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3.58/5 (sur 160 notes)

Nationalité : Nouvelle-Zélande
Né(e) à : Christchurch , le 27/02/1948
Mort(e) à : Brighton , le 19/06/2013
Biographie :

Michael Baigent a obtenu un diplôme de psychologie de la Canterbury University à Christchurch.

Il a écrit Ancient Traces et From the Owens of Babilon.

Il s'est associé aux auteurs Richard Leigh et Henry Lincoln pour écrire deux best-seller internationaux, The Holy Blood and the Holy Grail et sa suite The messianic legacy (Le message).

En collaboration avec Leight, il a écrit The Temple and the lodge (Des templiers aux franc-maçons), The dead sea scrolls, Secret Germany et The Elixir and the Stone. Leur dernier livre est The Inquisition.

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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
"Nous pensions tout d'abord avoir affaire à un mystère d'ordre strictement local, intrigant certes, mais réduit aux limites d'un modeste village du Sud de la France, son intérêt restant des plus académiques, malgré des implications historiques certaines."
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Comme l’ont souligné les autres critiques, ce livre est la version originale du Da Vinci Code. En 1983, sous couvert d’une enquête mahousse-costaud dans les Evangiles apocryphes avec notes abondantes, bibliographie fournie et index pléthorique, Baigent, Leigh et Lincoln ont popularisé l’hypothèse que Jésus aurait eu une descendance de Marie-Madeleine, descendance qui aurait elle-même fondé la dynastie mérovingienne, dynastie sacrée donc, dont le dernier rejeton attend son heure pour reprendre le pouvoir en France. Rien que ça !
On pourrait s’arrêter là, les ¾ des lecteurs potentiels ayant déjà haussé les épaules pour aller voir ailleurs. Et ceux qui n’auraient pas fui s’apercevront à la lecture que le « raisonnement scientifique » des auteurs est plus proche de Nostradamus que du CNRS. Dans « Le Pendule de Foucault », Umberto Eco montre à quel point il est facile d’inventer des liens de causalité entre n’importe quels événements ou personnes. Ses personnages, Belpo et Causabon, sélectionnent des faits au hasard grâce à leur ordinateur, et ils s’amusent à les relier entre eux au doigt mouillé, pour finir par bâtir une histoire cohérente et sombrer dans le complot. L’Enigme Sacrée pourrait être une autre illustration du procédé.
Pourquoi parler de ce livre alors ? Parce qu’il est au cœur d’un écosystème singulier, celui de l’affaire de Rennes le Château, qui est, peut-être, la plus gigantesque sinon la plus complexe imposture du 20ème siècle s’étalant sur plusieurs décennies. Au départ de l’histoire, il y a l’abbé Saunière qui arrive au village de Rennes-le-Chateau pauvre comme Job en 1885, et finit par y bâtir un somptueux domaine quelques années plus tard. Découverte d’un trésor ou trafic de messes ? Le débat fait rage depuis 60 ans.
Rien que sur Babélio, il n’y a pas moins de 90 livres répertoriés traitant du sujet. On arrive à 200-300 si on ajoute la production en langues étrangères. Mais, pour la plupart, ce ne sont que des reprises ou des extrapolations plus ou moins oniriques de 3 ouvrages essentiels : le « Trésor de Rennes le Château » de Gérard de Sède, publié en 1967, « Mythologie du Trésor de Rennes » de René Descadeillas, publié en 1974, et… l’Enigme Sacrée.
Sauf que les livres de Gérard de Sède et du trio britannique ont été fortement « inspirés », sinon intégralement pompés sur les « révélations » fournies par Pierre Athanase Marie Plantard, co-auteur, avec le Marquis Philippe de Chérisey, dans les années 1960, de documents d'archives sans preuves connus sous le nom de Dossiers secrets d'Henri Lobineau. Chérisey serait aussi l’auteur des « parchemins de l’Abbé Saunière » sur lesquels les cryptographes amateurs ont passé quelques nuits blanches.
Mais surtout, Plantard a longtemps revendiqué, notamment à l’époque de ses contacts avec de Sède et les britanniques, être le « Nautonier » du Prieuré de Sion, un ordre chevaleresque né d’une scission d’avec l’ordre du Temple en 1099, et dont… il a déposé les statuts le 7 mai 1956, à la sous-préfecture de Saint-Julien-en-Genevois (Savoie). Et cela parce qu’il serait lui-même le dernier descendant des Mérovingiens et donc le dernier et seul prétendant légitime au trône de France.
Bon, tout ça ne tient pas la route. Mais il faut se rendre compte que toute cette histoire repose sur un gigantesque puzzle ésotérique de documents créés et disséminés un peu partout en France par Plantard et ses complices, et sur une gigantesque falsification littéraire patiemment élaborée sur presque 40 ans, qui a demandé une somme d’efforts et d’érudition historique absolument incroyable.
Et c’est ça qui me fascine. On n’est plus ici simplement dans la mythomanie. Tous les étés, des foules de touristes se pressent à Rennes-le-Château. Des gens ont consacré leur vie entière à ce pseudo-mystère, dont Henry Lincoln lui-même, un des trois auteurs de l’Enigme sacrée. On est ici dans un processus rare où la folie d’un homme rencontre et alimente le besoin de rêves de milliers d’autres. C’est peut-être un cas de psychiatrie clinique appliquée aux masses, mais ça n’en reste pas moins étonnant, et complètement fou.
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Robin des Bois et Petit Jean était l’une des pièces de mai préférées des gitans anglais et écossais de l’époque ; comme les gitans, elle avait été officiellement bannie, le parlement écossais décrétant le 20 juin 1555 que « nul ne doit tenir le rôle de Robin des Bois, Petit Jean, l’abbé de Déraison ou la reine de Mai. »
(..) Pour quelle raison avait-elle été interdite ? En partie, manifestement, parce que le sujet lui-même, la défense d’un légendaire hors-la-loi était considéré comme subversif. (…) Robin des Bois, pendant tout le Moyen Âge en Ecosse et en Angleterre, ne fut qu’accessoirement le hors-la-loi dont parla plus tard l’histoire. Avant tout il était une espèce de lutin qui dérivait de l’antique dieu des celtes et saxon de la fertilité ou de la végétation, « l’Homme vert », tandis que dans le folklore populaire, « Robin des Bois » était un surnom interchangeable avec celui de « Robin vert », « Robin du Bois-vert », « Robin-le-bon-compagnon », le Puck du Songe d’une nuit d’été qui, au solstice, préside à la fertilité, à la sexualité et aux épousailles.

