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Critiques de Michel Ciment (38)
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Une renaissance américaine : De Woody Allen à R..

Un livre sur le cinéma-passion.





30 réalisateurs, 30 interviews qui nous font revivre 40 ans de cinéma.



30 interviews, certaines datent des années 1970, les dernières des années 2010 ( le livre est de 2014 ), avec pour chacune, en préface, un retour sur les principaux films du réalisateur mais aussi la présentation du film à l'origine de cet entretien.



30 réalisateurs avec pour commencer un retour sur leurs parcours, leurs origines, leurs études, leurs formations, leurs histoires, en fait, et surtout ce qui leur a donné envie de faire du cinéma ainsi que leurs références et leur connaissance qu'ils ont des metteurs en scène et des films qui les ont le plus influencés.



Puis, l'auteur aborde le processus de création , la genèse des films, les scénarios, le travail avec les acteurs, les répétitions, les choix de décors, les chefs opérateurs, tout ce qui participe à faire un film. Chaque réalisateur raconte sa propre vision du cinéma mais aussi les difficultés de financement, les échecs, les projets qui n'aboutissent pas, les rencontres avec les acteurs, les déceptions...



Michel Ciment maitrise parfaitement son sujet, connaît ses références cinématographiques par coeur, relance à travers ses questions intelligentes et pertinentes, les réflexions des interviewés sur leur métier, les oblige à des confidences .





Cet ouvrage est un vrai bonheur pour ceux qui aiment le cinéma, le grand cinéma fait par des auteurs et il met en valeur leurs oeuvres et leur passion pour cet art tout en restant accessible au novice qui souhaite découvrir.



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Kazan par Kazan

Après avoir évoqué les origines de sa famille, son arrivée en Amérique, l'auteur nous raconte sa jeunesse qui influencera toute sa vie et le conduira jusqu'à son choix d'adhérer au parti communiste.



Nous accompagnons Elia Kazan dans son parcours depuis ses premiers pas en tant qu'acteur, ses débuts dans la mise en scène de pièces de théâtre à Broadway , la création de l'Actors Studio en 1947, repris par la suite par Lee Strasberg, mais d'où Kazan fera émergé Marlon Brandon, Karl Malden et beaucoup d'autres qu'il emmènera à Hollywood.



Viendra ensuite le succès avec des films comme " Un tramway nommé désir", " Sur les quais", " A l'est d'Eden" (avec James Dean) et tellement d'autres encore.



Kazan ne cachera rien de ce qui le conduit, en pleine "chasse aux sorcières", à dénoncer des gens dont certains sont de ses amis devant la commission des activités anti-américaines. Il apporte un début d'explication à son acte sans pour autant se chercher aucunes excuse.





Au fil de ces échanges, nous rencontrerons les personnes qui ont travaillé avec Elia Kazan et qui lui ont permis d'avoir le parcours que l'on connait et l'on peut citer entre autres écrivains Arthur Miller, Tennessee Williams, John Steinbeck et James Baldwin .



On apprend également beaucoup sur sa façon de travailler les scénarios, les décors, le choix des lieux de tournage , toutes les parties techniques qui font un film mais aussi comment ils travaillait en amont des tournages avec les acteurs ( très beau passage sur sa collaboration avec De Niro).



Ce livre d'entretiens est absolument passionnant. Le cinéaste se livre totalement et avec sincérité quitte à parfois être sans concession avec certaines personnes mais aussi avec lui même.

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Le Crime à l'écran, une histoire de l'Amérique

Epopée criminelle



A travers le récit de ces films noirs, c'est aussi une histoire de l'Amérique que nous fait découvrir Michel Ciment.



De "Scarface" de Howard Hawks à "Chinatown" de Roman Polanski en passant par la trilogie des "Parrains", c'est une multitude de chefs-d'oeuvre que revisite l'auteur. Cela permet de redécouvrir de nombreux réalisateurs ainsi que leurs interprètes.





