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Citations de Michaïl Lermontov (169)


P12
Eh bien, monsieur, dit le cocher, un robuste moujik à la large barbe rousse en éventail, il s’est fait voir, Vaska, aujourd’hui ! »
Il faut remarquer que chez les cochers, le cheval qu’ils aiment s’appelle toujours Vaska, même à l’encontre de la volonté de leur maitre qui le pare des noms sonores d’Achille ou d’Hector : pour le cocher, il restera non pas « Akhel » ou « Niektor”, mais Vaska.
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Lorsque j'ai vu Bela dans ma chambre, que je l'ai tenue pour la première fois sur mes genoux et que j'embrassai ses boucles noires, j'ai cru, sot que j'étais, qu'elle était un ange envoyé par le destin miséricordieux...Je me trompais encore. L'amour d'une fille sauvage vaut à peine mieux que celui d'une femme du monde.L'ignorance et la candeur de la première lassent autant que la coquetterie de la seconde.
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Les passions ne sont autre chose que les idées à leur première éclosion ; elles appartiennent aux cœurs jeunes, et celui-là est un sot qui croit être agité par elles toute la vie. Bien des rivières tranquilles sont, à leur source, d’impétueux torrents, mais pas une ne bondit et n’écume jusqu’à la mer ; ce calme est souvent, sans qu’on s’en doute, un grand indice de force. La plénitude, la profondeur des sentiments et de la pensée n’admettent pas les élans furieux. Une âme agitée par les passions, se donne en tout de lourdes responsabilités, et est persuadée qu’il doit en être ainsi. Elle sait que sans les orages, la permanente ardeur du soleil la dessécherait. Elle se pénètre de sa propre vie, se caresse et se punit elle-même, comme un enfant gâté. Ce n’est que dans cette condition de connaissance de soi-même que l’homme peut apprécier la justice divine…….
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Je ressens en moi cette insatiable avidité qui engloutit tout ce qu’elle rencontre sur son chemin. Je ne songe à la souffrance et à la joie des autres que par rapport à moi ; j’y trouve l’aliment nécessaire à l’entretien des forces de mon âme. Je ne suis plus capable de faire des folies sous l’influence de la passion et mon ambition est étouffée par les circonstances ; mais elle se produit d’une autre manière, car, l’ambition n’est que la soif de la puissance, et le premier des plaisirs pour moi, est de subordonner à ma volonté tous ceux qui m’entourent et d’éveiller en eux le sentiment de l’amour, de l’attachement, de la frayeur. Et n’est-ce pas en effet la plus grande preuve et le plus grand triomphe de la puissance, que d’être pour le premier venu, une cause de souffrance ou de plaisir, sans avoir au-dessus de lui un droit positif ! Qu’est-ce que le bonheur, si ce n’est l’orgueil assouvi ! si je croyais être le meilleur et le plus puissant des hommes, je serais heureux ! Et si tous m’aimaient, je trouverais en moi des sources inépuisables d’amour. Le mal engendre le mal, une première souffrance fait comprendre le plaisir qu’il y a à tourmenter les autres. L’idée du mal ne peut entrer dans la tête d’un homme sans qu’il ne songe à le faire. Les idées, a dit quelqu’un, c’est la création organisée ; leur naissance leur donne une forme et cette forme est l’action. Ainsi celui dans la tête duquel naît le plus grand nombre d’idées agit plus que tous les autres.
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Et l'ange, jetant sur le séducteur un regard sévère, agita ses ailes avec joie et disparut au milieu des cieux purs. Et le démon vaincu, maudissant ses rêves pleins de folie, comme autrefois resta seul dans l'univers, sans espérance et sans amour !...
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Le jour est à son déclin, et sur un superbe coursier, brisé de fatigue, le fiancé se hâte avec impatience vers le festin nuptial.
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Depuis longtemps réprouvé, il errait dans les solitudes du monde sans trouver un asile.
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Le héros de notre temps, chers messieurs, est en effet un portrait, mais pas celui d'un seul homme : c'est un portrait composé des vices de toute une génération, dans leur plein épanouissement.
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Quant à nous, leurs misérables descendants, errant sur la terre sans conviction et sans fierté, sans jouissances et sans douleurs, hormis une peur involontaire, qui nous serre le cœur à la pensée d’une fin inévitable, nous sommes beaucoup plus incapables des grands sacrifices que réclame la noble humanité et même notre propre bonheur ; nous savons qu’il est impossible et nous marchons avec indifférence, de doute en doute, comme nos aïeux se sont jetés d’une erreur dans une autre. Nous n’avons, comme eux, ni espérances, ni même cette indéfinissable mais ardente jouissance, que reçoit l’âme, au milieu de ses luttes contre les hommes ou contre le sort…
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Et telle fut ma destinée, dès ma plus tendre enfance. Tout le monde lisait sur mon visage les signes des plus mauvais penchants ; ces signes n’existaient point, mais on les pressentait, et ils ne parurent jamais, j’étais modeste, on m’accusa d’astuce et je devins sournois. Je ressentais profondément le bien et le mal ; personne ne me prodiguait la moindre caresse ; tous m’outrageaient ; je devins vindicatif. J’étais morose, les autres enfants étaient gais et babillards ; je me sentais au-dessus d’eux, on me mit plus bas, je devins envieux. J’étais disposé à aimer tout le monde ; personne ne me comprit ; j’appris la haine. Ma jeunesse flétrie s’écoula au milieu d’une lutte entre la société et moi. Craignant de voir tourner en ridicule mes meilleurs sentiments, je les enfouis au fond de moi-même et ils s’évanouirent. J’aimais la vérité, on ne me crut pas : je me mis à mentir. Connaissant à fond le monde et le mobile de la société, je devins habile dans la science de la vie et je m’aperçus que d’autres, sans la moindre habileté, étaient heureux et recevaient des honneurs et des avantages que je briguais infatigablement. Alors le désespoir naquit dans mon cœur, mais non pas ce désespoir que guérit la balle d’un pistolet ; non ! mais un désespoir froid et sans force, qui se cache sous un sourire aimable et bienveillant. Je devins un paralytique moral. Une moitié de mon âme languit, se dessécha, et mourut. Je la coupai et la rejetai. L’autre partie s’agita et se mit à vivre dans chacune de ses parties, et personne ne remarqua cela, parce que personne ne savait l’absence de la moitié perdue.
