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3.27/5 (sur 55 notes)

Nationalité : États-Unis
Biographie :

Meredith Duran est une doctorante américaine en anthropologie (en 2010). - Auteur de romans sentimentaux historiques. Elle en a écrit cinq.

Source : Catalogue de la BNF
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Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
Le désir pouvait-il se réfléchir comme la lumière, s'intensifier à chaque rebond entre le passé et le présent ?
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— Non ! s'exclama-t-il, exaspéré. Vous ne m'avez jamais admiré. Mais vous saviez pouvoir vous appuyer sur moi, et c'est ce que vous faites en ce moment même. Cette voiture, la maison, la serrure sur la porte de votre chambre, les vêtements que vous portez... Tout cela m'appartient. Je pourrais vous les reprendre, ou bien m'en servir contre vous. Je pourrais verrouiller les portes et ordonner aux domestiques d'oublier votre existence. Je peux agir à ma guise. Et, pourtant, je ne vous vois pas trembler de peur.
— C'est peut-être une erreur de ma part, chuchota-t-elle.
— Alors décidez-vous ! Suis-je un salaud capable du pire ? Ou bien est-ce vous qui, par lâcheté, refusez d'admettre vos sentiments ?
La voiture s'arrêta dans un cahot. Le silence retomba dans l'habitacle.
— Alors ? insista-t-il.
Nell restait muette, une expression rebelle sur les traits. Il retomba sur son siège.
— Très bien. Laissez-moi vous débarrasser du fardeau de la lâcheté. J'embrasse volontiers le rôle de l'ordure. Vous ne me quitterez pas, Cornelia Saint-Maur. Je vais vous garder, que vous le vouliez ou non.
La portière s'ouvrit. Elle le regardait toujours, sans bouger. Puis, tout à coup, elle sauta sur ses pieds et descendit de voiture, ignorant la main que lui tendait le valet pour l'aider.
La rage de Simon s'évapora. Une vague de dégoût l'assaillit. Jamais il ne s'était senti plus proche de ses ancêtres. « Que vous le vouliez ou non » : ces mots auraient pu sortir de la bouche du vieux comte.


