Michel Jarrety. Trois écrivains devant l'affaire Dreyfus.
L‘alexandrin est employé pour la première fois au début du XIIe siècle, mais ce nom lui a été donné au XVe siècle d’après un poème en vers de douze syllabes sur Alexandre le Grand, composé à la fin du XIIe siècle.
Un texte est polyisotopique s’il […] permet plusieurs lectures à la fois. […] Le Journal d’un curé de campagne de Georges Bernanos est à la fois un récit naturaliste et un récit hagiographique : la vie d’un jeune curé qui sombre dans l’alcoolisme par atavisme se donne aussi à lire comme l’histoire d’un village qui accède au salut parce que, par sa déchéance, le prêtre prend sur lui le péché de ses ouailles.
Grammatologie : […] La logique de production du sens doit donc se penser sur le mode de la « différance » : la signification n’est jamais atteinte, elle est toujours différée, parce que d’autres éléments signifiants viennent sans cesse la compléter, la modifier, la parasiter, etc.
Goliards : Clercs vaguants qui n’ont pas réussi à obtenir d’emploi après leurs études universitaires, et qui ne sont pas entrés dans la hiérarchie de l’Eglise. […] Leur poésie se présente comme une célébration des plaisirs temporels : vin, nourriture, sexualité (ainsi des Carmina burana), mêlée d’une verve satirique qui fustige les vices de la hiérarchie ecclésiastique. La poésie goliardique est souvent parodique et mêle au latin des bribes de langue vulgaire.
Paralittérature : Terme qu’on préfèrera à celui de « littérature populaire » employé parfois. Forme de littérature de grande diffusion, destinée à la consommation. La paralittérature n’est pas intégrée dans le canon social de la littérature. Il s’agit du roman policier, du roman pornographique, du roman à l’eau de rose à la manière de Barbara Cartland ou de Delly. On peut ajouter le roman-feuilleton, le roman-photos et le théâtre de boulevard.
Pour Baudelaire, Flaubert, Banville ou les poètes dits parnassiens, l’art pour l’art ne signifie pas pour autant impassibilité ni même neutralité en face de la société : la formule implique dans leur esprit une opposition aux « Philistins » ou aux « Bourgeois » insensibles à l’art ou partisans d’un art pour le confort.
Kakemphaton (n. m. du grec kakemphatos, « malsonnant », d’où « inconvenant »). Suite de sons malencontreuse qui aboutit à une équivoque involontaire. Exemple du vers 42 de Polyeucte de Corneille :
Et le désir s’accroît quand l’effet se recule.
[A propos de la déconstruction]
« Il s’agit de mettre en évidence les tensions, les contradictions qui traversent les textes et empêchent qu’ils parviennent à une signification pleine, sans équivoque, totalement assumée. Toutes les analyses littéraires qui prétendent mettre en évidence le sens d’un texte procèdent dès lors d’un simple coup de force : au nom d’un sujet qui garantirait la cohérence générale du propos, on fait fi du détail du texte qui risque de gêner la construction d’une interprétation qui ignore les failles. Le projet déconstructionniste se veut donc « éthique » parce qu’il reconnaît l’altérité du texte, son statut d’artefact strictement verbal avant que d’être un objet idéologique ou esthétique. »
Plus qu’une école ou même une esthétique, le romantisme est une dynamique, en rapport direct avec la dynamique historique et la conscience nouvelle qu’on en prend. Si le héros romantique est « une force qui va », c’est que pour lui le devenir l’emporte sur l’être, même si ce devenir est incertain, le présent instable et l’époque décevante.
On dit depuis F. de Saussure que le signe linguistique est arbitraire pour rappeler le fait qu’il n’y a aucun lien de nécessité entre le signifiant et le signifié d’un mot : il n’y a aucun rapport entre les sons du mot « arbre » et la chose « arbre » ; on dira que la relation signifiant/signifié est immotivée.