Michel Ciment nous raconte l'évolution de ces films noirs en mettant en parallèle la mutation de la société américaine.



De l'époque de la prohibition où les héros de ces films sont les gangsters qui bravent l'interdiction et osent défier la bien-pensance, au retour à l'ordre moral après la chute de grands mafieux tel Al Capone, le héros devient inspecteur ou détective privé. L'auteur fait remarquer d'ailleurs que ce sont souvent les mêmes acteurs, les Humphrey Bogart, James Cagney et autres Edward G. Robinson qui interpréteront les deux types de rôles. et connaîtront le même succès.



Puis viendra la guerre avec ces films patriotiques : peu de place pour le film noir sauf pour les espions et les traîtres.



Il faudra attendre les années 60/70 pour voir de nouveau des criminels à l'honneur avec des films tels que "Bonnie and Clyde" et bien sur "Le Parrain"



La fin de l'ouvrage est consacrée à des témoignages et des documents sur des acteurs de la meilleure période des films noirs, celle des années 30/40 avec un portrait de Edward G. Robinson et surtout un retour sur la conception de films tels que "Le Faucon maltais" de John Huston.





Un petit livre qui se lit comme un roman, d'une traite sauf si l'évocation de tous ces films vous donne envie de les découvrir ou de les revoir, ce qui j'en suis sûr, ne manquera pas de vous arriver...



Juste pour vous tenter... Comment résister à l'envie de revoir les films déjà cités ainsi que "Quand la ville dort" de John Huston ou encore "Le grand sommeil" de Howard Hawks et pourquoi pas "La soif du mal" d'Orson Welles.



Cet ouvrage est un pousse au crime… !!!
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La critique de cinéma en France

J'ai déniché tout récemment un beau livre, véritable anthologie de la critique cinéphile, ouvrage épuisé choisi pour l'anniversaire d'un ami, dont je dois évidemment me défaire !!.Avant de m'en séparer, je souhaitais en garder une trace, et je le fais à travers une liste "Ecrivains, critiques de cinéma et cinéphiles avertis !".... et à travers cette chronique.



Comme tout dictionnaire, ce n'est pas une lecture continue, mais de recherche et de lectures piochées au fil des curiosités , envies, et besoins. Pour cette liste , j'ai décortiqué un peu plus avant, cette anthologie fort détaillée, recensant plus de 300 critiques avec des notices bio-bibliographiques. Cet ouvrage par son amplitude temporelle éclaire de façon époustouflante une histoire des idées et des sensibilités vis à vis du 7 ème Art.



Travail collectif, qui débute avec l'apparition de la critique cinématographique à l'orée des années 20 et va jusqu'en 1996. Un historique de la Critique cinématographique, avec, entre autres la grande querelle du Parlant, suivie de 9 essais de critiques réfléchissant à leur rôle de critiques, "Neuf essais: la critique vue par elle-même", prolongée de 45 exercices pratiques (parmi ceux -ci, "Cinéma d'avant-garde" de Desnos, "La caméra stylo" d'Alexandre Astruc, "Casque d'or" de Jacques Sadoul, "Le temps d'aimer et le temps de mourir" de Jean-Luc Godard, Pierrot Le Fou, de Michel Cournot, "les ailes du désir" par Alain Masson, etc)



Pour présenter et travailler mon sujet sur "les écrivains cinéphiles et critiques de cinéma", j'ai utilisé la partie la plus conséquente de l'ouvrage: un répertoire très documenté et fouillé, présentant 312 personnalités, ayant oeuvré des façons les plus variées en tant que "critique de cinéma". J'ai retrouvé ainsi des connaissances un peu oubliées comme le parcours incroyable d'Antonin Artaud, jouant dans le Napoléon d'Abel Gance et autres films, critique, scénariste, metteur en scène, auteur dramatique, tout à la fois !



