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Critiques de Michel Honaker (363)
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La nuit appartient au tigre

Ce que j’ai ressenti:…Un voyage enchanteur…pour rugir de plaisir…



Dépaysement:





•Partons en Inde…Apprenons à dessiner des kolam , manger du poulet épicé, rencontrer une civilisation différente…Je suis toujours partante pour voir d’autres Horizons, d’autres Ailleurs, mais celui ci de voyage, m’a enivrée!





« Le monde appartient aux Hommes, mais la nuit appartient au Tigre. »

•Rencontrons un être fascinant: le Tigre. Presque une Divinité, un Danger latent, une Peur ancestrale. Laissons le prendre son territoire, nous fasciner, nous effrayer. La nuit lui appartient, et vous découvrirez à quel point, si vous ouvrez ce roman enchanteur. Il impose un respect, ce Tigre, une ambiance électrisante. Connaître ses pensées, c’est se confronter aux nôtres…





« Vous êtes ainsi, Hommes, fascinés par ce qui est médiocre et futile. »



C’est presque un conte. Et les contes ont toujours sur moi, cet effet fascinant. C’est presque un roman d’aventures. Et quel plaisir de parcourir d’autres Terres. Je me suis délectée de chaque mot. J’ai adoré où l’auteur nous emmène, ce qu’il nous apprend sur l’Inde, sa fascination pour la Nature. Il donne une voix puissante, une magie imprégnante à son texte, un œil avisé sur les travers de l’Homme. J’aime beaucoup cette forme de texte merveilleux, qui cache souvent une réalité pas tout à fait reluisante, les messages forts qui passe derrière le folklore, les leçons qu’on en tire une fois la dernière page tournée…En fait, il est difficilement à mettre dans une case avec une étiquette: il est juste envoûtant.



Plus que tout, j’ai adoré la fin, qui nous pousse inexorablement à relire une fois encore, ce roman fascinant!



Je le mets en coup de cœur forcement, car tout un tas d’émotions diverses m’a traversée durant cette lecture: de la peur avec l’ombre du Tigre, de la peine pour la condition des femmes indiennes, de l’émerveillement pour cette jungle luxuriante, de la joie pour ce projet de mettre à disposition la Lecture dans ce coin reculé, de l’enthousiasme de suivre un auteur talentueux…



« Tout le problème est là, de la difficulté d’entraîner les enfants vers le savoir et non vers la servitude. »


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La nuit appartient au tigre

"La neige est tombée sur les Ghâts. Si l'évènement n'est pas rare en hiver, il atteint rarement la vallée. Sous cette couche de duvet immaculé, Aramsha prend des allure de ville d'Autriche... S'il n'y avait la présence des macaques dont le nez et l'arrière train en cette occasion, sont plus écarlates que jamais." p.190



Bien sûr tout commence dès la couverture avec cette étrange figure géométrique composée de symboles simples dans une séquence répétitive. Quel magnétisme ! Le titre en son milieu sonne comme un mystérieux avertissement : La nuit appartient au tigre. Je l'apprendrai plus tard par l'intermédiaire de la délicieuse Trishna qui porte sa beauté comme un fardeau : c'est un kolam !



" Trishna me considère avec une sorte d'indulgence amusée.

- Le kolam n'est pas que décoratif. C'est aussi un message spirituel. Sa raison d'être est de plaire au regard, et d'inciter à la méditation, au questionnement sur soi. Il est comme la vie : éphémère. Le vent peut l'emporter, il n'en reste rien, que le souvenir de sa beauté." p.72

Et moi de penser que cette définition colle parfaitement à ce récit d'aventure aux échos fabuleux, écologiques et philosophiques. Une histoire simplement racontée mais aussi dense et profonde que la jungle dans laquelle nous allons pénétrer sur les traces du tigre à la suite de Derek Ardo. Faites vite vos vaccins et préparez vos machettes. ;)



Je vous le dis Derek Ardo est parti en Inde à la rencontre des autres et à la recherche de lui-même plus que pour fuir les cauchemars de son passé militaire. Avec la joie de partager la connaissance et le plaisir de la lecture. La naissance d'une belle histoire avec Trishna, Aparajita, Kanshal terriblement attachants ... et bien d'autres encore... L'Inde fascinante, la terrifiante confrontation avec une nature grouillante et hostile atteint son paroxysme dans la lutte avec Akhil le Tigre séculaire et déjà légendaire, menacé sur son propre territoire par de nouveaux projets immobiliers.



