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Citations de Michaïl Lermontov (169)


Michaïl Lermontov
Je me suis mis à vous écrire,
je ne sais ni comment, ni pourquoi.
D'abord, je n'en ai plus le droit;
et puis, qu'ai-je à vous dire ?
Rien du tout. - Que je me souviens
de vous, toujours ? - Cela, que diable -
vous ne le savez que trop bien,
et depuis des temps fort anciens.
Pourtant, la chose est incapable
de vous intéresser beaucoup.
Pareillement, vous n'êtes guère
curieuse de savoir où
je suis ou que je puis faire ?
Nos deux âmes sont étrangères
l'une à l'autre. - En est-il, d'ailleurs,
est-il des âmes d'autre sorte ?
[....]
Je deviens sombre et méfiant
dans mes rapports avec les hommes.
J'oubliai tout, frasque de fou,
poésie, amour; oui, mais vous !....

("Valérik")
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Michaïl Lermontov
Les hommes les plus heureux sont souvent les plus ignorants.

Un héros de notre temps (1841)
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"Adieu ! Peut-être ne nous reverrons-nous plus ; on vous enverra qui sait où !"

Il s'était arrêté sur le seuil de la porte, avec l'envie de me serrer la main... Et si je lui en avais exprimé le plus petit désir, il se sera jeté à mon cou. Mais je restai froid comme un marbre et il sortit.

Voilà les hommes ; ils sont tous ainsi : ils calculent d'avance toutes les bonnes ou mauvaises conséquences d'un événement. Ils vous aident, vous approuvent, vous encouragent même en voyant l'impossibilité d'un autre expédient ; mais après ils s'en lavent les mains et se détournent avec indignation de celui qui a osé prendre sur lui tout le fardeau de la responsabilité. Ils sont tous ainsi, même les meilleurs, même le plus intelligents.
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La plate-forme sur laquelle nous devions nous battre formait presque un triangle régulier. De l'un des angles en saillie nous mesurâmes six pas et nous décidâmes que celui qui devrait subir le premier feu se placerait à l'angle même, le dos tourné au gouffre, et changerait de place avec son adversaire s'il n'était pas tué.
J'étais décidé à laisser tous les avantages à Groutchnitski ; je voulais l'éprouver. Dans son âme pouvait s'allumer une étincelle de générosité et alors tout s'arrangerait pour le mieux. Mais l'amour-propre et sa faiblesse de caractère devaient triompher de lui. Je voulais me mettre complètement dans le droit de ne pas l'épargner si le sort me favoriserait. Qui n'aurait pas pris de telles précautions avec sa conscience ?
- Tirez au sort, docteur, dit le capitaine.
Le docteur prit dans sa poche une pièce d'argent et la jeta en l'air.
- Pile ! cria Groutschnitski brusquement comme un homme qui est réveillé tout à coup par la main d'un ami qui l'avertit d'un danger.
- Face ! dis-je.
La pièce tourna sur elle-même et tomba à terre ; tous se précipitèrent sur elle.
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Michaïl Lermontov
Nuages vagabonds, éternels pèlerins ,
Par la steppe azurée, en des colliers de perles,
Vos libres flots, sans être comme moi contraints,
Du nord abandonné vers le sud se déferlent.

( Oeuvres poétiques")
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Mon amour n'a apporté de bonheur à personne, parce que je n'ai rien sacrifié à celles que j'aimais ; j'aimais pour moi-même, pour mon propre plaisir.
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Michaïl Lermontov
Extrait de "la mort du poète" écrit en 1837 le jour de la mort de Pouchkine; il lui a couté son premier exil.