Nous est proposée une "Bibliographie succinte et commentée des principaux ouvrages et articles de revues consacrés à la critique cinématographique" par Claude Beylie

.. En parcourant très attentivement cette véritable encyclopédie, je découvre avec enthousiasme un nombre très significatif d'écrivains,romanciers comme historiens (Jean Tulard) qui se sont mêlés, passionnés de cinéma et de critiques du 7ème Art.



Cette "Bible pour cinéphiles" a été dirigée par Michel Ciment, et Jacques Zimmer, sous le titre "La critique de cinéma en France" (Ramsay Cinéma, 1997) Captivée par l'Image, que cela soit la photographie ou le cinéma , je me délecte, en rencontrant au fil de cette lecture, Antonin Artaud, Boris Vian, Frédéric Vitoux, Emmanuel Carrère, Claude Michel Cluny, Nelly Kaplan, Roger Vailland, Francis Lacassin (spécialiste de London),Pierre Mac-Orlan, sans omettre l'incontournable, Marcel Pagnol....etc, tous très immergés dans l'histoire de la" pellicule". La littérature et le cinéma , étroitement mêlés...entre les mots et les images,que du Bonheur pour amateurs et passionnés avertis du 7ème art !....



Un léger bémol, j'aurais bien aimé la partie " illustrations" plus abondante...ce qui n'enlève rien à l'excellence de ce dictionnaire fort exhaustif, et unique en la matière !
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Fritz Lang : Le meurtre et la loi

Pendant longtemps, Fritz Lang est resté pour moi - comme, j'imagine, pour beaucoup d'autres - presque exclusivement le réalisateur de "Metropolis" et de "M le Maudit". Or, lors d'une émission de "Mauvais genres" lui étant consacrée, je me suis rendue compte qu'il était un cinéaste beaucoup plus hétéroclite que je ne le croyais.



Michel Ciment rend très bien, dans "Fritz Lang : le meurtre et la loi", à la fois cette diversité de l'oeuvre, tant dans la forme que dans les sujets, et sa cohérence dans la durée. Fritz Lang, qu'il ait abordé le genre de la science-fiction, du film noir, ou du western (entre autres), c'est le cinéaste par excellence du pessimisme et de l'angoisse existentielle. Difficile de faire plus noire que sa vision du monde, qu'il a tenté toute sa vie de mettre en images, malgré les compromis parfois inévitables que tout réalisateur rencontrera un jour ou l'autre dans l'industrie du cinéma.



"Fritz Lang : le meurtre et la loi" nous expose donc la vie du réalisateur depuis sa jeunesse à Vienne, qui influera sur tout son œuvre, ainsi que l'évolution de son travail de manière chronologique, mais en utilisant parfois, à l'intérieur de chaque chapitre, une approche thématique des films qui donne plus de cohérence à leur présentation et à leur analyse. Les rapports parfois difficiles de Fritz Lang à l'industrie cinématographique sont également abordés, et l'auteur ne fait pas de concessions sur certains points noirs concernant le réalisateur: sa prise de conscience politique tardive relative à la montée du nazisme, son attitude autoritaire sur les plateaux et, le plus étrange peut-être, sa propension à verser dans le mythe et le mensonge lorsqu'il a - rarement - raconté sa vie à des tiers. Enfin, Michel Ciment termine son essai par la redécouverte de Fritz Lang par les cinéastes de la Nouvelle Vague.



Le tout est passionnant, les documents présentés en fin d'ouvrage très bien choisis. En refermant le livre, on a très envie de voir ou de revoir les films de Fritz Lang (peut-être d'un nouvel oeil) et d'en apprendre encore davantage sur ce personnage complexe et son oeuvre. Le but de cet opus de la collection "Découvertes Gallimard" est donc parfaitement atteint.

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Le Crime à l'écran, une histoire de l'Amérique

Un livre lu avec un mélange singulier de plaisir et de tristesse.