Comment ne pas voir dans ce roman une élogieuse évocation moderne du très célèbre livre de la jungle de Kippling ? Dépaysement garanti, frissons, déconvenues et espoirs à la clé. Joie, peur, colère, tristesse, dégoût, je suis passé très souvent d'un sentiment à l'autre comme quand j'étais enfant, c'est rare. Michel Honacker nous entraîne à la découverte de l'Inde mais surtout dans un merveilleux voyage intérieur.



Mais quel est ce feulement ? Il me semble aussi sentir une odeur fauve, dans mon dos.

- NE TE MÉPRENDS PAS TOUT CE QUE TU CONNAIS NE SONT QUE DES PAROLES MISES DANS MA GUEULE PAR MICHEL HONAKER. FAIS GAFFE A LA TIENNE ! TOI QUI TE GAUSSES DE MON TRÈS LOINTAIN COUSIN LE CHAT DANS UN CONTE. TU NE ME CONNAIS PAS. MAIS JE SERAI TOUJOURS LA. DERRIÈRE TOI.



- AKHIL écoute bien ceci :

"En ce qui me concerne, je n'ai plus aucune peur." p.191



Car toi non plus tu ne sais pas tout. Et certainement pas que j'étais accompagné pendant toute ma lecture par une petite fée, celle-la même qui par son enthousiasme partagé ma littéralement mis ce roman entre les mains. Une fée vous promet un voyage enchanteur et dépose l'étiquette envoûtant sur un roman, moi je n'ai pas pu résister. Je savais que je ne serais pas déçu et qu'elle serait là pour me protéger. Je vous conseille d'aller voir sa critique avant d'entamer la lecture, elle est magique. Merci Stelphique.



"A la fin, je referme le livre à regret, ainsi que l'on referme une fenêtre sur un autre monde, avec pour seule consolation de pouvoir à nouveau en franchir le seuil magique quand il me plaira." p.55
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Mortelle Venise

Un très bon roman jeunesse qui permet de découvrir Venise et aussi d'apprendre des termes italiens (avec les petites notes de bas de page qui vont bien) tout en menant une enquête pleine d'aventures, de mystères, de trahisons pour le pouvoir avec également une petite touche d'amour. L'écriture est belle et soignée. Un très bon moment de lecture. A partir de 12 ans.
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Carabosse : La légende des cinq royaumes

Honaker avec une très belle plume actualise et réinvente le conte de la Belle-au-Bois-Dormant de Charles Perrault.



Carabosse et sa sœur Léonore vivent dans un domaine reculé et prompte à la rebéllion vis à vis du royaume. L'égarement du jeune roi dans la forêt va déclencher sortilèges et maléfiques avec l'affront pour l'aîné des sœurs qui se voit préférer sa cadette !

Ivre de colère, Cara pactise avec des forces obscures et ourdit sa vengeance...



L'auteur mêle au conte de Perrault auquel il reste globalement fidèle, d'autres emprunts. Le personnage principal est proche de la fée Morgane, à la fois empreint de noirceur et de volonté. La magie noire y est très présente. Mais on trouve aussi dans le texte une ambiance qui rappelle la fantasy, avec la quête du prince charmant notamment même s'il va se révèler bien pâle au final.



Un beau texte et une jolie réécriture !




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Le Bourreau de la pleine lune - BD

Hiver 1245. Une série de meurtres par pendaison a lieu sur les terres de Mortecombe. Gabriel, jeune ménestrel en manque d’aventures, va s’installer dans le château de Messire Duquesnoy pour mener son enquête. Il se fera passer par un bailli du roi Saint Louis pour être le plus crédible possible…



Pas du tout attirée par le Moyen-Age, c’est le côté policier qui m’a donné envie. Le vocabulaire m’a un peu déstabilisée mais j’ai bien aimé le côté complotiste et le mystère qui entoure peu à peu chaque personnage au fil des chapitres. Un roman jeunesse sympa !

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La couronne des sept

En passant dans le rayon jeunesse de ma médiathèque, je trouve un livre marqué d'une étiquette "aide-moi, ramène-moi chez toi !" ni une, ni deux, je regarde la couverture (un chevalier en armure de plate avec un casque à cornes, c'est un poil cliché, non ?), je regarde le titre (ça ne me parle pas trop), et je lis la quatrième de couverture, et là, oh oh oh ! un roman d'aventure sur fond historique, une histoire de couronne d'épines et la présence de St Louis ? Allez, vendu !



