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3.39/5 (sur 128 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 02/04/1930
Mort(e) à : Paris , le 20/06/1996
Biographie :

Michel Lebrun, de son vrai nom Michel Cade, est un critique littéraire, scénariste, traducteur et auteur de romans policiers.

Romancier prolifique, il a abordé tous les genres, de l'énigme (Plus mort que vif, 1965) au roman noir (Un revolver c'est comme un portefeuille, 1971) en passant par le suspense "à la française" (En attendant l'été, 1979).

On lui doit également des romans plus expérimentaux qui lui ont valu d'être nommé Commandeur Exquis de l'Ordre de la Grande Gidouille, et que Jacques Baudou à qualifiés d'unanimistes : Le Géant (1979) et L'Auvergnat (1966) en sont de bons exemples. Il a remporté le Grand prix de littérature policière en 1956 pour Pleins feux sur Sylvie.

C'est pourtant son œuvre critique et théorique qui lui a valu une place prééminente dans la littérature policière d'expression française, notamment sa série L'Almanach du Crime, recension annuelle des publications du genre qui dura de 1980 à 1988. Son érudition lui a valu le surnom de "Pape du Polar".

Michel Lebrun est probablement le plus connu de ses pseudonymes, mais il utilisa aussi les noms de plume suivants : Michel Lenoir, Michel Lecler, Olivier King, Laurence Nelson, Pierre Anduze, Lou Blanc, Glop.

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Source : Courrier personnel
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Chronique consacrée aux grands noms de la littérature policière, et animée, depuis octobre 2018, par Patrick Vast, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin). Pour la 28ème chronique, le 20 mars 2019, Patrick présente l'auteur Michel Lebrun. Patrick Vast est aussi auteur, notamment de polars. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://patricksvast.hautetfort.com/ Il a également une activité d'éditeur. À voir ici : https://lechatmoireeditions.wordpress.com/ La page Facebook de l'émission La Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62/

