Interview de Michaël Moslonka pour son roman "666ème Kilomètre" (Eds Fleur sauvage)
Interview de Michaël Moslonka pour son roman "666ème Kilomètre" (Eds Fleur sauvage). Emission La Vie des Livres du 24 septembre 2014.
Tirer un trait sur le passé s’avère nécessaire si l’on souhaite changer l’avenir que le destin impose. Nécessaire et salutaire.
Si ces Latinos ont failli mourir enterrés vivants, ça n’a aucun rapport avec le Malin. Les responsables, ce sont leurs employeurs, qui les exploitent comme eux-mêmes exploitent les veines de charbon : en les saignant au mépris de leur vie. Quant aux remerciements, qu’ils les adressent aux gars de la surface, leurs camarades, qui se sont démenés pour les extirper de leur trou ! Mais Dieu ? La connerie humaine est universelle, omniprésente. Omnipotente.
Ouais, le soleil du Nord est un faux derche. Il irradie de bonheur dans le ciel alors que tout est triste en dessous : les corons, les gens et les terrils, ces simulacres de montagne ! Les apparences, ça l’énerve, le Riton. Elles transforment la vérité du monde.
Merde ! Jeux télévisés savamment débiles, émissions de cuisine à vous rendre anorexique, séries colorées à outrance interprétées par des imbéciles heureux, téléfilms dégoulinant de bons comme de mauvais sentiments, résumés de reality show mettant en scène des minables pathétiques, safaris-documentaires pour aventuriers néo-moderno-colonialistes sédentaires, débats populistes entre langues de vipère et théâtrocratie politico-politicienne, cette farandole de conneries se succède sous ses yeux rougis par le trop-plein de déprime… Elles l’hypnotisent au lieu de le lobotomiser !
les mentalités ont changé. Les gosses des rues minières préfèrent squatter les centres commerciaux plutôt que les terrains de jeu de leurs ancêtres.
La prison vous forge un caractère. Que vous soyez coupable ou innocent, elle vous transforme en bête furieuse.
ACTE 1/Scène 4
RENDS SAIGNEMENT
Personnages :
Judas, Jude pour ses amis, marchand de sable chimique. La coco des enfants sages.
Adam Junk, une larve humaine aux rêves déjantés qui laisse une longue trace gluante dans la poudre blanche tombée sur sa vie.
Lui, l’Archange de la Mort, en quête d’une réponse. D’une justice…
Lieu :
Une rue sans nom, au passé oublié et sans avenir, à l’image des dealers et des junkies qui la fréquentent.
Son amie lâche alors sa main, lui jette un regard où se lit une profonde détresse avant de se diriger vers la 4L, tête basse. Les bras enserrant sa taille comme si la grippe s’invitait en plein été. Ou comme une droguée qui serait arrêtée juste après un fix…
Blacke pousse un soupir de lassitude. Il a beau ignorer le Monde, le Monde s'incruste dans son existence à la moindre occasion.
Ton pauvre mec appartient à la France d’en bas et il se comporte en nanti dans sa propriété de campagne : il menace d’appeler la fourrière si un voisin se gare sur le trottoir devant sa maison… Son trottoir