" Oui, le poète est mort; esclave de l'honneur,
Calomnié par une vile engeance,
Il est tombé, la balle au coeur,
Au coeur la soif de la vengeance.
Il est tombé, penchant son front
Et pour toujours courbant sa noble tête.
Elle n'a pu souffrir, l'âme du fier poète,
L'opprobe de mesquins affronts.
Il a bravé debout la fausseté du monde,
Seul ainsi qu'autrefois - et vous l'avez tué !
Maintenant, à quoi bon ces sanglots à la ronde ?
Et maintenant pourquoi s'évertuer
A l'entourer d'un choeur de louanges stériles,
D'un murmure menteur d'excuses puériles,
Puisque s'est accompli le décret du Destin ?
N'est-ce pas vous qui l'exiliez naguère,
Le grand et libre esprit, dans un désert lointain,
Et qui, par passe-temps, vous amusiez à faire
Flamber encore un incendie éteint ?
Oh ! réjouissez-vous ! Au martyr suprême
Il succomba ; la nuit, comme un mourant fanal,
A repris son génie ; et l'or du diadème
A pâli tout à coup sur son front triomphal. [...]"
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Descendu du pont de l'Ascension et se préparant à tourner à droite le long du trottoir, il [le jeune fonctionnaire] entendit soudain un cri : "Attention, tire-toi de là !". Droit sur lui fonçait un trotteur bai ; derrière le cocher frémissait un plumet blanc et bâillait le collet d'une capote grise. A peine avait-il eu le temps de lever les yeux qu'un limon était devant sa poitrine et que la vapeur qui s'échappait en nuage des naseaux du coursier lui enveloppait le visage ; il s'agrippa machinalement des deux mains au brancard, et tout aussitôt un fort élan du cheval le rejeta de côté, à plusieurs pas sur le trottoir...Des cris retentirent : il l'a écrasé, il l'a écrasé ! ", des cochers s'élancèrent à la poursuite du coupable, mais ils n'eurent que le temps de voir disparaître au loin le plumet blanc.
Quand le fonctionnaire revint à lui, il ne ressentait nulle part de douleur, mais ses genoux tremblaient encore d'effroi ; il se leva, s'accouda au parapet du canal, cherchant à rassembler ses esprits. Des pensées amères s'emparèrent de son être, et à partir de cet instant il reporta des cochers aux plumets blancs toute la haine dont son âme était capable.
Pendant ce temps le plumet blanc et le trotteur bai filaient le long du canal, tournaient à la perspective Nievski, puis à la rue des Caravanes, de là gagnaient le pont Siémionovski, puis à droite la Fontanka, où ils s'arrêtaient devant un riche portail avec avant-toit et porte de verre brillamment garnie de bronze.
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Le monde a gâté mon âme, mon imagination est impatiente, mon coeur est insatiable. Je ne suis jamais satisfait. Je me lasse du chagrin comme de la joie, et ma vie perd de son intérêt de jour en jour. Il ne me reste qu'un remède : le voyage.
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Je me mis à lire, à m’instruire, tout cela me parut également ennuyeux ; je voyais que ni la gloire ni le bonheur ne dépendaient de ce travail, parce que les hommes les plus heureux sont souvent les plus ignorants, et quant à la gloire elle n’appartient qu’au succès. Or, pour l’obtenir, il faut être bien habile.
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« Oui ! Et telle fut ma destinée, dès ma plus tendre enfance. Tout le monde lisait sur mon visage les signes des plus mauvais penchants ; ces signes n’existaient point, mais on les pressentait, et ils ne parurent jamais, j’étais modeste, on m’accusa d’astuce et je devins sournois. Je ressentais profondément le bien et le mal ; personne ne me prodiguait la moindre caresse ; tous m’outrageaient ; je devins vindicatif. J’étais morose, les autres enfants étaient gais et babillards ; je me sentais au-dessus d’eux, on me mit plus bas, je devins envieux. J’étais disposé à aimer tout le monde ; personne ne me comprit ; j’appris la haine. Ma jeunesse flétrie s’écoula au milieu d’une lutte entre la société et moi. Craignant de voir tourner en ridicule mes meilleurs sentiments, je les enfouis au fond de moi-même et ils s’évanouirent. J’aimais la vérité, on ne me crut pas : je me mis à mentir. Connaissant à fond le monde et le mobile de la société, je devins habile dans la science de la vie et je m’aperçus que d’autres, sans la moindre habileté, étaient heureux et recevaient des honneurs et des avantages que je briguais infatigablement. Alors le désespoir naquit dans mon cœur, mais non pas ce désespoir que guérit la balle d’un pistolet ; non ! mais un désespoir froid et sans force, qui se cache sous un sourire aimable et bienveillant. Je devins un paralytique moral. Une moitié de mon âme languit, se dessécha, et mourut. Je la coupai et la rejetai. L’autre partie s’agita et se mit à vivre dans chacune de ses parties, et personne ne remarqua cela, parce que personne ne savait l’absence de la moitié perdue. Mais vous venez de réveiller en moi son souvenir et je vous lirai son épitaphe. Au plus grand nombre, les épitaphes paraissent ridicules, mais à moi, non ; je pense toujours à celui qui repose sous elle. Du reste je ne vous prie point de partager mon opinion ; si ma sortie vous paraît ridicule, riez-en ! Je vous préviens que cela ne m’affligera pas le moins du monde. »
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Ceux qui boivent de l'eau le matin sont indolents, comme tous les malades, et ceux qui boivent du vin le soir sont insupportables, comme tous les gens bien portants.
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Pour toi, je prendrai sa couronne
à l'étoile de l'Orient,
et j'y sertirai dans l'or jaune
les perles du matin brillant.
d'un rayon du soir écarlate
je ceindrai ton corps souple et fier ;
de l'haleine des aromates,
pour toi je parfumerai l'air ;
de merveilleuses harmonies
en des extases infinies,
ô ma Thamar, te plongeront...
Et je te bâtirai des chambres
aux parois de turquoise et d'ambre ;
je sonderai la mer sans fond
pour toi ; pour toi, Thamar, d'un bond
bien loin derrière les nuées
je m'égarerai, dépouillant
l'univers entier pour ma fée.
Aime-moi !
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Que sont les hommes, que sont leur vie et leurs peines ? Elles ont passé, elles passeront ; l'espérance leur reste ; un jugement équitable les attend et à côté du jugement reste encore le pardon ! Ma douleur à moi est constamment là et comme moi elle ne finira jamais et ne trouvera jamais le sommeil de la tombe !
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Michaïl Lermontov
Dans l'âme, naissent des sons, et pas des mots ; transformer des sons en mots est sans espoir ; seule la musique peut exprimer l'ordre de nos émotions. La création commence d'une façon énigmatique :
"Dommage que je sois déjà amoureux, pensais-je et que Varenka ne soit pas Sonetchka ; comme il serait bon tout à coup de devenir membre de cette famille : j'eus soudainement une mère, une tante et une femme ! A l'instant même où je pensais cela, je regardais fixement Varenka qui lisait et je pensais que je l'hypnotisais et qu'elle devait me regarder. Varenka releva la tête, me jeta un regard et, ayant rencontré mes yeux, se détourna.
_La pluie n'a pas cessé, pourtant, dit-elle.
Et soudain j'éprouvai un sentiment étrange : je me souvins que tout ce qui se passait en moi à ce moment était la répétition de ce que j'avais déjà ressenti une fois et je me souvins même que je l'avais encore ressenti antérieurement
.
- Est-ce possible que ce soit elle ? pensais-je. Est-ce possible que cela commence ? Mais je décidai rapidement que ce n'était pas elle et que cela ne commençait pas encore. D'abord elle n'est pas belle, pensais-je et puis c'est simplement une demoiselle de bonne famille et j'ai fait sa connaissance de la manière la plus ordinaire, alors que l'autre sortira de l'ordinaire.."
(1830)
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Remarquez […] comme il ferait ennuyeux sur terre sans les imbéciles… Voyez ! nous sommes là deux hommes intelligents. Nous savons d’avance qu’on peut discuter de tout à perte de vue, et nous ne discutons pas ; nous connaissons presque toutes les pensées les plus cachées de chacun de nous. Un mot suffit pour nous révéler toute une histoire : à travers une triple écorce, nous découvrons le germe de chacun de nos sentiments. Nous rions de ce qui est triste, et ce qui est risible nous paraît désolant. Et, en général, pour dire vrai, nous sommes assez indifférents à tout ce qui ne nous concerne pas personnellement. Ainsi il ne peut y avoir entre nous d’échange de pensées et de sentiments : nous savons l’un sur l’autre tout ce que nous voulons savoir et nous ne voulons rien apprendre d’autre. Il ne nous reste plus qu’un moyen : nous communiquer des nouvelles. Dites-moi quelque nouvelle.
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Bal masqué (p144)
Arbénine
Ecoute-moi, Nina - car c'est ainsi
Que je suis né - mon âme est de lave ;
Tant qu'elle est froide, elle est durcie,
Comme un rocher. Mais si tu braves
Ce qui devient un flot de feu, alors,
N'espère aucun pardon : je ne veux du renfort
D'aucune loi pour venger ce que j'aime-
Je n'hésiterai pas, sans larmes ni remords
A déchirer nos vie moi-même.