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Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi il me regarde comme ça, ce sale con de bourgeois ? Il se fait des idées, ma parole : il appartient à la famille du magistrat qui, ayant à juger une affaire de viol a relaxé l’agresseur, en prétextant que la jeune fille, en faisant du stop, s’était livrée à une provocation. Tu fais du stop, donc tu ne peux être qu’une pute, et il est parfaitement licite de te violer. En faisant du stop, une jeune femme sait qu’elle court un certain nombre de risques, donc les acceptes implicitement.
Bande de phallocrates dégueulasse. Une fille ne peut pas se montrer sans être aussitôt fouillée, déshabillée des yeux. Demander l’heure à un type dans la rue, c’est lui faire une avance.
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Nous en avons souvent discuté, Carla, et toute notre vie nous avons été d’accord sur le fait qu’il faut parfois sacrifier cent, mille vies, pour en épargner des dizaines de millions. Pendant la guerre, tous les hommes ont ce problème. Les équipages des bombardiers savent très bien qu’ils vont massacrer des innocents, mais ils travaillent pour une cause juste, pour un idéal. Tout comme nous.
La seule différence, c’est que nous ne sommes pas en guerre.
En guerre civile, si. Tous les coups sont permis. Nous courons aussi des risques, celui de nous faire prendre, celui de nous trouver un peu trop près de l’explosion et d’y passé aussi.
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Pierre Siniac, mon papa
Mon vioque, le reporter l'a surpris en train d'arroser le potager, mais la peloche, sans doute récupérée dans la décharge, n'a pas reproduit l'arrosoir.
Dans son carré, mon Dabe - chaque fois que je l'appelle papa, il me file une mandale - a semé des morbaques, des croûtes de fromagis (race extrêmement vivace), des congelés - et d'autres pas - et d'autres espèces exotiques qu'il est seul à pouvoir exploiter sous nos climats merdiques.
Hors cadre, à main gauche, on peut voir le verger, qu'est très beau aussi, avec des massifs de sommiers défoncés, de brocs troués, de balais à gogues - qui fleurissent deux fois par an et donnent des rouleaux de papier- Q de toutes les couleurs, c'est très chouette au printemps et bougrement pratique en cas de besoins.
On a des voisins comaques : l'unijamabiste, les auverpins et monsieur cauchemard, un niard fort avenant, toujours en tenue lépoard. Tous ces morfalous viennent souvent grailler chez mon Daron, et le rouquin onze degré de couler, si bien qu'au matin glauque, les convives ne sont plus reflets changeants sur mare de rouge.
Des fois, le Paternel pousse de profonds soupirs. "La Clod', qu'y me dit; tézizungarçon ou tétonzune pisseuse ?" "Moi, je sais mais je veux pas qu'y vérifie, on a sa pudeur tout de même. Pareil pour mon frangin Luj' Inferman qu'est un mateur de première. Rien, y sauront que dalle, mon cher secret je me le garde. Tiens, il a fini d'arroser, mon Vieux, faut aller à la soupe. Mais vu que j'ai encore fait les 401 coups , ce soir, tintin : pas d'ortolans pour ma gueule.
La Cloducque, 15 ans
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- Tu feras aussi de la politique plus tard ?
- T'es folle. Jamais de la vie, c'est un métier de fainéant. Moi, je veux faire quelque chose d'utile : j'écrirai des romans.
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Non, Jamais de mémoire d’homme, jamais l’on n’aurait vu un tel massacre d’innocents.
Innocents ? C’était vite dit, chaque homme étant pour son propre compte responsable de la société dans laquelle il vit. De laquelle il crève.
La folie des hommes, il l’avait faite sienne, il l’assumait en totalité. Et, puisque lui aussi représentait la société, aujourd’hui même, avant que la nuit ne soit tombée, il suiciderait la société.
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J’ai de gros besoins question cul, c’est vrai, comme tous les camionneurs. Parait que c’est les vibrations continuelles dans les reins qui provoquent ça. Une maladie professionnelle, en quelques sorte !
Seulement, l’ennui, c’est qu’elle n’est pas reconnue par la sécurité sociale, sans quoi, quelle fiesta !
On tire sa crampe, la fille vous refile une vignette, et hop, remboursé !
Remarquez, le système est déjà quasiment en vigueur avec les allocations familiales : vous baisez bobonne et neuf mois plus tard vous vous payez un réfrigérateur avec le pognon de l’état, alors pourquoi en rester là hein ?
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- Votre fils prépare les grandes écoles, je crois...
- Non, il veut devenir metteur en scène de cinéma. vous savez, pour la Nouvelle Vague ! Une idée de jeune homme !
- Laissez le faire les 400 coups, c'est de son âge !
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Au volant de ma Stud je me sentais bien. A Jacksonville, un vieux détenu qui avait fait des études m'avait raconté, que pour un homme, une voiture, c'était un peu comme le ventre de sa mère, d'où cette impression de sécurité en automobile. A quoi, moi qui n'avait pas fait d'études, j'avais répliqué, que ,dans le ventre de sa mère, il était rare qu'un bébé tombe en panne d'essence. Je m'étais fait traiter d'abruti.
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Dans cette ville qu'est le Géant où règne perpétuellement une sourde agitation, que domine une incessante frénésie de vente et d'achat, où la convoitise trouve à chaque instant son assouvissement, où l'acte de regarder un objet, de le palper, de le saisir, prend valeur valeur de possession érotique, le temps s'est arrêté, l'espace d'un clignement d’œil, d'un battement de cœur.
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- Du même âge ! Tu ne t'es pas regardé, espèce de loque ! Vieillard ! Tu claques des dents, et ce ne sont pas les tiennes ! Tu es chauves comme une boule d'escalier, ta prostate s'en va par lambeaux, tu deviens gaga, et en ce moment, tu répands une odeur de mort ! Regarde-moi ! Regarde-toi !
Il le traina jusqu'au miroir vénitien, le planta devant. L'autre, affolé, croyant sa dernière heure arrivée, s'y regarda d'un œil de poulet. Puis, impitoyable, Marc le fit pivoter, le ramena auprès des deux femmes, qui se taisaient prudemment.
- Regarde bien ta bourgeoise, non, mais, ce qu'elle est belle ! Avec tous ses diamants, son fard en paquets, ses yeux pochés, ses cheveux teints en vert, sa graisse qu'elle balade devant elle comme un ventre de femme enceinte, les fanons de son cou, ses chairs molles, ses varices, elle aussi a mon âge ?
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