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4.33/5 (sur 22 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Troyes, Aube , le 23/09/1926
Mort(e) à : Coulommiers , le 19/05/2013
Biographie :

Jack Michel Alphonse François, connu sous le pseudonyme Michel Laclos, est un journaliste, écrivain et verbicruciste français.

Attiré par la comédie, Michel Laclos monte à Paris dans les années 1940. Ses premières activités sont d'abord des petits boulots et quelques rôles de figuration au cinéma. L'un de ses jobs, en librairie, l'amène à acquérir de solides notions en littérature classique. Il débute dans le journalisme quotidien à "Combat" et l'exerce durant plusieurs années à "Paris-Jour".

En 1955, il relance la revue "Bizarre" (arrêtée après deux numéros en 1953), dont il dirige la rédaction pendant 15 ans. Cette revue, éditée par Jean-Jacques Pauvert, accueillera nombre d'écrivains célèbres tels que Raymond Queneau, André Blavier, Robert Giraud, Noël Arnaud, Luc Étienne ou François Caradec ainsi que des dessinateurs comme Maurice Henry, Siné, Topor, Folon, Gustave Doré ou René Magritte.

Grand amateur de l'humoriste Cami (1884-1958), il fait publier de nombreux recueils de ses textes choisis dont il rédige préfaces et présentations.

Amateur de cinéma, il écrit en 1958 "Le Fantastique au cinéma", qui paraît aux éditions Pauvert, et collabore à sa collection "Vedettes du cinéma" avec un ouvrage sur Marilyn Monroe en 1962, puis un sur Jeanne Moreau en 1964.

En 1964, il fait paraître chez Julliard un ouvrage composé de textes de Pierre Dac sous le titre "L'Os à Moelle", tome 2.

L'année 1972 marque le début de ses activités de verbicruciste : ses grilles de mots croisés aux définitions astucieuses et originales vont lui ouvrir les portes du "Figaro" et l'accession à la notoriété. Onze recueils de mots croisés ont été à ce jour (2010) publiés aux éditions Zulma dans la collection Grain d’orage.

Il est également l'auteur d'opuscules, véritables recueils de pensées humoristiques, où sont déversés jeux de mots, palindromes, proverbes détournés et autres traits d'esprit.

Entre 1972 et 1980, il écrit ou collabore à la parution d'une série de brochures et livres touristiques illustrés des éditions Larousse, la collection "Beautés de la France".
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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
LE DROIT DU SEIGNEUR


Acte I

LE MARIAGE DU JEUNE ET BEAU VILAIN

(La scène représente la chaumière du vilain).

LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Je suis heureux car j’épouse aujourd’hui ma voisine, la jolie vilaine.
PREMIER MANANT, invité : Cependant l’expression de ta physionomie semble mélancolique.
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Eh bien oui ! mes amis : je souffre, je suis jaloux.
LES MANANTS, invités : De qui ?
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Du seigneur du château féodal.
LES SERFS, invités : Du seigneur du château féodal ?
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Oui. Car cette nuit, en vertu du jambage, c’est lui qui partagera la couche de la jolie vilaine que j’épouse aujourd’hui.
CINQUIEME SERF, invité : Il faut te résigner, c’est l’usage. Le seigneur du château féodal a le droit de passer la nuit de noces avec la femme du manant..
LES MANANTS, invités : C’est le « droit du seigneur ».
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Hélas ! Je n’ai pas assez d’argent pour payer une remplaçante comme font les riches roturiers lorsqu’ils se marient.
UN ROTURIER, invité : Oui, si tu n’étais pas si pauvre, tu aurais pu louer une ribaude pour la nuit. Celle-ci aurait remplacé ta femme auprès du seigneur du château féodal.
UN SERF, invité : Bah ! une nuit est bien vite passée. Chasse toute tristesse et réjouis-toi.
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Quand je pense que ce seigneur cynique et débauché s’ébattra cette nuit dans la couche nuptiale en compagnie de ma jolie vilaine, je ne puis réprimer un mouvement de mauvaise humeur.
UN MANANT, invité : C’est un fier gaillard, paraît-il. Mais il donne de mauvaises habitudes aux jeunes épouses.
UN SERF, invité : C’est vrai. Le lendemain de mon mariage, ma femme, après avoir passé la nuit de noces avec le seigneur du château féodal, fut avec moi d’une exigence révoltante. On a beau être serf, les forces humaines ont des limites.
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : C’est affreux ! Mais que vois-je sur la route poudreuse.
LES MANANTS, invités : Que voit-il sur la route poudreuse ?
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Je ne me trompe pas : c’est mon grand-père écossais qui vient assister à mon mariage.
LES SERFS, invités : Ton grand-père écossais ?
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Oui. Mon grand-père habite l’Ecosse. Il m’avait fait prévenir qu’il assisterait à mon mariage. Je ne l’ai pas vu depuis l’âge de deux mois, mais je le reconnais à sa petite jupe écossaise.
LE GRAND-PERE ECOSSAIS : C’est moi. Comme tu as grandi depuis le temps ! Embrassons-nous et préparons-nous à fêter joyeusement cette heureuse journée.
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Mais, grand-père écossais, vous êtes arrivé à pied ?
LE GRAND-PERE ECOSSAIS : Non, à cheval, tu le vois bien.
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Non, je ne vois pas. Vous avez une selle entre les jambes, mais pas de cheval.
LE GRAND-PERE ECOSSAIS : Tiens, c’est vrai ! J’ai oublié le cheval à la maison. Dans la hâte du départ, j’ai cru le seller et je suis parti à cheval sur la selle sans m’en apercevoir. Il est vrai que j’avais bu quelque peu de rhum en compagnie de ta grand-mère avant mon départ.
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Comment se porte ma grand-mère ?
LE GRAND-PERE ECOSSAIS : La pauvre chère vieille ! Elle est surprenante pour son âge ! Il n’y en a pas deux comme elle dans le village pour boire son demi-litre de rhum en sautant sur un pied.


Acte II

LE SUPPLICE DU MARI

(La scène se passe devant la chaumière du vilain).

LE JEUNE ET BEAU VILAIN : La nuit tombe. Le bal champêtre commence. Ma jeune épouse vient de rentrer dans ma chaumière pour attendre le seigneur du château féodal. J’ai le cœur brisé.
UN SERF, invité : Courage !
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Mon grand-père écossais m’a prodigué ses consolations.. Il vient de regagner sa chambre dans ma chaumière pour se reposer des fatigues de la journée.
UN MANANT, invité : Tu devrais également rentrer chez toi pour oublier ton chagrin dans le sommeil.
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Non. Je ne pourrais dormir en sachant dans la chambre ma femme dans les bras du seigneur du château féodal.
UN SERF, invité : Chut !... Justement le voici qui s’avance vers ton logis, soutenu par son fidèle écuyer.
UN ROTURIER, invité : Il est ivre mort selon son habitude. Son écuyer le quitte. Le seigneur franchit en titubant le seuil de ta chaumière. Courage !
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Je ne puis supporter plus longtemps ce spectacle.
UN MANANT, invité : Viens passer la nuit dans mon humble demeure. Viens

(Il entraîne le jeune et beau vilain).








Acte III

LE DEVOUEMENT

(La scène représente la chaumière du jeune et beau vilain).

LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Voici l’aurore. Je n’ai pas eu la patience d’attendre plus longtemps pour revenir dans ma chaumière, afin de consoler ma chère femme. Mais le seigneur du château féodal n’est peut-être pas encore parti. Entrons sur la pointe des pieds.
(Il entre sur la pointe des pieds).
Que vois-je ? La porte de la chambre nuptiale est ouverte, ma femme dort d’un profond sommeil, le lit n’est pas en désordre ! Que veut dire cela ?
LA JOLIE VILAINE, se réveillant : Tiens, mon mari !
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Le seigneur est parti ?
LA JOLIE VILAINE : Je n’ai vu personne de la nuit.
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Quoi ! Le seigneur du château féodal n’a pas passé la nuit à tes côtés ?
LA JOLIE VILAINE : Non. Je l’ai attendu selon l’usage. Mais ne le voyant pas venir, je me suis endormie.
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : C’est incompréhensible ! Le seigneur du château féodal a pourtant pénétré dans ma chaumière hier soir.
LA JOLIE VILAINE : Chut !... Ecoute : quelqu’un sort de la chambre voisine.
LE JEUNE ET BEAU VILAIN , regardant par le trou de la serrure : C’est le seigneur du château féodal. Il sort de la chaumière en titubant.
LA JOLIE VILAINE : mais que faisait-il dans la chambre à côté ?
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Je n’y comprends rien ! C’est la chambre où couche mon grand-père écossais.
LA VOIX DU SEIGNEUR : Foi de gentilhomme ! Jamais gente ribaude ne me fit passer une pareille nuitée d’amour !
LE JEUNE ET BEAU VILAIN Qu’entends-je ? Mais alors… mais c’est horrible !
LE GRAND-PERE ECOSSAIS , arrivant : Oui, c’est horrible !
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Vous ! Grand-père ! C’était donc vous ! Mais c’est fou ! C’est…
LE GRAND-PERE ECOSSAIS : C’est la vérité.
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Je ne comprends pas, je deviens fou.
LE GRAND-PERE ECOSSAIS : Tu vas comprendre. Hier soir, comme je regagnais ma chambre pour me coucher, le seigneur du château féodal est entré dans la chaumière. Me prenant pour la jeune mariée à cause de ma jupe d’écossais, il s’est élancé vers moi, et…
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Et vous ne l’avez pas détrompé, grand-père ?
LE GRAND-PERE ECOSSAIS : Non. En pensant que cette erreur providentielle allait faire votre bonheur, je me suis tu. Le seigneur du château féodal ne s’est aperçu de rien.
LA JOLIE VILAINE, baisant les mains du grand-père : Sublime vieillard !
LE JEUNE ET BEAU VILAIN: Oh ! Grand-père ! Grand-père !
LE GRAND-PERE ECOSSAIS : Mes enfants ! Mes chers enfants !
(Ils s’étreignent en pleurant).
Oh ! que vois-je dans ce miroir ?
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Que voyez-vous dans ce miroir, grand-père écossais ?
LE GRAND-PERE ECOSSAIS : Je vois que je ne suis pas ton grand-père. Ce miroir vient de me révéler la vérité : je suis ta grand-mère.
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Ma grand-mère ?
LE GRAND-PERE ECOSSAIS : Oui. Je comprends tout maintenant. C’est ton grand-père qui devait venir à ton mariage ; mais la veille de son départ, nous avons bu quelque peu pour fêter ce joyeux évènement, alors…
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Alors ?
LE GRAND-PERE ECOSSAIS : Alors, le lendemain matin, le cerveau encore obscurci par les vapeurs de l’ivresse, au lieu de mettre mes vêtements de femme, je me suis trompée : j’ai revêtu le costume de mon mari.
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Je devine la suite. Vous voyant habillée en homme, vous vous êtes prise pour mon grand-père et vous êtes partie aussitôt pour assister à mon mariage ?
LE GRAND-PERE ECOSSAIS : Tu as deviné. Cette erreur aurait pu se prolonger longtemps encore si, par hasard, je ne m’étais pas regardée dans ce miroir et reconnue. Tout bien considéré, mes enfants, je n’ai pas autant de mérite à m’être dévouée que si j’avais été réellement votre grand-père écossais.
LE JEUNE ET BEAU VILAIN : Si, grand-mère, vous avez autant de mérite, car l’intention y était. Grand-mère écossaise, bénissez-nous !

Rideau

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L’HORRIBLE SURPRISE DU BARON DE CRAC

Premier Acte

L’AUBERGE DU VAMPIRE

(La scène représente la route devant l’auberge).

