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Citation de genou


Contre la fenêtre, à l’extrémité du grand salon, il y avait une table ; sur cette table un fauteuil, sur ce fauteuil un tabouret, et sur ce tabouret un petit garçon qui, à l’aide d’un caillou serti dans une bague de plomb, faisait mine de couper l’une des vitres supérieures.
Tout cela formait une pyramide miraculeuse, mais un peu branlante. Si branlante même que, par suite de la défaillance du tabouret, le petit garçon n’eut que le temps de s’accrocher à l’un des rideaux de damas cerise, tandis que s’écroulait avec fracas l’édifice péniblement construit.
À l’autre extrémité du salon, dans une partie lointaine qui formait boudoir, une jeune femme laissa échapper un cri d’effroi :
Mme Boisgarnier souleva son corps émacié qui disparaissait sur un sofa, au milieu d’un amoncellement de coussins et de cachemires :
— Qu’y a-t-il donc, Pierre ? dit-elle à l’enfant, qui glissait le long du rideau. Que fais-tu là ?
— Rien… rien… maman… Ne vous inquiétez pas, je joue…
— À quoi ? À te casser une jambe ?
— Mais non, maman, aux évasions de Latude, le prisonnier de la Bastille. Je m’enfuyais par le carreau quand cette maudite chaise…
— Reste tranquille, Pierre, tu me fatigues. Tu entends ? Je
te prie de ne plus bouger.
Latude ne bougea plus. D’ailleurs, ayant « manqué » son évasion, il était tout naturel que Latude se reposât et réfléchît.
Paisiblement, l’enfant assis réfléchit donc. Comment se sauver, et se sauver sans faire de bruit ?
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