Jean-Pierre Bonnet, Une vie sur le fil ? Michel Demars, Kenavo Montparnasse ? Gérard Georges, le Diable en personne
- Hum! Ça sent bon ! remarqua Pierrig.
- Oui, non seulement ça sent bon, mais c'est bon, tu vas voir ! ...
Ils choisirent une table près de l'âtre. Attendri, Yann observait son fils qui ne perdait pas un des gestes de la crêpière...
- Sais-tu que la plaque où elle fait cuire les crêpes s'appelle une pillig et que l'instrument avec lequel elle étale la pâte c'est un rouable, un rozell en breton, quant à la spatule pour retourner la crêpe c'est un spanell.
- Tu parles breton ! c'est pourtant plus coton que le chébran ! T'es un rien balèze, papa !
La grande faiblesse de l'homme par rapport à l'animal, c'est de savoir qu'il va mourir, mais il ne sait pas quand et comment, et cela lui pourrit la vie. Maintenant qu'il savait, l'épouvante avait fui. Il était devenu inaccessible à la peur. Il était habité d'un sentiment de sérénité et de paix qu'il n'avait jamais connu auparavant.
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Il avait suffisamment d'expérience pour savoir que cette sérénité ne serait pas éternelle, aussi en appréciait-il goulûment la saveur. Carpe diem était sa devise. Depuis longtemps il avait fait sienne cette invitation à jouir de l'instant présent. Il n'était pas sans savoir que la quiétude du moment laisserait place tôt ou tard à des événements plus ou moins perturbateurs. Le cours de la vie n'est-il pas à l'image des eaux de la Briance, tour à tour dormantes et torrentueuses ?
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C'était comme dans la vie, il est des moments où certains doivent se sacrifier et se salir les mains. CE n'était pas la première fois qu'il aurait les mains pleines de sang.
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Hélas, si l'homme propose, c'est la vie qui dispose, et personne alors n'aurait pu dire ce que serait le monde dans lequel le bébé allait naître.
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