LE BARON DE CRAC, au valet dodu : Voici une auberge isolée et d’aspect sinistre. Mais nous n’avons pas le choix pour passer la nuit. Holà, l’hôte !
(L’aubergiste paraît).
Peux-tu nous loger céans, moi et mon fidèle valet dodu ?
LE LUGUBRE AUBERGISTE : Hélas ! non, Monseigneur ! Ignorez-vous donc que vous êtes ici à l’auberge maudite ? Mon unique chambre de voyageurs est visitée chaque nuit par l’horrible « Vampire-du-cimetière » altéré de sang ! De nombreux voyageurs ont péri victimes de ce macabre suceur. Maintenant personne ne s’arrête plus ici pour passer la nuit.
LE BARON DE CRAC : Le vampire ne s’attaque donc pas à vous, lorsqu’il n’y a pas de voyageurs ?
LE LUGUBRE AUBERGISTE : Non, car je dors le jour, afin de rester éveillé toute la nuit. Vous n’ignorez pas, Monsieur, que les vampires ne s’attaquent qu’aux personnes endormies afin de leur sucer le sang en toute tranquillité.
LE BARON DE CRAC : Baste ! je ne crois pas aux vampires ! Préparez-moi la chambre ! Je tombe de sommeil !
(L’aubergiste s’incline. Ils entrent dans l’auberge).
LE VALET DODU, un tremblement dans la voix : Avec votre permission, Monsieur, je vais suivre l’exemple de l’aubergiste et passer la nuit sans me coucher. Ce n’est pas que j’aie peur, mais les puces et les vampires, ça m’empêche de dormir.
LE BARON DE CRAC, riant : Comme il te plaira, poltron.
(A l’aubergiste).
Allons, drôle ! conduis-moi à la chambre du « vampire » !

Deuxième acte

LE COCHON QUI S’EVEILLE

(La scène représente le château de Crac, un mois après).

LE VALET DODU : Enfin, Monsieur le Baron, vous voilà complètement rétabli ! Lorsqu’il y a un mois je vous ai retrouvé vidé de votre sang dans la chambre du vampire, j’ai bien cru – foi de valet dodu ! – que vous ne feriez plus la cour aux belles !
LE BARON DE CRAC : Oui ! ma folle imprudence faillit me coûter la vie ! Cet infernal vampire, auquel je ne croyez pas, vint me sucer le sang pendant mon sommeil, et je ne dus mon salut qu’à l’intervention énergique d’un rebouteux qui, le lendemain matin, me transfusa dans les veines du sang de cochon, pour remplacer celui consommé par le vampire. Aujourd’hui, je me sens plus gaillard que jamais et, je crois – Dieu me damne ! – que ce sang de porc qui coule dans mes veines me donne des idées folichonnes ! A propos, Dodu, j’attends « la duchesse-aux-reins-frénétiques ». Est-elle arrivée ?
LE VALET DODU : Elle attend Monsieur le Baron dans le boudoir aux quatorze divans.
LE BARON DE CRAC : J’y cours ! Mon sang bout de désirs impétueux. Je ne sais si c’est cette transfusion, mais je me sens plus en forme que jamais !
(Il s’élance vers le boudoir aux quatorze divans, et en ressort dix minutes plus tard à moitié déshabillé et les yeux hagards).
LE VALET DODU : Ah ! Monsieur le Baron ! Qu’y a-t-il ?
LE BARON DE CRAC : Il y a que je suis couvert de ridicule ! la duchesse-aux-reins-frénétiques est à moitié morte de rire ! Grâce à cette maudite transfusion, j’ai…
(Il achève la phrase à l’oreille du valet dodu).
LE VALET DODU, les yeux écarquillés de stupeur : Quoi !... Vous avez…
LE BARON DE CRAC, d’une voix morne : Oui… en tire-bouchon !!!

Rideau

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Michel Laclos
Le collectionneur est un créateur essayant de bâtir un tout cohérent et par là capable de faire œuvre originale.
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