RTL - Le message de Michel Lepage à Redoine Faïd
La plus retentissante n’a pas encore eu lieu. Celle de Jacques Mesrine. Un assassinat, beaucoup en sont convaincus, moi le premier. N’importe quelle équipe de braqueurs chevronnés, ou le GIGN, aurait réussi à serrer le mec. Même dangereux comme il pouvait l’être. Il aurait été certainement mal en point, mais vivant. Les gens ne doivent pas croire que la brigade antigang ne pouvait l’appréhender sans le tuer, d’autant qu’elle connaissait tous ses points de chute. Mais Mesrine avait tellement ridiculisé le gouvernement et les condés que son sort était déjà scellé. Leur soif de vengeance devait être assouvie.
Nous sommes condamnés avant même que la justice n’ait rendu le moindre verdict. Les directeurs de prison s’arrogent le droit d’être juges d’instruction, présidents de tribunal et avocats généraux. Ils se sentent au-dessus des lois.
Les putes sont de bonnes éducatrices, on devrait les inviter à dispenser des cours dans les écoles, avec travaux pratiques, essentiels à la matière.
L’injustice engendre les enfants qu’elle mérite.
Très difficile de perdre les condés lorsqu’ils sont sur la piste de quelqu’un, je suis bien placé pour le savoir. Même le plus malin ne parviendrait pas à les retapisser !
Les droits civils ne sont pas bannis en détention, ce qui fait que les prisonniers, prévenus comme condamnés, ont le droit de voter, de jouer à la loterie et au loto sportif. Il existe même des prisons mixtes où les couples mariés peuvent purger leur peine ensemble, au cas où ils seraient tombés tous les deux à propos de la même affaire : ils ne sont séparés que la nuit, où chacun doit regagner sa cellule…
Avec les filles de mon âge, tout se passe pour le mieux. Je sors même régulièrement avec une petite copine, mais, avec elles, ce ne sont que baisers et caresses intimes. Mon éducation sexuelle se poursuit avec une « vieille » de trente-cinq ans (pardon mesdames). Elle aime la chair fraîche, rien d’anormal, dans la mesure où elle donne dans la boucherie.
Ce n’est pas une fois en prison qu’il faut se plaindre. Si tu ne supportes pas la zonzon, tu aurais dû opter pour un autre métier.
Les défenseurs de la gent animale devraient se pencher sur les conditions de transfert des prisonniers. Une deuxième Brigitte Bardot serait la bienvenue pour défendre cette cause, elle qui prise les bêtes sauvages. Une cause vierge, dans la mesure où aucun média ne s’est encore intéressé au sujet, à ma connaissance.
La dette ne s’efface pas. Dame Justice a la mémoire tenace et fait de vous un coupable ad vitam æternam.