Une interview de Ménéas Marphil aux Aventuriales de Ménétrol (63) où il nous parle de son roman Lemuria : L'étrange aventure des enfants lémurs paru au Diable Vauvert (par Estelle Hamelin)
(...) l'avenir s'enracine toujours dans les méandres du passé.
On ne choisit jamais vraiment les amis car les amitiés s'imposent d'elles-mêmes.
Garde-toi de vouloir tout comprendre. Il est bon qu'à chaque jour suffise sa réponse. Veux-tu que je te dise ? Mon vrai plaisir est que demain j'aurai encore à découvrir. Sinon à quoi bon ? Le présent, beau compagnon, le présent ! C'est ça, notre vrai trésor.
L'amour, c'est la faille des magiciens noirs. Leur noirceur les empêche de voir qu'ils peuvent aussi aimer et être aimés
Installés dans leur confortable ignorance, [les humains] continueraient sans doute à ne pas comprendre que le futur n'appartient qu'à ceux qui le construisent et que, faute de s'y impliquer tout entiers, viendrait forcément le jour d'une nouvelle bataille où plus aucun d'entre eux ne serait à la hauteur.
Et en effet, nous n'avons pas eu de mémoire personnelle tant qu'il ne fut pas nécessaire d'en avoir une. Notre but premier fut de développer le pouvoir de l'imagination si nous voulions contrôler un tant soit peu les forces de la nature qui nous entourait. Rien n'aurait été possible sans l'imagination, et pas davantage sans la volonté de rendre réels les fruits de cette imagination. Le monde n'existe que parce que nous l'inventons en permanence. Si vous oubliez ça, vous vous condamnez à la stagnation.
Pendant ce temps, les cons les plus légers croient que les Glaucons sont en train de leur apprendre à voler. Il leur manque quelques synapses pour comprendre que s’ils sont si légers, c’est parce que la connerie est un truc qui ne pèse que sur les autres.
Tandis qu'ils descendaient toujours en file indienne et en silence dans la soute, il fut quand même décidé qu'ils pouvaient attendre avant de se mettre dans les tonneaux, car on ne finirait de les remplir que lorsqu'on serait au large. Et si tout allait encore aussi bien d'ici là, ils auraient même le droit de montrer qu'ils n'étaient pas muets. Mais lorsqu'on serait en approche de la pointe Alaret, alors il faudrait retrouver des bouches cousues, car il n'est pas dans les habitudes de la cannelle ni du girofle de parler à voix haute, même pour discuter senteurs.
Il est des chemins qu'on ne peut parcourir que seul avec soi-même.
Mais autant les voyages forment la jeunesse et autant ils finissent par avoir raison de ceux qui ont un peu trop tiré sur la corde. Loulou avait fini par poser ses bagages à Toyan, fort de ses riches expériences et d'une philosophie certes bien personnelle, mais qui expliquait qu'il soit dans les amitiés d'un aventurier tel qu'Andry l'ancien. En vérité, résistance obligeant à tricher quelque peu, Loulou était plutôt filousophe.