Et bien pour un mini roman jeunesse, c'est vraiment une bonne histoire, intéressante, intriguante, sans temps morts.

Une écriture certes un peu déroutante, tout au présent de narration, certainement mieux adaptée au lectorat et à la spontanéité du récit (bien qu'il s'agisse de mémoires), mais également pleine de particularités lexicales qui feront sortir le dictionnaire au jeune lecteur.



À côté de celà, on suit un jeune héros en devenir dans une quête sur fond historique. Si les choses sont simples, sans être simplistes, on s'en contentera tant l'immersion est grande.



C'est donc une très bonne pioche pour un récit jeunesse sur fond de moyen âge (a partir de 10/12 ans je pense).
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Le Bourreau de la pleine lune - BD

Le bourreau de la pleine lune est un roman policier médiéval. Gabriel, le héros, se retrouve malgré lui a devoir élucider pas moins de 8 meurtres ! De plus, tout le monde est à peu près sûr que le coupable est le fantôme d'un bourreau qui s'est suicidé voilà 15 ans. Pas facile d'y voir clair entre les superstitions et les faits avérés. Heureusement, Gabriel sera aidé par la belle Avenance, qui, elle, est bien plus rationnelle.



Un roman vraiment sympathique dont le suspens nous tient jusqu'au bout ! Si certaines choses peuvent être devinées au fil de l'histoire, le nom du coupable et l'explication entière attendront bien la fin du roman. Le lecteur balance entre fantastique et policier pendant tous le roman, c'est ce qui fait son charme.
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La sorcière de midi

L'histoire ne m'était pas restée en tête mais son titre m'évoquait un bon moment de mon enfance.



Souhaitant faire sa critique sur Babelio, j'ai décidé de le relire.

Quel erreur !!

N'ayant plus mes yeux de pré-adolescente, je suis devenue aveugle à ses qualités et je n'ai pas ressenti l'angoisse provoquée par les disparitions d'enfants successifs ou la peur à l'évocation de la sorcière.



L'écriture imitant celle d'un jeune garçon devient progressivement gênante et l'intrigue m'a semblé trop simple. J'ai bien cru que j'allais arrêter avant la fin mais par respect pour mon souvenir, je l'ai terminé.



Un conseil donc, à ne lire que si vous avez encore gardé vos yeux d'enfant.
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Le département du diable

Très bon livre d'espionnage ! On est totalement emporté dans l'action, l'intrigue est merveilleusement bien ficelée et l'histoire en elle-même est une réussite !
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Carabosse : La légende des cinq royaumes

Dansant fièrement sous la lune,

louant le grand vent mauvais des frontières sombres qui l'eût faîte ombre autant que sa sœur fut laissée à la lumière,

la belle Cara célèbre son nouveau destin et danse comme une tentatrice biblique.

La belle bossue réclamera une tête.

Un jour, un soir, elle a aimé.

Usant pourtant de philtres d'amours, de nombreux atours de beauté exacerbant la nature Rose passionnée qui est sienne, Cara eut le cœur brisée.

C'est un serment à présent.

Qui touchera ses épines de rose en mourra.

Cette nuit-là, aussi fraîchement dans son esprit que cela fut hier, le seigneur Florestan se risquant à demander alliance, lui préféra sa sœur Léonore, une fleur fraîche et innocente.

Mais personne n'est innocent. Elle lui a volé l'amour.

De cette amour, naîtra la mort.

Si cette bosse lui fut donnée, qu'elle soit symbole de peur, de pouvoir, elle la portera plus fièrement encore.

Cara deviendra Fée foi d'ensorceleuse, personne n'oubliera sa légende, cela dût-il prendre cent ans.

Ici commence la légende de Cara Bosse, la Légende des Cinq Royaumes.



: Un vrai plaisir ! D'emblée, on ne peut retenir son enthousiasme devant l'interprétation de Michel Honaker du fameux conte de la Belle au Bois Dormant.

La célèbre sorcière est au cœur du récit et nous creusons la légende, fouillons dans le cœur brisé de la fée sans qui la légende ne serait pas.

