Pourtant, même s'ils n'avaient pas conscience de vivre à la Fin des Temps, une intuition inconsciente modelait leur attitude et les détournait des idéaux, des croyances, des philosophies et des conflits auxquels ces choses donnent naissance. Ils avaient du goût pour le paradoxe, l'esthétique et l'humour baroque ; s'ils avaient une philosophie, c'était celle de la sensualité, du plaisir. Leurs projets, souvent grandioses et pervers, étaient entrepris sans obsession et ils les laissaient inachevés sans regret, car la mort était rare et la vie ne cesserait sans doute que lorsque la Terre elle-même mourrait.