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Prologue

- Je ne lâcherai pas prise.
Sa propre voix résonnait étrangement à ses oreilles. Rauque et caverneuse. Sans doute à cause de toute l'eau salée qu'elle avalée. Son nez et sa gorge la piquaient comme s'ils avaient été frottés avec de la lessive. Derrière la coque retournée du canot de sauvetage, les vagues dansaient sans discontinuer sur la ligne infinie de l'horizon.
Il aurait pourtant été si facile de se laisser aller.
Ses doigts, rougis par le soleil, étaient agrippés au canot depuis des heures maintenant. Et elle avait réussi à maintenir la tête hors de l'eau. Pendant quelques temps, un homme s'était accroché à l'autre bord du canot - un survivant, comme elle, qui avait pu sauter du steamer juste avant qu'il ne sombre. Il pensait être capable de retourner le canot dans le bon sens une fois que la mer se serait calmée.
Le sort en avait décidé autrement. Une vague plus furieuse que les autres les avait submergés. Quand Emma avait refait surface, l'homme avait disparu. Il n'avait même pas eu le temps de crier avant d'être emporté.
Autour d'elle, c'était le silence, ou presque, excepté le roulement incessant des vagues. Parfois, un poisson sautait en l'air, mais aucun oiseau n'était là pour s'en repaître - la terre était trop éloignée. Le ciel, d'un bleu immaculé demeurait désespérément vide.
Emma avait les bras à demi engourdis. Et son estomac était douloureux à force d'avoir avalé de l'eau salée qu'elle recrachait en toussant. Mais le pire, c'était la soif.
La tempête était arrivée sans prévenir. Tout à coup, la mâture du steamer s'était mise à craquer. Sa mère avait hurlé.
A présent, il ne restait plus rien du fier navire qui fendait la mer quelques heures plus tôt. Quelqu'un qui passerait dans ces parages déserts ne devinerait jamais quel drame s'était déroulé ici. Sa mère l'attendait maintenant au fond, avec son père.
L'océan attendait, lui aussi. Emma sentait comme une main invisible l'attirer doucement vers le bas. S'abandonner à son invitation ne semblait pas si terrible.
De toute façon, personne ne viendrait à sa rescousse.
Et pourtant, ses mains refusaient de lâcher prise.
Elle les contempla. Sa mère les aimait beaucoup - c'étaient des mains de pianiste, assurait-elle. "La térébenthine les attaque. Mets des gants quand tu peins, Emmaline. Ce serait dommage d'abîmer tes mains avant ton mariage."
Emma avait trouvé étrange cette idée de mariage, pour ne pas dire saugrenue. "Je rêve d'une grande aventure", avait-elle déclaré la veille au soir au capitaine, lors du dîner. Plus tard, de retour dans leur cabine, ses parents n'avaient pas manqué de la réprimander. Elle se rendait à Delhi pour se marier, et il n'était pas convenable de parler avec autant de légèreté. D'autant que son promis était un personnage important, là-bas. Elle devait se conduire en conséquence.
Une larme roula sur sa joue. Plus chaude que la brûlure du soleil, et plus salée que l'eau de mer. Ses parents la morigénaient souvent, mais toujours avec la gentillesse. "Tu es si têtue, Emmaline ! Il faut bien que nous te guidions..."
L'autre naufragé était convaincu q'on ne pouvait retourner le canot. La mort l'avait empêché de mettre son projet à exécution. Mais si un seul homme en était capable, une femme le pouvait également ?
Emma inspira un grand coup, et se hissa le plus haut qu'elle le put sur la coque, le bras tendu afin d'atteindre l'autre bord.
Mais c'était trop loin. Ses forces l'abandonnèrent, et elle retomba dans l'eau en gémissant.
Elle ferma les yeux, épuisée.
Une nouvelle larme lui échappa, suivie d'autres. Mais elle ne renoncerait pas pour autant.
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— Je me dois de vous rappeler la discussion que nous avons déjà eue au cas où les choses tourneraient mal, se borna-t-il à dire.
— Il n'en est pas question, gronda Simon entre ses dents.
En vérité, ils en étaient bien réduits à cette extrémité, admit Nell.
Elle s'éclipsa. Simon la rattrapa dans l'escalier. Elle lui fit face.
— Daughtry a raison, dit-elle avec calme. Notre cause est perdue.
— Vous n'allez quand même pas vous résigner !
— Il ne s'agit pas de résignation, plutôt de stratégie.
D'une voix sourde, il répliqua :
— Bonté divine, Nell, vous ne comprenez donc pas que je vous aime ?
Elle le dévisagea comme si elle n'avait pas entendu ces mots qui compliquaient la situation.
— Eh bien, c'est regrettable, articula-t-elle, avant de gravir rapidement les marches restantes.