Plaisir car le livre est passionnant, accessible et érudit. De Griffith à De Palma, Michel Ciment retrace avec clarté les liens entre crimes et histoire du cinéma aux Etats-Unis. Le livre est certes un peu vieilli et sans doute daté, pour certaines de ses réflexions ici ou là, mais il demeure remarquable et d'ailleurs très typique de cette collection, nouvelle alors, Découvertes Galimard.

Et puis tristesse bien sûr car Michel Ciment vient de nous quitter et avec lui un incroyable passeur dans le domaine du cinéma. Il parvenait à m'envoyer au cinéma en quelques phrases et il est sans doute celui qui m'a le plus permis de goûter les cinéastes dont il est ici question.

J'ai eu plaisir à apprécier son écriture simple, sons sens des titres. Ainsi "crimes en silence" pour aborder son sujet à l'époque du muet, c'est tout de même pas mal !

Mais en le lisant difficile de se dire que l'on ne l'entendra plus critiquer les films avec l'intelligence qui était la sienne....
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Le cinéma en partage. Entretiens avec N. T. B..

Le Cinéma en Partage, paru en Octobre 2014 chez Rivages est un livre d’entretiens que Michel Ciment livre à son confrère N. T. Binh (qui écrit depuis 30 ans dans la même revue Positif que Ciment).Michel Ciment s’y révèle sans fard et se raconte sans vraiment aborder la sphère intime (on saura juste qu’il a eu deux mariages et qu’il est de confession judaïque). De son enfance à son entrée à Positif en passant par ses publications et ses documentaires, c’est toujours sa passion folle pour le cinéma qui ressort de cette passionnante et documentée biographie.



Critique avisé, biographe estimé (Son ouvrage consacré à Kubrick) est devenu une référence pour les passionnés de cinéma à travers le monde.) mais également universitaire, Ciment, qui s’est parfois fait quelques inimités (notamment avec certains rédacteurs des "Cahiers du Cinéma", où la guerre des écoles avec Positif dure depuis plus de 50 ans) mais tout le monde ne peut que reconnaitre la passion qui l’anime et sa grande capacité de réflexion et d’analyse sur le cinéma mondial, son histoire et ses enjeux.ping pong auquel se prête Ciment.



Ce que personne ne pourra contester à Ciment c'est cette soif inassouvie de savoir qu'il possède au bout des ongles, celle qui le pousse à découvrir et redécouvrir les classiques en devenir et les chef-d’œuvre méconnus du passé et une capacité à refuser le consensus-il peut défendre des films et des cinéastes mal aimés et descendre des films aimés de tous pour imposer sa position, aussi tranchée soit elle.



Une passion toujours partagée, jamais unilatérale, et un livre aussi bien passionné que passionnant, qui en plus est, est accompagné du documentaire de Simone Lainé réalisé en 2010, à travers différents témoignages de réalisateurs et de collaborateurs, un panorama de l’influence exercée par Michel Ciment sur ses contemporains, qu’ils soient journalistes ou cinéastes.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'Odyssée de 2001

Ce court ouvrage édité par Actes Sud est constitué d'une suite d'articles de spécialistes sur le chef d'œuvre de Stanley Kubrick.

Ce film extraordinaire et tellement en avance a profondément bouleversé les codes du film de science fiction en y faisant entrer la dimension philosophique et la métaphysique.

Les articles qui jalonnent cet ouvrage sont parfois hermétiques, bien plus que n'a pu l'être le film lui-même et il est quelquefois difficile de suivre le raisonnement de celui qui l'a écrit.

Néanmoins, il reste un bon ouvrage qui permet aux fans de Kubrick d'en apprendre davantage sur son œuvre et de trouver, pourquoi pas, des explications complémentaires pour éclairer les dernières scènes de 2001.
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Le cinéma en partage. Entretiens avec N. T. B..

Intéressant.

J'aime beaucoup les critiques de Michel Ciment sur France Inter, j'avais déjà lu son Kubrick et c'est donc tout naturellement que je me suis tourné vers ce livre de souvenirs, de critique et d'analyse.