Nina
N'approche pas, tu me fais peur !

Arbénine
Ah bon,
Je te fais peur ? Non, tu plaisantes : je fais rire !
Riez, voyons, riez ! Vous avez fait le pire,
Pourquoi pâlir et frissonner ? Où est-il donc,
Ce roi des bals masqués, ce bel amant de flamme ?
Qu'il vienne ici, qu'il rie bien fort !
Vous m'avez infligé tous les enfers de l'âme
Mais celui-là manquait encor !


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Catherine Ivanova était une dame point sotte, au dire des fonctionnaires qui servaient sous les ordres de son mari ; une femme adroite et retorse de l’avis d’autres dames d’âge ; une maman bonne, confiante et aveugle pour la jeunesse dansante… quant à son vrai caractère, je ne l’ai pas encore bien démêlé ; je tâcherai dans mes descriptions de réunir et de traduire ensemble les trois appréciations que je viens de rapporter… et s’il en résulte un portrait fidèle, je promets de me rendre à pied au monastère d’Alexandre Nievski écouter les chantres !... 
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Mais pleure, pleure donc ! Les larmes d’une femme
Sont simplement de l’eau.
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- Dis-moi, toute belle, que faisais-tu tantôt sur le toit?
- Je regardais d'où vient le vent.
- Et pourquoi, grands dieux?
- D'où vient le vent, vient le bonheur.
- Et c'est le bonheur que tes chants appellent?
- Là où il y a des chants, le bonheur accourt.
- Et s'il t'arrivait, par tes chansons, de convier un gros chagrin?
- Là où il n'y a pas de bonheur, il y a du malheur ; mais le chemin est court du malheur au bonheur.
- Qui t'a appris cette mélodie?
- Personne. Je chante dès que mon coeur veut parler. Celui qui doit l'entendre l'entend. Mais l'étranger ne comprend pas.
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