La légende de Robin des Bois offrait en pratique un prétexte commode pour réintroduire les rites de fertilité de l’ancien paganisme au sein d’une Grande-Bretagne nominalement chrétienne. Chaque 1er mai, il y avait un festival d’origine païenne. Les rites étaient joués autour du « mât de mai », symbole traditionnel de la déesse archaïque de la sexualité et de la fertilité. A la Saint-Jean, chaque vierge du village devenait métaphoriquement la reine de Mai. Beaucoup d’entre elle étaient conduites dans la forêt où elles recevaient leur initiation sexuelle d’un adolescent jouant le rôle de Robin des Bois ou Robin-le-bon-compagnon, tandis que le frère Tuck, « l’abbé de Déraison », officiait, « bénissant » les couples réunis en une parodie de noces solennelles. En vertu des ces mises en scènes, les frontières séparant la pantomime du rite de la fertilité s’évanouissaient. Le 1er mai était en réalité une journée d’orgie. Neuf mois plus tard, il produisait, à travers les îles Britanniques, sa moisson annuelle d’enfants. Ce fut ces « fils de Robin » que beaucoup de noms de famille tels Robinson, Robertson trouvèrent origine.

306 - [J’ai lu n° 8935, p. 151-152]
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Les Sinclair n’étaient pas les protecteurs des seuls maçons. Au cours du XVIe siècle, ils s’étaient institués patrons des gitans, qui » bénéficiaient encore de la faveur et de la protection de la famille Roslin dans le premier quart du XVIIe siècle ». En Ecosse, la législation avait toujours été sévère à leur égard, et sous la Réforme elle le devint plus encore. En 1574, le parlement écossais décréta que tout gitan appréhendé devait être fouetté, marqué au fer rouge à la joue ou à l’oreille, ou bien avoir l’oreille droite coupée. De nouvelles lois, encore plus strictes, furent introduites en 1616. A la fin du XVIIe, les gitans furent déportés en masse vers la Virginie, les Barbades et la Jamaïque.