Honaker revisite le conte et tire les origines d'une histoire familiale, un amour déçu. Une jeune femme qui fut choisie par les magies sombres se perd par amour et développe son pouvoir afin d'assumer finalement son héritage. Si la lumière ne l'a pas choisi, que l'ombre s'étende par sa volonté. Qu'il en soit ainsi !

Bien sûr, nous retrouvons Aurore la belle endormie mais ceci est un des éléments de cette aventure plus complexe. Nous avons une vraie quête façon Fantasy. Les loups-garous à la solde de la nouvelle Fée traquent les Fées du bien, qu'il n'en reste qu'une. La Fée Lilas, armée d'un arc et donnant l'impression de sortir du « Seigneur des Anneaux », veille et contre les actions de la malfaisante Cara tout en lui échappant à chaque fois, c'est le duel.

Du grand sommeil survit le parrain de la princesse, Trublion, nain de la cour pleins d'esprit et de courage qui part aussi à la recherche des derniers princes traqués eux-aussi. Mais finalement, un prince ne se résume t-il qu'à un titre royal ? Un héros se caractérise t-il toujours par le port d'armures et d'épées ? Le nain se montre à la taille de la charge qui lui échoit.

Voici qui devrait compliquer la tâche de la Carabosse.

La version romanesque est tragique, captivante, pleines d'actions et de maléfices, le personnage de Cara ensorcelante.

On ne s'ennuie pas une seule page tournée et c'est avec talent que l'auteur ne fait pas oublier le conte mais y apporte véritablement une dimension supplémentaire qui se marrie parfaitement. Cara n'est pas s'en rappeler Morgane le Fey de la légende d'Arthur de la Table ronde, son fils Clèves celui de Mordred fils bâtard d'Arthur. A la différence de Mordred, Clêves n'a pas eu l'occasion d'être rejeté et reste fort de sa légitimité, si tant est que la vérité s'y trouve logée.

A ne pas hésiter ! Un vrai coup de cœur !

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Le chant du vorkeul

Le running gag va finir par lasser mais il est authentique, j'ai une fois de plus abordé cette trilogie par le dernier tome.

Plutôt convaincu, en deux temps trois mouvements, je me suis procuré les deux premiers sur le Net.

Ma lecture n'a guère souffert de ce désordre, les trois tomes couvrent différentes époques et peuvent se lire indépendamment sans gène incontournable.



Les Vorkuls! en voilà des bons extraterrestres mignons tout plein!

Ils sont capables de prodiges par le truchement de leur chant et surfent à travers l'espace un peu comme le Silver Surfer de feu Stan Lee, mais sans planche.



Pour leur plus grand malheur, une particularité de leur anatomie (non ce n'est pas celle à laquelle spontanément vous pensez) constitue un trophée fort prisé des richissimes collectionneurs de la galaxie.

Bilan des course, comme les rhinocéros ils sont impitoyablement traqués et en voie d'extinction.



Comme d'habitude, quand un bouquin se démarque du magma de nanars du Fleuve, je fulmine dans ma barbe.

En peaufinant son travail Michel Honaker avait là de quoi nous offrir un petit chef-d'oeuvre.



Néanmoins, en l'état, un Fleuve Noir Anticipation nettement au dessus du lot.































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Carabosse : La légende des cinq royaumes

Les contes de fées n’ont pas une ride. Depuis quelques années, réalisateurs (Blanche-Neige, La Belle et la Bête, la série Once upon a time…) et écrivains (Cinder, Sortilège, Poison…) ont un regain d’intérêt et puisent dans cette matière première pour nous offrir réécritures, modernisations ou suites en tout genre. Les contes de notre enfance inspirent, pour le meilleur et parfois pour le pire.

La Belle au bois dormant n’est pas celui que je préfère mais, il y a quelques années (quasiment à l’ouverture du blog donc en 2006 ou 2007), j’avais découvert avec grand plaisir la réécriture proposée par Orson Scott Card sous le titre Enchantement et j’étais curieuse de redécouvrir ce conte sous un autre jour, pour un autre public. J’avoue qu’en voyant la couverture proposée par Flammarion et signée François Roca, j’ai été séduite. J’y retrouve comme une touche de préraphaélisme, mouvement pictural anglais (que j’adore) mettant généralement en scène des femmes au physique particulier, un peu « inhumain »… sorte d’enchanteresses que nous autres, simples mortels, avons du mal à comprendre. Et je trouve que ce choix sied bien au personnage de Carabosse, notamment dans la première partie.

