Martine Le Gall

Si, effectivement, vous estimez avoir besoin de conseils, prenez-en auprès de personnes avisées. Mais ne dépensez pas une petite fortune pour rien. Ne devenez pas les vaches à lait de ces instituts prétendant faire de la gestion intensive de carrière et qui, parfois, n’ont rien à vous offrir si ce n’est de piètres recommandations.

On ne peut pas plaire à tout le monde : vous ne plaisez pas au consultant ou à la consultante en face de vous ? Qu’à cela ne tienne ! L’essentiel, c’est qu’il – ou elle – transmette votre dossier à son client qui veut recruter.

Ce qui compte avant tout, c’est ce que vous dégagez, ce qui émane de vous. Vous ne pouvez vous sentir épanoui(e) que si vous vous sentez vous-même bien dans votre corps, bien dans votre tête !

Par les temps qui courent, un certain nombre de dirigeants peuvent craindre pour leurs propres fonctions. Plus ils sont faibles, plus ils sont prêts à se montrer peu scrupuleux. Le recours à un consultant est aussi un bon moyen, pour eux, de rejeter la responsabilité d’un recrutement sur une tierce personne et de se couvrir auprès d’une hiérarchie qu’ils redoutent, dans l’Hexagone ou hors de nos frontières.

Sauf exception, on ne vous dira jamais que vous êtes un pigeon. Bien au contraire. On trouvera des arguments de toute nature pour vous annoncer que vous n’êtes pas retenu(e). Ne le prenez pas mal. « Don’t take it personally », disent les Américains. « N’en faites pas une affaire personnelle. » Et passez au rendez-vous suivant.

Mon consultant recherchait bien une aventure. Il avait même l’air rodé dans sa technique. Je n’étais sans doute pas la première qu’il attirait à lui en laissant espérer un travail et je ne serais pas la dernière ! Bague au doigt, il affichait ostensiblement une photo rassurante sur son bureau comme un alibi.

Certains diront : « Tu aurais dû coucher… peut-être t’aurait-il trouvé ensuite le job de tes rêves ! » Ne croyez jamais cela, mesdemoiselles et mesdames. Car même sans la bagatelle, l’intérêt d’un consultant est, malgré tout, de trouver le candidat adéquat qui satisfasse son client. Et si par le plus grand des hasards, votre interlocuteur vous plaît, attendez au moins la signature du contrat avant de rejoindre son lit.

Il va sans dire qu’il s’agit ici d’une sélection d’épreuves qui ne se veut pas totalement représentative, mais qui constitue néanmoins un décryptage de ce que peuvent vivre les candidats confrontés aux moyennes et aussi aux plus grandes entreprises. Que toutes les personnes charmantes que j’ai croisées sur mon chemin ne se sentent pas offensées. Mon but n’est pas de les incriminer. J’ai voulu décrire un système, parfois pervers, dont tout le monde est victime, aussi bien du côté des candidats malmenés que des employeurs qui passent parfois à côté de la bonne personne pour le poste qu’ils ont à pourvoir

Nous sommes tous concernés par ce fléau : le chômage. Ne devrait-on pas penser ce moment comme une occasion positive pour se construire un avenir ? Cette période ne devrait-elle pas être mise à profit pour faire le point, pour se découvrir d’autres talents ou choisir éventuellement une nouvelle orientation ? J’en suis persuadée. Mais pour que cela puisse se faire de manière optimale, ne faut-il pas commencer par dénoncer les pratiques incongrues et abusives ? Observons lucidement le monde du travail avec ses barrières à l’entrée, tel qu’il est. On doit pouvoir, collectivement, faire mieux !

En théorie, un cabinet de recrutement est là pour jouer un rôle d’interface objectif entre une société et des candidats et apporter une réelle valeur ajoutée, des compétences en matière de ressources humaines.

En pratique, certains consultants vous vendent sur des critères parfois douteux qui n’ont rien à voir avec vos compétences.

Si vous êtes disqualifié pour de mauvaises raisons, et quand c’est possible, n’hésitez pas, court-circuitez-les. Il arrive que cela soit payant.

Ceux qui se sont crus jusqu’à présent à l’abri des crises vont-ils enfin s’ouvrir à d’autres modes de pensée, poussés par leur crainte de voir remises en cause leurs situations ? Notre système français coûte cher financièrement et humainement. Nous en parlons beaucoup, mais allons-nous avoir enfin le courage de le faire évoluer, d’en changer les règles obsolètes et, pour commencer, de recruter avant tout des compétences tout en respectant une éthique irréprochable ?

Ce n’est pas parce que vous êtes au chômage que vous devez tout accepter. Si vous agissez ainsi, qu’en sera-t-il demain quand vous aurez intégré l’entreprise ? Comment réagirez-vous, comment vous sentirez-vous ? Je ne dis pas qu’il ne faille pas renoncer à certaines espérances, mais il faut savoir se respecter et se faire respecter. C’est un gage de relation saine dans quelque domaine que ce soit. Le monde de l’entreprise n’y échappe pas

OK, j’ai compris, le mot clé des réponses négatives. Celui qui vous tue net : malheureusement ! Après ce « malheureusement », vous connaissez la réponse. Nul besoin de poursuivre. En l’occurrence : « Malheureusement, un large tour d’horizon de nos besoins ne nous a pas permis de donner une suite favorable à votre demande et croyez que nous le regrettons vivement. »

OK, j’ai compris, le mot clé des réponses négatives. Celui qui vous tue net : malheureusement ! Après ce « malheureusement », vous connaissez la réponse. Nul besoin de poursuivre. En l’occurrence : « Malheureusement, un large tour d’horizon de nos besoins ne nous a pas permis de donner une suite favorable à votre demande et croyez que nous le regrettons vivement. »