307 - [J’ai lu n° 8935, p. 150]
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A la fin du XIVe siècle, cent ans avant Colomb, un autre Sinclair s’embarqua dans un exploit encore plus audacieux. Vers 1395, Sir Henry Sinclair, comte (ou comme on l’appelle parfois « prince ») d'Orkeney, en compagnie de l’explorateur vénitien Antonio Zeno, tenta la traversée de l’Atlantique. Il est certain qu’il atteignit le Groenland, où le frère de Zeno, lui aussi explorateur, affirmait avoir découvert un monastère en 1391 ; des études récentes suggèrent qu’il pourrait même avoir atteint ce que l’on appela plus tard le Nouveau Monde. D'après certains témoignages, des éléments troublants indiquent qu’il avait l’intention de se rendre au Mexique (3). Si c’est exact, cela expliquerait pourquoi Cortès, quand il arriva en 1520, fut identifié par les Aztèques non seulement avec le dieu Quetzacoalt, mais aussi avec un jeune homme blond aux yeux bleus qui, dirent-ils, l’avait précédé il y avait bien longtemps.

308 - [J’ai lu n° 8935, p. 145]

3) L’informateur de Sinclair, un pêcheur, affirmait que vingt-six ans plus tôt, il avait fait naufrage sur une île du Nouveau Monde. Au cours de ses longues années de captivité, il fut conduit au sud, où existait une grande civilisation : » … ils sont plus civilisés vers le sud-ouest, où le climat est plus doux ; ils ont des cités, des temples pour leurs idoles, dans lesquels ils sacrifient des hommes, qu’ils mangent ensuite. Dans ces contrées, ils connaissent l’or et l’argent ». (Major, op.cit., p. 14). Sinclair avait l’intention de se faire accompagner par ce pêcheur pendant le voyage sur l’Atlantique qu’il projetait. Malheureusement, le pêcheur mourut juste avant le départ.
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Acheté il y a une quinzaine d’années entre deux avions, ce livre m’a fait à l’époque l’effet d’une bombe.

Si, comme le préconise Bleuette Diot l’auteur de la Saga Yrmeline, l’on met de côté les différentes conclusions auxquelles nous convient les trois auteurs journalistes, le travail de recherches réalisé, force malgré tout le respect.
L’avantage de cette recherche c’est que, contrairement à la blague du Da Vinci Code, c’est une recherche. Nous en apprenons énormément sur une partie extrêmement trouble du christianisme ainsi que sur ses rouages de la domination en tous genres. Or, si l’organisme religieux n’en ressort pas indemne, bien au contraire, l’image et la dimension de Jésus n’en émerge que plus magnifiée.

Je le considère en tant qu’excellente introduction dans les mystères que le monde nous cache depuis la nuit des temps, même s’il est loin de les lever, il contribue tout le moins à les faire émerger et constitue donc par ce biais un excellent éveilleur de consciences suite auquel l’on pourra se lancer, chacun à sa façon et selon ses prérogatives, dans des recherches et des lectures plus approfondies.
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En fait on peut se demander si le coup de Philippe fut si inattendu qu’il le croyait, et que les historiens le pensèrent plus tard. Des preuves considérables laissent supposer que les templiers reçurent un avertissement. Peu avant l’attaque, le Grand Maître Jacques de Molay fit apporter un grand nombre des livres de l’ordre et les fit brûler. Un chevalier qui se retira du Temple vers cette époque apprit du trésorier qu’il était extrêmement « avisé », car cette crise était imminente. Un édit officiel circula dans toutes les commanderies françaises, soulignant qu’aucune indication ne devait être livrée sur les rites ou rituels de l’ordre.

En tout cas, que les templiers aient été prévenus ou qu’ils aient simplement senti le vent tourner, certaines décisions furent assurément prises. En premier lieu, nombre de chevaliers s’enfuirent, et comme s’ils en avaient eu l’instruction -- nulle part il n’est fait mention de templiers français résistant activement aux sénéchaux du roi. En second lieu on dispose de certaines indications relatives à une fuite organisés par un groupe de chevaliers, dont presque tous étaient associés, d’une façon ou d’une autre, avec le trésorier de l’ordre.