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- Dis-moi, ma belle, que faisais-tu aujourd'hui sur le toit ?
- Mais, j'examinais d'où soufflais le vent.
- Pourquoi cela ?
- D'où vient le vent vient le bonheur.
- Comment ! Est-ce qu'en chantant tu appelais le bonheur ? Mais si, contre ton attente, tu gagnais le malheur, en chantant ?
- Où l'on chante l'on est heureux. Où ne sera pas le mieux sera le pire, et de là au bien il n'y a pas loin.
- Qui t'a appris cette chanson ?
- Personne ne me l'a apprise. Je chante ce que j'imagine. Entendre quelqu'un, c'est l'écouter ; si l'on ne veut pas l'entendre, il ne faut pas l'écouter.
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Je suis celui qui tue l'espérance dès qu'elle naît dans un coeur. Je suis celui que personne n'aime et que tout être vivant maudit. L'espace et les années ne sont rien pour moi. Je suis le fléau de mes esclaves de la terre :je suis le roi de la science et de la liberté ; je suis l'ennemi des cieux et le mal de la nature...
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Depuis l’enfance, on me prête à tort un mauvais naturel. J’étais modeste, on m’accusa d’astuce et je devins sournois. J’avais le sens du bien et du mal, mais on ne m’aima pas. On m’humilia et je devins rancunier.
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Dans ma première jeunesse, j’étais rêveur ; j’aimais caresser tour à tour des images sombres ou riantes ; ce qui me valait une imagination inquiète et avide. Mais que me restait-il de tout cela ? Une fatigue, comme après une nuit de combat avec un fantôme et un souvenir confus plein de regrets. Dans ces luttes vaines, j’épuisai et l’ardeur de mon âme et la permanence de la volonté nécessaire à une vie active. J’entrai dans cette vie, dont toute l’image était déjà dans ma pensée et je m’ennuyais honteusement comme celui qui lit une mauvaise imitation d’un livre connu depuis longtemps.
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P29
Les officiers riaient le plus fort… et louaient leur camarade d’avoir si magnifiquement accommodé l’adversaire, sans pour autant s’engager dans une histoire. Oh ! Une histoire, chez nous, c’est une chose terrible : que vous ayez noblement ou bassement agi, que vous ayez raison ou non, que vous ayez pu l’éviter ou non, si votre nom est mêlé à une histoire, c’est tout un, vous perdez tout : les faveurs de la société, votre carrière, l’estime de vos amis…Avoir une histoire !
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C'était sans doute un sentiment enfantin, mais, lorsque l'on quitte les conventions sociales et qu'on se rapproche de la nature, on ne peut s'empêcher de redevenir des enfants. L'âme oublie tout ce qu'elle a appris et redevient ce qu'un jour elle était et qu'elle sera sûrement de nouveau.
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Les rondes des étoiles s'entrelaçaient en arabesques étranges dans l'horizon lointain et s'éteignaient une à une à mesure que la pâle lueur de l'orient répandait sa voûte lilas foncé illuminant progressivement les pentes abruptes des montagnes recouvertes de neige vierge. A gauche et à droite, des précipices béants, obscurs et mystérieux; les brumes, se tordant comme des serpents, rampaient sur les arêtes des rochers voisins comme si elles sentaient et craignaient l'approche du jour.
Tout était calme dans le ciel et sur la terre, tel le coeur de l'homme à l'heure de la prière du matin. Par moments, un vent frais soufflait de l'est, qui agitait légèrement les crinières couverte de givre des chevaux.
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Rien n'est plus paradoxal que l'esprit féminin : il est difficile de persuader une femme, il faut l'amener à ce qu'elle se persuade elle-même.
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[…] elle le respecte comme un père et elle le trompe comme on trompe un mari… Le cœur humain est étrange, et surtout le cœur féminin. 
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Sa robe ponceau donnait à ses traits un peu plus de vie, et d’une façon générale sa toilette allait bien à son visage. Comptant sur cet avantage, elle répondit assez froidement au salut courtois de Piétchorine quand il vint à elle. (Il faut noter en passant qu’une dame mal habillée est ordinairement bien plus aimable et indulgente, -ce qui ne signifie d’ailleurs pas qu’elles doivent s’habiller mal.)
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