Le livre est intéressant, sans être bouleversant. Il permet de comprendre les grilles de lecture d'un critique important, de cerner ce en quoi cela peut consister une vie de critique (je signe de suite !), les festivals etc...

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Jane Campion par Jane Campion

J'ai découvert le travail de Jane Campion en 2003, 10 ans après qu'elle ait obtenu la Palme d'Or pour La leçon de piano, et précisément en regardant ce film. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai visionné cette œuvre et écouté la magnifique bande originale composée par Michael Nyman. Si je devais choisir mon film préféré, ce serait celui-là. Et le réalisateur dont j'admire le plus le travail, ce serait évidemment Jane Campion. Toute son œuvre m'émeut, films et séries. « Elle sait aussi montre comme nulle autre le corps désirant d'une femme pour l'autre sexe. » (p. 8)



Cette femme produit des œuvres avec des femmes – devant et derrière la caméra –, mais pas des films de femmes ou pour les femmes. Il n'y a pas de guerre des sexes sur ses pellicules, mais des recherches profondes et existentielles. « La femme est au centre de la vie et de l'œuvre de Jane Campion. Chacun de ses films a en son centre une protagoniste qui lutte pour son autonomie psychique et sensuelle et qui est en quête de sa subjectivité. » (p. 8)



Ce très beau livre rassemble des analyses détaillées de Michel Ciment sur chacun des courts-métrages, films et séries de Jane Campion. Suivent des interviews avec la réalisatrice, riches d'anecdotes sur sa réflexion et ses motivations. « Un homme aurait pu mettre en scène cette histoire, parce qu'il aurait pu imaginer ce qu'une femme ressent, mais moi, je le sais. » (p. 154) Le tout agrément de clichés pris pendant les tournages ou d'images extraites des films. Je garde cette somme cinématographique à portée de canapé, pour la sortir quand je rerereregarderai un film de Jane Campion. Et il est prévu qu'elle adapte prochainement Le pouvoir du chien, nouvelle qui me réjouit au plus haut point.
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Dictionnaire du cinéma

Ce dictionnaire et sa précédente édition m'ont longtemps accompagné lors de ma passion cinéphilique. Je ne saurais dire combien de fois je l'ai compulsé, jusqu'à l'usure. Les articles étaient aussi instructifs qu'agréables à lire. La joie de découvrir les réalisateurs, les acteurs, et tous ceux que l'on oublie généralement lorsque l'on voit un film : le chef op, le décorateur, le costumier… en fait, tous les métiers du cinéma. Combien de fois également, je me suis arrêté devant les multiples illustrations et photos extraites des films ? Malheureusement, (ou pas, selon les points de vue), ce genre de dictionnaire est devenu largement obsolète à l'époque d'internet, de wikipédia, d'Allociné… Mais ce n'est plus le même plaisir !
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Kubrick

Michel Ciment est davantage un universitaire qu'un critique et c'est à ce titre qu'il plut particulièrement à Kubrick, à l'égal d'Alexander Walker, cet autre exégète du grand cinéaste... au point d'entretenir avec Ciment une relation d'estime et de confiance qui dura de 1971 à 1999 - entre Orange Mécanique et Eyes Wide Shut, dernier opus du visionnaire le plus captif (pour le grand public), le plus secret et le plus réfléchi du septième art.



Au delà, au sein de son livre - en fait trois livres successifs, trois éditions, la seconde enrichie par l'évocation de Full metal Jacket (1987), la dernière dite "définitive", hélas, en 1999 - c'est à une introspection extraordinaire de l'oeuvre toute entière (chaque film vient en liaison ou en négation de ce qui précède comme de sa suite) à laquelle se livre l'auteur; on y trouve aussi des documents photographiques issus des oeuvres qui suivent la même logique.