Etant donné ces préparatifs flagrants, il n’est pas étonnant que le trésor du Temple ait disparu, ainsi que presque tous les documents et archives. Interrogé par l’Inquisition, un chevalier révéla que le trésor avaient été transféré de la commanderie de Paris peu avant les arrestations. Le même témoin déclara que le Commandeur de France avait lui aussi quitté la capitale avec cinquante chevaux, et embarqué -- il n’existe aucune indication de l’endroit où cela eut lieu -- avec dix-huit galères, dont on ne revit jamais aucune. Que cela fût vrai ou non, toute la flotte du Temple semble effectivement avoir filé entre les griffes du roi. On ne possède aucun rapport sur la prise éventuelle d’un des vaisseaux de l’ordre -- pas seulement à l’époque, mais jusqu'à maintenant. Au contraire, les navires semblent s’être complètement volatilisés, en même temps que ce qu’ils transportaient.

313 - [J’ai Lu n° 8935 - p. 76]
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Il d’autres domaines où il n’existe pas la moindre documentation, où des estimations même grossières sont impossibles. On sait que le Temple possédait une flotte considérable -- de navires marchands et de guerre -- qui opérait non seulement en Méditerranée, mais aussi sur l’Atlantique. Les comptes rendus médiévaux font au passage de nombreuses allusions aux ports du Temple, aux vaisseaux du Temple, aux ressources navales du Temple. Il y a même des documents où sont apposés la signature et le sceau d’officiers de marine appartenant à l’ordre. Et pourtant, aucune sorte d’information détaillée n’a survécu concernant l’activité maritime des templiers. Il n’existe nulle part la moindre indication sur la force de la flotte, ni sur ce qu’elle devint après que l’ordre eut été supprimé. De même, un rapport anglais de la fin du XIIe siècle parle d’une femme reçue dans le Temple en tant que sœur, et semble impliquer tout à fait clairement l’existence d’une antenne féminine. Mais on n’a jamais trouvé de plus net ou plus précis à ce sujet. Même les informations susceptibles de figurer dans les archives de l’Inquisition ont depuis longtemps disparu, ou ont été volontairement détruites.

309 - [J’ai Lu n° 8935, p. 86]
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Les églises du Temple présentaient invariablement une croix, sculptée au-dessus de l'entrée, ou dressée indépendamment, à l'extérieur. La croix, simple ou ornée, était toujours de forme distinctive – avec des bras d'égale longueur, tous plus larges à leur extrémité qu'à la base. Dans la chapelle de Kilmory il y avait justement ce genre de croix antérieure au XIVe siècle. Si elle avait été découverte dans n'importe quel autre lieu d'Europe, personne n'aurait eu la moindre hésitation à y reconnaître une croix templière, et à attribuer la chapelle à l'ordre. Qui plus est, à l'intérieur de l'église se trouvait une dalle funéraire du XIVe siècle, gravée d'une galère, d'une silhouette armée et d'une autre croix templière, celle-ci ciselée en un motif fleuri.

Mais ce n'est pas tout. Sur cette même dalle funéraire du XIVe siècle, il y avait quelque chose qui nous donna l'assurance que notre interprétation de la « chronique de pierre » était non seulement soutenable mais, dans ses grandes lignes, exacte. Au-dessus de la tête avec sa silhouette en arme avec sa croix templière était gravée une équerre maçonnique.
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… le Temple était, à la seule exception de la papauté, la plus importante, la plus puissante, la plus prestigieuse, la plus inébranlable en apparence des institutions de l’époque. Au moment de l’attaque de Philippe, il avait presque deux siècles d’existence et passait pour un des piliers de la chrétienté occidentale. Pour la majorité de ses contemporains, il semblait aussi immuable, aussi durable, aussi éternel que l’église elle-même. Qu’un tel édifice pût être aussi sommairement démoli secouait les fondements sur lesquels reposaient les hypothèses et les certitudes de toute une époque. Ainsi par exemple, dans la Divine Comédie, Dante exprime son émotion et sa compassion pour les » blancs manteaux » persécutés. D'ailleurs, la superstition qui tient le vendredi 13 pour un jour de malchance provient, à ce que l’on croit, des rafles lancées par Philippe, le vendredi 13 octobre 1307.

312 - [J’ai Lu n° 8935, p. 78]
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