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3.89/5 (sur 22 notes)

Né(e) à : Veszto , le 11 avril1926
Mort(e) à : Budapest , le 21 août 2007
Biographie :

Ecrivain tsigane Hongrois
Couleur de fumée, ouvrage qui retrace la vie quotidienne dans un ghetto hongrois de 1940 à l'occupation allemande et le départ dans les camps a connu un grand succès en Hongrie, qui s'explique par la situation minoritaire et dévalorisée des Tsiganes en Hongrie d'aujourd'hui. Largement tiré de son propre vécu, avec objectivité, simplicité, Lakatos nous relate l’enfance et l’adolescence d’un petit tzigane dans une « colonie » du Nord-Est de la Hongrie. Au travers des péripéties de son héros, l’auteur nous fait découvrir l’épopée de tout un peuple et ses difficultés à s’intégrer dans un univers étranger tout en s’efforçant de garder son identité.


Source : Wikipédia
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Bibliographie de Menyhért Lakatos   (1)Voir plus

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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Menyhért Lakatos
Il était vraiment impossible de rester honnête, le froid et la fin poussaient les tsiganes aux pires extrémités.
[…]
Mais la vie réclamait son dû et se fichait pas mal de ce qui est permis ou pas, de ce qui se fait ou non. On n'avait d'ailleurs pas le choix. Vivre, c'est la seule loi, contre elle il n'y a pas d'appel. On pouvait mourir d'inanition si on le voulait, mais il fallait d'abord endurer les affres de la faim ; ou bien mourir de froid, mais alors c'est le froid qu'on devait subir jusqu'au bout.
Même dans le désespoir absolu on trouve toujours une planche de salut, fût-ce le désespoir lui-même. C'était le cas pour nous. » p.53
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Je sais que ça se passerait pas comme ça, mais c'est toujours agréable de faire de beaux rêves.
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Chaque fois que la vie me réservait de ces surprises, je recommençais à me tourmenter, à me poser des tas de questions. N'appartenir à rien, voir s'enfuir les mois et les années, se précipiter les minutes et les secondes, être sans cesse à déguerpir, me dire tout m'est égal, n'avoir qu'un seul désir : partir d'ici, m'en aller au diable, vers la prison, vers ma perte, ou bien dans le monde des autres, ce monde qui est en train de sombrer, n'importe où mais ailleurs, s'il faut pourrir, au moins que ce ne soit pas ici. Pas dans ce monde de comédie dont l'air ranci, jamais renouvelé, fane les fleurs éclatantes des jupes, où l'éternelle obsession du sexe vous rend fou, où l'amour enfante la vengeance. Fuir ce monde tsigane où rien ne dure, sauf le temps qui s'est figé, et la peur.
p.220-221
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Quel autre but pourrait avoir un arbre, ou un homme, sinon de percer les ténèbres pour embrasser l'horizon, de braver le temps, de savoir qu'après la chute des feuilles viendra la floraison, de savoir que rien n'est fini, que tout se renouvelle.
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Jusqu'au moment où elle a compris combien la vie est courte, et combien il serait absurde de ne pas la boire jusqu'à la lie, jusqu'à la fange... dans le monde de la fausse dévotion et des couleurs voyantes, on n'a le choix qu'entre boire tout ou mourir de soif avant d'avoir vécu. Se fichant pas mal du Salut, de la félicité promise, que personne n'a encore pu prouver. 
p.168
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Au loin, sous la courbure du ciel, si loin que l'oeil pouvait à peine l'atteindre, s'allongeait une étroite bande noire. Je fronçai les yeux pour mieux voir entre mes cils collés de sueur et de poussière, et il me sembla reconnaître cette île faussement verdoyante, entourée d'arbres centenaires, où le sombre marécage des étables mêlait hommes et bêtes, puanteur et vermine. Le temps n'existait plus. L'alternance des jours et des nuits avait disparu. Seuls, lumière et ombre, chaleur et froid se complétaient et se rejoignaient dans une éternité où les heures et les minutes sont abolies.
J'avais connu cette île, j'en évoquais les images brouillées comme si je les voyais non point à trois ans, mais à trente ou cent années de distance. Engourdi au milieu de toutes ces images jetées pêle-mêle les unes par-dessus les autres, replongé dans cette fournaise d'odeurs, de saveurs, de couleurs, je n'avais pas la force de m'y intégrer, car je les aimais, les haïssais et les craignais tout à la fois. Dans ces images resurgies, j'aperçois des silhouettes connues, pourtant je jugerais ne les avoir jamais connues. Elles se rapprochent ou s'éloignent, prêtent l'oreille à des sons inventés, mais je ne les identifie pas. Je me suis égaré sur une route où chaque minute à son importance, car toutes ces minutes forment le temps. Il va, il court, sans emporté rien ni personne. Qui ne peut suivre est abandonné sans pitié. 
p.121
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Les femmes étaient debout dès le levé du jour ; les cernes noirs sous leurs yeux témoignaient encore des minutes d'oubli vécues pendant la nuit […] On les aurait traitées de paresseuses, de mollassonnes si elles étaient restées plus longtemps auprès de leur mari. Aujourd'hui encore, je me demande pourquoi elles étaient obligées de se lever si tôt, alors que les hommes ne sortaient de leur lit que lorsqu'ils étaient assaillis par les mouches. 
p.88
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Un soupir à peine perceptible, et son regard se figea pour toujours. Le temps s'immobilisa sur sa face de pierre brune, et Cino Pietro ne fut plus qu'un souvenir. Un souvenir tenace dont sa fille, la vieille Liza, nous entretenait des nuits durant. Dans ces récits, le temps ne se mesurait ni en jours ni en mois, mais en floraisons ou en chutes de feuilles. Son père, disait-elle, avait vu les arbres se dégarnir cent une fois. 
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Je me défends contre les superstitions comme on se défend contre soi-même : je n'y crois pas, mais j'en ai peur. Elles emprisonnent tout dans les innombrables fils de leur toile d'araignée. Si un seul fil se casse, il ne subsistera qu'ombre et ténèbres, toute foi, toute confiance auront disparu.
Nous croyons à l'inexistant, parce qu'au travers des siècles ses racines se sont fossilisées. Il ravage, il tue, il contamine ; il exige notre foi et nous rempli de terreur. Il dévore tout, nous réduit à néant et nous ressuscite ; il nous fait tant trembler de peur qu'à force de supporter les chaînes que nous nous sommes nous-même forgé, nous en acquérons du courage.
Mais où se trouve-t-il, ce ciel bleu sans nuage sous lequel des fées noires aux longs cheveux défont les liens dont les djouklano manouch vous ont ligotés pendant votre sommeil ? 
p.97
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Toutes les laideurs dont elle n'avait pas conscience autrefois ont pris des proportions énormes, et elle les fuit maintenant avec terreur. Elle n'a pas moins de raison que toi de vouloir se venger, mais elle sait que la vengeance appelle la vengeance et qu'elle finit par se retourner contre son auteur.
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