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Citations de Mehdi Zana (5)


Paradoxalement, cette guerre menée au nom de la lutte contre le terrorisme du PKK n'a fait jusqu'ici que renforcer les rangs de ce parti qui, il y a à peine une décennie, n'était qu'un des multiples groupuscules marxisants kurdes. Dans l'engrenage bien connu de répression-révolte, le PKK et l'armée se renforcent mutuellement, servant de repoussoir l'un à l'autre, tandis que le pays kurde est dévasté, dépeuplé, et la société kurde désagrégée dans un combat sans issue. Sans le PKK et ses exactions, l'armée ne pourrait justifier sa mainmise sur la société, et sans la terrible répression militaire au Kurdistan, le PKK aurait du mal à survivre et à recruter chez les Kurdes.
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Ce moment vint avec le coup d'Etat du 12 septembre 1980, réalisé quelques jours après le début de la guerre Irak-Iran, en septembre 1979 dont l'un des principaux théâtres d'opérations fut, tout au long de cinq cents kilomètres de frontières, le Kurdistan iranien et irakien. En fait, dès la chute de la monarchie iranienne, en février 1979, et l'émergence d'un puissant mouvement autonomiste dirigé par le Kurde modéré Abdoul Rahman Ghassemlou, les chefs militaires turcs, considérant que le pays entrait dans une période de troubles gui nécessitait un pouvoir fort à la tête de l'Etat, décidaient d'intensifier la stratégie de la tension mise en oeuvre en 1978, par les services de la guerre spéciale et de la contre-guérilla de l'état-major, afin de préparer le terrain à une nouvelle intervention de l'armée. Grâce au savoir-faire de ces services,la violence aveugle finit par causer une vingtaine
de morts par jour, semant l'insécurité jusqu'au coeur des grandes cit,és. Dans ce climat bien préparé, le coup d'Etat, au moins à ses débuts, fut accueilli avec soulagement par une partie de la population et par de nombreuses capitales occidentales, dont Washington, Bonn et Paris. Nombre de commentateurs, pas toujours mal intentionnés, d'ailleurs,
présentèrent volontiers l'affaire comme « une action prophylactique d'une armée qui reste attachée à la démocratie pluraliste et qui se retirera dans ses casernesaprès avoir mis de l'ordre dans la maison»
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Le glissement du combat kurde du terrain politique vers l'affrontement militaire a, en fait, servi l'armée turque qui a trouvé là une occasion rare de redorer son blason, de se poser en défenseur de «la patrie en danger », de justifier sa prééminence dans la vie politique du pays, d'obtenir les moyens de sa modernisation et, surtout, de pouvoir enfin mener à bien le grand dessein nationaliste « de dispersion et d'assimilation des Kurdes» afin de «déterritorialiser» le problème kurde en dépeuplant et dévastant le Kurdistan.
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Le respect de l'adversaire et de sa dignité ne fait pas partie de la tradition étatique turque, fondée pour l'essentiel sur le despotisme, et sur l'écrasement et l'humiliation des plus faibles. C'est sur ce terrain d'humiliation et de terreur d'État qu'a pu se développer, à partir d'août 1984, la guérilla du PK.K. Déclenchée par moins d'une cinquantaine de jeunes mal armés, elle a rapidement attiré vers elle des centaines, puis de~ milliers de jeunes Kurdes convaincus que l'Etat turc ne commencerait à prendre en compte le fait national kurde que s'il y était contraint par les armes. Il n'est pas superflu de rappeler que la plupart des commandants et dirigeants de cette guérilla sont des anciens pensionnaires de la prison de Diyarbakir, et que nombre de ses combattants sont les enfants ou les proches de prisonniers kurdes broyés par la machine répressive turque.
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Constatant le peu d'attrait de l'idéologie nationaliste officielle, les autorités turques favorisèrent le développement des confréries religieuses et des réseaux islamistes à leur solde comme antidote au nationalisme kurde, tout en imposant dans les villes à population mixte kurde-turque, ou sunnite-chiite, le parti de l'actionnationaliste du colonel turc d'extrême droite Alpaslan Türkes, afin de disposer d'une assise turque locale en cas de besoin. Enfin, pour diviser et neutraliser la gauche, la police politique (MIT) encouragea les groupuscules qui prônaient le recours à la lutte armée. Leurs premières actions servirent évidemment de prétexte à une nouvelle intervention de l'armée, le 12 mars 1971.
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