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Citations de Martin Winckler (760)


"_Les livres de médecine ne parlent pas des douleurs provoquées par les gestes des médecins. Et beaucoup de médecins pensent que si c'est pour le bien des patientes, la douleur est justifiée. Aucune douleur n'est justifiée. Jamais."
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Pendant dix ans d'études, j'ai appris à palper, manipuler, inciser, suturer, bander, plâtrer, ôter des corps étrangers à la pince, mettre le doigt ou enfiler des tuyaux dans tous les orifices possibles, piquer, perfuser, percuter, secouer, faire un "bon diagnostic", donner des ordres aux infirmières, rédiger une observation dans les règles de l'art et faire quelques prescriptions, mais pendant toutes ces années, jamais on ne m'a appris à soulager la douleur, ou à éviter qu'elle n'apparaisse. Jamais on ne m'a dit que je pouvais m'asseoir au chevet d'un mourant et lui tenir la main, et lui parler.
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Aujourd'hui, pourtant, lorsqu'elles sont enceintes ou ne désirent pas l'être, lorsqu'elle veulent pratiquer un dépistage du cancer du col ou faire soigner un symptôme gynécologique, les femmes sont encore systématiquement contraintes de s'allonger sur le dos, cuisses écartées, sexe exposé, dans une position humiliante imposée par les médecins sans aucune nécessité médicale.
La posture dite "à l'anglaise" (sur le côté, ou "en décubitus latéral") permet tous les gestes gynécologiques courants ; elle permet également de procéder à des accouchements en toute sécurité, si la femme le désire ; dans de nombreux pays du monde, c'est dans cette position que les femmes sont examinées, soignées ou accouchées. Et dans cette même position, elles peuvent choisir de voir, ou non, ce que les médecins leur font.
Nous exigeons que les médecins français proposent à toutes leurs patientes d'adopter, si elles le désirent, le décubitus latéral, en lieu et place de la position gynécologique machiste et archaïque qui leur est encore imposée en ce début de XXIe siècle.
(p. 458-459)
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Martin Winckler
L’immense majorité des choses que j’ai apprises à l’hôpital, c’est grâce aux infirmières, pas aux médecins chefs. Eux étaient en consultation… Les infirmières étaient là tout le temps. Elles savaient comment il fallait doser tel ou tel médicament. Il faut savoir les écouter. Les erreurs médicales viennent souvent du fait qu’on n’écoute pas assez ses collègues.
Propos recueillis par Édouard REIS CARONA. OUEST FRANCE
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Je hais les médecins. Les généralistes en général, et les spécialistes spécialement. Pour la distance olympienne qu'ils mettent entre eux et leur patients - Oh, le joli mot -, pour cette assurance imbécile, affichée comme une force, alors qu'elle n'est qu'un bouclier à la faiblesse de leur science. Je déteste leur jargon, élaboré pour impressionner et réduire au silence ceux dont ils vivent, afin de mieux pouvoir les vampiriser. J'aborrhe enfin l'écriture, rendue soigneusement illisible aux profanes par ces zélateurs hypocrites d'Hippocrate, de qui le fameux serment sert d'alibi à toutes les dérobades et à toutes les arrogances.

(Dans : "Ne dites jamais 33" de René Reouven)
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Mais nom de dieu, chez un médecin, la gentillesse ça devrait être un équipement de série, pas une option !!!!!!!!
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En chacun de nous sommeille un bourreau. Le tien, tu es sûr qu'il dort ?
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Quand on part, on part. Si on passe son temps à expliquer pourquoi on part, c'est qu'on n'est pas sûr de vouloir partir. Ou d'avoir le droit de partir.
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Un jour, Luciane m’a demandé pourquoi souvent je ne disais rien.
Je n’ai pas su lui répondre à ce moment-là. À présent, je crois que je sais. Si je ne dis rien, c’est parce que je suis trop occupé à regarder, à écouter et à essayer de comprendre ce qu’on m’a dit. Tout le monde a des histoires à raconter. Et moi, je veux connaître toute l’histoire, alors j’écoute jusqu’au bout. Et une fois que c’est fini, je repasse l’histoire dans ma tête. Les mots ou les moments qui m’ont le plus impressionné, que j’ai le plus aimés.
Et puis, je regarde ceux qui racontent. Leurs yeux, leur bouche, leur visage, leurs mains. Je les regarde parce souvent leur corps dit autre chose que leurs mots. Ils disent oui en secouant la tête, ou parlent en regardant de l’autre côté. C’est comme s’ils racontaient deux histoires en même temps. Et souvent, je passe du temps à me demander si les deux histoires vont bien ensemble.