Avant d’aller plus loin et pour être claire et concise : j’ai aimé. Beaucoup même !



Argument bien futile mais qui a son importance chez la plupart des lecteurs : l’objet-livre est sublime. Outre l’illustration de couverture qui me plait particulièrement, mais je n’y reviendrai pas ; Flammarion offre un ouvrage à la texture hyper agréable et aux détails visuels très travaillés : carte en première page, en-têtes de chaque chapitre stylisés… c’est beau, tout simplement.

Et si je m’attarde aussi longuement sur le contenant ce n’est pas pour masquer un contenu pauvre et inintéressant. Non, bien au contraire ; le fond est à la hauteur de la forme !



Tout le monde connait l’histoire de La Belle au bois dormant mais avant l’apparition de la fée maléfique qui lance la malédiction, savez-vous ce qui a bien pu se passer au Royaume de Bois Dormant ? C’est ce que nous propose de nous raconter Michel Honaker dans la première partie.

Deux sœurs aussi différentes l’une que l’autre, vivent avec leur père dans un vieux manoir au sommet d’une montagne. L’aînée - Cara -, brune et bossue, fricote avec la magie ; la benjamine - Léonore -, blonde comme les blés, semble tomber du ciel. Lorsque le nouveau roi de Vaudémont, le territoire annexe, se hisse au sommet du manoir à la poursuite d’ennemis sauvages, il tombe fou amoureux de Léonore, ignorant bien indélicatement les sentiments naissants de Cara. Jalouse, envahie par la passion et la haine, la jeune femme a la rancune tenace : elle fera tout pour détruire le bonheur du couple et profite de la naissance de leur fille - Aurore - pour resserrer son étau. Cette première partie s’achève sur la déclaration de la malédiction au dessus du berceau.

La seconde moitié du texte commence après une ellipse de 18 ans. Aurore, fêtera bientôt son entrée dans le monde des adultes et la fin de l’épée de Damoclès au dessus de sa tête, par la même occasion. Protégée par son entourage, elle n’en trouve pas moins le moyen de s’enfuir… et de se faire piquer par le fuseau ! La suite, on la connait… ou presque ! Lilas, la bonne fée qui avait réussi à contrer le mauvais sort au dessus du berceau, doit maintenant partir à la recherche du prince qui lèvera la malédiction, mais rien n’est simple car, quasiment une centaine d’années plus tard, Cara (devenue depuis longtemps Carabosse) et son armée veillent et les princes de sang ne sont plus aussi nombreux…



Voilà un long paragraphe de résumé, ce que je fais assez peu habituellement mais je trouve intéressant de pouvoir vous expliquer ce qui diffère, ou non, du conte qu’on a l’habitude d’entendre (ou de voir, notamment grâce à Walt Disney). Quelques éléments m’ont semblé se rapprocher d’autres légendes (je pense notamment au triangle arthurien Guenièvre-Léonore/Arthur-roi Florestan/Morgane-Cara et à la naissance d’un enfant hors mariage qui voudrait ensuite éliminer son père…), d’autres points varient plus ou moins de ce qu’on connait, par exemple l’identité de la « méchante ». Maléfice chez Disney, Carabosse ici. Je ne me souviens plus du conte d’origine donc ne pourrai dire « qui a raison » mais peu importe, l’insertion de Carabosse dans cette histoire et surtout son développement, est le point le plus intéressant, à mon avis.

Et je trouve que Michel Honaker a fait un très beau travail sur ce personnage qu’on devrait haïr car après tout, elle est à l’origine de tous les malheurs du Royaume de Bois Dormant et pourtant, je n’ai pas pu m’empêcher de trouver la jeune fille touchante. Complexée par sa bosse, elle n’a qu’une envie, s’en débarrasser. Pas foncièrement mauvaise à la base, je l’ai plus vue comme une jeune femme solitaire, peu sûre d’elle (malgré sa grande beauté) et cherchant simplement à avoir le corps de n’importe quelle autre jeune femme. Les circonstances et son intérêt pour la magie font qu’elle passe du mauvais côté et ne s’en sortira plus… Mais malgré tout, malgré tout le mal qu’elle fait autour d’elle, le lecteur ne peut la haïr foncièrement et elle nous touche à nouveau, dans les dernières pages.

