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3.75/5 (sur 14 notes)

Nationalité : France
Biographie :

De formation de cinéaste, il est devenu psychologue- psychanalyste. Michael Stora travaille comme psychologue clinicien pour enfants et adolescents au CMP de Pantin (93) où il a crée un atelier jeu vidéo.

Il réfléchit depuis plusieurs années sur l’impact des jeux vidéo sur les enfants souffrant de troubles psychiques mais aussi sur le lien interactif de l’homme à l’ordinateur et de ses conséquences sur les processus mentaux.

Il a créé l'Observatoire des mondes numériques sciences humaines (OMNSH).

Source : cime2008.cndp.fr
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Cinéaste de formation, Michael Stora est psychologue et psychanalyste. Depuis 2000, où il cofonde l'OMNSH (Observatoire des mondes numériques en sciences humaines), il allie son travail thérapeutique en institution et en libéral à une grande activité de recherche, de formation et d'information sur les incidences psychiques des mondes numériques interactifs auprès de publics variés.


Citations et extraits (116) Voir plus Ajouter une citation
... ce qui est très angoissant pour un enfant, c'est qu'un méchant soit en fin de compte gentil, car l'enfant a besoin de valeurs manichéennes. Les bons doivent être pleinement bons, et les méchants vraiment méchants. Si le méchant est sympathique, et qu'en plus il fait rire, rien ne va plus ; l'enfant ne s'y retrouve pas. L'intention de ce genre de films,e t qui se multiplie malheureusement de nos jours, c'est de désamorcer par l'humour les peurs constitutives de l'enfant. Comme chacun sait, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Mais ce choix de l'humour me semble extrêmement pervers. L'ayant expérimenté moi-même, je crois qu'une trop grande mise à distance des affects par l'humour est toujours troublante pour les enfants, trop jeunes pour comprendre. Sans nostalgie aucune, j'aurais tendance à dire que les Walt Disney, malgré la bêtise inhérente à certaines histoires, proposent aux enfants des valeurs sûres car profondément rassurantes : Cruella, au moins, était foncièrement méchante, ce qui pouvait réellement aider les enfants à se construire.
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Bien que Thierry refusât les règles de la vie familiale, il acceptait en revanche d'être présent à 23h30 devant son ordinateur pour rejoindre sa guilde lorsqu'une attaque surprise était prévue. Alors qu'il ne jugeait pas nécessaire de répondre aux exigences de ses parents, Thierry ressentait sa présence auprès de sa guilde comme indispensable pour mener à bien l'attaque. Il s'agit là peut-être d'un enjeu narcissique phallique, en lien avec l'idéal du moi adolescent ("ma présence est indispensable pour sauver le monde") et non de la nécessité de satisfaire une exigence exogène surmoïque (obéir à la loi), qui aurait été de nouveau signe de son incomplétude. [...] A travers le cas de Thierry, on peut comprendre à quel point le jeu vidéo, ou plutôt l'interactivité - la relation de l'homme avec son ordinateur -, permet aux sujets déprimés d'enrichir leur moi par une mainmise sur un environnement en puissance.
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En tant que psychanalyste, je considère donc que l'outil informatique constitue un entraînement symbolique pour les enfants comme pour les adultes. pour être mon premier cobaye et pour avoir observé beaucoup de personnes en train de jouer, je pense que les jeux vidéo dits "violents" favorisent l'expression de pulsions agressives, qui existent en chacun de nous, de manière socialement acceptable puisqu'elles ne s'exercent pas à l'encontre de personnes réelles. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, le plus grand plaisir des joueurs n'est pas de "tuer", mais de s'affronter à la machine et de se mesurer entre eux. Marquer des points nécessite d'être persévérant, de contourner des obstacles, de se dépasser, de collaborer. En ce sens, le jeu a des vertus curatives et c'est un moteur pour avancer.