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Les créanciers rechignaient à
prêter de l'argent à une femme, mais peut-être aurait-elle pu se servir de Michael comme prête-nom ? Encore fallait-il qu'il lui donne l'argent, une fois ce dernier obtenu ? Il n'avait jamais été du genre à partager.
L'année passée, il avait mis la main sur un joli petit pactole tombé du ciel, qu'il avait entièrement remis à son club politique. À présent, il ne se souciait plus de revendiquer quoi que ce soit, mais ses poches demeuraient vides, à cause du jeu et du gin. S'il obtenait le prêt et gardait l'argent, Nell n'aurait aucun moyen de pression pour l'obliger à le lui rendre.
Restait une autre solution...
Elle avait une solution très simple pour résoudre ses difficultés pécuniaires. Michael ne cessait de l'y pousser. Elle ne pouvait pas
: l'idée seule lui donnait la nausée.
« Une fois que le lait a tourné, il n'y a rien d'autre à faire que de le jeter », disait toujours sa mère.
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Prologue
Londres, 1866
De l'autre côté de la rue, dans le petit parc qu'on avait surnommé "no man's land", deux fillettes sautaient à la corde. Le temps se prêtait à merveille aux jeux en plein air, songea Catherine. Le soleil brillait de tous ses feux sur la pelouse verdoyante, et les gamines s'amusaient follement. Quand l'une d'elles trébucha, l'autre fit mine de tomber à son tour, s'écroulant sur sa camarade en riant aux éclats.
Catherine appuya un doigt sur la vitre, bouchant à son regard la corde qui gisait désormais par terre. Mère prétendait qu'à son âge - elle venait de fêter ses sept ans - elle était désormais trop grande pour s'adonner à de telles pratiques en public. Pourtant, ces petites filles avaient neuf ans au moins. De sa position au deuxième étage, Catherine les voyait glousser.
Un sentiment étrange l'envahit. Elle n'avait pas d'amies de cette sorte.
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Elle avait fleuri, s'était épanouie comme une plante exotique dans la jungle tropicale. À la lumière du jour, il avait du mal à croire qu'il ait posé la bouche sur quelque chose d'aussi crasseux. Néanmoins, il fallait admettre la vérité : il ne s'intéressait pas seulement à elle d'un point de vue stratégique. Elle l'excitait, diablement même. Elle exerçait sur lui une fascination quasi
obscène qui, le concernant, soulevait quelques questions. Il se sentait tel un homme attiré au bord d'un précipice par une curiosité suicidaire, et il s'interrogeait : la désirait-il parce qu'elle représentait la réponse inespérée à son dilemme ? Ou plus simplement parce qu'il pouvait la posséder immédiatement, à sa guise, sans aucune conséquence ? Hier, il se croyait réduit à l'impuissance totale : dépouillé, vaincu, battu à plate couture par un mort. Le sentiment de frustration et l'humiliation l'avaient torturé et maintenu éveillé. Il avait arpenté la chambre comme un tigre en cage, jusqu'au moment où il avait entendu un infime cliquetis, suivi d'un bruit de pas étouffé. S'il voulait se réconforter et avoir la preuve qu'il n'était pas à terre finalement, il n'avait qu'à regarder cette fille. Elle était l'incarnation même de la vulnérabilité humaine.
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– Je vais vous donner la stèle, déclara-t-il.
Elle leva les yeux de son sac.
– Gratuitement ?
Le ton heureusement surpris de sa voix le fit sourire. Une pointe d’intérêt ne lui déplaisait pas.
– Pas exactement. Je voudrais quelque chose en échange.
– Qu’est-ce que ce serait ?
Il laissa s’étirer l’instant dans une pause théâtrale.
– Eh bien… juste un baiser.
La couleur inonda les joues de la jeune femme.
– Vous plaisantez.
– Pas du tout. Vous savez, mademoiselle Boyce, j’ai dépensé une centaine de livres la nuit dernière pour tenter de me divertir. Mais, je dois l’avouer, l’amusement que vous me procurez en jouant tantôt à l’enquêtrice, tantôt à la justicière… eh bien, cela n’a pas de prix.
La poitrine de Mlle Boyce se souleva magnifiquement. Quel dommage qu’elle ne soit pas en robe de soirée ! Ces redingotes boutonnées jusqu’au cou étaient insupportables.
– Vous êtes un…
– … butor, acheva-t-il en se levant. Un bon à rien, un vaurien, un barbare, un sauvage, un débauché. Oui, je sais, et je ne le nie pas. Mais le contrat est honnête. Vous pouvez avoir mon faux, et ma discrétion, en échange de deux minutes de plaisir réciproque.
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Écoutez, autant vous mettre tout de suite au courant des pires rumeurs que vous entendrez circuler sur mon compte. Rumeur numéro un : je suis un ivrogne. C'est faux. J'aime le bon vin, certes, mais je suis rarement
saoul. Numéro deux : je suis une canaille et un débauché. Tout est relatif, et j'ai le sens des limites. Numéro trois : je suis joueur. C'est vrai, toutefois je ne joue jamais au-dessus de mes moyens. Quoique. Dans ma situation actuelle, ce ne serait pas très difficile. En règle générale, je joue pour le plaisir de. prendre leur argent à mes adversaires. Quoi d'autre... ah oui ! J'aurais
une nature perverse. Là encore, tout est relatif. Certaines personnes redoutent
terriblement les élans de l'imagination. Je consommerais des substances illicites. Cela peut arriver à l'occasion, mais je ne souffre d'aucune. addiction. Je serais un anarchiste et un suppôt de Satan. Faux et encore faux.
C'est à peu près tout, je crois.
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Personne d'autre n'aurait cette fille. Elle lui appartenait
et elle était essentielle à la bonne marche de son plan. D'elle seule dépendaitsa victoire finale.
On aurait pu croire qu'elle avait été créée pour lui seul.
Elle débarquait, libre de toute entrave, de toute famille qu'il aurait falluamadouer. Il ne serait pas contraint de jouer les chevaliers servants. En fait, il n'aurait aucune contrainte.
Il s'avisa tout à coup qu'elle semblait sur le point de
s'enfuir, prête à bondir comme une gazelle.
Il s'obligea à reculer, alla s'asseoir dans le fauteuil voisin et croisa les jambes dans une posture décontractée. Il aurait pourtant pris grand plaisir à la maîtriser, mais cela marchait toujours mieux quand la femme avait envie d'être attrapée.
Le message passa et il constata qu'elle se détendait légèrement.
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