Les autres personnages, nombreux entre la première et la deuxième partie, sont plus classiques, plus souvent rencontrés dans les contes de fées : le roi et la reine purs et amoureux fous, la jeune princesse parfaite quoiqu’un peu trop curieuse, le bellâtre à la sauce Flynn Rider (dans Raiponce)… malgré leur côté un peu lisse et attendu, je les ai appréciés parce qu’ils sont exactement comme ils doivent être dans une telle histoire. Les codes du conte de fées sont donc respectés et c’est un plaisir de s’y plonger.



J’ai cru voir que certains lecteurs avaient trouvé ce texte un peu trop « littéraire » pour le public visé. Je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette idée. J’en ai un peu marre que la plupart des gens soient persuadés que, qui dit public jeunesse, dit forcément textes simples (voire simplistes), bourrés de dialogues et évitant les schémas narratifs un peu trop complexes. Stop ! Les enfants et les adolescents sont capables de lire et d’apprécier des textes riches et bien construits ! Quand j’étais gamine, je lisais les contes de Grimm, Perrault et Andersen, il y avait des mots compliqués, c’était au passé simple, les passages étaient plutôt descriptifs… et j’adorais ça ! Je ne comprenais pas tout mais ça m’embarquait dans un univers bien particulier et surtout, ça me faisait un peu réfléchir ! Inutile de tout servir sur un plateau d’argent, les jeunes lecteurs sont parfaitement capables de mettre leurs neurones en marche pour se concentrer sur un texte un peu « littéraire ». A force de dire à des gamins, « non, ça c’est trop classique, tu n’aimeras pas, c’est trop compliqué », le jeune lecteur n’ose même plus essayer parce qu’il est persuadé qu’il n’y arrivera pas… Stop !



Michel Honaker offre certes de nombreuses descriptions (il y en a plus que les dialogues, c’est évident) mais il le fait bien. J’ai été embarquée dans le conte de fées dès la première page et n’en suis sortie qu’en lisant la toute dernière ligne. Pour raconter une telle histoire, il faut mettre en place une atmosphère bien particulière, un monde imaginaire avec des codes bien précis et ça ne peut pas se faire avec uniquement des dialogues. Les descriptions sont nécessaires et elles sont magnifiques alors pourquoi se priver ?



Je suis complètement tombée sous le charme de ce petit roman, tout m’a plu dans ce texte : la réécriture d’un conte de fées connu, le traitement des personnages (surtout la grande méchante), la plume… Bref, une vraie réussite ! Je lirai autre chose de Michel Honaker, c’est sûr !
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Le val de la morte embrassée

Jubella, jeune journaliste est invitée par un homme célèbre pour réaliser une interview. Entre remords et dernières volontés, celui-ci lui révèle son identité secrète, celle d'un être spécial, un éveilleur et l'imminence de sa mort. Et effectivement, le corps de Lord Denholm est retrouvé le lendemain matin, sans vie... Jubella cherche alors, entre enquête journalistique et désir de comprendre, à retrouver le tableau de Turner, un instant aperçu et présenté par le Lord comme la clef du mystère...



Une nouvelle fois l'auteur mêle enquête policière et fantastique. Le thème principal de l'œuvre, le pouvoir de la peinture, se décline tout le long de l'histoire entre conte de fées et malédictions. Le monde peuplé par Honaker, avec une méchante reine et des armes redoutables fait frémir le lecteur. Reste l'amour pour équilibrer le récit.
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L'agence Pinkerton, tome 1 : Le châtiment des..

Quel bonheur de retrouver l'écriture de Michel Honaker après Terre noire ! Quel grand écart réalise-t-il aussi, puisque nous ne sommes plus en Russie, mais dans les Etats-Unis, qui peinent à se remettre de la guerre de Sécession. Nous sommes plus précisément à Salt Lake City, capitale de l'Utah. Il ne manque rien dans ce portrait de l'ouest américain : cow boys armés jusqu'aux dents (et au-delà), indiens, conducteur de diligence, affairistes et même danseuse de saloon, sans oublier les joueurs de poker. La ligne de chemin de fer reliant l'Est à l'Ouest a été inauguré mais le mystérieux voleur qui agit à chaque voyage plombe l'atmosphère. Ce n'est rien en comparaison de ce qui se produira à la mort de trois Pinkerton confirmés.

