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Citation de Ziliz


Ziliz
22 septembre 2016
Vue de près, la bande de la Plate est plus hétérogène qu'elle n'y paraît : c'est l'occupation d'un même territoire, d'une même bordure qui opère la soudure. Ceux-là vivent dans les cités du Nord, seuls ou presque, livrés à eux-mêmes : parents dépassés, harassés - Ptolémée, Nissim, Bruno ; rentrés vivre leur retraite en Algérie laissant les plus jeunes sous la responsabilité des plus grands - Rachid ; travailleurs de nuit, dormant le jour, n'ouvrant quasiment plus les volets - Mickaël, Carine, Loubna ; prolos qui n'avaient pour survivre que leur force de travail si bien que le travail manquant, les voilà qui végètent, muscles mous soudain, atrophiés, flageolant aux bras et aux cuisses tandis que les ventres ballonnent au-dessus de la ceinture, gonflés de mauvaise bière, et dépressifs, brutaux quand ils sortent de leur torpeur - Nadia ; enfin, famille désintégrée dans la violence, père en prison, mère multipliant les séjours en hôpital psychiatrique - Mario.
Ils sont encore scolarisés, collège ou lycée, vont aux cours, vaille que vaille. D'autres attendent d'avoir seize ans pour en finir avec la vie scolaire, dont Mickaël, Bruno, Loubna, qui entreront en apprentissage à la rentrée. Veulent de la thune, gagner leur vie le plus vite possible. Car la pauvreté leur colle à la peau, même si les garçons affichent les bonnes baskets, même si les filles ont le bon look, le bon gloss, le sac ad hoc, les fringues mode dénichées pour rien dans un décrochez-moi ça - qualité zéro mais trois euros deux tee-shirts pailletés, c'est cadeau - même s'il est hors de question d'être les petites choses des quartiers Nord et qu'on danse comme des seigneurs.
(p. 113-114)
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