Masashi Kishimoto

En général, je ne suis pas le genre de gars qui s’encombre avec des pensées trop compliquées. Par exemple, mon raisonnement dépasse rarement le stade du « ça va sûrement s’arranger, c’est obligé ! ». Quelle chance d’être né si stupide !!!

Au cinéma on utilise trois personnes pour un même personnage : l’acteur de composition, sa doublure, et la doublure en images de synthèse qui intervient dans le travail de prises complexes ou bien dans les scènes particulièrement dangereuses que même la doublure se refuse se faire. Le résultat est surprenant. Bien souvent, on ne se rend compte de rien. Quelque chose me dit qu’on n’aura bientôt plus besoin d’acteurs…

Mieux vaut être détesté que de vivre dans l’indifférence totale et finir par se perdre soi-même.

Ce n’est pas en devenant Hokage qu’une personne est reconnue…mais c’est en étant reconnue qu’elle devient Hokage.

J’aime la pratique des beaux-arts en soi, et je respecte les vrais artistes, mais le danger vient de ces personnes qui tentent d’établir des comparaisons entre les arts plastiques et l’art de diffusion de masse. Ils ne sont ni des artistes « nobles », ni des artistes de l’art populaire, mais de sombres charlatans.

L’individualisme masque la vérité, seule ma parole, à nulle autre pareille est guidée par l’expression de la vérité universelle.

Ce serait dommage que tu restes à l’état de bourgeon. Ça n’a pas de sens, une fleur qui ne s’épanouit pas.

Demander une bonne BD en peu de pages à un débutant, c’est comme lui confier la tâche de produire un film de SF ambitieux avec un budget ridicule. Il y a forcément des impairs, des aspects plus ou moins réussis et un manque d’équilibre, par-dessus-tout.

Les mangakas sortent peu, c’est une réalité.
Si on devait avancer une raison à cela, je dirais que c’est principalement à cause du rythme hebdomadaire de la remise des planches. Ce type de deadline accapare la plus grande partie de notre temps.
On se trouve très souvent obligés de refuser les invitations des amis, et leurs rangs s’éclaircissent avec les années. Jusqu’au jour où nos seuls amis, ce sont les membres du staff.

Dans un bataille, abattre d’abord l’élément le plus fort est un principe de base.

J’aime beaucoup la peinture à l’huile, mais ce que j’ai appris à la fac, ce sont les beaux-arts et honnêtement, c’était plutôt assez ennuyeux.
L’exercice consiste bien souvent à produire une image, sur un thème libre, pour exprimer ce que l’on a en soi. Le résultat est tellement abstrait que les auteurs sont souvent contraints de s’appuyer sur le titre et sur quelques lignes de commentaires pour expliquer ce qu’ils ont voulu dire.
Un jour, un de ces chargés de cours a amené les photos de ses œuvres. Il se pavanait d’avoir été exposé dans une galerie et d’avoir vendu plusieurs de toiles. Au fond de moi, je me disais : « Si tu as tellement envie d’être reconnu, alors fais du show-business ! »

Ce qui est sûr, c’est que vers la fin de l’école primaire, "Dragon Ball" était un phénomène de mode impressionnant. Je n’ai jamais été aussi enthousiaste pour un dessin animé depuis, et je n’ai cessé de vénérer maître Toriyama. J’ai reproduit tous les personnages de "Dragon Ball", du premier au dernier. A cette époque, je me débrouillais pour lire la série dans le Jump de mes amis, car je n’avais pas d’argent de poche : je devais me contentais des étrennes du nouvel an, sans autres rentrées sur l’année. Je ne pouvais donc pas débourser les 190 yens hebdomadaires pour me payer le Jump.
Au début je ne lisais que "Dragon Ball", mais peu à peu j’ai pris conscience de la qualité d’autres mangas. Je me suis mis à lire "JoJo", "les Chevaliers du Zodiaque", "le Collège fou-fou-fou", et j’ai aimé le Jump en soi. C’est à cette époque que j’ai pensé : « c’est super cool, les mangas ! » et que j’ai décidé de devenir un jour dessinateur. C’est alors que le jeune Kishimoto, poursuivant le rêve impossible d’être publié dans le Jump, a commencé à dessiner ses propres mangas. Je me souviens très bien de Hiatari, l’histoire d’un jeune ninja de l’ombre…

Si tu veux savoir qui tu es, il te suffit d’accumuler les connaissances et les trésors de ce monde !

Tout homme naît avec un but précis. Chacun a une mission importante à accomplir durant son passage sur Terre. Trouver ce but, c’est l’unique liberté que Dieu laisse à l’homme…

Beaucoup de mes assistants appartiennent à cette génération Nintendo 8 bits, et quand on commence sur le sujet, on s’arrête difficilement. […] Immanquablement, la conversation prend toujours le même pli. Les intervenants se rangent dans un clan ou dans l’autre : les partisans de "Dragon Quest" contre ceux de "Final Fantasy" (c’est le cas des lecteurs également, je suppose).

- Dis-moi Ino ?
- Quoi donc ?
- Pourquoi m’as-tu offert ce ruban ?
- C’est parce que ce serait vraiment dommage que tu restes à l’état de bourgeon. Ça n’a pas de sens, une fleur qui ne s’épanouit pas.

Le manga ne demande pas de moyens financiers importants (il suffit juste d’un peu d’encre), et d’un peu d’imagination : grâce aux personnages, aux dialogues et aux situations, il est à la fois une forme d’art à destination populaire, un très clan vecteur de divertissement et un formidable moyen d’expression.

Si ton ciel déficient s’avère, approfondis tes connaissances et sois prêt. Si la terre défaut te fait, élance-toi dans les étendues sauvages où ta récompense tu trouveras. Ciel et terre tous deux ouverts, les dangers s’écarteront et sur le droit chemin tu avanceras.

La plupart des chargés de cours d’art méprisent le manga, s’évertuent à établir des classements dans l’art, au sommet duquel ils placent bien évidemment les beaux-arts, tandis que les formes d’art destinées au divertissement et à la diffusion de masse se retrouvent tout en bas de l’échelle. Pourtant, fait étrange, ils sont les premiers à vouloir vendre leurs œuvres et à chercher la reconnaissance de la société.
Je pense, moi, que si on marche sur nette noble voie de l’art, il suffit de viser l’accomplissement personnel, pas la notoriété.
Ceux qui prétendent appartenir à cette catégorie d’artistes supérieurs qui peignent pour pouvoir s’exprimer, puis s’efforcent de vendre leurs toiles manquent de cohérence : ils sont déjà sur la voie de « l’art marchandise ».
En réalité, bien souvent, ils voulaient être des peintres prisés et achetés, mais ils n’ont pas suffisamment de talent pour vivre de leur art. Forcés et contraints, ils donnent des cours à la fac à la section beaux-arts. Ils ont beau se moquer du manga alors qu’ils ne font eux-mêmes que commercial de bas étage !

C’est marrant ça… C’est toujours les incapables qui la ramènent le plus…