nom, il est l'auteur d'un roman mettant en scène une super-héroïne," Je suis un dragon" (2015).

Les livres de Martin Page sont traduits dans une quinzaine de pays. Il vit à Nantes.

site officiel : http://www.martin-page.fr/

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L`entretien de Pit Agarmen avec Babelio : La nuit a dévoré le monde


« La Nuit a dévoré le monde » raconte le combat quotidien d`Antoine Verney, écrivain, contre une horde de zombies qui a envahi le monde en quelques jours. On imagine mal, dans les premières pages, comment cet écrivain peut survivre à une telle apocalypse. Quels sont ses atouts ?

Son asocialité et sa solitude passées, son absence d`espoir.


Antoine Verney réalise rapidement que son principal ennemi, avant même les zombies, c`est lui-même. Pouvez-vous nous expliquer cela ?

Il ne faudrait pas minorer la dangerosité des zombies ! Mais oui très vite il comprend que le monde dévasté est en lui aussi, que les pièges sont sous chacune de ses pensées. Nous n`avons pas besoin du monde pour nous damner. Nous avons toutes les armes intérieures pour le faire nous-même. le monde offre un substitut de destruction, une amorce. Antoine Verney devra se battre contre lui-même pour se sauver.


Les films de zombies de George A. Romero étaient l`occasion pour ce dernier de dénoncer la société de consommation caractérisant les sociétés contemporaines occidentales. Votre roman était-il un moyen pour vous de régler quelques comptes ?

Un roman a mille buts. Et l`auteur lui-même ne les connait pas tous.
Régler des comptes ? Non. Exprimer des choses qui ne sont jamais exprimées. Dire franchement une violence, ses causes, ses répercutions. Apporter quelque chose. Ce qui compte c`est l`originalité et l`imagination, ce qu`on donne de nouveau à la littérature à partir de thèmes classiques.


Dans votre roman, celui qui semble être le seul survivant se voit de plus en plus comme un monstre alors que les zombies incarnent la norme, la nouvelle espèce dominante. Quels moyens utilise Antoine Verney pour se rattacher à son humanité ?

Les gestes. S`habiller, se raser, préparer les repas.


De « I am legend » de Richard Matheson, publié en 1954, au jeu vidéo Resident Evil ( sorti en 1996), en passant par les films de Romero de la fin des années 1960, les zombies ont été le sujet d`une pléthore de romans, de films ou de jeux-vidéos. Comment aborde-t-on le genre du « Survival horror » en 2012 ? Quelles ont été vos principales influences dans le genre ?

Mes influences : The Last Man, de Mary Shelley, qui est à l`origine de tout. Le nuage pourpre, de M. P. Shiel. Puis Je suis une légende et La nuit des morts vivants.
Mon roman doit aussi beaucoup à Robinson Crusoë de Daniel Defoë , au Baron perché de Calvino, au Voyage autour de ma chambre de Xavier de Maistre, au Désert des Tartares de Dino Buzzati, à Je suis une légende de Richard Matheson . A tous les livres d`horreur lus (et à tous les autres). A Edgar Allan Poe et Lovecraft. A Alamo de Wayne aussi et aux Chiens de Paille de Peckinpah. A Frederic Brown et Ray Bradbury. Ann Radcliffe, et Jane Austen et son Northanger Abbey.


Le succès des comics puis de la série télévisée « Walking Dead » témoigne de la popularité sans cesse renouvelée des zombies. Qu`est-ce qui fascine autant le public dans ces créatures monstrueuses, selon vous ?

Nous allons mourir et avec des zombies la mort est là, active, elle a notre visage à peine transformé.



Martin Page et ses lectures


Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire

Les mythes grecs.


Quel est l`auteur qui vous a donné envie d`arrêter d`écrire (par ses qualités exceptionnelles...) ?

Un grand auteur provoque de l`émulation, pas un arrêt de la création. Les grandes oeuvres inspirent et donnent de l`énergie, elles n`abaissent pas et ne stérilisent pas.


Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

Difficile de se souvenir. Disons Beaucoup de bruit pour rien de William Shakespeare.

Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

Martin Eden, de Jack London.


Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Impossible pour moi d`associer la lecture à la honte. C`est tout le contraire. On n`a aucune obligation.


Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

Les dépossédés, de Robert McLiam Wilson. Les nouvelles de Dorothy Parker. Spoon River, de Edgar Lee Mathers. Lady L., de Romain Gary, La politique de la mémoire deRaul Hilberg.


Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

Je ne vais dire du mal d`un livre. Chacun trouve son plaisir où il veut, je ne vais pas juger le bonheur des autres.
Il y a des livres et des auteurs que je n`aime pas, certes, mais pourquoi en parler ?
Le jugement est possible quand des auteurs se sont conduits de façon dogmatique. C`est le cas dans certains mouvements littéraires en France, comme le surréalisme et le nouveau roman.
Quand il y a dogme, quand il y a mépris et excommunications, alors effectivement je n`aime pas ça. Mais je ne trouve pas ça surfait. Simplement le signe d`un art limité (et conscient de sa limitation) qui alors exprime son impuissance par la violence intellectuelle. Je déteste la violence dans le monde réel. Je l`aime dans les romans, car elle est expression de guerres intérieures et de traumas que l`on tente de transformer. C`est ce que je fais.


Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

Norman Mailer, The Spooky Art :
“What I find most interesting is to keep making a new attack on the nature of reality. It`s as if reality has some subtle desire to protect itself. If we keep pushing forward in the same direction, reality is able to handle us or evade us and may even do it in the way organisms become resistant to various antibiotics and pesticides.
We tell ourselves stories in order to make sense of life. Narrative is reassuring. There are days when life is so absurd, it`s crippling -nothing makes sense, but stories bring order to the absurdity. Relief is provided by the narrative`s beginning, middle, and end. Without and end, you have an obsession, a constant circling around a fact or situation that cannot be put in place.”

“La réalité semble avoir le subtil désir de se protéger. Si nous l`attaquons toujours du même côté, la réalité devient capable de nous manipuler ou de nous échapper à la manière dont les bactéries deviennent résistantes aux antibiotiques.” ( Traduction du début de la citation de Norman Mailer, juste au dessus.)

et

Ray Bradbury, Zen in the art of writing :
“Let the world burn through you.”

et

Somerset Maughan, Et mon fantôme en rit encore, journal 1892-1944 :
“Je me méfie toujours des théories des romanciers ; je n`y ai jamais constaté qu`une justification de leurs limites personnelles.”

et

Gustave Flaubert, Journal :
“Pour qu`une chose soit intéressante, il suffit de la regarder suffisamment longtemps.”

et

Sylvia Plath, Journal (le 25 février 1956) :
“Ce que je redoute le plus, je crois, c`est la mort de l`imagination. Quand dehors le ciel est tout simplement rose et les toits tout simplement noirs : cette disposition photographique de l`esprit, qui paradoxalement dit la vérité sur le monde, mais une vérité sans valeur. Ce que je désire, c`est une pensée synthétique, une force « constructive », qui pousse avec fertilité et fabrique ses propres mondes avec plus d`inventivité que Dieu. Si je ne bouge pas et si je ne fais rien, le monde continue de batte comme un tambour mal tendu, dépourvu de sens. Il faut bouger, travailler, fabriquer des rêves vers lesquels aller. La pauvreté d`un monde sans rêves est inimaginable tant elle est affreuse. C`est cette folie-là qui est la pire. L`autre, celle avec des visions et des hallucinations, serait un soulagement, dans la manière de Jérôme Bosch.”



Et en ce moment que lisez-vous ?