Western ? Roman fantastique ? Il semble toujours nécessaire de réinventer des termes pour définir les romans de Michel Honaker. Un véritable souffle épique traverse l'oeuvre. J'envie le talent de cet auteur, qui peut mêler dans une même oeuvre légendes indiennes et tragédie de la communauté chinoise, qui peut également user des codes du western avec une pincée de fantastique. Certaines pages m'ont même rappeler le style de James Lee Burke (Dans les brumes électriques), c'est dire leur puissance.

Des quatre nouveaux agents, Neil Galore est le plus prometteur parce qu'il assume ce qu'il veut et ce qu'il est. Il a grandi dans les saloons, il est devenu un joueur professionnel et surtout, les épreuves qu'il a traversées ont forgé sa détermination et son sens de l'honneur. Il effraie, oui, parce qu'il maîtrise un don tandis que d'autres rejettent les leurs. Admettre l'incroyable est pour lui le meilleur moyen de se préserver de la folie et de réussir sa mission.

J'ai hâte de retrouver Neil Galore dans de nouvelles aventures.
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Carabosse : La légende des cinq royaumes

J’avais vu cet ouvrage dans les rayons de la médiathèque, cependant je n’avais pas osé tenter l’expérience avant de lire l‘avis de Light and Smell. Grâce à ses arguments, j’ai sauté le cap et me suis lancée dans cette réécriture de conte. Le style de l’auteur a son charme : il a une plume onirique digne des contes d’autrefois, avec de belles descriptions féeriques et du vocabulaire d’antan. Il faut un peu de temps pour s’y habituer, toutefois je trouve l’idée sympathique. Les pages se tournent facilement et on prend plaisir à découvrir ce conte revisité. J’avais d’ailleurs oublié que Carabosse était la sorcière Maléfique de la Belle au Bois Dormant. Dans mes souvenirs, il s’agissait de deux personnages différents. Cela m’a donné envie de replonger dans mes classiques tels que les frères Grimm ou Charles Perrault ! Le personnage de Carabosse m’a bien plu, car on découvre comment la jeune femme est passée de belle mais bossue à ignoble fée maléfique au physique ingrat et au cœur noir… Au départ, elle me faisait beaucoup de peine et j’avoue avoir ressenti de l’empathie pour elle… Jusqu’à ce qu’elle passe à l’acte ! Dès lors, mon appréciation a été radicalement différente. J’ai tout de même apprécié son évolution dans la noirceur. C’est un antagoniste crédible, cruel, avide de vengeance et malfaisant ! Bref, une très bonne méchante comme j’aime. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai préféré la première partie qui est liée à sa jeunesse, jusqu’à l’âge adulte où elle lance la malédiction sur Aurore avec le fuseau.



En plus d’avoir une belle plume, Michel Honaker propose un récit qui sort de l’ordinaire, puisque le prince charmant est loin de l’image dont on se fait de lui ! C’est une originalité qui m’a plu. Par contre, je ne me suis pas spécialement attachée aux protagonistes principaux et c’est sans doute ce qui a joué dans mon avis général… Il en va de même pour Clèves, le fils de Carabosse, que j’ai trouvé trop peu développé pour l’apprécier… Je rejoins donc l’avis de Light and Smell sur ce personnage… Clèves n’a en tête que la vengeance de sa mère et, à vrai dire, je m’attendais presque à ce que ce soit LUI qui rompe le sortilège… Mais non, il n’est là que pour exterminer les fées !… C’est un personnage très linéaire qui n’a que son objectif en tête : tuer pour sa mère. D’ailleurs, si vous vous attendiez à un joli conte de fées, sachez qu’il n’en est rien : certains passages sont sombres et le texte comporte des créatures impitoyables comme des loups-garous…



On a là une réécriture qui se lit bien, mais qui comporte ses forces et ses faiblesses. J’ai tout de même passé un bon moment. De plus, je trouve la couverture superbe ! N’hésitez pas à découvrir ce roman si vous aimez les contes revisités.


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L'agence Pinkerton, tome 1 : Le châtiment des..

Je m'attendais à lire un roman policier à la sauce western et j'ai lu un roman fantastique en pleine conquête de l'Ouest.

