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3.56/5 (sur 97 notes)

Nationalité : Japon
Né(e) à : Kamo , le 15/02/1898
Mort(e) à : Suginami , le 10/07/1993
Biographie :

Masuji Ibuse est un romancier japonais né à Fukuyama, dans la préfecture de Hiroshima.

Masuji Ibuse est une des figures les plus populaires des lettres japonaises.

Né dans une famille de propriétaires terriens dans le village de Kamo, il se montre très jeune très doué pour les études. Il s'intéresse de façon précoce à la littérature, notamment les oeuvres de Mori Ogai à qui Il écrivit sous un nom d'emprunt à l'âge de seize ans.

Il a étudié la littérature française à Tokyo, à l'Université Waseda, tout en poursuivant des études de peinture. Sexuellement harcelé par l'un de ses professeurs à Waseda, il fut contraint de quitter l'université avant l'obtention de son diplôme.

Écrivain atteignant rapidement la maturité de son art, il publie à partir des années vingt plusieurs romans et nouvelles dont La Salamandre, 1929 - que les enfants japonais lisent dans leurs livres d'école -, Hyomin Usaburo (Usaburo. Chronique d'un naufragé), 1954-1955 et Honjitsu Kyüshin (Pas de consultation aujourd'hui), 1950.

En 1966, parait Pluie noire pour lequel il obtient le prix Noma et qui est adapté en 1989 par le cinéaste Shohei Imamura.

On lui doit aussi une autobiographie (L'Art d'accommoder les restes), et des Mémoires (Le Village d'Iogi, arrondissement de Toyotama, 1981).



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Source : Wikipedia
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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Un visage d’enfant au bord des larmes déborde de sérieux.
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Au bout du pont gisait un mort, les bras étendus. Le teint avait noirci, mais il semblait parfois respirer, à longues inspirations, et en gonflant les joues. Il paraissait aussi cligner des paupières. N'en croyant pas mes yeux, j'ai posé mon paquet sur la balustrade et me suis timidement approché du cadavre : de sa bouche, de son nez, tombaient des flocons de vers, lesquels, groupés aussi sur les globes des yeux, et y rampant, faisaient comme bouger les paupières.
Je me suis rappelé le vers d'un poème lu, je crois, dans une revue, au temps de ma première adolescence.

Ô vers, mes amis!

Et cet autre :

Ciel, fends-toi! Terre, brûle! Hommes, mourez, mourez!
Spectacle saisissant! Ô vision grandiose!

Les exécrables paroles! "Vers, mes amis!", parole de mouche! Même les fous manquent donc de mesure ! Le 6 août à huit heures et quart, le ciel s'étaient vraiment fendu, la terre avait brûlé, les hommes étaient morts.
"Je ne vous le pardonnerais jamais.Où est-il, votre spectacle grandiose ? Sont-ce là vos amis ? " ai-je dit tout haut.
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À l’est de la gare se trouvait le temple de Yokogawa, mais du sanctuaire intérieur, il ne restait debout que des colonnes, Quant au pavillon extérieur, il avait complètement disparu, ne laissant qu'une place rase. Sur le chemin qui longe le parvis, il y avait des gens, tous couverts d’une espèce de cendre ou de poussière et qui tous, sans exception, saignaient de la tête, de la face, des mains, et ceux-ci étaient nus, de la poitrine, du dos, des cuisses, de partout. Il y avait une femme dont la joue trop gonflée pendait comme un sac, et qui marchait les mains en avant, comme un fantôme. Un homme, aussi nu que lorsqu’on plonge dans la piscine d’un bain public, marchait en se baissant comiquement. Une fenme en chemise courait, exténuée, en poussant des gémissements. Une autre, un bébé dans les bras, criait« De l’eau ! », et entre deux cris continuait d’essuyer les yeux de l’enfant, où était entassé quelque chose comme de la cendre. Un homme criant à tue-tête, des femmes, des enfants courant en hurlant de douleur, un homme assis au bord du chemin et agitant follement ses bras levés vers le ciel, une femme au seuil de la vieillesse priant avec ardeur, les mains jointes, auprès d’un tas de tuiles, un homme à moitié nu trottant et se heurtant à elle, et qui filait en jurant « L’idiote, la folle », un homme qui flânait, un autre en pantalon blanc qui rampait en sanglotant ha ha et avançait très lentement, voilà ce que j’ai vu en faisant cent vingt mètres à peine sur la route nationale qui va de la gare de Yokogawa, au parc de Mitaki.
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Pour un peu, ma haine de la guerre m'aurait fait jeter mon paquet à la rivière. Victoire, défaite, qu'importe ? Une paix injuste vaut mieux qu'une guerre soi-disant juste.
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Sur le chemin qui longe le parvis, il y avait des gens, tous couverts d’une espèce de cendre ou de poussière et qui tous, sans exception, saignaient de la tête, de la face, des mains, et ceux-ci étaient nus, de la poitrine, du dos, des cuisses, de partout. Il y avait une femme dont la joue trop gonflée pendait comme un sac, et qui marchait les mains en avant, comme un fantôme.
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Hiroshima n'est plus. Mais que la ville aurait eu une fin aussi misérable, qui l'eût cru ?
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