Voici un livre magistral, LE Livre, de l'avis de tous, qui explore l'univers de l'artiste, sans ascendant ni descendant, sorte de météorite qui a traversé le ciel du cinéma contemporain.... A lire et à contempler !
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Fritz Lang : Le meurtre et la loi

Une étude qui reste factuelle et parfois un peu aride. Mes pages préférées sont à la fin du bouquin, où l’auteur nous propose des extraits : par exemple le témoignage de Lang sur la genèse de M le Maudit – il parle d’un récit documentaire. Toujours à la fin de l’ouvrage, une belle réflexion de Truffaut sur l’univers de son confrère. Une pépite : « Tout se joue et se noue chez Lang au cœur d’un univers hautement moral. »p115

Sur l’ensemble, j’aurais souhaité un texte plus aéré et, pourquoi pas, avec une touche subjective.



Extraits du sommaire où il est question de grandes étapes dans la carrière de Lang

« L’œuvre muette :

Les films portent déjà sa marque – pessimisme, force du destin, inquiétude et fascination face à la modernité, éclairages « expressionnistes »



De la montée du nazisme à l’Amérique en crise :

[ ] Lang aborde le cinéma parlant avec des films claustrophobiques, où le danger est omniprésent, la pression des masses toute-puissante – comme un écho de l’Allemagne hitlérienne.



American director :

[ ] Lang a du mal à n’être qu’un pion dans l’industrie hollywoodienne. Westerns, films antinazis, films noirs, sa carrière américaine oscille entre succès et échecs, entre indépendance artistique et contrats alimentaires [ ] et prend fin dans l’ambiance étouffante du maccarthysme (1956).



Le dinosaure et les bébés :

Retour en Allemagne sans grand succès. Oublié, Lang est réhabilité dans les années 50 par les futurs réalisateurs de la Nouvelle Vague []. »

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Le cinéma en partage. Entretiens avec N. T. B..

On pourrait dire puisque on se pose souvent la question à quoi sert le critique de cinéma, le critique étant un "cinéaste raté", ici, il convient d'admettre que le critique est comme l'engrais pour les plantes, il aide les cinéastes à se trouver, en les faisant réfléchir à leur démarche, il aide à l'épanouissement des films en salle en en défendant la valeur, en fait le cinéma est un écosystème, et en cela il est nécessaire.
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Kubrick

Quel personnage ! Un cinéaste tout à fait hors normes, comme le reconnaissent ses collègues Spielberg ou Scorcèse. Un technicien méticuleux en plus d’une immense culture cinématographique et littéraire. L’auteur met en lumière son travail de puis la recherche d’un sujet, la plongée dans la documentation, la préparation le tournage et enfin le montage. Rien ne lui échappait, il s’était donné les moyens de sa politique. Les témoignages et interviews, les siens et ceux de ses collaborateurs viennent ajouter un éclairage supplémentaire. Cela donne envie de revoir ses films.
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Le cinéma en partage. Entretiens avec N. T. B..

« Le Cinéma en partage » fourmille d’anecdotes savoureuses, de réflexions esthétiques affûtées, de conversations rares avec Scorsese, Wenders, Tarantino. Ciment, soixante-seize ans, ne dédaigne pas la polémique.
Lien : http://www.lesechos.fr/week-..
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Le Crime à l'écran, une histoire de l'Amérique

Michel Ciment est une légende du monde du cinéma . Quand il entreprend un nouvel ouvrage on à la certitude que celui - ci va étre un grand moment de lecture. La preuve ici , ou sur un sujet réguliérement abordé il parvient â étre passionnant . Oui les gangsters on toujours eu une place de choix au cinéma , peut étre parceque leur mode de vie est une maniére pour le spectateur de s'émanciper un peu du monde dans lequel il vis . Le cinéma américain à trés souvent abordé cette thématique , pas toujours avec succés , mais les exemples sont nombreux ne serait ce que Scarface , ou Al Capone . Le millieu du crime à toujours eu une aura mystérieuse chez les spectateurs , que Michel Ciment en spècialiste avisé qu'il est se propose d'analyser dans cet ouvrage remarquablement écrit qui permet de mieux comprendre l'intéret des studios et des spectateurs pour cet univers ...
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Kubrick