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... Oui j'en ai, des questions et beaucoup ; les miennes, celles des autres, celles que je voudrais poser et celles que je ne veux pas...
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Je pourrais vous faire entendre sa voix, car, beaucoup plus tard, je l’ai recueillie et conservée. Mais je ne peux pas la décrire, seulement dire ce qu’elle me faisait : elle me captivait, elle me faisait rire, elle m’impressionnait, elle m’enveloppait, elle savait me rassurer.
J’ai longtemps trouvé normal, presque banal, d’avoir été rassuré par la voix de mon père. Je pensais qu’il en allait de même pour tout le monde. Dans mon esprit, un père, c’est un homme qui parle à ses enfants. Il m’a fallu longtemps pour comprendre que les pères ne sont pas tous rassurants, ni même aimants ; que beaucoup d’adultes ne se rappellent pas la voix de leur père ni s’être sentis en sécurité dans ses bras. Que beaucoup ne veulent pas se souvenir de lui !
Moi, je sens encore ses mains, je vois son visage, j’entends sa voix.
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- Tu l’as déjà rencontrée ?
-J’ai assisté à une conférence qu’elle (Angela Davis) donnait sur le racisme dont elle avait été témoin en Allemagne. Et en France… Le racisme contre les Algériens, le racisme contre les Antillais, en particulier les femmes. Quand elles n’ont pas la peau noire, mais mate comme la tienne, on les prend pour des femmes algériennes et on les brutalise dans la rue. C’est arrivé plusieurs fois à une femme martiniquaise qui habitait dans le même immeuble que Davis.
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Soigner, c’est autre chose que jouer au docteur.
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Il était médecin, mais issu d'une famille très modeste, décapitée par la guerre
A ses yeux, la médecine n'était pas une charge aristocratique, elle ne rendait ni omniscient ni omnipotent, et ne conférait aucune supériorité à celui qui l'exerçait. En soignant, on se soigne aussi. Il le savait confusément, et il me l'a fait comprendre.
A ses yeux, soigner n'était pas non plus un sacerdoce, c'était une obligation morale, inhérente au fait d'être humain. Il affirmait que la souffrance n'est pas rédemptrice, mais aliénante. Que soulager, c'est aider l'autre à se libérer. (p.12 / j'ai lu, 2001)
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Un siècle plus tard, en 880, le pape Jean VIII déclare sans ambages que les guerriers qui combattront les païens – traduire : les musulmans – seront assurés de la vie éternelle. Avec l’appui des souverains de France et de Navarre, l’Église s’en donne alors à cœur joie : des croisades à tour de bras pour « libérer Jérusalem » entre 1095 et 1291 ; la « Reconquista » de l’Espagne en 1492 ; l’évangélisation des peuples « infidèles » d’Europe du Nord ; l’extermination des cathares, des albigeois, des protestants et autres hérétiques. Le catholicisme contre la « barbarie », quoi…
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Martin Winckler
Je ne refuserai jamais de soutenir et d'aider une personne qui veut maigrir, mais je refuse de culpabiliser ou de maltraiter ceux qui souffrent aujourd'hui de ne pas avoir été nourris avec soin hier ; je refuse d'assimiler la nourriture à un péché ; je refuse de pousser quiconque ne m'a rien demandé à sacrifier ce qui est parfois son seul plaisir.
( p97)
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Le “c’est dans votre tête !” que trop de praticiens décochent aux patients invoquant un symptôme “non répertorié” est l’une des expressions les plus manifestes de l’obscurantisme médical français.
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Pourquoi tous les médecins à qui j'ai demandé une ligature des trompes, avant vous, m'ont-ils traitée comme une psychotique ou une débile profonde ? Je ne VEUX PAS d'enfant. Et je ne comprends pas leur logique à la con qui consiste à dire : "Ah, mais c'est irréversible, réfléchissez-bien, vous pourriez le regretter." Qu'est-ce que c'est que ces conneries ? Quand on fait un enfant, c'est irréversible aussi, non ? En quoi décider de ne jamais en avoir, ça serait plus grave ou plus irréversible que le fait d'en avoir un ou trois ou huit ?
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Je n'ai jamais eu peur de trop soulager. Quand la douleur est intolérable, personne ne doit la tolérer.
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En 1967, Muhammad Ali, champion du monde de boxe poids lourd, refuse la conscription en déclarant : « Mon ennemi, ce n’est pas le Viet-Cong, c’est l’homme blanc. Aucun vietnamien ne m’a jamais traité de nègre ! » Il est privé de sa licence de boxeur et condamné à cinq ans de prison et 10 000 dollars d’amende. Il reste en liberté en attendant l’appel de la sentence. Pendant trois ans,
interdit de ring, il parcourt les campus et milite contre la guerre.
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