Les oranges ne sont pas les seuls fruits de Jeanette Winterson, La Destruction des juifs d`Europe de Raul Hilberg, Ôter les masques d`Eric Pessan, Traité du funambulisme de Philippe Petit, Tels, tels étaient nos plaisirs de George Orwell, American Splendor d`Harvey Pekar, Un paradigme de Jean François Billeter, Passions de Jean-Michel Delacomptée, L`homme qui rétrécit de Richard Matheson.



Découvrez "La Nuit a dévoré le monde" de Pit Agarmen aux éditions Editions Robert Laffont.


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La nuit a dévoré le monde - Bande annonce

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Citations et extraits (537) Voir plus Ajouter une citation
Méfie-toi cependant : je connais quelques personnes piégées par de brillantes études et aujourd'hui enfermées dans un métier rémunérateur et qui ne leur laisse aucune liberté. Elles sont habituées à un certain confort, elles ont des crédits, une prison dorée s'est refermée sur leur désir. La vraie richesse, c'est le temps.
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Ce soir, le soleil se couche en bavant une peinture orange dans le ciel. Sara et moi prenons un verre de vin sur le balcon. Une vingtaine de zombies grognent en bas. Plus loin sur le boulevard, des dizaines d’autres marchent au ralenti. Je pensais qu’ils étaient nos ennemis. Sara a une autre vision des choses :
— Ce sont nos prédateurs.
En effet, nous sommes du bétail pour eux, pas des adversaires. Nous ne sommes pas à égalité. Cela invite à l’humilité.
Difficile d’imaginer que deux êtres chétifs et scotchés à leur ordinateur toute la journée avaient la capacité de s’en sortir. Et pourtant nous sommes là, vivants, alors que les autres sont morts.
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- Je serai astrophysicienne.
Si elle avait dit qu'elle voulait devenir stripteaseuse, ses parents n'auraient pas réagi autrement.
Il y eut un silence, lourd et long. Son père et sa mère se prirent la main, comme pour se soutenir devant l'épreuve terrible que leur faisait vivre leur fille.Leurs visages reflétaient un profond sentiment d'incompréhension et de trahison.
- Mais tu as tout pour devenir une artiste...dit sa mère, les larmes aux yeux.
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Le soleil brillait enfin sur Paris. Les pots d'échappement diffusaient leurs polluants comme les pollens d'une nouvelle ère, ensemençant dans les poumons des Parisiens et des touristes la future flore d'une civilisation malade.
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Il m'a fallu un mois pour comprendre que les zombies ne sont pas le vrai danger. Je suis mon pire ennemi. Les zombies ne peuvent franchir les trois étages, ils ne peuvent défoncer la porte. Par contre, ils courent dans ma conscience comme s'ils en avaient toutes les clés.
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... je pense qu'être intelligent est pire que d'être bête, parce que quelqu'un de bête ne s'en rend pas compte, tandis que quelqu'un d'intelligent, même humble et modeste, le sait forcément.
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Il n'avait que trop souvent constaté que l'intelligence est le mot qui désigne des sottises bien construites et joliment prononcées, qu'elle est si dévoyée que l'on a souvent plus avantage à être bête qu'intellectuel assermenté.
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Il y a des rencontres bouleversantes qui nous donnent la force de prendre de la liberté vis-à-vis de nous-mêmes.
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Tu me demandes pourquoi j'écris. La vraie question me semble plutôt être : mais pourquoi tout le monde n'écrit pas ? C'est une chose si magique que ne pas le faire est pour moi incompréhensible. Tout le monde devrait écrire. En tout cas, avoir cette possibilité et s'y sentir autorisé.
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Virgile pensait souvent à Marc Aurèle. Quand celui-ci avait remporté la bataille contre les barbares du Danube menaçant Rome, ce n'était pas le bonheur qui l'avait submergé, mais le désespoir. La victoire n'est pas réconfortante. Virgile en était persuadé : dans la vie, il faut s'efforcer à la fois de ne pas perdre et de ne pas gagner. L'exercice est délicat, tant ces deux pôles possèdent un puissant pouvoir d'attraction.
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