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Les enfants avec qui je travaille n'arrivent plus à raconter leurs conflits inconscients à travers la manipulation de jouets ou à travers des dessins. Alors que je suis habitué dans mon métier à la mise à distance par les mots, ceux-ci ne semblent plus avoir autant de valeur pour eux. Ils privilégient l'acte et l'enjeu - perdre ou gagner -, plutôt que le plaisir de jouer. Ayant observé que beaucoup d'enfants ne trouvaient pas de mots pour évacuer leurs tensions psychiques ) les mots n'ayant pas pour eux valeur d'acte au sens freudien -, j'ai supposé que je pouvais utiliser les images comme médiation thérapeutique pour les faire parler. Et j'ai vite perçu à quel point les images font émerger des représentations verbales chez les enfants qui en manquent.
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Ce n'est pas un hasard si beaucoup de jeunes qui jouent aux jeux vidéos fument des joints en même temps, associant ainsi la consommation de cannabis à l'immersion dans le virtuel. En accentuant la sensorialité, le cannabis amplifie le sentiment de présence dans l'image. Recréateur du monde, le joueur utilise les images pour s'approcher de l'autre qui manque. Mais ce n'est pas le jeux vidéo en soi qui crée la dépendance, même si l'univers sans fin des MMORPG [Massively Multiplayer Online Role Playing Games ou jeux de rôle en ligne massivement multijoueurs] possède déjà une valeur addictive. La personne addictive a déjà en elle-même cette structure psychologique de toxicomanie qui la fait plonger dans un recours excessif aux jeux vidéo.
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Alors comment faire, de nos jours, pour laisser à l'enfant le temps de maturation nécessaire pour entrer dans cette société du "tout montrer" et du "tout dire" qui, d'une certaine manière, ne lui permet plus de fantasmer comme il se doit ?
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Dans une étude sur les écrans violents, Serge Tisseron avait d'ailleurs montré, au plus grand étonnement des adultes, que des enfants avaient retenu comme violentes des images d'actualité portant sur le bizutage des Marines, pas tant à cause des images elles-mêmes qu'en raison du sourire de la présentatrice qui les annonçait. Ils avaient donc été principalement sensibles au paradoxe entre ce sourire (qu'aucun adulte n'avait repéré) et ce qui arrivait aux Marines, comme un bébé qui se croit regardé avec bienveillance par sa mère alors que le ton de sa voix donne une information contraire.
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Dans mon travail en pédopsychiatrie, je suis à quatre pattes, allongé, je blague, j'aime jouer. Des collègues me disent avec reproche : "On dirait qu'il n'y a que cela qui t'intéresse !" Dans le fond, c'est assez vrai. Dans notre société, la capacité à jouer qu'entretiennent certains adultes est très controversée, pourtant, jouer avec soi, avec son image, établit une distance nécessaire avec la souffrance, avec soi-même et l'opinion que l'on a de soi-même. Entretenir sa capacité à jouer, c'est savoir se laisser aller à l'illusion du vrai, tout en sachant que c'en est une.
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Dans l'addiction aux images, et particulièrement aux jeux vidéos, on retrouve cette importance de la gestuelle de la main, métaphore du moi, [...]. Mais on observe aussi le surinvestissement de deux sens : l'ouïe et la vue. Ces sens mettent les choses à distance, contrairement aux sens proximaux que sont le goût, l'odeur et le toucher. De même que voir et entendre sont un moyen pour le bébé d'échapper à la séparation, le surinvestissement de la vision d'images serait une manière d'échapper à la séparation maternelle.
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... le terme de "violence" n'est pas vraiment adapté aux jeux vidéo, puisque la violence gratuite en est absente : tout combat est justifié. Il n'y a pas de "violence pour la violence" qui ferait du jeu un "punching-ball numérique". L'aire du jeu fait simplement émerger sans culpabilité ses pulsions agressives plutôt que de les laisser se retourner contre soi-même. Rosenberg montre bien dans ses travaux que l'on peut opposer le masochisme gardien de la vie - dont les jeux relèveraient - au masochisme mortifère.
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