Vraiment le livre d'un cinephile. technique, parfois trop, mais ce n'est pas un defaut, car, chaque fois qu'on aura l'occasion de visionner un film du "maitre", on s'empressera de consulter ce très beau livre, en outre, plein de photos magnifiques.
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Les conquérants d'un nouveau monde

« Si le cinéma était un pays, Hollywood en était manifestement la capitale », dixit François Truffaut.

Voici Hollywood et ses metteurs en scène : ce recueil commence avec Erich von Stroheim et finit avec Terrence Malick. Des essais écrits entre 1963 et 2014, publiés dans Positif et ailleurs. Vous trouverez (parmi les textes les plus faciles d'accès) des réflexions sur La fièvre dans le sang d'Elia Kazan ; ou alors sur l'Impératrice rouge de J von Sternberg, ou encore sur la complicité entre Elia Kazan et Marlon Brando. Attention, ce ne sont pas de critiques ciné, ce sont des essais. Des essais érudits pour cinéphiles mordus.



Si vous ne craignez pas les notes plus ardues, lisez les pages consacrées au « Procès » d'Orson Welles. Il est question de prisons imaginaires, de récit symbolique et de recherche d'une vérité métaphysique. Un autre article plutôt exigeant questionne la paternité du scénario de Citizen K. Ou alors découvrez les extraits de Genette dans l'article consacré à « Il était une fois dans l'Ouest » de Leone – oeuvre que M Ciment associe au baroque et au « sophisme pathétique ». Vous trouverez également des écrits sur Stroheim, Wilder, Mulligan, Malick …



Lorsque je cherche à me repérer dans l'univers hollywoodien, je fais appel au Dico de Lourcelles et aux « Films de ma vie » de Truffaut. Avec le présent recueil, je dispose d'un troisième ouvrage, mais celui-ci n'est pas pour me repérer, c'est pour approfondir.

Ce que j'aime le plus avec M Ciment, c'est la mise en perspective : la lecture d'une oeuvre dans un vaste contexte, autrement dit en dépliant les correspondances avec l'univers littéraire et l'histoire.



Extrait p 281

[ le film America, America d'Elia Kazan] a toutes les apparences du roman picaresque sur le thème des années d'apprentissage et de voyage, et l'on ne s'est pas privé des comparaisons les plus évidentes, du côté littéraire avec Istrati, Gorki, Kazantzakis, du côté cinématographique avec Sayajit Ray et Donskoï. [ ] le film ne se comprend que par référence à son auteur [ ] dont il fait le portrait moral en filigrane, le reliant subtilement à cette préoccupation majeure chez lui : la conception qu'il se fait de l'Amérique, thème de tous ses films, intimement mêlé à sa vie privée. [ ] Tout aussi éloigné de l'anecdote que de l'allégorie, le voyage qui conduit Stavros des montagnes d'Anatolie à New York s'éclaire par une série de correspondances que lui offrent les rencontres les plus diverses …[ ]



Un autre extrait :

« L'homme n'est rien, c'est l'oeuvre qui est tout » - Flaubert cité dans l'article consacré au Portrait de l'artiste en Sherlock Holmes, film de Billy Wilder, p161.



Un portrait de Michel Ciment :

http://www.histoire.presse.fr/actualite/portraits/michel-ciment-ou-l-esprit-positif-01-05-2012-45218

Une interview :

http://www.lesinrocks.com/2014/10/25/cinema/michel-ciment-11531870/





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Le Crime à l'écran, une histoire de l'Amérique

Michel Ciment (grand exégète de Kubrick) est avant tout un universitaire. La lecture de ses "études" élève la critique classique au firmament de ce que ses élèves (les Cahiers, Positif)... n'ont pu qu'esquisser...
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