Un roman intéressant avec des personnages attachants et hors norme: une jeune chanteuse de saloon qui se fait engager par l'Agence Pinkerton, un Indien navajo qui se renie, un vieil éclaireur qui aurait rêvé d'être Indien, lui, et le personnage principal, joueur quasi-professionnel qui se révèle une âme de détective et plus encore (pour le côté fantastique).

Le cadre : un train qui traverse les Rocheuses entre Salt Lake City et Sacramento.

Le prétexte : un voleur à bord du train ... mais plus tout de même (fantastique oblige).

Et derrière tout ça, le tout-puissant Alan Pinkerton qui n'est visiblement pas ce que l'on croit (ou qui l'on croit).

Tous ces mystères et le personnage principal donnent furieusement envie de lire la suite, fantastique, je n'en doute pas.

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Carabosse : La légende des cinq royaumes

J'ai aimé suivre au fil des pages, cette histoire ré-écrite de La Belle au Bois Dormant., dans un monde où les fées, korrigans et elfes vivent en harmonie avec les hommes. Ce paisible équilibre va être rompu par le désir de vengeance de Cara envers sa sœur Léonore, qui lui a ravi son aimé le prince Florestan. Elle deviendra une fée aux pouvoirs maléfiques et avec l'aide du Vent Mauvais, se transformera en monstre impitoyable. Conte pour adolescent mais qui peut plaire à tout âge, si on aime les belles histoires de fées, maléfices, princes et princesses.

Merci à Babélio et aux éditions Père Castor Flammarion pour la découverte de ce conte fantastique.
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Le prince d'ébène

Poursuivant la découverte de l'œuvre de Michel Honaker, je me suis plongé dans cette fable fantastique à base de mystères, d'école intraitable et de violons. L'auteur maîtrise chaque registre qu'il explore et nous emmène sans problème dans son aventure. Le rythme est posé, doux, comme si on pénétrait doucement dans un épais nuage de brumes. Le nœud de l'histoire n'est pas d'une grande originalité, mais à la fois, ça fait le boulot. La fin est un peu rapide en mode pirouette cacahouète, mais bon ça le fait. J'ai bien aimé l'ambiance et l'humeur du récit. À un moment, je me suis demandé s'il ne manquait pas quelques notes de musiques, mais non, ce n'est pas l'objet, il ne s'agit pas d'un ouvrage musicologique. J'ai bien aimé sans avoir adoré et je n'hésiterais pas à relire du Honaker avec plaisir.
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Le baron ténèbre

Deuxième incursion dans l'écriture de Michel Honaker, par la porte de la fantasy, cette fois. Comme dans le précédent ouvrage que j'avais lu (Intelligence Building), l'auteur ne s'encombre pas de fioritures, de longueurs ou autres pénibles rallonges pas toujours très fiables. Il va droit au but. Le phénomène Dark Vador est incarné dans ce modeste joueur de jeu de société local et un peu magique. Rien de bon en lui, alors il tente le tout pour le tout, devenir le Baron Ténèbre. Le domaine des marais n'a plus aucun secret pour lui. Les interventions magiques sont décrites de manière si naturelle, que cela nous surprend, puis prend forme dans notre esprit comme dans un film. Très efficace. Parfois, j'ai un peu perdu le fil. C'est si ténu qu'un mot zappé ou bout de phrase lu trop vite et on peut perdre une info importante, mais c'est le principe du genre. Il faut être au taquet. Je pense poursuivre l'exploration de son œuvre, car elle est manifestement très fournie et réserve de belles surprises, je pense...
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Terre noire, tome 1 : Les exilés du tsar

1887 - Saint Pétersbourg. Les tensions sont nombreuses en cette fin de siècle à commencer par les groupes rebelles qui multiplient leurs actions contre le tsar Alexandre III, accusé de laisser son peuple mourir de faim.

Tensions également dans la famille Danilov : la doyenne se fait vieille et c'est sa fille Olga, son mari Piotr et son fils Vladimir (ou Volodia) qui prennent sa relève. Ils sont déterminés à gérer l'héritage comme ils l'entendent et sont prêts à écarter les gêneurs : Natalia, la plus jeune fille, à qui on prévoit de trouver un mari et surtout Stepan Tchakarov, le fils adopté, compositeur, qui ne rêve que de musique et est bien loin de toutes leurs considérations matérielles.

Un premier tome accrocheur sur une histoire de vengeance, tout cela dans les terres froides de Russie et d'Ukraine ... n très bon moment!

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