AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Woland


[...] ... Il se retourna vers moi en s'efforçant de dissimuler son embarras derrière l'habituel sourire :

- "C'est un peu difficile à dire ... surtout à une dame. Enfin, à votre âge, vous connaissez la vie et vous devez comprendre que, certains jours, une fille comme Marie-Line fait mieux l'affaire qu'une femme comme Alba.

- Oui, je le comprends," assurai-je. "Ce sont des choses qu'une femme comprend très facilement quand l'homme en question n'est pas son mari. Alors ? ...

- Alors, il y avait des moments ou Marie-Line me manquait. Et comme je lui versais une mensualité, je me suis dit que ça pouvait servir à quelque chose, quoi ! Je lui ai donc écrit de venir passer quelque temps à Venise. Ca lui a fait plaisir, bien entendu, et pendant quelques jours, j'ai été enchanté car c'était beaucoup plus commode pour moi que de courir les filles d'ici. Marie-Line avait un genre très ... un genre assez ... enfin, vous l'avez vue. Bien sûr, c'était justement ça qui me ... qui me plaisait, mais tout le mal est venu de ce qu'elle s'imaginait faire comme il faut.

"Marie-Line était curieuse de la vie que je menais et elle me répétait toujours que ce devait être merveilleux d'habiter dans un palais. Moi, je ne trouve pas. Je préfère le confort qu'on a dans les States. Enfin bref, elle s'était mis dans la tête que je pourrais la présenter comme une amie de passage à Venise, ce qui lui permettrait de venir au palazzo. Avec son allure, vous imaginez l'effet que ça aurait fait ! Je ne pouvais pas le lui dire, bien sûr mais je lui ai raconté que ma femme était très jalouse et que, en me voyant lui présenter une aussi jolie fille comme étant mon amie, elle se douterait sûrement de quelque chose."

Il eut un haussement d'épaules :

- "Je pensais que ça réglait la question. Il n'en a rien été, malheureusement, et je peux dire que c'est de ma faute. Vous comprenez, j'aimais parler à Marie-Line. Avec Alba et mes beaux-parents, je préfère le plus souvent me taire car ils réussissent toujours à me donner l'impression d'être un gosse ou un imbécile. D'ailleurs, ils discutent rarement de choses qui m'intéressent. Par exemple, pour eux, le sport, ça se limite aux régates et au tennis : le rugby, pas question. (...) Avec Marie-Line, je pouvais me rattraper. Tout ce que je lui racontais l'intéressait, alors je lui racontais tout et elle n'était pas sans cesse à me reprendre, comme les autres. Seulement, elle avait bonne mémoire et les détails qu'elle apprenait ainsi ont fini par lui donner une sale idée.

- Nous y voilà !" pensai-je.

- "Un jour, elle s'est arrangée pour aborder mon beau-père, en lui disant qu'elle était une amie de M. Vièleville, venue étudier l'architecture des palais vénitiens. Comme elle était absolument inconsciente de son allure, Marie-Line n'avait pas douté un instant qu'il la croirait, et elle avait calculé que cela inciterait mon beau-père à l'emmener chez lui. Dans son esprit, c'était une combinaison épatante pour satisfaire l'envie qu'elle avait de connaître le cadre où je vivais, sans risques d'éveiller les soupçons de ma femme. Bien entendu, le père d'Alba n'a pas dû croire un seul instant à son histoire. Mais il a pensé qu'elle était la maîtresse de Vièleville et, ayant sans doute les mêmes goûts que moi, il l'a trouvée très émoustillante. (...)" ... [...]
Commenter  J’apprécie          10









{* *}